Chapitre 61 « Il a dit quoi Mékra ? »
Hello tout le monde, je ne vous embête pas longtemps avec mon blabla, est-ce que cela vous intéresse un bonus sur le mariage de Ken et Clem sur Avide Tempête ?
Voilà, en attendant je vous laisse sur ce chapitre mouvementé, bonne lecture !
Bisous.
❤️
— Tu vas pas sérieusement faire ça ? me demanda Clémentine alors que nous entrions dans le salon de coiffure.
J'opinai du chef, lui jetant un regard déterminé.
— Il va péter un câble.
— J'en ai rien à foutre, on est des étrangers non ?
Elle secoua la tête, avec l'air de penser que tout ceci n'était que pure gaminerie. Peut-être, mais il l'avait bien cherché.
Après avoir annoncé à nos coiffeuses respectives ce que chacune de nous voulait, nous nous laissâmes faire en discutant.
Il était huit heure du matin, la cérémonie avait lieu neuf heure plus tard et Clémentine était totalement surexcitée.
— Je fais quoi si Ken panique ? Imagine au dernier moment il ne vient pas ?
— Clem, s'il te plaît, si tu veux imaginer des scénarios catastrophes, essaie au moins de trouver des trucs plausibles. Je te rappelle que tu fais rentrer tout L'entourage et l'entourage de L'entourage dans une église. C'est bien plus flippant que Ken qui t'aime tellement qu'il faudrait le tuer pour l'empêcher de venir au mariage. Même les jambes coupés, il ramperait sur ses moignons jusqu'à l'autel.
La jeune femme éclata de rire. L'air un peu rassurée.
Sa mère nous rejoignit, Clem avait choisi une coiffure très simple pour ses cheveux, à son image. De toutes façons elle finirait sans doute à moitié échevelée à la fin de la soirée.
Elle alla se faire maquiller tandis que ma coiffeuse s'acharnait toujours sur mes cheveux. Cela allait prendre vraiment beaucoup plus de temps.
Quelques heures plus tard, nous étions toutes les filles avec Clem et je la sentais à bout de nerfs. Une larme lui échappa quand elle se contempla dans la glace.
— Si seulement Papa était encore là... murmura-t-elle.
Je pressai son épaule, n'étant pourtant pas trop prête à supporter les clichés de l'orpheline éplorée le jour de son mariage. J'essayais déjà de faire énormément d'efforts pour supporter l'ambiance niaise qui régnait depuis le début de la matinée.
Lucie fut la dernière à nous rejoindre, elle sursauta en nous voyant.
— Putain Maya ! C'est quoi ça ?
Clem fronça les sourcils.
— Tu vois à chaque fois c'est pareil, tout le monde va te regarder toi...
— C'est bon Clem, personne me connaît, et je te signale que c'est toi qui vas remonter l'allée.
Elle soupira et Lucie tenta de se rattraper en couvrant la future mariée de compliments.
Mais quelques minutes plus tard, elle me prit à part.
— Mais enfin qu'est-ce qui t'a pris ? C'est quoi cette lubie soudaine ?
Je lui adressai un regard mystérieux et elle comprit aussitôt.
— Oh mon Dieu, c'est pour Hakim ça. Tu vas vraiment finir par l'envoyer à Sainte-Anne à force de lui faire des coups pareils.
Il l'avait bien cherché.
— Tu me trouves comment ? demandai-je en désignant ma robe.
Elle soupira et arrangea une mèche de mes cheveux.
— Tu me saoules, t'es superbe même comme ça, on dirait une princesse polonaise. Ta robe est parfaite, ça me déprime de te voir aussi mince alors qu'avant je l'étais plus que toi. Regarde moi... putain...
Je levai les yeux au ciel, Lucie était très belle, elle aussi. Nous la charrions sur son ventre mais à vrai dire, elle était loin d'être énorme pour une femme enceinte quasiment au terme. D'autant plus qu'elle avait trouvé une combinaison qui se prêtait parfaitement à sa situation. Mais comme je restais une connasse aigrie, je ne pus m'empêcher de répondre avec ironie.
— Fallait y penser avant d'oublier sa pilule.
Ce fut à son tour de loucher en direction du ciel.
— T'es qu'une sale peste. Bébé Akrour te déteste déjà, tu seras l'affreuse tante qu'on menacera d'appeler quand il fera des bêtises.
(...)
Installée au premier rang avec les autres témoins de Clem, je me concentrai pour ne pas détourner les yeux vers l'autre côté de l'allée centrale. J'avais entendu quelques secondes plus tôt le côté de Ken se remplir et j'étais prête à parier qu'Hakim était arrivé.
J'en eus la confirmation quand Idriss se pencha entre nous par dessus le banc pour embrasser la tempe de Lucie.
— T'es magnifique bébé.
La mine dégoûtée, je mimai l'envie de vomir en dirigeant deux doigts vers ma bouche entrouverte.
Fram se retourna alors vers moi.
— Putain Maya ! Mais c'est toi !? J'ai cru que c'était quelqu'un d'autre, ça fait cinq minutes qu'on se demande qui est la blonde entre Camille et Lucette ! Oh merde Haks est pas prêt pour ça là...
— Qui donc ? demandai-je bien décidée à tenir mon rôle toute la journée.
Le rappeur m'adressa un sourire amusé.
— Tu vas le rendre complètement paro, mais fais belek parce que c'est pas avec un faible que tu joues.
Je le savais très bien, cela faisait un an que je connaissais Hakim. Il ne me laissait jamais gagner sans se battre.
Le pire dans tout cela, c'est que j'en avais vraiment assez de ces bras de fer incessants. Nous oscillions toujours entre périodes calmes, à presque devenir niais, et moments de combat où je peinais à me rappeler ce que nous étions l'un pour l'autre. Je l'aimais et j'avais envie qu'il m'aime aussi, mais comment faire cesser ce rapport de force entre nous ? Toute notre relation était basée là dessus.
Au moment où je me faisais cette réflexion, mon regard jusqu'alors perdu dans le vague, rencontra le sien, glacial et dur. C'était celui qu'il réservait aux groupies, aux michtos et à tous les indésirables qu'il pouvait rencontrer. Je baissai machinalement les yeux pour détailler sa tenue et j'eus un pincement au cœur, j'aurais bien aimé profiter d'un Hakim aussi bien habillé.
La musique emplit l'église et je sursautai, me rappelant où nous étions. Je me rendis compte que Ken avait pris place au centre, son costume lui allait parfaitement, pas trop d'artifices, je ne pus m'empêcher de lui trouver un certain charme.
En voyant ses yeux brillants je compris que Clem remontait déjà l'allée.
Ah là, il ne faisait pas le fier le beau gosse du Rap Game !
C'est Mohammed qui emmenait Clem à son futur mari, je savais qu'elle avait demandé à Deen de le faire et qu'il avait refusé.
Cela se comprenait, mais elle avait été profondément blessée par le refus de son ami. Heureusement, Sneazz s'était proposé et je l'avais rarement vu aussi appliqué et sérieux dans son rôle. Il avait lui même l'air subjugué par la beauté de sa meilleure amie, presque intimidé.
Quand il l'eut remise à Ken, il nous rejoignit et je sentis qu'il était très ému.
— Ça va ? murmurai-je.
— Wallah j'étais pas prêt, Clem chialait elle m'a sauté au cou et m'a sorti « grâce à toi j'ai compris ce que c'était d'avoir un frère » après elle m'a dit qu'elle m'aimait. T'as vu comme elle est belle cette grosse fragile, du coup comme un con j'ai dit que moi aussi, mais sah j'l'avais jamais dit qu'à ma mère. C'est chelou de ouf...
Ah oui, il était vraiment perturbé le pauvre. Je lui adressai un sourire compréhensif et me concentrai sur la cérémonie.
J'avais beau être assez anti mariage, il fallait reconnaître que ce fut vraiment un moment magnifique. Ces deux là étaient totalement faits pour cet engagement.
Ils sortirent mariés de l'église sous les youyous et les cris des invités. J'évitais soigneusement de croiser le regard d'Hakim, n'ayant pas envie de lui gâcher ce moment.
— Ça te donne pas envie ? me chuchota Lucie sur le parvis.
— Non. C'est joli pour les autres.
— Ton nez pousse, Pinocchio, me dit-elle en posant son index sur le bout de mon nez.
(...)
Évidemment, parce qu'ils n'avaient pas prévu que nous soyons en froid, Hakim et moi étions placés côte à côte à la table des mariés. Ce fut consternée que je contemplai le plan de table, tandis que tous partageaient le cocktail. Sombre, je rejoignis Camille, Ivan et Zer2 qui discutaient dans un coin.
— Alors Maya, tu nous as fait une folie avec tes cheveux ? me demanda ce dernier, Il a dit quoi Mékra ?
— Rien du tout, dis-je froidement.
— Ça a l'air d'aller pour lui en tout cas, railla Camille en désignant Hakim qui riait à quelques mètres de nous.
Il était avec une jeune maghrébine avec de longues boucles brunes et robe rouge en dentelle. Elle avait posé sa main sur son bras et son rire cristallin résonnait jusqu'à nous. Objectivement très belle.
Vulgaire, pensai-je.
— C'est qui ? demanda mon amie à côté de moi, m'ôtant les mots de la bouche.
— Chaïnez, nous informa 2zer, elle était au lycée avec les gars. Elle habite Marseille maintenant, pour ça qu'on la voit jamais.
Au même moment une femme d'un certain âge se joignit à eux et je compris aussitôt que c'était la grand-mère d'Hakim.
Elle passa sa paume sur la joue de Chaïnez et à son attitude, je compris qu'elle était en train de la complimenter.
Pourquoi avais-je subitement mal au cœur ?
Parce que c'était exactement la corde sensible que venait de pincer Hakim. Il savait que ma seule insécurité par rapport à lui était qu'il parte un jour avec ce genre de fille.
— T'es pas jalouse Maya ? me demanda Cam.
J'eus envie de la remballer, mais je me contentai d'hausser les épaules et d'afficher mon visage le plus détendu.
— Non, je ne vois pas pourquoi je le serai.
— Peut-être parce que Fram et Nek ont chambré Hakim avec Chaïnez pendant des années avant qu'il s'énerve pour de vrai et qu'il leur ferme leur gueule une bonne fois pour toute, dit 2zer sur un ton professoral.
Putain mais j'avais vraiment mal, quelle horreur !
— T'es du genre gros sabots un peu non ? fit remarquer Ivan à son frère de L'entourage.
Si c'était cela la jalousie, je ne voulais plus jamais ressentir ce sentiment, c'était épouvantable.
Blinde toi, Maya, blinde toi, m'intimai-je.
Je me détournai de la vision douloureuse du trio qui riait de bon cœur, pour aller retrouver Sneazz qui lui non plus ne semblait pas en mener large.
— T'es toujours bloqué sur le fait d'avoir dit « je t'aime » à Clem ?
— Nan, enfin si, mais pas que.
Je récupérai une coupe de champagne.
— Tu veux qu'on aille en parler plus loin ? J'ai besoin d'air.
Il hocha la tête et je le suivis un peu en retrait du cocktail.
— Dis moi tout.
Le rappeur se passa la main dans les cheveux, l'air préoccupé.
— J'ai retrouvé une meuf avec qui j'étais au collège. J'crois que j'suis amoureux.
— Putain mais c'est quoi votre délire avec les filles du collège !
Il m'adressa un regard interrogateur et je me rendis compte qu'il ne pouvait pas comprendre ma phrase.
— Laisse tomber, bon alors et c'est quoi le problème ?
— Elle s'appelle Jasmine. Le problème c'est que... Tu vas sûrement avoir une mauvaise image de moi après, je sais pas si j'peux te dire ça.
Je secouai la tête en ricanant.
— J'ai pas une image fabuleuse de toi, donc ne t'inquiète surtout pas pour ça.
Mohammed parut hésiter quelques secondes puis se résigna.
— Je lui mettais la misère au collège, je sais pas pourquoi, on était quelques mecs à la faire chier à l'époque. Elle me hait, genre vraiment. À cause de ça elle se scarifiait, quand on s'en est rendu compte on a arrêté. On était pas des mecs méchants, pour nous c'était juste des vannes tu vois...
Oh merde, je n'avais vraiment pas prévu de passer ma soirée à gérer les histoires de cœur d'un rappeur fragile.
— T'en as parlé à Clem ?
— Ouais, elle dit que je dois demander pardon et tout faire pour me racheter.
— Elle dit bien, répondis-je simplement
Il soupira et se passa encore la main dans les cheveux, l'air vraiment préoccupé. Clem avait donc raison, Moh pouvait être sérieux.
Alors que j'allais tenter de me rendre davantage utile, malgré mon incompétence totale en matière d'amour, le dîner fut annoncé et chacun gagna sa place. Je notai du coin de l'œil que Chaïnez lâchait enfin la grappe d'Hakim pour rejoindre sa table. Mon cœur se serra cependant une nouvelle fois en le voyant la fixer alors qu'elle marchait avec grâce jusqu'à la salle de réception.
Je sentais que je perdais la face et cela me faisait peur, ce n'était pas du tout ce que j'avais prévu pour cette journée.
À table, j'ignorai ostensiblement mon copain, si du moins il l'était encore, et restai focalisée sur les mariés et Sneazz, assis à ma droite.
Pourtant, lorsque saisissant ma fourchette, mes doigts frôlèrent ceux d'Hakim je ne pus m'empêcher de relever les yeux vers lui.
Une porte blindée, froide et métallique.
C'était tellement injuste, à la base c'était vraiment lui qui était en tort. Et là mon cœur me faisait mal parce que j'avais la sensation de n'être plus rien pour lui.
Clem de l'autre côté de la table, désigna du chef quelqu'un derrière nous. Je n'eus pas besoin de me retourner pour voir une main ridée se poser sur l'épaule d'Hakim. Sa grand-mère lui dit quelque chose en arabe auquel il répondit en souriant. Puis elle s'adressa à Ken et Clem.
— Vous êtes magnifique, Dieu vous bénisse.
Je bus une longue rasade de vin alors qu'elle continuait.
— Le prochain mariage sera celui d'Hakim Inch'Allah, il est temps qu'il trouve quelqu'un, je veux des petits enfants.
Je m'étouffai avec mon vin en toussant bruyamment.
— Wouldi, je crois que Chaïnez est un peu seule à sa table.
Qu'elle y reste.
— Tu devrais aller la voir.
Non pitié.
— Je finis de manger, répondit-il.
Elle hocha la tête et sourit à Clémentine.
— Ce serait une fille bien pour lui, dit-elle avec un air un peu mutin.
Je fermai brièvement les yeux, sentant l'impulsion du désespoir et de la colère me gagner. Mes ongles s'enfonçaient dans la chair de mes paumes, mon système nerveux s'électrisait et j'avais peur de perdre pied.
— Peut-être, railla Clem, Vous savez, souvent les hommes ne voient pas que la femme de leur vie est juste sous leur nez et qu'ils feraient bien de faire attention à ce qu'elle ne leur file pas entre les doigts.
— Y'a nada sous mon nez, fit Hakim, une femme mariée en face de moi, une blondasse à ma droite, pas de quoi se poser des questions.
Je me levai brusquement, ne supportant plus cette discussion.
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