Une nuit, Shoto avait froid. Ce n'était pas le genre de froid que l'on ressentait lorsqu'on n'était pas assez couvert en hiver. Non. C'était une toute autre forme de froid. On aurait dit que de la glace était collée à sa peau. Et le plus bizarre, c'était que la sensation ne se faisait ressentir que sur sa partie droite.

Son bras et son visage droit semblaient avoir été rattachés à un bloc de glace. Il n'avait plus froid à ce stade. Il avait mal.

Il se réveilla en sursaut et regarda son bras droit : moulé dans de la glace. Il ne pouvait même plus plier son bras. Avec sa main gauche, il toucha une partie de son visage qui était dure et froide au toucher. Il ne put retenir ses larmes plus longtemps et se mit à crier en même temps qu'il pleurait.

Son père rentra brusquement dans sa chambre, essoufflé, il avait certainement dû courir pour arriver aussi vite.

‹‹ - Papa ! S'écria Shoto. J'ai mal ! ››

Son père s'approcha de lui, le souleva et le serra contre lui dans ses bras musclés. Shoto sentit de la chaleur émaner des bras de son père, ce qui fit fondre lentement la glace qui enveloppait son bras et recouvrait son visage.

Il commença à se calmer, s'accrochant très fort aux vêtements de son père. Il pouvait à nouveau bouger son bras. Toute la glace avait disparue.

‹‹ - Shoto, ça va aller ?
- Je vais bien... Maintenant. ››

Son père voulait le reposer dans son lit, mais Shoto s'accrochait désespérément à lui. Il ne voulait visiblement pas s'éloigner de son père, par crainte que ce qui vient de se passer ne se reproduise à nouveau.

‹‹ - Shoto, tu n'as pas à avoir peur. Ce sont tes pouvoirs qui s'éveillent.
- Alors pourquoi j'avais mal ?
- Il faut juste que tu apprennes à les contrôler. ››

La signification d'une partie de son prénom lui revint en mémoire.

‹‹ Geler ››

Shoto relâcha sa prise sur son père et osa enfin affronter son regard intimidant. Il prit son courage à deux mains.

‹‹ - Papa, je veux rester avec toi cette nuit.
- Au lieu d'utiliser ton courage pour me demander quelque chose, tu devrais l'utiliser pour contrôler ta peur.
- Il peut bien dormir avec nous cette nuit, non? ››

Le père et son fils se retournèrent vers la personne qui venait de les rejoindre.

‹‹ - Maman ! S'écria Shoto. ››

Elle s'approcha d'eux et caressa les cheveux de son fils, toujours sur les bras de son père. Elle jeta un regard à son mari.

‹‹ - Allez, juste cette fois. ››

Il soupira.

‹‹ - Tu auras intérêt à te tenir tranquille.
- Promis. ››

Il n'avait pas aimé la sensation d'avoir froid. Mais grâce à ça, cette nuit-là, il avait comprit que ses proches pouvaient lui apporter de la chaleur. Une agréable et réconfortante chaleur.