Chapitre 17

«Vous ne pouvez pas être amis, vous avez un enfant ensemble.»  

Point de vue d'Abigail.

Les pleurs de Julian me réveillèrent. Je bondis du lit pour le prendre dans mes bras quand je vis que Justin le tenait déjà contre lui.

- Oh... fis-je.
- Il faudrait peut-être lui redonner un médicament ?

Je regardai l'heure qu'il était sur la table de chevet.

- Je l'ai fait il y a une heure.
- Qu'est ce qu'il ne va pas alors ?
- Je pense qu'il a juste du mal à s'endormir.

Justin continuait de le bercer et nous laissions la lumière éteinte pour faciliter l'arrivée de son sommeil. Pendant ce temps là, je m'assis sur le lit.

- Tu t'es couché à côté de moi ? me demanda-t-il soudainement.
- Oui. C'est mon lit Justin.
- Tu aurais dû me réveiller.
- Ça va, on n'a trompé personne.
- J'ai l'impression d'avoir dormi pendant cent ans.
- Il n'est que vingt-deux heures.

Le petit commençait peu à peu à se rendormir.

- Tu travailles demain ? poursuivit-il.
- Oui.
- Tu me réveilleras cette fois-ci.
- On verra, le taquinai-je.
- Ne me laisse pas seul avec ton père.

Je ris. Après quelques minutes, Julian semblait s'être replongé dans son sommeil ainsi, Justin le reposa dans son lit.  

- J'espère qu'il ne se réveillera pas une nouvelle fois.
- C'est bien, tu souhaites déjà sa mort. 
- Mais non, rit-il. 

Je partis me rallonger sur le côté droit du lit. Justin me rejoignit. 

- Ça va, tu n'as pas peur de tromper ta copine ? me moquai-je. 

Je sentis subitement sa main attraper ma nuque et me tirer contre lui. Il se mit à m'assaillir de chatouilles et je poussai des cris, paniquée. 

- Arrête Justin ! le suppliai-je. 
- Tu me cherches un peu trop Waller, ignora-t-il a demande. 

Je gigotais sous en emprise manquant de souffle. Son corps collé contre le mien, j'avais l'impression que nous étions revenus un an en arrière. C'était comme si nous étions meilleurs amis voire comme si nous étions en couple. Et étrangement, j'appréciais cela. 

- Justin ! criai-je plus fort. 

Sans surprise, Julian se réveilla et mit fin aux chatouilles que m'affligeait son père. Je soupirai.

- Oh non... grogna ce dernier.
- C'est de ta faute, lui soulignai-je en tapotant son torse. 
- Tu peux t'en occuper, s'il-te-plaît ? 
- Evidemment, c'est toujours moi qui répare tes conneries. 

Il voulu me donner une petite tape mais je réussis à l'esquiver, en riant.  Je m'approchai du lit de mon fils et pris ce dernier dans mes bras pour le bercer pour la énième fois aujourd'hui. Quel abruti ce Bieber. Pendant que je bordais le bébé, je sentais son regard sur moi. Il était clairement en train de me fixer.

- Tu profites bien de la vue ?

Il rit.

- Malheureusement, on est dans le noir alors pas trop, répondit-il.

Mon cœur manqua un battement. Je ne m'attendais pas à cette réponse. Il avait l'air de redevenir... Avenant ? Séducteur avec moi ? Peut-être que je me trompais mais c'était l'impression qu'il me donnait et je ne savais pas comment réagir face à ça. 

- Tu es con Bieber.

Il rit une nouvelle fois.

- J'aime bien quand tu m'insultes.
- Ça tombe bien, je compte t'insulter jusqu'à la fin de ma vie.
- Tu me rends heureux là Waller.

Je souris discrètement. Je décidai d'emmener le bébé dans le lit avec nous étant trop fatiguée pour rester debout. Je le mis au milieu de nous deux et m'allongeai de profil tournée vers lui et Justin. Il continuait de pleurer. C'était insupportable. Je maudissais Justin pour l'avoir réveillé. 

- Pourquoi on a fait un gosse putain ? râla Justin.
- Parce que t'avais besoin de satisfaire ta libido.

Il rit et posa une main sur le ventre de Julian pour le caresser.

- Je suis vraiment contente que les choses se soeint arrangées Justin, déclarai-je.
- Moi aussi.

Je ne pensais pas du tout à Zac. J'étais bien. Beaucoup trop bien même. Il ne fallait pas que je prenne goût à cela, ce n'était pas bien et malhonnête envers mon copain.

- Et j'espère que les choses vont aller mieux avec Kiara.
- Merci. Par contre, moi non avec Zac, ajouta-t-il après une pause.
- Eh ! fis-je avant de lui taper l'épaule.
- Attention, tu vas réveiller le petit !
- Il est déjà réveillé !

C'était mal mais je ne pouvais m'empêcher d'apprécier cette complicité qu'on avait. C'était si agréable et tellement mieux que se cracher des insultes en pleine face à longueur de temps. Maintenant que toutes les vérités avaient été dites, j'étais certaine qu'on pourrait construire une amitié vraie et saine. Il le fallait, pour Julian. 

...

Mon réveil sonna et je m'empressai de l'éteindre. Je me levai discrètement du lit et quittai la pièce pour laisser Justin et Julian dormir tranquillement. Je fis un bref passage dans les toilettes et dans la salle de bain pour me rincer le visage puis retrouvai mon père dans la cuisine.

- Bonjour ma fille.
- Bonjour Papa. Ça va ?
- Oui et toi ? J'ai vu que tu as dormi avec Justin.
- Oui et on a littéralement juste dormi, soulignai-je.

Il afficha un air perplexe.

- Je suis toujours en couple avec Zac et je suis toujours amoureuse de lui, ajoutai-je pour me défendre.
- D'accord. Je te crois.

Je commençai à préparer mon petit-déjeuner. 

- ll est réveillé ?
- Non.
- Tu comptes le réveiller avant de partir ?
- Non. Il se réveillera tout seul.
- Et il va passer la journée ici en attendant que tu rentres ?
- Non, je pense qu'il rentrera chez lui et qu'il emmènera Julian avec lui.
- Eh bien, tu lui laisses beaucoup de liberté.
- Il faut bien que je réapprenne à lui faire confiance, dis-je en souriant. 
- C'est vrai. Mais il ne faudrait pas non plus lui faire confiance aveuglément. Je te rappelle qu'il y a encore quelques jours, il te faisait la guerre.
- Je sais Papa. Je reste méfiante.

Je ne voulais évidemment pas être déçue une nouvelle fois alors il était certain que je garderais une certaine retenue envers Justin. Mais nous allions passer le reste de notre vie ensemble alors il fallait bien que je sois rapidement à l'aise avec ça. 

...

Cela faisait deux heures que j'étais au café. Je me demandais si Justin dormait toujours car je ne l'avais toujours pas vu rentrer chez lui. J'espérais qu'il ne m'en voulait pas trop de ne pas l'avoir réveillé. 

- Ah j'étais sûre de te trouver là ! entendis-je une voix familière
- Bri ! fis-je surprise en la voyant arriver.

J'étais en train de servir plusieurs tables et remarquant mon débordement, Briana partit s'asseoir à une table vide. Une fois les mains débarrassées, je partis la voir.  

- Comment tu vas ? Julian va mieux ?
- Oui. Il est chez moi avec Justin.

Elle fronça les sourcils.

- Comment ça ? 
- Justin a dormi chez moi et...
- Attends, me coupa-t-elle. Tu veux dire que vous avez dormi ensemble ?
- Oui. On a dormi ensemble. Pas couché. Dormi.

Elle prit un air à la fois amusé et choqué.

- On essaie de devenir amis, expliquai-je.
- Abby, vous ne pouvez pas être amis, vous avez un enfant ensemble.
- Des parents divorcés y arrivent bien pourtant.
- C'est parce qu'ils ont décidé qu'ils étaient mieux séparés. Je ne crois pas que tu aies un jour voulu délibérément ne pas être avec Justin.
- Bri, à quoi tu joues ?
- Je t'expose mon point de vue.

Je roulais des yeux.

- Et Zac sait que Justin a dormi avec toi ?
- Non.
- Tu comptes lui dire ?
- Je ne sais pas.
- Si tu lui dis, c'est la rupture assurée.
- Arrête Briana. Il ne va pas me quitter pour ça.
- C'est un motif valable en tout cas.
- Et toi alors avec Paul ? changeai-je de sujet.
- Toujours là descente aux enfers.
- Alors ne fais pas la maligne à parler de mon couple quand tu es sur le point de devenir célibataire.
- Oui mais moi je serai juste célibataire. Toi, une maman célibataire qui a un gosse avec son ex qui n'est pas vraiment son ex puisque vous n'avez jamais été officiellement en couple et qui plus est sort avec une autre fille.

Je lui jetai mon chiffon à la gueule et elle rit. 

- Ce n'est pas drôle, fis-je la moue.
- Je te taquine ma belle. Plus sérieusement, je ne sais plus quoi faire avec Paul. J'ai trop peur de le quitter, j'ai l'impression de ne pas savoir comment c'est de vivre sans lui. 
- C'est normal, vous êtes en couple depuis longtemps.
- Qu'est-ce que je fais ? Je n'y arrive plus. 

- Est-ce qu'on peut en reparler une autre fois ? Je ne suis pas trop disposée à parler ça tout de suite, grimaçai-je.
- Oui, je comprends. Je te laisse finir et je t'appellerai plus tard.

Elle se leva, m'embrassa la joue et s'en alla aussi vite qu'elle était arrivée. Je retournai alors à mes occupations jusqu'à ce que j'aperçoive Justin avec notre fils dans les bras devant chez lui. Je n'eus pas besoin de crier son nom pour qu'il vienne me voir. Un sourire naquit sur mes lèvres. 

- Elle est là maman, fit-il. 
- Coucou mon amour, fis-je à mon fils avant de lui embrasser la joue. Il va mieux ? 
- Oui je crois.
- Et toi ça va ?
- Non. Tu m'as laissé avec ton père. C'était bizarre.

Je souris.

- C'était pour que vous discutiez un peu.
- C'était horrible. Je me vengerai.

Je ris.

- Il t'aime bien pourtant. Il ne t'a pas mis à l'aise ?
- Si mais c'était quand même horrible.
- Pauvre bout de chou, me moquai-je.
- À quelle heure tu finis ?
- Dans huit heures.
- Tu passes à la maison récupérer Julian quand t'as fini ?
- Oui.
- Ça marche. On dit à ce soir à maman Julian ? 

Je ris me moquant de la façon dont il était avec le bébé.

- A la sorcière je veux dire, ajouta-t-il alors.
- Vas-t-en, ris-je de plus belle.

Il me fit un clin d'oeil et partit avec notre fils. Je secouai la tête avec un sourire sur les lèvres et retournai au travail.

...

Je venais de terminer mon service. J'étais sur le point de quitter seule le café quand je vis Zac arriver d'un pas frénétique. 

- Qu'est-ce que tu fais là ? lui demandai-je directement.
- Je viens te chercher, répondit-il en arrivant à ma hauteur.
- Pour aller où ?
- Chez moi. Il faut qu'on parle. Tu ne m'as pas envoyé de message alors je viens en personne régler le problème.
- Oh... fis-je surprise.

Il était vrai que je n'avais pas fait l'effort de venir lui parler depuis notre dispute à l'hôpital. 

- Il faut que j'aille récupérer Julian chez Justin d'abord.
- Tu ne peux pas lui demander de le garder pour ce soir ? C'est vraiment important Abigail. Notre couple est en train de couler. 

Je passai une main dans mes cheveux tout en réfléchissant. Je lui devais bien ça. Et puis, je ne voulais pas que notre couple finisse réellement par couler. Il fallait donc que j'y mette du mien. 

- OK... Je vais le faire. Laisse-moi cinq minutes. 

Je me dirigeai devant la maison où logeaient les Bieber et toquai à la porte. Ce fut Pattie qui m'ouvrit. Elle m'embrassa puis me laissa entrer. Je retrouvai dans le salon Justin avec notre fils dans les bras puis le reste de la famille. Ils me demandèrent comment s'était passé ma journée et m'invitèrent à m'asseoir pour discuter un peu mais je refusai. 

- Je ne peux pas rester, déclarai-je. Et je voulais te demander si tu pouvais me rendre un service Justin, s'il-te-plaît.
- Qu'est-ce qu'il y a ? me demanda-t-il.
- Il y a Zac qui m'attend dehors. On doit s'expliquer chez lui. Est-ce que ça serait possible que tu gardes Julian cette nuit ? 

Il me regarda longuement. Il semblait hésitant. Pourquoi ? 

- Oui, bien sûr que Justin peut le garder encore une nuit, n'est-ce pas Justin ? fit Pattie.
- Qu'est-ce que vous avez encore à vous dire ?
- Justin... soupirai-je. S'il-te-plaît, on a besoin d'arranger les choses.
- Oui mais...
- Justin ! le coupa sa mère. Mais enfin, à quoi tu joues ? Tu peux bien lui rendre ce service quand même ?

- Ouais... OK... céda-t-il.

Je savais bien qu'il n'aimait pas mon copain mais de là à vouloir se mettre en travers de notre couple, c'était un peu abusé de sa part. Je ne me mettais pas en travers de son couple avec Kiara. 

- Merci.

Je m'avançai vers lui pour embrasser Julian qui était dans ses bras. Le petit dormait paisiblement.

- Il n'y a pas eu de problème ? demandai-je. Il a bien mangé ? 
- Oui, oui. Tout s'est bien passé, me répondit Pattie. 
- Super alors. Je viendrai le récupérer demain après mon service.

Je déposai un baiser sur son petit front tiède puis fis un pas en arrière. 

- Je vais y aller. Il m'attend. Passez une bonne soirée.
- Toi aussi Abigail, en espérant que ça aille mieux avec ton copain, me dit Thomas.
- Merci, souris-je. 

Je pris fortement dans mes bras Jazmyn à sa demande puis m'en allai. Avant de franchir le palier de la porte, je ne pus m'empêcher de jeter un dernier coup d'œil à Justin qui ne m'avait pas quittée du regard. Il semblait inquiet et je ne comprenais pas pourquoi. Peu importe.

Je retrouvai Zac qui m'avait attendue sagement devant la maison. Il sourit en me voyant de retour sans Julian à mes côtés ce qui voulait dire que nous allions passer la soirée ensemble. Nous regagnâmes sa voiture et nous partîmes en direction de chez ses parents. L'ambiance était un peu tendue durant le trajet. Je me demandais comment j'allais lui annoncer que j'avais dormi avec Justin la veille. J'avais vraiment peur que ce soit la goutte qui fasse déborder le vase. Et le pire était que je n'aurais pas mon mot à dire parce que j'étais en tort et qu'il avait tout à fait le droit de m'en vouloir pour ça. 

Nous arrivâmes chez lui sans avoir décroché un mot tout le long de la route. A l'intérieur, il ne semblait pas y avoir ses parents. Il se dirigea vers sa chambre et je le suivis comme un chien sans broncher. Mon cœur battait fortement contre ma poitrine. J'étais terriblement nerveuse. Je détestais me disputer avec lui. 

Nous entrâmes dans sa pièce et je fermai la porte derrière moi. Il s'adossa à un mur et je restais debout en plein milieu de la pièce, complètement gênée, ne sachant pas comment me comporter. Ses yeux bleus me fusillaient du regard. Il n'allait pas me louper. Il mit ses mains dans les poches avants de son pantalon et finit par parler. 

- Je suis tellement déçu de toi Abigail. 

Aïe. Première balle dans l'épaule.

- On s'était promis tellement de choses et tu as tout foutu en l'air pour ce pauvre con de Bieber.
- S'il-te-plaît Zac, ne lui manque pas de respect.
- Ne lui manque pas de respect ? répéta-t-il. Et quand il a voulu avoir la garde exclusive, qu'il t'a traité de tous les noms, est-ce qu'il a fait attention à ne pas te manquer de respect ?
- Il s'est excusé, le défendis-je.
- Et donc ça fait de lui un mec respectable à qui on doit tout maintenant ?
- C'est le père de Julian, Zac ! Je ne peux pas lui faire la guerre !
- Pourtant lui n'a pas hésité à te la faire. Il t'a traité comme une moins que rien, tu as pleuré tous les jours à cause de lui et il a suffit d'un petit "désolé" pour que tu oublies tout, rétorqua-t-il d'un air dégoûté.
- C'est pour Julian que je l'ai fait !

Il secoua la tête. 

- Il t'a retourné le cerveau. Tu fais tout ce qu'il te dit de faire. Ce n'est pas juste... Je n'arrive pas à croire que tu aies accepté, pour lui, instista-t-il sur le lui, de me mettre de côté. J'ai été là depuis le début Abigail. Je t'ai soutenue, je t'ai défendue devant mes parents, je ne t'ai jamais laissé tomber et pour un pauvre type comme lui, tu as décidé de m'écarter de la vie de Julian. 

Deuxième balle dans la jambe. Je me sentais terriblement honteuse. Je n'avais pas réalisé à quel point je l'avais délaissé et à quel point il en souffrait. Tout était de ma faute. Ma gorge commençait à se nouer et les larmes à perler mes yeux. J'avais un sentiment de culpabilité énorme à l'intérieur de moi.

- OK, je comprends, c'est lui son père biologique et il a le droit de choisir qui sera l'entourage de son fils. Mais toi... Tu ne m'as pas défendu une seule seconde ! éleva-t-il la voix en sortant une main de sa poche pour se pointer du doigt. 
- Je ne pensais pas qu'il enterrerait la hache de guerre alors je ne voulais pas l'énerver à nouveau avec toi !
- Donc parce que monsieur peut s'énerver pour un rien, tu ne vas pas me défendre ? Je suis ton copain Abigail merde ! Pas ton passe-temps !
- OK ! J'ai merdé ! Je suis désolée Zac ! 

Les larmes se mirent à couler sur mes joues. Je les essuyai aussitôt.

- Je suis désolée, vraiment... Je ne voulais pas te blesser.
- Non... C'est trop facile. Je vais vous regarder faire votre petite vie de famille et pendant ce temps à quoi je vais servir ? Je ne me suis pas mis avec toi pour ne pas finir ma vie avec toi Abigail. Je ne peux...
- Les choses vont s'arranger, le coupai-je.
- Non, dit-il en secouant la tête avec un sourire sarcastique sur les lèvres. Il n'attend qu'une chose, qu'on se sépare et il va tout faire pour. Et parce que c'est le père de Julian, tu vas aller dans son sens.
- Non c'est faux. Je suis assez grande pour décider toute seule de ce que je veux.
- Tu sais que j'ai raison. Tu veux le meilleur pour Julian et par conséquent, tu veux qu'il y ait une parfaite harmonie entre Justin et toi. T'iras toujours dans son sens, peut-être parfois inconsciemment, mais tu lui diras amen à tout. 

Troisième balle dans le ventre. Peut-être qu'il avait raison... Mais j'étais persuadée du contraire. Pour moi, il n'y avait aucun doute sur le fait que je préférais Zac à Justin et donc que je voudrais toujours satisfaire Zac avant de satisfaire Justin. 

- Je ne sais pas quoi te dire Zac... dis-je complètement déboussolée. J'ai cru bien faire. 
- Je n'en peux plus. Je refuse de te voir t'éloigner de moi pour retourner avec un mec que tu avais prétendu n'en avoir plus rien à faire.
- Ce n'est pas moi qui ai décidé qu'il revienne ici à Boston. Tu sais très bien que je n'y suis pour rien à la situation actuelle.
- C'est bon Abigail. Je ne veux plus parler. Tu n'essayes pas de te mettre à ma place, ça ne sert à rien.
- Zac... pleurai-je.
- Tu n'as rien d'autre à ajouter ? 

Je passai une main dans mes cheveux. Je ne lui avais pas encore annoncé le pire. J'étais obligée de le lui dire car il valait mieux qu'il l'apprenne par moi que par quelqu'un d'autre et je savais que Justin ne se gênerait pas pour le lui dire dès qu'il le recroiserait. Mais la situation était déjà critique et ce que j'allais dire allait sûrement mettre un point final à notre histoire. 

- Si et tu vas t'énerver je le sais...
- Vas-y Abby, tu n'as pas besoin de passer par quatre chemins. 
- J'ai dormi avec Justin hier soir mais on a juste dormi et...
- Arrête c'est bon, me coupa-t-il une deuxième fois. 

Il se décolla du mur et frotta son visage de ses deux mains.

- J'ai été qu'un pauvre con, murmura-t-il assez fort pour que je puisse l'entendre. 
- Il voulait rester auprès de Julian alors je lui ai proposé de dormir chez moi mais il ne s'est rien passé, je te le jure, essayai-je de me justifier.
- Tu vois, tu lui dis amen à tout.
- Je suis désolée Zac, m'excusai-je encore une fois.
- Peut-être que j'aurais dû écouter mes parents et me séparer de toi bien avant que tout ça arrive, me dit-il droit dans les yeux. Ça m'aurait évité d'avoir le cœur brisé aujourd'hui.

Dernière balle dans le cœur. Mes yeux se fermèrent automatiquement à l'entente de cette phrase et j'avais l'impression qu'une partie de moi venait de quitter mon corps. Quand je rouvris les yeux, Zac me fixait toujours avec un mélange de déception et de colère dans son regard. J'avais complètement merdé et je m'en voulais tellement. 

Je m'approchai de lui et voulus lui prendre la main mais il fit un pas sur le côté.

- S'il-te-plaît Abigail, je n'ai plus envie. 

- C'est toi que j'aime Zac. Crois-moi.

- Je te crois. Mais on n'aime pas forcément la personne qui est la bonne pour nous. 
- On ne va pas tout foutre en l'air maintenant ?
- C'est toi qui as tout gâché. 
- Je t'ai dit que j'étais désolée, qu'est-ce que tu veux que je dise de plus ? 

Je tentai une seconde approche et passai mes bras autour de son cou. Cette fois-ci, il me laissa faire. Ses yeux brillaient, il se retenait de pleurer. Je me détestais d'être la cause de son état actuel, il ne le méritait pas. Je passai une main dans ses cheveux puis caressai sa joue. Il ferma les yeux une seconde à mon geste. 

- Je t'aime, lui murmurai-je. C'est toi que je veux. Je te le promets. Je suis sincère. 

Je me mis sur la pointe des pieds et déposai un tendre baiser sur ses lèvres. Il se laissa faire encore une fois. Je sentais une vague de chaleur m'envahir. J'avais encore l'espoir que les choses s'arrangent entre nous. 

- Je t'aime aussi mais ce n'est pas ce que j'ai imaginé pour nous deux, me dit-il en mettant fin au baiser. 

Il se détacha de mois puis s'assit sur son lit. Ma lueur d'espoir n'avait pas brillé longtemps. 

- J'ai besoin de temps, de voir si tu vas faire des efforts, si tu vas arrêter de me négliger. 

J'acquiesçai. 

- Je ne suis pas en train de te quitter ou de te demander de faire un break. Je veux juste que tu comprennes que c'est une dernière chance que je donne à notre couple. Il n'y en aura pas d'autre parce que je suis fatigué de tout ça. 

- Je ferai les choses bien cette fois-ci. 
- Je l'espère. Je ne courrais plus après toi pour essayer de te retenir. 

Wow. Il était vraiment catégorique. Si je ne voulais pas le perdre, il fallait que je sois une petite-amie irréprochable. J'en était capable, oui, mais Justin n'allait pas me rendre la tâche facile. 

- J'ai compris le message.
- Allez, viens, me tendit-il sa main avec un sourire chaleureux.

Je la pris et il me tira près de lui. Je m'installai sur ses cuisses et m'agrippai à son cou. Il était vraiment le meilleur copain du monde et encore aujourd'hui, je ne doutais pas de ça. J'espérais réellement ne pas gâcher cette dernière chance. Je savais que je ne retrouverais pas quelqu'un comme lui. 

...

Nous étions le lendemain. Je venais de terminer mon service. La nuit passée avec Zac m'avait fait beaucoup de bien cependant, même si nous nous étions réconciliés et que j'étais prête à faire des efforts, je sentais qu'il y avait une cassure. Je ne saurais pas l'expliquer mais il n'y avait plus ce truc qui avait réussi jusque là à garder notre couple en vie. 

Je rendis mon tablier et réunis mes affaires avant d'aller chez Justin. Ce dernier m'informa que sa mère était en train de nourrir Julian dans sa chambre et me proposa alors de monter dans la sienne en attendant qu'elle finisse. Il s'allongea sur son lit et je restai debout à côté. Il semblait être resté chez lui toute la journée ; il portait un jogging et un t-shirt et ses cheveux étaient encore plus décoiffés qu'à leur habitude. 

- Alors avec ton mec ? me demanda-t-il directement en fixant le plafond.
- Ça va. 

- Il ne t'a pas pris la tête ?
- Si mais ça s'est arrangé.
- Je parie qu'il a parlé de moi et qu'il m'a fait passer pour le méchant. 
- C'est possible.

Il rit.

- Je ne vais pas faire de commentaires là-dessus.

- Et toi avec Kiara ? Ça s'est arrangé ? demandai-je en m'allongeant auprès de lui, appuyée sur mes avants-bras.
- Non. On n'a pas reparlé depuis.
- Tu ne l'as pas rappelé ?
- Non.
- Justin... Etant une fille, je sais très bien qu'elle attend que tu la rappelles.
- Je sais mais je ne suis pas encore prêt. 

Je fronçai les sourcils. 

- Prêt pour quoi ? 

Il soupira et passa ses bras musclés sous sa tête. Il fixait toujours le plafond. 

- Peut-être qu'elle a raison. Peut-être que notre couple ne survivra pas à ça.
- Vous avez juste besoin de temps.
- Mais la situation est beaucoup trop compliquée Abigail, rétorqua-t-il en posant enfin ses yeux sur moi.
- C'est juste...
- Juste un bébé ? C'est notre fils. Et quand je dis notre, je parle de toi et moi et non de Kiara et moi et c'est là tout le problème. 

Je ne savais pas quoi dire. Je ne pouvais rien faire pour l'aider et en réalité, je ne savais pas si j'avais envie de sauver son couple. Je voulais dire, Kiara avait été favorable à la garde exclusive juste pour que Justin rentre en Australie et je l'avais toujours en travers de la gorge. Mais je ne ferais rien qui le pousserait à la quitter, je n'étais pas comme ça. 

- Ce n'est peut-être pas la bonne, ajouta-t-il les yeux toujours rivés sur les miens. 

Je restai silencieuse, perdu dans son regard. Je ne savais pas pourquoi mais j'avais l'impression qu'il essayait de me faire comprendre quelque chose - j'étais sûrement encore une fois en train de me faire des films. Et d'ailleurs, je ne comprenais pas pourquoi je m'en faisais.

- Peut-être, finis-je tout de même par dire.

Son regard descendit quelques secondes sur mes lèvres et je me demandai s'il avait en ce moment précis envie de m'embrasser. Si oui, pourquoi ? Était-il toujours attiré par moi ? Ou avait-il seulement besoin d'un peu d'affection ? Tu n'es pas censée en avoir rien à faire Abby ? 

- Arrête de me fixer, dis-je.
- Toi aussi.

Je souris et dans un élan, déposai un baiser sur sa joue avant de me lever. Un sourire béat apparut sur son visage.

- Quoi ? demandai-je dans un rire nerveux.
-  Je n'ai pas le souvenir que tu aies déjà fait ça même quand on était officieusement en couple.
- Ça va, c'est juste un bisou sur la joue Justin.

Je lui tournai le dos et partis près de la fenêtre.

- J'ai une idée, fit-il soudainement.
- Je t'écoute.
- Et si on laissait Julian à ma mère et Thomas et on sortirait tous les deux ? Pour parler un peu... De nous... De comment on va devoir gérer cette nouvelle situation sur le long terme...
- C'est vrai qu'on n'en a pas encore discuté.
- Alors tu es d'accord ?
- Oui.

Il se redressa puis se leva du lit avant d'enfiler rapidement des chaussures.

- Allons-y.
- Tout de suite ?
- Oui.

Je le suivis hors de la chambre et nous regagnâmes le salon où Thomas et sa sœur regardaient la télé.

- Abigail et moi allons sortir, leur annonça-t-il. On rentrera sûrement tard dans la nuit. Vous pouvez garder Julian ?
- Euh oui, bien sûr, fit Thomas un peu confus.
- Merci.
- Je n'ai aucune idée d'où il m'emmène, dis-je pour partager sa confusion.

Justin attrapa une veste, l'enfila puis ouvrit la porte d'entrée. Il semblait impatient de sortir d'ici.

- Bonne soirée, nous souhaita le psy.
- Merci, vous aussi.

Je franchis la porte suivie de Justin qui la claqua derrière lui. 

- Où est-ce qu'on va ? lui demandai-je.
- Tu verras.

...

Coucou tout le monde. Je suis désolée si le chapitre est mal écrit, je voulais vraiment le poster aujourd'hui. J'espère que vous allez tous et toutes bien. Je vous souhaite de joyeuses fêtes et une bonne année. Je vous aime fort !

Christel.

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