Chapitre 14

«Vous formez un beau couple de sous merde.»  

Point de vue de Justin.

Demain était un grand jour. Même s'il était certain que les négociations ne seront pas faites en un seul jour, le premier comptait beaucoup. J'avais hâte de me confronter à Abigail dans un endroit plus sérieux et de lui faire comprendre très vite qu'elle ne gagnerait pas. Elle devait redescendre de plusieurs étages, elle était encore beaucoup trop confiante.

Maintenant que Julian était réparti avec sa mère, je guettais mon téléphone en espérant un coup de fil de Kiara. Même si elle avait mis certaines distances entre nous, j'étais toujours son petit-ami et ainsi, j'attendais toujours qu'elle me donne de ses nouvelles. Je lui avais dit que j'avais demandé la garde exclusive. C'était peut-être ça qui l'avait fait rester. Peut-être que sans cette annonce, elle m'aurait quitté mais je ne voulais pas le savoir.

Soudainement, on toqua deux fois à ma porte puis sans mon consentement, je vis ma mère et son copain entrer d'un pas décidé. Ils avaient l'air furieux, encore une fois.

- Abigail nous a dit que vous aviez rendez-vous avec vos avocats demain, commença ma mère.
- C'est vrai, dis-je en me redressant.
- Tu t'es donc payé un avocat.
- Oui.
- Mais avec quel argent ?
- Le mien.
- Le tien ? Tu ne travailles même pas Justin ! Dis nous la vérité !
- OK. C'est Kiara qui me l'a payé, avouai-je.
- Kiara ? Mais de quoi elle se mêle ? Ce ne sont pas ses affaires ! s'énerva-t-elle.
- Elle a le droit de m'aider, je suis son copain, la défendis-je.

Elle secoua la tête tout en soupirant.

- T'aider à avoir la garde exclusive ? C'est n'importe quoi.
- Elle se sent concernée. Si j'obtiens la garde, je pourrais revenir en Australie et elle pourra être sa mère adoptive.
- Mais tu t'entends parler Justin ? me fit Thomas.
- Je suis très déçue d'elle, me dit ma mère.
- Mais vous vous attendiez à quoi ? Après tout le scandale que j'ai fait sur cette garde exclusive, vous pensiez que j'allais m'arrêter sur un problème d'argent ?
- Tu sais quoi Justin ? Fais ce que tu as à faire. Tu ne viendras pas pleurer dans mes bras quand tu te rendras compte que tu as eu tort de faire ça.

Ils quittèrent la pièce. Je ne comprenais pas pourquoi ils estimaient que Kiara était en tort. Je trouvais ça normal de vouloir aider et soutenir son copain, peu importe la décision qu'il pouvait prendre. Cela faisait partie des règles établies dans une relation amoureuse.

De toute façon, ils étaient du côté d'Abigail donc c'était normal qu'ils s'en prenaient à nous. Moi, j'étais très reconnaissant de ce qu'avait fait Kiara pour moi. Cela prouvait qu'elle m'aimait toujours autant.

...

C'était enfin le jour j. Sûrement le premier d'une longue série mais ça en valait la peine. Je me levai tôt le matin car il fallait d'abord que je cherche Julian chez Waller avant qu'elle ne parte au travail.

Ainsi, à sept heures je fus devant son immeuble et elle m'attendait déjà avec notre fils dans les bras.

- Tu es en retard, me dit-elle directement quand je sortis de la voiture.
- Comme d'habitude, tu es censée le savoir.
- Je ne t'attendrai pas la prochaine fois.

J'ignorai ses dernières paroles et lui ouvris la portière pour qu'elle puisse mettre Julian dans le siège bébé que je venais d'acheter. Puis nous prîmes place sur les sièges avants.

- Tu n'as pas oublié le rendez-vous de ce midi ?
- Non, répondit-elle sèchement.
- Ton avocat sera bien là ?
- Oui.
- D'ailleurs je me demande comment tu l'as payé.
- Ça ne te regarde pas.
- Moi je n'ai pas de problème à te dire comment j'ai payé le mien.
- Je t'écoute alors, me dit-elle en posant ses yeux sur moi.
- C'est Kiara.

Elle prit un air à la fois étonné et furieux.

- Pourquoi ? Pourquoi elle fait ça ?
- Parce que je suis son copain ?
- Et alors ? Ça ne la regarde pas !
- Si justement.
- Non ! Putain ! Quelle salope !
- Ne parle pas d'elle comme ça.
- Écoute-moi bien Justin, je te jure que si elle touche un seul cheveu de Julian, je lui fais la peau ! me menaça-t-elle avec son index pointé vers moi.

Je me contentai de rire. Ce n'était que des paroles en l'air. Je savais qu'elle n'était pas capable de se battre avec qui que ce soit sur cette Terre. Encore moins avec une fille qui avait deux ans de plus qu'elle.

- Vous formez un beau couple de sous merde, cracha-t-elle.

Je la laissais se défouler en nous insultant. C'était bien la seule chose qu'elle pouvait faire.

- Pourquoi tu l'ajoutes à notre histoire ?
- Tu n'as pas impliqué Zac peut-être ?
- Mais c'est différent !
- Non, je ne suis pas d'accord.

Julian se mit à pleurer. Je soupirai, exaspérer de voir que ça finissait toujours comme ça. Nous décidâmes alors de ne plus parler jusqu'à la fin du trajet. Je déposai Abigail devant le café et regagnai la maison avec le bébé qui avait fini par se calmer.

Je l'emmenai directement dans ma chambre et l'allongeai près de moi sur le lit. Il commença à lever les jambes en l'air et à essayer de saisir ses orteils afin de les mettre dans sa bouche. Je me redressai subitement. C'était la première fois que je le voyais faire ça.

J'attrapai mon téléphone et décidai de le filmer. Il m'envoyait des sourires quelques fois. Il grandissait à vive allure et j'étais vraiment dégoûté de n'avoir pas pu assister à ses quatre premiers mois.

...

Il était enfin l'heure d'aller chercher Abigail à son travail. Je quittai ma chambre avec Julian dans les bras et allai retrouver ma mère pour lui demander un service.

- Maman, je m'en vais au rendez-vous, est-ce que tu peux garder Julian en attendant ?
- Non.
- Pourquoi ? demandai-je confus.
- Tu mérites que je ne t'aide pas.
- Ce n'est grave, je peux me débrouiller tout seul.

Je partis en claquant la porte. Elle n'avait pas le droit de me tourner le dos comme ça. J'étais son fils quand même et Julian son petit-fils, elle devait savoir faire la part des choses.

Il fallait donc que j'emmène le petit avec moi. J'espérais qu'il ne se mettrait pas à pleurer pendant que nous serions en train de négocier. Cela gâcherait tout. Ainsi, accompagné de Julian, je retrouvai Waller au café en voiture. Elle avait bien son sandwich à la main comme je lui avais demandé.

- Que fait Julian ici ? me demanda-t-elle directement.
- J'étais obligé de l'emmener.

Elle entra dans la voiture et je démarrai.

- Il faut que tu me passes l'adresse du rendez-vous pour que je l'envoie à mon avocat.

Je lui dictai ainsi l'adresse qu'elle envoya à son avocat.

- Julian mange ses orteils maintenant.
- Ah bon ? fit-elle surprise.
- J'ai pris une vidéo. Je te la montrerai après.
- Tant de gentillesse, je suis presque touchée, dit-elle avec sarcasme.
- Julian est ton fils, c'est normal que je te tienne courant de ce qu'il se passe quand il s'agit de lui.
- C'est ça. Dis plutôt que tu fais ça pour que j'aille dans ton sens durant les négociations.
- T'es parano.
- Non, c'est la vérité Justin. De la gentillesse gratuite envers moi de ta part, ce n'est pas normal.
- Crois ce que tu veux, je m'en fous.

Cette situation était beaucoup trop insupportable pour nous deux. J'en avais marre de me disputer sans arrêt avec elle. C'était épuisant et inutile mais c'était plus fort que nous deux. J'avais hâte qu'on ne soit plus obligé de se voir tous les jours parce que je ne pouvais plus continuer comme ça.

Après une dizaine de minutes, nous arrivâmes à destination. Elle sortit la première pour détacher Julian et le prendre dans ses bras. Évidemment, elle pensait gagner des points en le portant.

Nous entrâmes dans le bâtiment et retrouvâmes mon avocat, Maître Smith. qui était déjà sur place. Il nous serra la main. Abigail se dépêcha de terminer son sandwich puis son avocat arriva. Il nous serra également la main après s'être présenté sous le nom de Maître Davis. Tous présents, nous entrâmes dans une pièce qui semblait être un bureau. Nous nous installâmes face à face autour de la table. Moi à côté de mon avocat et Waller à coté du sien. La tension était à son paroxysme. Je voulais déjà en finir.

Je sentis une petite tape sur mon coude ainsi je tournai ma tête vers mon avocat.

- Maître Davis est le meilleur avocat de la ville, me chuchota-t-il. Il va falloir qu'on soit solide. 

J'acquiesçai en essayant de garder un air inchangé alors que j'étais complètement étonné à l'intérieur de moi. Comment se faisait-il qu'Abigail ait pu se payer cet avocat ? N'avait-elle pas un budget modeste ? Qui avait bien pu lui venir en aide ? Ce devait être son copain. Et elle osait me reprocher de mêler Kiara à nos histoires ! 

- Alors nous sommes là aujourd'hui pour discuter de la garde de Julian, commença Maître Davis. Je pense qu'il est nécessaire de rappeler que plus vite vous vous mettrez d'accord, moins cela vous coûtera à tous les deux.
- Nous aimerions commencer. Mon client aimerait vous proposer quelque chose.
- J'obtiens la garde exclusive, poursuivis-je. J'emmène Julian en Australie avec moi mais...
- Non, me coupa-t-elle directement. Julian n'ira pas en Australie.
- Que proposez-vous alors ? lui demanda Maître Smith.
- J'obtiens la garde exclusive mais il pourra rendre visite à Julian tous les week-ends. Ici, à Boston.
- Discutons pour une garde partagée dans ce cas, lui dit Maître Smith.
- Non, refusai-je. Je veux la garde exclusive.
- Pourquoi ? me demanda l'avocat d'Abigail. Pourquoi vous la voulez-vous ?
- Parce qu'Abigail m'a caché l'existence de Julian pendant trop longtemps et je veux rattraper le temps perdu.
- Mais avec une garde partagée, vous pouvez aussi rattraper le temps perdu Monsieur.
- Il veut seulement emmener Julian en Australie pour retrouver sa copine.
- Tu dis n'importe quoi.
- S'il vous plaît, nous ne sommes pas ici pour parler de vos problèmes conjugaux mais pour la garde de votre enfant.

Il était clair que nous étions trop jeunes pour réussir à discuter convenablement ensemble et avec des avocats. Ces séances allaient nous coûter très cher.

- Je ne céderai pas, reprit Abigail.
- Moi non plus.
- Bien. Mademoiselle possède un travail, vous non Monsieur Bieber.
- Donc mon client est plus disponible que votre cliente, dit Maître Smith.
- Mais ma cliente s'est déjà occupée du petit Julian pendant plus de quatre mois sans problème. Qu'en est-il de votre client ?
- Je sais m'occuper de mon fils.
- Et il bénéficie de l'aide de ses parents.
- Faux, intervint Abigail. Il n'est pas capable de s'occuper de lui tout seul.
J'en ai été témoin plusieurs fois et sa mère vous le confirmera.
- Ce n'est pas vrai, protestai-je.
- Tu ne vas quand même pas mentir Justin ? me dit-elle droit dans les yeux pour me provoquer.
- Qui de nous deux a osé mentir à propos de Julian ? Pas moi.
- Tu es en train d'essayer de me faire passer pour la menteuse ?

Son avocat posa une main sur son bras et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Je devinai qu'il lui avait dit de ne pas répondre à mes paroles.

- Et pourquoi votre copine ne pourrait-elle pas venir à Boston ? me demanda-t-il soudainement.
- Il ne s'agit pas de sa copine Maître Davis, lui dit mon avocat.
- Alors pourquoi Monsieur Bieber veut-il absolument retourner en Australie ? Mademoiselle Waller m'a informé que ses parents étaient d'accord pour s'installer de nouveau à Boston.
- Ils n'ont jamais dit ça, rétorquai-je.
- Il ment encore, leur dit Abigail.
- Ils ont choisi délibérément de quitter Boston. Pourquoi voudraient-ils revenir ?
- Pour Julian. Parce que lui ne partira pas.

Je secouai la tête. Elle ne savait pas de quoi elle parlait.

- Monsieur, si vous obtenez la garde exclusive de l'enfant, allez-vous trouver un travail pour subvenir à ses besoins ou comptez-vous profiter de l'argent de vos parents ?
- J'avais déjà des projets en vue avant d'apprendre que j'etais papa. Alors, oui, je vais me trouver un travail et travailler le temps que Julian soit en âge d'être indépendant puis je m'occuperai de mes projets après.
- Vous ne comptez pas avoir d'autres enfants alors ?
- Si. Enfin, je ne sais pas. Je ne m'attendais pas à être papa maintenant donc Julian me suffit largement pour le moment.
- Et qui s'occupera de Julian pendant vos heures de travail alors ?
- Mes parents bien évidemment.
- Non, me contredit Abigail. Ils refusent de l'aider depuis qu'il demande la garde exclusive.
- Ils m'aideront quand même parce que Julian est leur petit-fils.
- Et vous Mademoiselle Waller ? Qui s'occupe de votre fils pendant vos heures de travail ? lui demanda mon avocat.
- Mon père principalement.
- Attendez, j'aimerai revenir sur ce que ma cliente a dit. Vous êtes en conflit avec votre famille Monsieur Bieber ?
- Non.
- Si, fit Abigail.

Je lui lançai un regard noir. Il fallait qu'elle arrête de me contredire sinon j'allais finir par péter un plomb.

- Dîtes à votre cliente de répondre qu'aux questions qui lui sont adressées s'il-vous-plaît, s'interposa Maître Smith.
- Je ne vais pas laisser Justin mentir sans rien dire.
- Arrête de me traiter de menteur alors que tu as réussi à me mentir pendant presque un an. À moi et toute ma famille d'ailleurs, commençai-je à élever la voix. Tu n'as pensé qu'à toi et maintenant tu veux encore...
- Tais-toi, m'interrompit-elle. Tais-toi s'il-te-plaît. Tu n'arrives toujours pas à comprendre à quel point je souffre de cette situation. Je suis maman Justin ! Julian est mon fils et tu veux l'emmener loin de moi ! J'ai perdu ma mère alors qu'elle était tout ce que j'avais de plus cher à mes yeux. Maintenant que je suis maman à mon tour, que j'ai porté et mis au monde Julian, je sais que c'est la plus belle chose qui m'est arrivée dans ma vie. Peu importe à quel point ma journée peut être mauvaise, il me redonne toujours le sourire. Je m'en fiche d'avoir dû abandonner Harvard et reprendre mon job pour lui. Je l'aime de tout mon coeur et je ne sais pas ce que je deviendrai sans lui.

Des larmes se mirent subitement à couler de ses yeux. Pour une fois, je ressentis une certaine peine. Pourquoi ? Je ne le savais pas mais l'entendre dire tout ça me rendait... Ça Me mettait dans un état différent. Et je n'aimais pas cette sensation.

- Calmez-vous s'il-vous-plaît Mademoiselle Waller. Cela ne sert à rien de pleurer, lui dit mon avocat.
- C'est bon, on va s'arrêter là pour aujourd'hui, lui dis-je.
- Comment ça ? Vous ne voulez pas poursuivre la discussion ?
- Non. Abigail et moi allons partir.

Elle me regarde confuse. Je lui fis signe de la tête de se lever et nous nous levâmes en même temps. Ainsi, les deux avocats firent de même.

- Nous ne pouvons pas poursuivre avec ma cliente dans un état pareil, je suis d'accord avec la décision de Monsieur Bieber.

Nous convînmes de nous tenir au courant pour les prochaines négociations et nous nous quittâmes. De retour dans la voiture, nous attachâmes Julian dans son siège puis nous reprîmes nos places.

- Merci, me dit Abigail une fois que que j'eus démarré.
- C'est normal. Ne me remercie pas. Je te ramène au café ?
- Oui.

Comme convenu, je la déposai à son travail et rentrai chez moi avec notre fils. Je soupirai. Même si je m'étais douté qu'on ne se serait pas mis d'accord du premier coup, je ne m'étais pas imaginé que ça finirait comme ça.

Je posai le bébé dans son lit et me posai sur le canapé du salon. Il n'y avait personne d'autre. Ils s'étaient tous éclipsés pendant mon absence.

J'allumai la télé pour me changer les idées. Cependant, ce qu'il s'était passé me restait en tête. Ses paroles m'avaient touchées. Elle avait réussi pour la première fois à me faire sentir coupable. Il était vrai que j'oubliais souvent qu'elle restait humaine et que ce je disais pouvait la blesser.

Je repensais aussi à tout ce qu'on avait échangé et elle était finalement aussi déterminée que moi. Elle s'était même pris le meilleur avocat de la ville pour gagner. Je l'avais sous-estimer. Et quant à moi, je commençais à douter. J'avais bien compris qu'elle avait plus de chance de remporter la garde exclusive que moi et je ne savais pas si j'avais envie de risquer de perdre complètement mon fils pour... Pour une décision que j'avais prise sur un excès de colère.

Il fallait que je réfléchisse, que je réévalue la situation.

...

Je fus réveillée par une porte qui claqua. Je me redressai en sursaut et vis ma mère débarquer de la porte d'entrée. Je me frottai les yeux et soupirai.

- Tu as dormi sur le canapé ? me demanda-t-elle.
- Oui. Je me suis endormi.
- Comment ça s'est passé ?
- On s'est pas encore mis d'accord.
- C'était sûr.

Elle posa son sac à main sur la table basse. Je la fixais.

- Qu'est ce que tu as ? Julian est où ?
- Dans ma chambre.
- Explique-moi, me dit-elle en s'asseyant à côté de moi.
- Rien.
- Si. Tu es pensif.
- Elle s'est pris le meilleur avocat de la ville, tu étais au courant ?
- Non. Comment ça se fait ?
- Je ne sais pas mais mon avocat ne fera pas le poids face au sien.
- Et c'est ça qui te rend pensif ?

Je passai une main dans mes cheveux et me tournai correctement face à elle.

- Je vais perdre Julian.
- Alors tu veux abandonner la garde exclusive ?
- Je ne sais pas...
- Ça arrangerait beaucoup de choses si tu le faisais.
- Je sais.

Je ne voulais pas me précipiter encore une fois. Abigail m'énervait toujours autant et si je renonçais à la garde exclusive, nous n'allions pas nous entendre par magie pour autant. On entendit soudainement des pleurs. Ma mère se leva pour aller chercher Julian dans ma chambre et revint rapidement.

- Donne-lui de l'eau, il est chaud. Il faut beaucoup l'hydrater. 

Je m'exécutai. Je versai de l'eau fraîche dans son biberon et le donnai à ma mère pour qu'elle le fasse boire. 

- Il faut faire attention avec cette chaleur. 

Je posai une main sur son front. Il était chaud. Je ne savais pas si je devais m'inquiéter.

- Il faut que je le ramène à Abigail dans une demi-heure, dis-je.
- Il n'y a pas de problème. Il va se calmer d'ici-là.

Je décidai de le prendre dans mes bras et de m'occuper à le faire boire. Il fallait bien que j'accomplisse mon rôle de parent pleinement. J'espérais qu'il irait mieux avant ce soir. Je ne voulais pas que d'autres problèmes nous tombent sur la tête. 

...

Il était vingt-et-une heures. Nous étions en train de dîner. Je n'avais pas encore fait part à Thomas de mes doutes. Comme il était autrefois mon psychanalyste, il pourrait me guider facilement là où il aurait envie que j'aille et je voulais être maître de mes propres décisions. 

- Demain c'est les cinq mois de Julian, déclara ma mère.
- Qu'est-ce qu'on va faire ? demanda Jazmyn.
- Un barbecue comme on a dit ? proposa Thomas.
- Je serai plus partant pour un restaurant, dis-je. Ça nous éviterait de nous disputer puisque nous serions en public.
- Allons-y pour un restaurant alors, valida ma mère.
- Il faut lui acheter un cadeau ! dit ma petite sœur. 

Mon portable se mit soudainement à sonner. Je le sortis de ma poche. C'était Abigail. Je décrochai.

- Allô Justin ?
- Oui ?
- Je suis à l'hôpital avec Julian. Il faut que tu viennes tout de suite.

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