Chapitre 11
«Il devrait savoir qu'on ne s'attaque pas aux Waller.»
Point de vue d'Abigail.
Mon sang se glaça. Que venait-il de dire ? Garde exclusive ?
- Tu te fous de ma gueule ? Tu n'as pas le droit ! refusai-je.
- Et toi tu n'avais pas le droit de me priver de lui.
- Arrête Justin ! élevai-je la voix. Arrête de faire comme si tu en voulais de ce bébé !
J'étais complètement anéantie. Comme quand j'avais appris le décès de ma mère et comme quand la photo de lui et Clara m'avait été envoyée. Après m'avoir arrachée aux mains de ma mère, et à celles du garçon dont j'avais été amoureuse, on allait m'arracher aux mains de mon enfant. Pourquoi moi ? Pourquoi c'était à moi que l'on faisait subir tout ça ? Qu'avais-je fait pour mériter ça ?
Les larmes coulaient sans retenue sur mes joues avant de frapper la moquette. Je ne savais pas si j'étais capable de surmonter ça.
- Tu ne me feras pas changer d'avis.
- Pourquoi ? Pourquoi tu me fais ça ? demandai-je bouleversée.
- Parce que tu n'aurais pas dû faire ce que tu as fait.
- Je l'ai fait pour toi merde ! criai-je à nouveau.
- Pour moi ? rit-il jaune. Alors devrais-je te dire merci ?
Toute sa maturité était partie. Cette bombe avait fait resurgir son côté impulsif et égoïste, incapable de se remettre en question. Je devais me résigner à entamer une bataille contre lui, pour la garde de Julian, mon fils, pour qui j'avais abandonné mon rêve, repris mon travail, fais d'interminable nuits blanches, et tellement d'autres choses. Je n'arrivais pas y croire. J'avais l'impression de vivre un cauchemar.
- T'es qu'un pauvre égoïste, dis-je dégoûtée. Je suis sa mère Justin, tu n'as pas le droit.
- Mais tu n'en es pas une bonne.
- Quoi ?
Comment osait-il me juger sur ça et dire que je n'étais pas une bonne mère ? Je nageais en plein délire, cela ne pouvait être autrement. Je ne méritais pas toutes les paroles qu'il avait envers moi.
- Si tu étais une bonne mère, tu ne lui aurais pas privé de son père.
Je ris nerveusement. Il voulait clairement me mettre hors de moi. Il jouait avec mes nerfs et ça marchait. Je voulais le ruer de coups et n'épargner aucune parcelle de son corps.
- Tu es vraiment minable. Un bébé c'était la dernière chose que tu voulais. Tu n'en veux pas de sa garde exclusive mais juste pour te venger, pour me faire du mal, tu vas te battre pour l'avoir. Et bien, on va se battre alors. N'oublie pas que je reste ta plus grande rivale.
- Et tu ne devrais pas oublier que c'est moi qui ai gagné l'année dernière.
- Ce n'est pas un jeu Justin. Mais qu'est-ce que tu en as à faire ? Tout est une compétition pour toi.
- Ne me fais pas passer pour le méchant.
- Non tu as raison, c'est moi la méchante et toi la victime, dis-je d'un ton sarcastique. C'est moi qui t'ai incité à ce qu'on le fasse sans préservatif, c'est moi qui t'ai poussé à partir en Australie sans rien me dire en face pour que je puisse élever cet enfant seule. Oui c'est moi qui ai manigancé tout ça.
Il détourna le regard, impassible. Je secouai la tête, écœurée par son comportement. Il n'avait pas un once de reconnaissance pour moi. J'aurais pu faire adopter cet enfant, le renier complètement mais je ne l'avais pas fait et il n'en avait même pas conscience.
- J'ai renoncé à Harvard pour Julian ! J'ai repris mon job ! J'ai tout fait pour qu'il ne manque de rien ! Et tu veux me le prendre ? Et toi ? Tu vas réussir à te regarder dans une glace maintenant ?
- Sans problème, me répondit-il droit dans les yeux. Parce que moi je n'ai rien fait derrière le dos de qui que ce soit ici.
Je restai sans voix. Il n'avait donc plus aucun respect pour moi, la mère de son fils. C'était trop pour moi. Je ne pouvais rester une seconde de plus ici. L'air était invivable.
- Je n'ai plus rien à te dire, déclarai-je.
- Parfait. N'oublie pas d'appeler ton avocat.
Je serrai les poings et me retins de lui arracher la tête. Mes larmes de détresse s'étaient transformées en larmes de haine. Je lui tournai le dos et quittai la pièce d'un pas précipité. Je traversai le couloir, puis descendis les escaliers à toute vitesse. Je ne voulais voir personne. J'arrivai au salon. Thomas et Pattie n'avaient pas bougé d'un poil.
- Je ne peux pas rester, dis-je sans les regarder.
- Que s'est-il passé ? demanda Thomas.
Je pris la porte et m'en allai. Je m'effondrai en arrivant sur le trottoir. J'étais complètement meurtrie. J'avais l'impression que ma vie entière venait de perdre son sens. Je pleurais, encore et encore, regrettant de mettre intéressée à un pauvre con pareil, de lui avoir donné autant d'importance, d'avoir fait de lui mon premier amour, de l'avoir laissé dicter mes faits et gestes et de l'avoir laissé gâcher comme ça ma vie.
J'étais détruite. Par sa faute. Encore une fois.
...
Je rentrai chez moi et rejoignis Briana qui avait gardé Julian pour moi en attendant. Elle remarqua immédiatement mes yeux rouges et humides et s'empressa de se lever pour me prendre dans ses bras. J'éclatai une nouvelle fois en sanglot.
- Merde, merde, merde, l'entendis-je murmurer. Ça s'est mal passé.
Je la serrais fort contre moi. Elle était le parachute qui m'empêchait de m'écraser au sol.
- Pleure un bon coup Abby mais après je veux te voir sourire jusqu'à ce que je ne puisse plus saquer tes dents.
J'ébauchai un très bref sourire et me retirai de son étreinte.
- Il veut la garde exclusive Bri. Il veut me le prendre, lui annonçai-je la gorge nouée.
Elle prit un air choqué.
- Tu me fais une blague là ?
- J'aimerais tellement mais non.
- Mais quel... Abruti !
- Tu peux l'insulter, il ne s'est pas retenu de le faire pour moi.
- Non, c'est le père de ton fils et puis on ne devrait pas s'abaisser à son niveau.
Je fermai les yeux pour faire couler les dernières larmes puis les essuyai de mon visage.
- Je m'attendais à ce qu'il le prenne mal mais à ce point, jamais.
- Pourquoi il en veut la garde exclusive ? Il ne voulais même pas être papa.
- Pour se venger.
- Se venger ? répéta-t-elle. Tu es sûre que ce mec a fini major de promo l'année dernière ?
J'haussai les épaules.
- Je n'arrive pas à croire qu'il ose te faire ça. Il t'a engrossé puis s'est barré, ensuite il revient comme une fleur et veut te prendre ton gosse ? Pour qui se prend-il ? C'est lui qui a porté neuf mois Julian dans son ventre ? C'est lui a qui a dû renoncer à tellement de choses pour lui ?
- Je sais Bri, c'est fou.
- Et qu'est-ce que ses parents ont dit ?
- Je suis partie avant. Je ne pouvais pas rester plus longtemps là-bas.
- J'espère qu'ils ne sont pas d'accord et qu'ils vont le raisonner.
- Tu sais quoi ? Je n'en veux pas de sa pitié. S'il veut qu'on aille devant le juge, on ira.
- Tu penses pouvoir gagner ?
- J'ai moins de chance que lui, c'est sûr, mais j'ai réussi à l'élever parfaitement jusque là et ça va beaucoup compter.
Du moins, je l'espérais.
- J'ai envie de lui en toucher deux mots, me dit-elle.
- Non, je préfère que tu n'ailles pas le voir. Ça va envenimer les choses.
- Mais je ne peux pas le laisser être odieux comme ça avec toi sans rien faire. Tu es ma meilleure amie Abby.
- S'il-te-plaît.
Je soupirai et les larmes perlèrent à nouveaux mes yeux. C'était plus fort que moi. J'avais mal.
- Eh...fit Briana en posant une main sur mon épaule.
- C'est trop d'un coup pour moi.
- Tu vas t'en sortir, ne t'inquiète pas.
Mon portable se mit à sonner. Je le pris et vis le nom de Zac s'afficher. Je ne savais pas si j'avais envie de décrocher. Il me dirait qu'il avait eu raison et que j'aurais dû l'écouter quand je lui annoncerais que Justin voulait la garde exclusive et ce n'était pas vraiment pas le moment pour qu'on me fasse la leçon.
- Décroche, me dit Briana.
- OK... Allô ?
- Oui, c'est moi. Alors ? Tu lui as dit ?
Briana me fit signe de la main d'activer le haut-parleur et je le fis.
- Je vais bien merci et toi ? dis-je d'un ton sarcastique.
- Abigail, tu sais très bien que...
- Quoi ? le coupai-je. Que parce qu'on est en froid tu n'as plus besoin de me demander comment je vais ?
- Je vois, ça s'est mal passé avec Justin, changea-t-il de sujet.
- Et qu'est-ce que tu vas me dire ? Que tu as eu raison ?
- Tu veux rentrer en conflit avec moi Abigail ?
- Je ne veux juste pas perdre mon temps à t'entendre dire que j'ai fait le mauvais choix.
- Est-ce que tu veux qu'on parle ou pas ? Parce que cette situation devient invivable.
- Pas par téléphone.
- Ça tombe bien, je suis devant ton immeuble.
Je regardai Bri avec étonnement. Elle se leva et partit à l'interphone l'ouvrir. Je raccrochai et essuyai en conséquence mes larmes. Je ne voulais pas qu'il sache que j'avais pleuré. Il arriva quelques secondes plus tard après avoir monté les marches qui menaient à mon étage. Je me présentai devant la porte pour l'accueillir tandis que Briana était repartie dans le salon.
Il apparut, vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon noir comme s'il revenait d'un rendez-vous. Il était très beau ainsi. Je le regardai confuse.
- Pourquoi tu es habillé comme ça ?
- J'ai trouvé un job. Ça fait presque une semaine mais t'étais trop occupée avec Julian et Justin pour t'en apercevoir.
- Tu penses que je t'ai négligé ?
- Laisse tomber, je ne suis pas venu pour qu'on parle de ça.
Nous allâmes dans le salon pour être plus à l'aise.
- Salut Zac Efron, lui dit Briana.
- Briana.
- Je pense que je vais aller dans la chambre avec Julian.
J'hochai la tête et elle nous laissa seuls.
- Alors, dis-moi, que s'est-il passé ?
- Justin veut la garde exclusive. Il est furieux contre moi et c'est la seule façon pour lui de se venger.
Il se mit à rire nerveusement.
- Je suis sérieuse Zac, il veut nous prendre Julian.
- Mais au moins est-ce qu'il voulait un enfant ?
- Non.
- Alors pourquoi ?
- Je te l'ai dit ! Pour se venger !
- Se venger de quoi ? De lui avoir caché cette nouvelle pour son bien ?
- Il ne veut rien entendre, pour lui j'ai été qu'une simple égoïste.
Il secoua la tête et frotta son visage.
- Et tu voulais être ami avec un crétin pareil... me dit-il.
- Je sais, j'ai fait une erreur d'avoir pensé qu'il avait changé.
- Non, tu n'aurais juste pas dû vouloir être ami avec ton ex petit-ami et le père biologique de ton fils.
- Alors toi aussi tu vas me reprocher d'avoir voulu repartir sur de bonnes bases ?
- Sur de bonnes bases ? C'est complètement stupide ce que tu as voulu faire ! Tu ne pouvais pas repartir sur de bonnes bases sans lui avoir dit la vérité d'abord !
- OK ! Alors j'ai merdé du début jusqu'à la fin ! C'est bon ? Tu es satisfait ?
- Satisfait ? On va nous prendre Julian !
Je croisai mes bras sous la poitrine.
- Qu'est-ce que tu comptes faire ?
- Me battre devant le juge. Je n'ai pas le choix.
- Il te faudra un avocat ?
- Oui.
- Comment tu vas pouvoir te payer un avocat Abigail ?
- Je ne sais pas. Je vais me débrouiller avec mon père.
- Je refuse... Je refuse de laisser Justin faire ça. Il n'a pas le droit.
- Et qu'est-ce que tu vas faire ? Lui parler ? Il ne t'écoutera pas, pas toi.
- Je ne sais pas mais je ne vais pas le laisser faire. Tu comptes le laisser t'emmener en justice comme ça ? Alors que tu as élevé ce gosse toute seule ?
- Je ne vais pas le supplier, je n'en veux pas de sa pitié Zac.
Il souffla.
- Voilà pourquoi tu n'aurais dû rien dire.
- Zac, s'il-te-plaît, ça ne sert à rien de débattre à nouveau là-dessus.
- Je suis désolé mais je n'arrive pas à comprendre comment on a pu en arriver là. On était bien Abigail, on menait notre vie tranquillement et il est sorti de nul part et a tout détruit.
- Je sais...
Je baissai les yeux sentant les larmes venir me submerger à nouveau. Il le vit et s'approcha de moi. Il attrapa mon visage entre ses deux mains et m'obligea à le regarder dans les yeux.
- Je ne te laisserai pas tomber. Je suis avec toi, pour toujours. OK ?
J'acquiesçai. Il avança son visage encore plus près du mien et m'embrassa. Je fermai les pupilles laissant couler quelques gouttes d'eau salée. Ses lèvres me réchauffèrent et me réconfortèrent. Notre relation n'était pas terminée et j'en étais soulagée. Nous échangeâmes un long baiser puis il essuya mes larmes et se détacha de moi.
- Je sais que ces derniers temps on s'est beaucoup pris la tête mais ça n'enlève à rien ce que j'éprouve pour toi.
- Merci. Merci d'accepter de supporter tout ça pour nous.
- Tu me revaudras ça un jour, fit-il en souriant.
- Ne t'inquiète pas, approuvai-je en posant une main sur son torse.
Il la pris et entrelaça nos doigts. Je souris. Nous étions en train de retrouver des gestes affectifs et cela me faisait plaisir. J'en avais besoin.
- Il faut que je retourne au travail bébé mais on devra reparler de tout ça parce que je veux avoir une explication avec ton putain d'ex petit-ami.
- D'accord, dis-je après avoir soupiré. Si tu y tiens tellement.
Il me tira vers lui et colla nos fronts. Je souris une nouvelle fois.
- Je t'aime, me murmura-t-il.
- Je t'aime aussi.
Je déposai un tendre baiser sur ses lèvres puis le laissai rejoindre la porte d'entrée.
- Tu feras un gros bisous à Julian de ma part.
- Comme d'habitude, acceptai-je.
Il me fit un clin d'œil puis s'en alla. Je mordis ma lèvre inférieure. Il avait réussi à me remonter le moral. Malgré tout, il avait réussi à me faire sourire. Il était vraiment fait pour moi. Je ne cesserais jamais de dire que j'avais de la chance de l'avoir. Briana refit son apparition avec mon fils dans les bras.
- Il s'est réveillé, me dit-elle.
- Mon amour...
Elle me le tendit et je le pris avec moi. Ses petits yeux marrons me fixaient. Je lui embrassai longuement la joue et il ébaucha un sourire.
- Je t'aime tellement, lui dis-je.
Je ne voyais pas ma vie sans lui. Même si la garde exclusive ne voulait pas dire que le parent perdant n'avait pas l'autorisation de voir son enfant, c'était déjà énormément de temps en moins passé avec l'enfant. Et dans notre situation c'était pire car Justin était capable d'emmener Julian en Australie. Et si Julian partait en Australie, il était certain que je ne pourrais même pas le voir au moins une fois par mois.
- Alors ? Comment ça s'est passé ? me demanda Briana.
- Ça a mal commencé mais ça s'est bien terminé.
- Oui, je vous ai entendu crier un peu. C'est tendu entre vous, non ?
- A cause de toute l'histoire qu'il y a autour du petit, oui. Mais ça va aller.
- Tu es sûre ? Je ne veux pas que tu te retrouves du jour au lendemain sans copain et sans fils.
- Ça n'arrivera pas Bri.
Elle s'assit sur le fauteuil tandis que je restai debout avec Julian dans les bras.
- Je t'avoue que c'est tendu entre Paul et moi.
- Non ? fis-je choquée.
- Si. Il me reproche de ne plus être aussi présente qu'avant et le problème est que... Je n'ai pas envie d'être plus présente que je lui suis déjà.
- Attends, quoi ?
J'étais complètement sous le choc. Je ne m'attendais pas du tout à cette révélation. Briana et Paul avaient toujours été pour moi l'exemple typique du couple parfait. Ils étaient fusionnels, adorables, se comprenaient en un seul regard, leurs familles s'adoraient. Je ne m'étais jamais imaginé une seule seconde que leur relation pouvait se terminer.
- Mais tu es toujours amoureuse de lui ?
- Oui, je crois.
- Amoureuse ou habituée ?
- J'ai passé plus de quatre ans de ma vie avec lui alors, à vrai dire, je ne sais pas Abby. Je suis toujours heureuse quand je le vois, on a toujours notre complicité mais je ne suis plus autant investie que durant les trois premières années.
- Est-ce que tu as rencontré quelqu'un d'autre ?
- Non, pas du tout. Il n'y a que lui.
- Peut-être que tu te dis que tu es encore jeune et comme tu n'as eu que lui pour l'instant, tu aimerais... Tu sais... Savoir si quelqu'un d'autre peut t'apporter plus ?
- C'est possible. Je suis perdue.
- Tu as déjà envisagé à le quitter ?
- Non. Je ne me vois pas sans lui.
- Moi non plus je ne te vois pas sans lui, dis-je en riant.
Elle afficha un rictus. Cette situation semblait vraiment l'affecter.
- Est-ce que tu lui en as parlé ?
- Non. Je n'ose pas.
- Tu devrais Bri, la meilleure chose à faire dans un couple c'est communiquer.
- Oui mais j'aime tellement ce mec, je ne veux pas le blesser.
- Lui cacher ça va t'éloigner encore plus de lui.
- Je ne sais pas...
- Eh ! Je n'arrive pas à croire que tu es là à me soutenir alors que ça va mal dans ton couple !
- Ça me change les idées.
- On va se soutenir mutuellement.
La vie nous rappelait toujours qu'au final, c'était l'amitié qui était plus forte que tout.
...
- Rebonjour Abigail.
Pattie et Thomas avaient décidé de venir me voir chez moi après ce qu'il s'était passé ce matin. Je ne savais pas dans quel état d'esprit ils étaient et je ne voulais pas me disputer avec eux. J'étais anxieuse.
- Rebonjour, dis-je.
- On va aller droit au but, on a appris pour Justin et son souhait d'avoir la garde exclusive de Julian et nous ne sommes évidemment pas d'accord avec lui.
Je soupirai de soulagement.
- Mais il est seul à pouvoir prendre cette décision Abigail.
- Je sais.
- Et il faut le comprendre. Tu lui as caché une chose énorme qui remet tout en question aujourd'hui.
- J'ai fait ça pour lui et pour vous.
- Mais Justin aurait dû avoir son mot à dire là-dessus, rétorqua-t-elle.
- Je... Je ne sais pas ce que je peux vous dire de plus. J'ai cru prendre la bonne décision, c'est tout.
Thomas et Pattie échangèrent un regard.
- Je ne pensais pas que vous reviendriez. Si j'avais su ça, les choses auraient été sûrement différentes.
- C'est juste dommage qu'on en arrive là pour ça.
- Je sais. Ce n'est pas ce que j'ai voulu. Je m'excuse pour vous avoir menti droit dans les yeux et pour toutes les choses que j'ai faites de travers. Vous ne méritiez pas ça.
- Nous acceptons tes excuses malgré tout. Nous savons que ce n'était pas pour nous faire du mal.
- Non, clairement pas, soulignai-je.
- Et Julian mérite d'avoir une famille soudée.
J'hochai la tête pour approuver.
- Mais pour ça, il faudra que chacun y mette du sien.
- Je suis prête à faire des concessions, dis-je. Je veux juste le bonheur de Julian.
- Quant à Justin, c'est une autre affaire, dit Thomas.
- Il n'a pas le droit de faire ça, rétorquai-je.
- On a essayé de lui en dissuader mais pour l'instant, il ne veut rien entendre.
- Cependant, on ne pense pas qu'il ira jusqu'au bout. Il y a déjà le procès de Jazmyn et en entamer un autre pourrait mettre en péril celui-là.
- De plus, il n'a pas notre soutien alors ça va être difficile pour lui de se battre tout seul.
- Et, on ne pense pas qu'il ait assez d'argent pour se payer un très bon avocat et il est hors de question qu'on l'aide.
Cela voulait-il donc dire que les choses pourraient s'arranger ?
- Alors ne t'inquiète pas, il ne t'enlèvera pas Julian.
- J'espère. Vous connaissez Justin et quand il veut quelque chose, il l'a.
- Oui mais pas cette fois, crois-moi.
Je leur souris. Ils étaient vraiment gentils avec moi. Ils auraient pu aussi m'en vouloir et se mettre du côté de Justin mais non, ils s'étaient mis du mien et j'en étais touchée. Réellement.
- Mais il t'en veut vraiment et il faudra que vous mettiez vos différents de côté d'une manière ou d'une autre.
- Il ne veut pas m'écouter.
- C'est normal, c'est encore trop récent. Attends une semaine ou deux avant de pouvoir avoir une réelle discussion avec lui.
- D'accord. J'attendrai le temps qu'il faut.
- C'est bien, tu veux vraiment faire des efforts contrairement à lui, fit Thomas la remarque.
J'affichai un rictus. Ils se regardèrent une nouvelle fois, hésitants, comme s'ils n'osaient pas me demander quelque chose. J'intensifiai alors mon regard sur eux pour les inciter à parler.
- Est-ce qu'il est là ? me demanda finalement Pattie.
- Oui, il dort.
- Je pourrais le voir ?
- Je vais le chercher, acceptai-je.
Ainsi, je m'éclipsai quelques secondes pour le prendre en essayant de ne pas le réveiller. De retour au salon, Pattie ne put décoller ses yeux de Julian. Elle devait se sentir étrange maintenant qu'elle savait qu'il était son petit-fils. Pour ma part, j'étais heureuse qu'elle fasse enfin sa véritable connaissance.
Elle le prit dans ses bras. Je souris à cette vue. Thomas fit de même.
- Je suis désolée, je n'ai pas voulu que vous l'appreniez comme ça, m'excusai-je encore une fois.
- C'est du passé maintenant, ce n'est pas grave. Ce n'est jamais la bonne façon ni le bon moment pour ce genre de révélation de toute manière.
Je me contentai d'hocher la tête. Je ne savais pas quoi dire.
- Alors comme ça c'est moi ta mamie ? lui murmura-t-elle.
Mon cœur se gonfla. C'était beaucoup trop adorable pour moi.
- Je ne pensais pas devenir grand-mère aussi tôt, me dit-elle en riant. Mais ça ne me dérange pas. En plus, Jazmyn commence déjà à en avoir assez de mes câlins.
- Ça tombe bien alors, ris-je.
- C'est ça.
Ils décidèrent finalement de rester plus longuement et j'en profitai pour leur raconter tout ce qu'il s'était réellement passée durant leur année d'absence.
...
Son visage se ferma. Son regard devint noir. Cette nouvelle l'avait mis dans une colère noire. J'espérais que cela ne ferait pas sortir ses vieux démons. Il se gratta la tête et commença à faire les quatre cents pas dans la pièce. Je restais en retrait, nerveuse qu'il n'ait encore rien dit. Mon cœur battait un peu trop fort contre ma poitrine. Je savais qu'il était déçu. Il l'avait beaucoup trop estimé. Il stoppa enfin sa marche rapide après une bonne minute et se tourna vers moi.
- Il va regretter sa décision. Il devrait savoir qu'on ne s'attaque pas aux Waller.
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