XXI.
S'avouer des vérités n'étaient pas si compliquées, contrairement à devoir agir. Il entamait le plus difficile et ne savait pas comment s'y prendre.
— Ney ?
— Je suis venu, pour la soirée, lâcha le lycéen et entrant dans l'appartement. T'as fini de te préparer ?
Malonn eut du mal à encaisser ce ton froid et distant, comme s'ils étaient deux inconnus, ou deux ex, au choix.
— Ouais, mais je pouvais venir te chercher.
— C'est bon, ma cousine a pu m'amener.
L'adulte hocha la tête. Il ne comprenait pas trop son comportement, il avait l'air de lui en vouloir mais en même temps, il venait à cette soirée. C'était légèrement contradictoire.
Malonn prit ses clés et deux casques, puis ils sortirent de l'appart. Il prit sa moto et attendit que son ami s'installe derrière lui. Habituellement, Neilio entourait sa taille de ses bras mais cette fois, il se tint à l'arrière, sans le toucher. Malonn eut un autre pincement au cœur. Il avait merdé et Neilio le lui faisait bien comprendre.
Le trajet fut assez court, étant donné que son ami habitait à deux villes de la sienne. Malonn ne savait même pas qui il y aurait, à cette fête. Probablement toujours les mêmes.
Malonn coupa le moteur de sa moto et ils descendirent de celle-ci, enlevant leur casque. Aussitôt, Neilio se jeta dans ses bras et le serra fort contre lui. Le métissé en fut surpris, avant de répondre lui aussi à son étreinte.
— J'arrive pas à te bouder, je t'aime trop pour ça... souffla le plus jeune.
Un sourire se dessina sur les lèvres de Malonn. Tant mieux, parce qu'il n'était pas sûr de pouvoir supporter cela. Son nez plongea dans ses cheveux bruns bouclés, il sentait bon... C'était un cliché, mais c'était tellement vrai, d'aimer l'odeur de la personne qu'on aime.
— Pourquoi tu m'as ignoré, Malonn ? Ca me fait tellement mal...
Malonn se sentit incroyablement connard, tout à coup. Il n'avait pas pensé à comment allait se sentir Neilio face à son silence. A la place, il n'avait pensé qu'à lui, encore une fois. Il lui avait fait du mal et il s'en voulait tellement pour ça.
— Je suis désolé, je voulais pas te blesser... Je savais juste pas comment te parler ou quoi faire, alors au lieu de faire n'importe quoi, je n'ai pas répondu. Je suis vraiment con, s'excusa-t-il, plein de remords.
Il sentit les mains de Neilio se resserrer sur ses vêtements.
— Ca veut dire que c'est mort, pour nous... ? demanda-t-il d'une petite voix.
Malonn se demandait par quel chemin était-il passé pour penser à ça. Jusqu'à se remémorer ses mots, il se rendit compte que sa phrase portait à confusion. Alors, il décida de remonter ses mains vers son visage et de le lui relever, pour qu'ils soient face à face. Sa petite moue triste l'attendrit et il posa sa bouche contre la sienne. Juste un petit baiser qui leur fit énormément de bien.
— Je suis perdu, lâcha Neilio, à quelques millimètres de sa bouche.
— Je veux être avec toi, idiot.
Neilio ne réagit pas de tout de suite, puis il écarquilla les yeux, pour qu'enfin, son visage arbore une expression choquée. Malonn ne pouvait s'empêcher de sourire, Neilio était tellement adorable, craquant.
— Oh bordel ! s'exclama-t-il. J'ai bien entendu ?
Malonn hocha la tête, confirmant ses propos. Il s'écarta de lui et se mit à sautiller comme un enfant.
— Malonn me veut ! Malonn veut être avec moi ! Malonn veut qu'on soit un couple !
Le plus vieux rit en secouant la tête devant la réaction de ce petit brun tout fou. Il fit une petite danse de la victoire devant la maison, jusqu'à ce que Malonn vienne le soulever dans ses bras pour l'embrasser.
Finalement, la soirée commençait en beauté. Ils ne pouvaient s'arrêter de s'embrasser et se serrer l'un contre l'autre. Enfin réunis, même si ce fut bien plus long pour le plus vieux.
— Wow, les gars, je savais pas que vous étiez si proches ! annonça une voix, un peu plus loin.
Les deux hommes se tournèrent, toujours enlacés, vers la porte de la maison et y trouvèrent toute la petite bande, qui arborait un sourire satisfait aux lèvres.
— Les gars, vous comprendrez notre absence à cette soirée, annonça Malonn, malicieusement.
— Quoi ? Pourquoi on rentre pas ? demanda Neilio, presque innocemment.
Malonn se pencha vers son oreille et lui murmura, de sa voix chaude.
— J'ai faim.
Neilio pouffa et aussitôt, tous ses amis les charrièrent en disant que Malonn lui avait dit quelque chose de très cochon, ce dont ils n'avaient pas tort.
Le lycéen embrassa ses lèvres et répondit :
— Je crois que j'ai bien plus faim que toi, bébé.
Malonn prit son casque sans hésiter et le lui enfila, il avait soudainement très hâte de rentrer chez lui !
A peine rentré dans l'appartement, qu'ils étaient déjà dans la chambre, Neilio balancé dans le lit et Malonn en train de se battre avec ses vêtements. Une fois en caleçon, il coula sur le corps de son nouvel amant, et celui-ci, il comptait bien l'aimer encore plus et le garder auprès de lui. Le lycéen balada ses mains dans son dos, sur ses hanches, sur ses fesses, partout où il avait accès avec ses mains. Puis, entre deux baisers, il s'inquiéta :
— Malonn, tu penses que tu vas réussir, vu que... Je suis un garçon ? demanda-t-il, la mine anxieuse.
Il le trouvait tellement adorable. Est-ce que ça pouvait être possible, d'être si guimauve avec la personne aimée ?
— Neilio, je suis gay, avoua-t-il.
— Oh, cool alors.
Il reprit ses lèvres, avant de s'écarter une nouvelle avec des yeux choqués, semblant se rendre compte de l'annonce qu'il venait de lui faire.
— Comment ça, t'es gay ? s'exclama-t-il.
— J'aime les hommes, quoi, enfin, je t'aime toi, mais... t'as compris.
— Je sais ce que c'est, d'être gay, patate ! Mais pourquoi je l'apprends seulement maintenant ?
— Je sais pas, haussa-t-il des épaules. Ca n'appartient qu'à moi, cette information.
Neilio lui frappa gentiment le torse avec son expression fausse furieuse.
— Ca n'appartient qu'à toi, mais j'aurais aimé le savoir avant !
— A quoi ça t'aurait servit ? T'aurais eu sans doute peur que je tombe amoureux de toi et jamais tu ne m'aurais appelé " bébé ", lança Malonn en descendant dans son cou.
Il embrassa sa peau et sentit les mains de Neilio dans ses cheveux. Sa respiration s'affola légèrement et cela le fit sourire. Si sensible...
— Ou alors, j'aurais su qu'il y avait possibilité avec toi et jamais je n'aurais été avec ses deux filles. Tu sais, j'ai de l'attirance pour toi depuis le premier jour où on s'est rencontré, c'est juste que je pensais que ce n'était que de l'amitié, de l'attractivité, une connexion entre nous et...
Malonn le fit taire avec un long baiser langoureux. Il était plus concentré sur son corps que pour parler. Il avait envie de se laisser aller, maintenant qu'il le pouvait enfin.
— On referait le monde avec des " si ", dit-il en souriant.
Neilio acquiesça et laissa son partenaire l'embrasser une nouvelle dans le cou, puis s'aventurer sur son torse.
— D'ailleurs, quand on s'est rencontré pour la première fois, en boite, j'étais venu dans l'optique que tu finisses dans mon lit, murmura Malonn, joueur.
— Pardon ? s'exclama Ney, complètement retourné. Et tu comptes m'apprendre encore d'autres choses, dans ce style ?
Malonn lécha l'un de ses tétons, le faisant gémir et se tordre.
— Je t'aime depuis longtemps, lâcha-t-il.
— Je vais te tuer, Ma' !
— Et ma sœur est au courant.
— Putain !
Le métissé s'amusait de voir son chéri se confondre entre plaisir et colère. Il trouvait ça drôle et excitant. Il mordit sa clavicule doucement et Neilio donna un coup de hanches.
— Ca me fait trop d'effet, quand tu fais ça, susurra-t-il, déjà bien engloutit dans les profondeurs de la luxure.
Malonn sourit, ils avaient tout leur temps pour se découvrir et rien que cette optique le rendait heureux.
— Je t'aime, Malonn.
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