Chap 3
La main, sur ce qu'elle tient, produisant des sons mysterieux, elle s'élance dans son récit:
- Commençons par le début. La Cité d'Éther, c'est une immense ville qui appartient à un monde parallèle au nôtre. Elle a été créée pour nous, par les habitants de ce monde-là. Personne ne les a jamais vus. Ils habitent de l'autre côté des Barrières. On ne sait rien d'eux, le mystère règne...., chuchote-t-elle.
- Lorsqu'ils ont vu l'état de notre monde, ils se sont pris de pitié et d'affection pour nous autres, les Rêveurs de l'Ancien Monde. Celui où les oiseaux et la musique existaient encore en dehors des Dômes. Ils ont reconstitué les plus beaux endroits de l'Ancien Monde, ceux qui nous manquent le plus, ici. L'accès à cette ville est autorisé uniquement à ceux qui ont été choisis, au hasard, parmi des milliers de Rêveurs dans notre monde.
- On a beaucoup de chance ! s'exclame-t-elle. Pour venir, il suffit de s'endormir dans notre monde, et toutes les nuits, tu te trouveras ici, dans la Cité des Rêves, à moins que tu n'es désobéi à une règle ou bien que tu es trouvé ton Gardien.
Ne lui laissant pas le temps de continuer, je lui pose une question qui me chiffonne depuis le début de son récit :
- Qu'est-ce qu'un "Gardien" ?
Elle semble un peu gênée par ma question, mais se reprend vite :
- Je t'en parlerai plus tard.
Lisant dans mes pensées, Honey me coupe dans mon élan :
- Idem, pour le tatouage, as-tu d'autres questions ?
- Je... Oui. Est-ce que chaque nuit, je devrai vivre la même chose que tout à l'heure ? Entre la cabine téléphonique, la chute et la lumière aveuglante....
Elle pouffe, avant de me lancer un regard rieur.
- Non, ne t'inquiète pas ! Ce n'est que la première fois ainsi.
Elle se lève, époussette son jean et part sur le sentier qui borde la falaise.
- Tu viens ? dit elle en se retournant.
Je cligne des yeux et me relève précipitamment, manquant de tomber. Elle rit légèrement et reprend sa descente. Je la rejoins rapidement, la suivant tant bien que mal. Nous entrons dans la forêt et je ne la vois déjà plus dans la nuit. C'est la première fois que je me trouve dans une forêt. Je ne la connaissais que dans les livres. Les arbres, immenses dans la nuit, au-dessus de ma tête, font disparaître le ciel. Les bruits étranges que je ne connais pas, me paraissent doux et désagréable en meme temps. Le son de mes pas, qui fait craquer les brindilles, les animaux qui peuplent les branches, invisible dans le sombre de la nuit, comme des créatures imaginaites, fantastiques dont je n'avais entendu que des histoires, maintenant reelles autour de moi. Seule la lune, dispense une faible lumière, rassurante, dans les ténèbres autour de nous. Bien qu'émerveillé, l'angoisse se loge dans mon ventre, et je m'empresse de m'approcher d'Honey.
Je parviens enfin à arriver à sa hauteur et reprends mon souffle, vidé. Elle marche a une vitesse incroyable, mais comment elle fait, bon sang ? Alors que je suis exténué, elle s'arrête tranquillement comme si elle n'avait marché que quelques mètres, me lançant un sourire amusé.
Je m'assois sur un rocher et soupire longuement. Honey tourne sa tête vers moi. Mes yeux, maintenant habitués à la luminosité, l'observe.
- Où est ce que tu nous emmènes ? haletai-je.
- Nous ne somme plus tres loin. On se dirige ver le quartier le plus populaire d'Éther.
Elle se retourne entièrement vers moi et soudain dans son regard une lueur narquoise apparaît.
- On n'est pas très sportif à ce que je vois !
Je grimace et marmonne à voix basse :
- Les filles sont d'imprévisibles créatures, je me demande comment fonctionnez...
- J'ai entendu ! rigole-t-elle.
Je rougis un peu, et priant pour qu'elle ne vois rien, je me releve dun bond et l'entraîne à reprendre la marche.
Une lumière orangée commence à transparaître des arbres, à mesure qu'on s'approche, entre les épais arbres. Arrivés a l'orée du bois, Honey soulève deux grosses branches d'arbres couvertes d'épines verdatres. Je laisse mes doigts les effleurer, intrigué, lorsqu'elle s'accroupit au sol. Je me mets à sa hauteur, afin de voir ce qu'elle observe, au loin. Mes yeux ne cessent de s'agrandir en comprenant enfin, où mes pieds se trouvent.
- Voici Éos. Le cœur d'Éther, la capitale. Un mélange de Los Angeles, New York, Chicago, .. C'est le seul endroit qui a son propre nom. Il relie tous les autres quartiers entre eux.
Cherchant à ingérer le nombre d'informations qui m'apparaît, je laisse mes yeux courir sur le décor de mes rêves les plus enfouis.
D'immenses buildings sortent de terre et disparaissent dans le ciel. Des néons de mille et une couleur éclairent les rues bondées. Un brouhaha de centaines de bruits indistincts s'en échappe. Il y a des écrans. Partout. De toutes les tailles, de toutes les formes. Des bâtisses aux façades de verre, de cuivre et de béton coloré, je crois. Dans les rues, il y a autant de filles comme de garçons, des petits et des grands, aux styles excentriques ou classiques. Des peaux claires et foncées. Des cheveux longs et courts. Chacun différent des autres. C'est un véritable mélange de couleurs et de sensations.
Était-ce un rêve?
Mon subconscient est-il capable de créer tout ceci ?
Une odeur inconnue, flotte dans l'air, et mon ventre fait ressentir son mécontentement, en gargouillant bruyamment.
Honey me regarde et glousse, je fais une moue coupable.
- Te moques pas, j'ai vraiment faim, marcher m'a épuisé.
- Allez viens, je vais te faire visiter et te trouver à manger, on va nourir ton ptit ventre, rit-elle.
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