Chapitre 10: Mystère et angoisse
Nzana
Je suis à l'hôpital. Méliz a été admise d'urgence et est maintenant dans le coma. La peur me serre la gorge ; cette situation dépasse tout ce que nous avions imaginé. Voir mon amie étendue, inerte sur ce lit, me remplit d'angoisse. Je ne peux même pas concevoir la douleur que sa mère doit ressentir en ce moment. Ochio's est sur le point d'arriver, et je ne sais même pas comment lui expliquer ce qui s'est passé.
Comment Méliz a-t-elle pu se retrouver dans un tel état ?
A-t-elle été agressée cette nuit ?
Est-ce un accident ?
Mais qu'est-ce qui s'est passé enfin ?
Et quand je pense qu'on devait commencer un examen pour le trimestre aujourd'hui...
Toc, toc. La porte s'ouvre, et Ochio's entre, visiblement inquiet.
— Comment ça va, Nzana ? demande-t-il d'une voix tremblante.
— Je tiens le coup, Ochio's, mais c'est Méliz qui va mal, répondis-je.
— Mais comment c'est arrivé ?
— Je n'en sais rien. Ce matin, avant d'aller au lycée, je suis passée chez Méliz pour que nous y allions ensemble. À ma grande surprise, elle n'était pas encore réveillée. À l'aube d'un examen, elle ne ferait jamais la grasse matinée. Je suis montée dans sa chambre et l'ai trouvée allongée sur le sol. J'ai immédiatement appelé madame Mitsuchi et nous l'avons emmenée à l'hôpital. Le docteur l'a déclarée dans le coma.
Ochio's se laisse tomber sur une chaise, le visage pâle.
— C'est incompréhensible... murmure-t-il.
Nous restons silencieux un moment, chacun perdu dans ses pensées, essayant de trouver un sens à ce qui vient de se passer. Le bruit des machines autour de nous est le seul son qui rompt le silence pesant de la chambre.
— Il faut qu'on comprenne ce qui s'est passé, dis-je finalement, la voix tremblante. Méliz ne se serait pas mise dans cette situation sans raison.
Ochio's hoche la tête, son visage déterminé.
— On va trouver une solution, Nzana. On va découvrir ce qui est arrivé à Méliz et la ramener.
*
Après avoir passé quelques heures à l'hôpital, je me dirige vers le lycée, la tête pleine de questions et d'inquiétudes. Les cours continuent, mais je ne peux pas me concentrer. Mon esprit est avec Méliz, allongée sur ce lit d'hôpital. Pendant la pause déjeuner, je retrouve Ochio's et nous nous asseyons à l'écart des autres élèves pour discuter.
— J'ai réfléchi à ce qui a pu arriver, commence Ochio's. Le dispositif... et si cela avait quelque chose à voir avec le dispositif ?
— Tu penses que Méliz a essayé d'utiliser le dispositif seule ? C'est possible, mais pourquoi maintenant ? Nous devions le faire ensemble, dis-je en essayant de comprendre.
— Peut-être qu'elle a découvert quelque chose et qu'elle a voulu nous protéger en agissant seule, propose Ochio's.
Cette hypothèse me glace le sang. Méliz est courageuse, mais elle est aussi impulsive. Si elle a essayé de se connecter au dispositif sans nous prévenir, elle a peut-être déclenché quelque chose de dangereux.
— Nous devons aller chez elle ce soir, dis-je. Nous devons fouiller sa chambre et trouver des indices sur ce qu'elle a pu faire.
Ochio's acquiesce et nous décidons de nous retrouver devant la maison de Méliz après les cours.
*
La maison de Méliz est étrangement silencieuse lorsque nous arrivons. La porte d'entrée est verrouillée, mais nous avons une clé de secours que Méliz nous a donnée en cas d'urgence. En entrant, nous sommes accueillis par le silence pesant et l'obscurité. Nous montons rapidement à l'étage et entrons dans la chambre de Méliz.
— Cherchons des indices, dis-je à Ochio's en allumant la lampe de chevet. Il doit y avoir quelque chose ici qui nous dira ce qu'elle a fait.
Nous fouillons la chambre méthodiquement, passant en revue chaque coin, chaque tiroir, chaque carnet. Finalement, c'est Ochio's qui trouve quelque chose d'intéressant. Sous le matelas, il découvre un carnet à la couverture usée.
— Regarde ça, dit-il en me tendant le carnet. C'est peut-être un journal.
Nous nous asseyons sur le lit et commençons à feuilleter les pages. Le journal de Méliz est rempli de notes sur le dispositif, des schémas, des hypothèses sur son fonctionnement, et surtout, des observations récentes.
— Écoute ça, lis-je à voix haute. « J'ai découvert une anomalie dans le dispositif. Il semble qu'il y ait un virus qui l'affecte. Je dois en savoir plus avant d'en parler à Nzana et Ochio's. »
— Un virus ? Ça expliquerait son état. Si elle a essayé de se connecter et qu'elle a été infectée par ce virus, cela pourrait avoir causé son coma, dit Ochio's, son visage grave.
— Mais pourquoi ne nous a-t-elle pas prévenus ? Pourquoi a-t-elle essayé de résoudre ça seule ? demandai-je, la voix pleine de frustration.
— Méliz est comme ça. Elle veut toujours protéger les autres, même si cela signifie prendre des risques insensés, répond Ochio's avec tristesse.
Nous continuons à lire le journal et découvrons des notes sur des tentatives de désinfection du dispositif, des essais pour isoler le virus et le supprimer. Méliz avait un plan, mais elle n'a pas eu le temps de le mener à bien.
— Nous devons reprendre là où elle s'est arrêtée, dis-je finalement. Nous devons trouver ce virus et le neutraliser.
Ochio's hoche la tête avec détermination.
— Oui. Et nous devons le faire vite et en parler à Mr Mitsuchi, c'est lui qui a créé le dispositif et nous voyons déjà que c'est très dangereux. On doit pas tomber où elle est tombée c'est pour cela qu'on doit se méfier et travailler avec un professionnel. Chaque seconde compte pour Méliz.
— Ah oui oui, c'est bien pensé. Je suis tout à fait d'accord avec toi, répondis-je.
*
Les jours suivants sont un tourbillon de recherches et de tentatives pour comprendre le virus. On en a parlé avec le père de Méliz et il nous aide dans les recherches. Nous nous plongeons dans les documents que Méliz a laissés, tentant de déchiffrer ses notes et de comprendre son approche. Ochio's utilise son expertise en informatique pour analyser le dispositif et essayer de détecter la présence du virus.
— J'ai trouvé quelque chose, annonce Mr Mitsuchi un après-midi, les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur portable. Méliz avait raison. Il y a un virus dans le système, et il est particulièrement virulent.
— Peut-on le supprimer ? demandai-je avec espoir.
— Ce ne sera pas facile. Le virus semble être conçu pour se défendre contre les tentatives de suppression. Mais je pense que je peux le contenir et l'analyser, répond l'ingénieur, les sourcils froncés.
— Nous sommes prêts à vous aider, Mr Mitsuchi. Comptez sur moi pour soutenir les recherches avec vous, dit Ochio's avec détermination.
— Oui moi aussi, dis-je en rejoignant Ochio's.
— Oui, les enfants, nous trouverons une solution pour ramener ma fille.
*
Nous travaillons d'arrache-pied, Mr Mitsuchi à son ordinateur, Ochio's l'aidant, et moi à décrypter les notes de Méliz. Chaque progrès que nous faisons est une petite victoire, mais nous savons que le temps presse. Méliz est toujours dans le coma, et nous devons agir rapidement pour la sauver.
Un soir, alors que nous sommes tous les trois épuisés mais déterminés, Mr Mitsuchi se tourne vers nous.
— J'ai compris, le dispositif est un monde parallèle, je pense que vous le savez déjà, et le virus a endommagé les mondes virtuels, ce qui fait que Méliz est bloquée dans le dispositif. Je dois trouver un moyen pour communiquer avec elle, pour savoir où elle est. Je suis sûr que le virus a modifié tout le système, annonce l'ingénieur.
— Nous pourrions utiliser un programme antivirus spécialisé. Il pourrait être capable de neutraliser le virus, mais cela nécessitera des ajustements pour fonctionner avec le dispositif, propose Ochio's.
— Ochio's, ce que tu ne comprends pas, c'est que toutes choses qu'on essaiera contre le virus pourront faire du mal à Méliz. Nous devons connaître comment le dispositif a été régénéré à cause du virus. C'est pour cela que je vais travailler pour qu'on puisse communiquer avec elle, explique Mr Mitsuchi.
— Je comprends, monsieur, dit Ochio's.
Je hoche seulement de la tête, comprenant ce qu'il faut faire maintenant.
— Allez rentrer maintenant, il est déjà trop tard. Vous devez vous reposer. Demain sera une longue journée de plus. Et ne contestez pas, c'est un ordre.
Sans plus tarder, nous rangions nos affaires et partîmes. Ochio's est vraiment touché par la situation, il ne supporte pas de savoir que Méliz est dans cet état. Chance que j'ai des parents compréhensifs pour me laisser enquêter. Suivre les cours et les recherches.
En arrivant à la maison, maman et madame Mitsuchi s'apprêtaient à retourner à l'hôpital pour faire la garde de nuit. J'aurais bien voulu les rejoindre, mais je suis épuisée. Je dois aussi me reposer un peu.
*
Le lendemain, je retourne voir Mr Mitsuchi pour obtenir des nouvelles. À mon arrivée, Ochio's est déjà là.
— Les enfants, j'ai travaillé toute la nuit pour adapter le dispositif et établir un moyen de communication entre les deux mondes, nous annonce-t-il.
Il nous montre l'écran de son ordinateur. Ochio's et moi levons les yeux, une lueur d'espoir dans les yeux.
— Avez-vous réussi, monsieur ? demandai-je, toute excitée.
— Oui, le programme est prêt. Nous devons maintenant l'injecter dans le dispositif et espérer qu'il fonctionne, répond-il.
Nous accédons au dispositif, et Ochio's commence le processus d'injection du programme sous les instructions de Mr Mitsuchi.
— Ça y est, dit-il après un moment. Maintenant, nous devons attendre et voir si le programme fait son travail.
Les minutes passent comme des heures, chaque seconde pesant lourdement sur nos épaules. Finalement, l'écran du dispositif affiche un message de succès.
— Ça a marché ! s'exclame Ochio's, les yeux brillants de soulagement.
— Oui, maintenant voyons comment ça fonctionne. Tout doit se passer comme prévu, ajoute Mr Mitsuchi en appuyant sur un bouton. Appelez-la à tour de rôle.
Méliz
« Méliz ! » J'entends la voix de Nzana résonner à travers les interférences numériques. Mes amis sont là, essayant de me localiser dans ce monde virtuel inquiétant. Mon père est à leurs côtés, cherchant des moyens de me ramener.
— Combien de temps suis-je déjà ici ? Ma voix résonne faiblement, perdue dans cet espace numérique.
— Reste calme, Méliz, dit mon père d'une voix rassurante. Nous allons te sortir de là. Où te trouves-tu ? me demande-t-il.
Je prends un moment pour analyser ce qui s'est passé ici jusqu'à présent. Tout me revient ensuite.
— Papa, c'est le dispositif qui m'a aspirée. Je suis dans une espèce de pièce d'interrogatoire. La voix m'a dit que si je veux retourner chez moi, je dois respecter les règles du jeu. Si je perds à un niveau, je meurs sur le champ. Papa, j'ai peur. Je ne peux pas y arriver toute seule. Aidez-moi, implorai-je.
— Méliz, t'inquiète pas, tu n'es pas seule. On va te rejoindre, dit Ochio's avec détermination, les larmes aux yeux.
Puis il regarde Nzana.
— Nzana, moi je suis prêt à la rejoindre. Viens-tu avec moi ? demande Ochio's.
— Attendez, les enfants, avant de prendre une telle initiative. Pesez l'enjeu qui suit. Si vous rejoignez Méliz, vous pourriez ne plus revenir. Je ne pense pas que vos parents seront d'accord avec ça.
— Mais monsieur, nous ne pouvons pas la laisser comme ça. Dans la vie, toute chose est faite de sacrifices. Je prendrai le risque, dit Ochio's, résolu.
— Oui, je le sais. Je n'en disconviens pas. Nous devons d'abord mieux comprendre le fonctionnement de cette dimension numérique et trouver un moyen de la manipuler pour vous ramener dans notre réalité si vous rejoignez ma fille.
— Nous sommes prêts à tout, monsieur Mitsuchi, résonne la voix de Nzana en regardant Ochio's.
— Bon, d'accord. Voici le plan, dit mon père. Nous allons aménager le salon pour installer des logiciels et des lits médicaux. Méliz va poursuivre ses soins ici, ce sera mieux. Les trois autres lits seront pour vous, qui allez entrer dans le dispositif.
— Monsieur, Méliz viendra de l'hôpital avec son lit. Ochio's et moi aurons chacun un lit, mais il en restera un. Pour qui sera-t-il ?
— Ah oui, j'ai oublié de vous l'expliquer. Il est préférable d'avoir un équilibre des sexes dans ce monde. Méliz y est déjà. Toi, Nzana, tu y entrerais aussi, puis Ochio's. Un autre garçon doit vous accompagner pour que ce soit équitable. Je vais vous connecter au dispositif. Une fois là-bas, vous devrez relever tous les défis que la voix vous donnera. Je ne pense pas qu'il y aura encore de contact entre les deux mondes quand vous y serez. Vous devrez vous battre pour survivre et revenir. Ce ne sera pas facile. Mais... il y a un mais. À condition que vos parents soient d'accord.
— Pour la quatrième personne, je connais la bonne personne pour ça, lance Ochio's.
— Qui est-ce ? demande Nzana.
— Mon ami Kérioki. Tu le connais, non ?
— Oui, je connais Kério, répond Nzana, toute rouge à l'idée que son crush soit dans le coup.
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