Chapitre 16
«Si elle t'aime vraiment, elle te suivra partout où tu iras.»
Point de vue de Justin.
Que faisait ce pauvre mec dans la chambre d'hôpital de mon fils ? J'espérais qu'il n'était pas venu sous la demande d'Abigail car nous avions décidé la veille de l'éloigner de Julian. Elle s'avança vers lui et posa une main sur son torse comme pour essayer de le faire reculer mais il ne bougea pas d'un poil.
- C'est quoi le problème ? demanda-t-il à haute voix.
- Tu n'es pas le bienvenu, répondis-je sans gêne.
- S'il-te-plaît Justin, me dit gentiment Abigail.
Elle lui murmura quelque chose et il finit par faire demi-tour avec elle. Ils fermèrent la porte derrière eux.
- Justin, tu ne vas pas recommencer ? me dit Pattie.
- Mais c'est normal que je m'énerve, il n'a rien à faire ici !
- Il a aidé Abigail à élever Julian pendant quatre mois. C'est légitime de sa part de vouloir voir comment il va, le défendit-elle.
- Tu es sérieuse maman ? fis-je contrarié de voir que ma mère défendait un mec qu'elle ne connaissait même pas.
- C'est toi Justin qui veux toujours en faire des caisses pour rien. C'est les cinq mois de ton fils, soit cool pour une fois.
Je secouai la tête et croisai le regard du père Waller. Il me fixait d'un air agacé c'était certain. Maintenant que je m'étais réconcilié avec sa fille, il fallait que j'aie une discussion avec lui pour m'excuser et le mettre au courant de mon changement de décision. Pour l'instant, il devait encore me haïr.
- Tu devrais respecter ce jeune homme, me dit-il soudainement. Il s'est occupé de ton fils comment si c'était le sien.
- OK. C'est vrai, je me suis emporté pour rien encore une fois, calmai-je le jeu.
Il ne fallait pas que j'entraîne une nouvelle fois des disputes alors que je venais à peine d'enterrer la hache de guerre avec Abigail. Mais c'était plus fort que moi, je détestais Zac pour une certaine raison.
D'ailleurs, cela devait faire cinq minutes que ce dernier était parti avec Waller. Je commençais à me demander ce qu'ils faisaient. Je décidai de quitter la pièce et arpentai le couloir pour les retrouver.
Il ne me fallut pas longtemps avant de tomber nez à nez avec Abigail qui était en train de faire demi-tour. Elle était seule.
- Où est Zac ? lui demandai-je.
- Je lui ai expliqué la situation alors il est parti.
- Comment il l'a pris ?
- Mal.
Elle gardait la tête baissée essayant sûrement de cacher quelque chose. Elle voulut me contourner pour continuer son chemin mais je la rattrapai par le bras.
- Ce n'est pas ce que t'aurais voulu, hein ?
- On s'est mis d'accord Justin. Je ne vais pas rompre cet accord.
Je fronçai les sourcils. Je ne comprenais pas. Quand on avait été tous les deux, cela ne lui avait semblé poser aucun problème d'éloigner son copain de notre fils mais maintenant ? Il avait réussi à lui retourner le cerveau.
- Regarde-moi s'il te plait.
Elle leva ses yeux sur moi et je remarquai qu'ils brillaient. L'avait-il fait pleurer ? Ou était-elle sur le point de verser des larmes ?
- Abigail, on ne peut pas repartir sur de bonnes bases si tu ne me dis pas ce qu'il ne va pas.
- On s'est juste un peu disputé Justin. Il n'y a rien de grave.
- Tu n'as pas changé d'avis ?
- Non. Bien sûr que non. Allez, viens. Ils doivent se demander où on est.
Nous retournâmes dans la chambre de Julian. Tous les regards se portèrent sur nous.
- Où est Zac ? demanda Briana.
- Il est parti, répondit Abigail.
- Tout va bien ? questionna ma mère.
- Oui, oui. Julian ne s'est toujours pas réveillé ? changea-t-elle de sujet.
- Non, il dort à poings fermés, répondit Thomas.
Waller partit alors auprès de son père tandis que je ne savais pas où me mettre. Ma petite "crise" avait jeté un certain froid dans la pièce et j'avais l'impression que je n'étais plus trop le bienvenu ici non plus. Il fallait donc que j'apaise les tensions et que je me rachète.
- J'ai quelque chose à vous dire, pris-je la parole.
Toute l'attention se porta alors sur moi. Je raclai ma gorge et passai une main dans mes cheveux avant de me lancer enfin.
- Les choses se sont arrangées avec Abigail, hier soir. J'ai pris conscience que je ne faisais pas du tout le bon choix en demandant la garde exclusive. Je m'excuse pour tout le mal que j'ai causé, j'étais perdu et mes paroles ont dépassé ma pensée.
Des sourires apparurent sur les visages de certains, un air choqué sur d'autres.
- Abigail et moi sommes en bons termes désormais et même si nous ne savons pas encore comment nous allons gérer tout ça, nous voulons élever Julian à deux, ajoutai-je. Parce qu'il mérite d'avoir ses deux parents à ses côtés.
J'ébauchai un sourire pour marquer la fin de mon petit "discours". Ma mère poussa un soupir de soulagement avant de me prendre dans les bras et de me serrer très fort contre elle.
- Merci Justin, me murmura-t-elle.
- Non, c'est moi. J'ai mal agi.
Elle attrapa mon visage entre ses mains et m'embrassa la joue très durement m'arrachant une grimace. Puis, elle laissa place à Thomas qui me tapa dans la main en acquiesçant. Mes yeux se posèrent ensuite instinctivement sur le père d'Abigail qui me fixait. Je n'arrivais pas à savoir ce qu'il devait ressentir en ce moment précis. Il ne laissait rien paraître. Je contractai ma mâchoire.
Soudain, Waller s'avança vers moi et me chuchota à l'oreille que son père voulait avoir une discussion avec moi. Ainsi, je m'éclipsai hors de la pièce avec ce dernier. J'étais un peu stressé, je l'avouais. Accepterait-il mes excuses ? Voudrait-il me laisser une seconde chance ? Ou avais-je tout gâché ?
- Il t'en aura fallu du temps, commença-t-il.
- Oui.
- Pourquoi ? Pourquoi maintenant tu as décidé d'ouvrir les yeux ?
- Ce qu'il s'est passé hier m'a ouvert les yeux. J'ai vraiment eu peur de perdre Julian.
Je m'étais senti tellement fautif, de son hospitalisation, de la situation, de tout, que je m'étais complètement remis en question. Avoir le sentiment de pouvoir tout perdre d'une seconde à l'autre m'avait permis de me rendre compte de l'erreur que j'avais faite en déclarant la guerre à Abigail et son père. Je ne pouvais pas être égoïste comme ça, leur arracher Julian alors qu'ils devaient tenir à lui plus que je tenais à lui. Ce petit avait réussi à combler le vide que Madame Waller avait laissé et ça avait été cruel de ma part d'avoir voulu changer ça.
- Je m'excuse une nouvelle fois pour tout ce que j'ai pu dire à propos de votre fille et de vous-même.
- Tu as été très dur.
- Je sais, je n'ai pas réfléchi. Elle ne méritait pas que je lui dise tout ça.
- Tu m'as tellement déçu Justin. Je n'ai toujours dit que du bien de toi, même après que tu sois parti et que tu lui aies brisé le cœur. Je t'ai accueilli les bras ouverts à ton retour, j'ai continué à te faire des éloges mais tu n'as pas hésité à nous cracher dessus dès que tu en as eu l'occasion.
- J'étais hors de moi. Je sais que ça ne justifie en rien mon comportement mais je n'étais plus moi-même. Je me suis senti trahi et pris pour un con, je voulais juste me venger.
- Te venger de la mère de ton fils...
- Je sais, c'était stupide. Je ne peux rien vous dire de plus. J'ai merdé sur toute la ligne et le mal a été fait mais je vais essayer de tout réparer maintenant parce que Julian est mon fils et qu'Abigail compte quand même beaucoup pour moi.
Un sourire apparut enfin aux coins de ses lèvres.
- Je suis content de voir que tu restes quand même un garçon de bon sens. J'espère que tu seras un bon père et qu'Abigail pourra compter sur toi comme tu pourras compter sur elle.
Je me contentai de sourire en retour. Il tapa amicalement mon épaule. Cela n'avait pas été si compliqué que ça finalement d'avoir son pardon. Nous retournâmes avec les autres. J'étais très content qu'il m'ait pardonné après toute la merde que j'avais crachée sur lui et sa fille. Je savais que beaucoup n'auraient même pas pris la peine de m'écouter à sa place.
Abigail me jeta un regard interrogateur et je lui souris pour lui faire comprendre que notre discussion s'était bien passée. Puis, au même moment, le docteur arriva dans la pièce.
- Julian va pouvoir sortir. Je vous ai prescrit les vaccins contre la méningite que je vous recommande bien sûr de mettre à jour au plus tôt. Je vous ai prescrit également les médicaments qu'il va devoir prendre pour son traitement. N'hésitez pas à appeler l'hôpital et à me demander s'il y a un problème.
- Merci, dis-je.
- Ne vous inquiétez pas jeunes gens, vous êtes de bons parents. Il ne faut pas que vous commenciez à douter de ça à cause de cette hospitalisation, ajouta-t-il.
Il nous serra la main cordialement puis s'en alla. J'étais vraiment content que l'on soit tombé sur lui. Il était un bon docteur.
- Bon, il est enfin l'heure d'y aller Julian, lui dit Abigail.
Nous nous séparâmes en deux groupes, dans deux voitures différentes. Abigail était bien évidemment avec son père, Briana et notre fils et j'étais avec ma famille. Nous avions convenu que j'aille chercher les médicaments pendant qu'elle ramenait Julian chez elle.
- Alors comme ça, tout s'est finalement arrangé, me dit Thomas.
- On dirait.
- Est-ce que le père d'Abigail s'est aussi réconcilié avec toi ?
- Je crois, oui.
- Eh bien tant mieux !
- Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? me demanda ma mère. Avez-vous décidé de...
- On n'a pas encore parlé du futur, lui répondis-je en lui coupant la parole. Tout ce qu'on sait c'est que Julian grandira avec ses deux parents biologiques à ses côtés. Comment va-t-on réussir à faire ça ? On ne sait pas encore.
Jazmyn prit étonnement ma main et la serra très fort. Elle devait comprendre ce qui était en train de se passer. Je la carressai et lui embrassai le front. J'espérais que tous ces derniers événements ne l'avaient pas trop perturbée.
...
Je venais de passer au supermarché acheter les médicaments dont Julian avait besoin pour son traitement. J'étais maintenant dans l'immeuble d'Abigail. Je toquai à la porte et m'appuyai avec l'avant-bras sur le mur qui la longeait. Quelques secondes plus tard, Abigail vint m'ouvrir. Je lui souris mais elle l'ignora. OK. Elle s'était changée et portait un jean noir avec un débardeur blanc. Elle avait enfilé sa paire de lunettes et détaché ses cheveux. Enfin, elle marchait pieds nus.
- J'étais en train de changer la couche de Julian, me dit-elle en me laissant entrer.
- Oh, d'accord. Je t'ai apporté comme prévu les médicaments, dis-je en les lui tendant.
- Merci.
Elle les prit.
- On doit lui donner un cachet maintenant, c'est ça ? me demanda-t-elle confirmation.
- Je crois, oui. S'il ne s'est pas endormi.
- Non, je ne pense pas.
Elle se dirigea vers sa chambre là où devait sûrement être notre fils et je la suivis.
- Ton père n'est pas là ?
- Il est parti au travail.
- Tu vas t'en sortir toute seule ?
- Justin, fit-elle en souriant. Ça fait cinq mois que je m'en sors seule.
- C'est vrai, dis-je avant de me mordre la lèvre inférieure gêné.
Nous entrâmes de la pièce et je découvris un bébé très agité dans le lit à barreaux.
- Je ne sais pas comment on va faire pour lui faire prendre une gélule, me dit-elle.
- Ça ne doit pas être très compliqué.
Elle me tendit la boîte que j'ouvris pendant qu'elle sortit Julian de son lit. Les gélules n'étaient pas énormes, ça devrait le faire.
- Je le tiens et tu lui fais avaler le médicament ou on inverse ? me proposa-t-elle.
- Je préfère le tenir, me dégonflai-je.
Elle sourit amusée puis nous échangeâmes ainsi les rôles.
- J'ai peur, m'avoua-t-elle. Je n'ai jamais fait ça.
- Il peut s'étouffer ? demandai-je bêtement.
- Mais oui idiot !
Nous rîmes, sûrement nerveusement.
- Bon, tu es prêt ?
J'hochai la tête. Je tenais fermement le visage de Julian et Abigail lui ouvrit la bouche quand soudainement, elle fit un pas arrière.
- Non, fit-elle. On est en train de faire n'importe quoi. C'est impossible qu'un bébé de son âge puisse avaler ça.
Elle attrapa son téléphone.
- Je vais regarder sur Internet, me dit-elle.
Je la fixais pendant qu'elle faisait des recherches. J'étais vraiment fan de ses cheveux longs et de... Sa plus grosse poitrine.
- C'est bon ! s'exclama-t-elle me sortant de mes pensées.
- Alors ?
- On a failli le tuer. Il faut sortir le produit de la gélule et le lui faire manger en le mélangeant avec de la nourriture comme par exemple un yaourt.
- Tu l'as échappé bel mon petit, dis-je à ce dernier en attrapant son minuscule poignet.
Abigail partit ainsi chercher de la nourriture pendant que je gardais Julian dans mes bras. Elle revint une minute plus tard et nous parvînmes à le nourrir et à lui faire prendre l'antibiotique sans problème.
- Ça s'est arrangé avec mon père apparemment, reprit-elle.
- Oui. Je ne pensais pas qu'il accepterait aussi facilement mes excuses.
- Je sais qu'il t'adore au fond.
- Je ne comprends pas pourquoi.
- Parce qu'il n'a pas le choix, dit-elle en riant. Tu es le père de son petit-fils.
Nous décidâmes de laisser Julian dormir tranquillement et nous rejoignîmes le salon. Abigail s'assit sur son petit canapé et bizarrement je n'osais pas la rejoindre. Je ne savais pas encore comment me comporter maintenant que les choses s'étaient arrangées. Devrais-je me sentir à l'aise comme avant ou devrais-je quand même garder une certaine distance ?
Comment devions-nous être avec notre premier chagrin d'amour ? Je n'en avais aucune idée.
Elle émit un petit rire et je souris.
- Qu'est-ce que tu fais ? me demanda-t-elle.
- Je ne sais pas, répondis-je gêné.
- Tu peux t'asseoir, tu sais ?
Mon portable se mit soudainement à sonner. C'était Kiara. Merde, pas maintenant. Je décrochai tout de même.
- Allô ?
- Coucou mon amour ça va ? Comment va Julian ?
- Bien. Il est sorti de l'hôpital.
- Tant mieux ! s'exclama-t-elle. Je suis trop soulagée pour toi !
- Moi aussi.
- Vous allez reprendre les négociations pour la garde exclusive alors ?
- Euh...
Je grattai ma tête, embarrassé. Kiara ne savait pas encore que j'avais décidé d'abandonner la garde exclusive et cela allait être délicat de le lui annoncer car c'était elle qui s'était occupée des frais avec mon avocat.
- On peut en reparler plus tard ? proposai-je. Je suis occupé.
Je ne voulais pas engager la discussion étant donné que j'étais chez Abigail et que je ne voulais pas qu'elle assiste à ça.
- Occupé avec Julian ?
- Non il dort mais je le surveille.
- On peut parler en attendant alors, insista-t-elle. Tu sais qu'il y a beaucoup d'heures de décalage entre la France et les États-Unis et je ne pourrais pas répondre à n'importe quelle heure.
- S'il-te-plaît Kiara, je ne peux pas discuter maintenant.
- Tu es avec Abigail c'est ça ? C'est ça le problème ?
Comme si elle avait entendu ces dernières paroles, la concernée se leva et quitta la pièce pour me laisser seul.
- Écoute Kiara, dis-je en m'asseyant, j'ai décidé d'abandonner la garde exclusive.
- Pourquoi ? fit-elle choquée.
- Parce que je ne peux pas faire ça à Abigail. Et parce que je n'en ai plus envie.
- Et nous ? T'as pensé à nous ? commença-t-elle directement à s'énerver.
- Ça ne veut pas dire que je ne reviendrai pas en Australie. On va trouver une solution.
- Non... Je n'y crois pas une seule seconde...
Je sentais qu'elle allait se mettre à pleurer. Je soupirai.
- Arrête... Ne te mets pas à pleurer.
- Tu es en train de m'abandonner et tu ne t'en rends même pas compte.
- Je ne suis pas tout seul dans cette situation Kiara. Je ne peux pas agir égoïstement.
- Mais c'est moi que tu mets de côté !
- Non ! rétorquai-je. Je t'ai dit que je trouverai une solution !
Je l'entendis sangloter. Putain. Pourquoi me faisait-elle ça ?
- Pourquoi tu te mets dans cet état ? Je ne t'ai pas dit que nous deux c'était fini.
- Tu vas le faire. Je te connais Justin.
- Kiara... Tu vas trop loin.
- Tu sais que j'ai raison.
- Non ! Tu as complètement tort !
Je commençais à m'agacer. Elle n'essayait pas de comprendre la situation et ne pensait qu'à elle. Ce n'était pas juste de sa part d'essayer de me faire culpabiliser alors que je faisais de mon mieux pour satisfaire tout le monde.
- Tu ne voudras jamais être loin de ton fils ce que je comprends mais alors notre couple en subira les conséquences.
- Tu ne peux pas m'obliger à faire un choix entre mon fils et toi.
- Je ne t'oblige à rien Justin. Je te dis juste que c'est ce qu'il va se passer. Tu vas finir par m'oublier.
- C'est faux.
- Je te laisse. Mes parents m'attendent.
Elle me raccrocha quasiment au nez. Je serrai le poing.
- Fais chier, criai-je.
Pourquoi me mettait-elle dans une position encore plus difficile ? C'était déjà assez compliqué pour moi de gérer tout ça.
- Ça va ? me demanda Abigail en faisant son retour.
- Ne t'inquiète pas.
- Elle t'en veut d'avoir abandonné la garde exclusive ?
- Ouais...
- Wow, quelle super petite amie, fit-elle avec sarcasme.
- S'il te plait Waller, je n'ai pas besoin de tes commentaires.
- Ne t'en fais pas, je ne me mêlerai pas de vos histoires de couple mais si elle réussit à te refaire changer d'avis, je vais gueuler, c'est certain.
- Je ne changerai pas à nouveau d'avis.
Elle sourit.
- Plus sérieusement, tu penses que ça va s'arranger ? me demanda-t-elle en prenant place à côté de moi.
- Si je trouve une solution pour notre couple, oui.
- Pourquoi ne déménagerait-elle pas ici ?
- Parce qu'elle a tout en Australie.
- Mais il faut savoir faire des concessions pour la personne qu'on aime.
- Mais c'est plus qu'une concession là, c'est un sacrifice, c'est un nouveau départ si elle vient ici.
- Si elle t'aime vraiment, elle te suivra partout où tu iras.
- Chose que tu n'as pas fait, lâchai-je de manière impromptue.
Elle resta silencieuse, la bouche à peine entrouverte, sûrement étonnée de ma réplique. Nous nous fixâmes pendant une bonne dizaine de secondes sans rien dire.
- C'est vrai... Je ne t'ai pas suivi, finit-elle par dire.
- Je n'aurais pas accepté que tu le fasses de toute façon.
- Alors tu ne veux pas que Kiara te rejoigne ?
- Je ne sais pas.
- Tu ne sais pas ? répéta-t-elle en fronçant les sourcils. Tu ne sais pas si tu veux être avec elle ?
- Je ne sais pas si j'en vaux la peine, répondis-je.
- Ne dis pas ça, évidemment que tu en vaux la peine.
Je souris.
- Au pire, on formera un couple à trois avec Zac, rit-elle.
- Je n'ai pas l'habitude de partager ma copine, grimaçai-je amusé.
Elle ne dit rien et partit dans la cuisine.
- Tu n'étais pas censée travailler aujourd'hui ? demandai-je en la suivant.
- Si mais ce n'est pas grave. Je rattraperai les heures perdues.
- Il est sympa ton patron, continuai-je avant de m'arrêter à sa hauteur.
- Il aurait été encore plus sympa s'il ne t'avait pas annoncé à ma place que tu étais papa, dit-elle sur le ton de l'amusement.
- Ça c'est de ta faute, lui dis-je.
Je m'appuyai avec mes avants-bras sur le plan de travail et la regardai se faire du thé.
- Tu comptes passer le reste de la journée ici ?
- Oui.
- Ça y est, tu ne nous lâches plus maintenant.
Je ris.
- Tu ne veux pas prendre une douche ?
- Quoi ? Je pus ? fis-je offensé.
- Oui, répondit-elle en se mordant la lèvre inférieure.
- C'est vrai ?
Je reniflai mes dessous de bras pour vérifier et je l'entendis pouffer de rire.
- Mais non, je plaisante Bieber, rit-elle. C'est juste que je sais que ça doit faire vingt-quatre heures que tu ne t'es pas lavé et comme j'imagine que tu n'oses pas demander, je te le propose.
- C'est gentil Waller, souris-je.
- Mais tu pus aussi, ne put-elle s'empêcher d'ajouter.
Je lui fis un doigt d'honneur et partit dans la salle de bain. Je fermai la porte à clé et me déshabillai. Je rentrai dans la douche et fis couler l'eau chaude contre ma peau.
Je me sentais beaucoup plus léger. C'était comme si on avait enlevé un poids de mes épaules pourtant les choses étaient encore loin d'être réglées. Je me demandais comment tout ça allait se terminer. Était-ce vraiment possible de rendre heureux chacun d'entre nous dans cette histoire ?
Après ma douche, Abigail me conseilla d'aller me reposer étant donné que j'avais à peine dormi durant ces dernières vingt-quatre heures. J'allai alors me coucher dans son lit et n'eus pas de mal à trouver le sommeil.
...
Je me réveillai en sursaut par des pleurs qui agressaient mes tympans. Je fus étonné de trouver Abigail allongée dans le même lit que moi. Que s'était-il passé ? Quelle heure était-il ? Combien de temps avais-je dormi ? N'avais-je fais que dormir ? J'avais l'impression de me réveiller d'un sommeil qui avait duré une éternité.
Je décidai de laisser les interrogations en suspens et de prendre Julian dans mes bras pour essayer de le calmer.
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