La rencontre avec ses deux parents se passa plutôt bien, pas étonnant, vu comme Neilio était sociable et mignon aux yeux des plus vieux. Malonn n'eut pas le temps d'être seul avec son ami une seule fois de la soirée. Tout le monde lui parlait et lui posait des questions, surtout sa petite-sœur, qui lui demandait des renseignements... personnelles à tout va. 

   Une fois seuls dans sa chambre, il y avait comme une sorte de malaise entre eux. 

— Mes parents n'ont pas été trop chiants ? demanda Malonn, dans l'espoir de briser la glace. 

— Non du tout, ils ont été adorables ! C'était limite comme si on sortait ensemble et qu'ils accueillaient leur beau-fils, pouffa Ney. 

Il vint s'asseoir à côté de lui, dans le lit. Ce que Neilio ne savait pas, c'est qu'il avait vraiment été accueilli comme étant son petit-copain. Ses parents n'avaient pas arrêté de faire des remarques et c'était aussi sans compter sur la délicatesse de son frère. Heureusement, le lycéen ne semblait pas trop saisir et pensait juste à une impression. 

— Ouais, ils ont le sens de l'accueil, prit-il comme excuse. 

Le principal était qu'aucun n'avait gaffé sur son homosexualité. Pour les sous-entendus et remarques, il avait connu ça toute son enfance, alors il y était habitué. 

De nouveau, un silence s'installa entre eux et Neilio sortit son médaillon de sous son sweat pour le toucher, d'un air pensif. Malonn fut attendri par cette vision, bien qu'il se posait des questions sur le calme anormal de son ami. 

— Je l'adore, ce collier, murmura Neilio, un peu comme s'il se parlait à lui-même. 

D'accord, il était vraiment étrange. Malonn ne l'avait jamais vu comme ça. Que lui était-il arrivé ? Ses parents lui auraient-ils parlé ? Ou son frère ? Non, sa sœur ! 

Malonn enroula ses doigts autour de sa nuque délicatement et son pouce se frotta contre sa peau. Il le vit frissonner à ce geste. 

— Il y a un problème ? 

Le jeune homme continuait de fixer le sol et secoua la tête. 

— Non non, je pense juste à certaines choses, répondit-il, vague. 

— Tu sais que tu peux m'en parler ? 

Enfin, Neilio se tourna vers lui et lui offrit un petit sourire absolument craquant. 

— Je sais, allez, viens là, dit-il en le tirant vers lui pour l'enlacer. 

Malonn l'accepta avec un plaisir non-feint : un soupir s'échappa de ses lèvres. Il commença à regretter quand il entendit le même bruit venant de Neilio. 

— Je t'aime, Ma', soupira son jeune ami. 

Est-ce que c'était la raison de son silence ? Après tout, ils s'étaient touchés et embrassés, pas plus tard que la veille. Ca le cogitait sûrement. 

— Je t'aime aussi, répondit-il en embrassant ses cheveux sur le sommet de son crâne. 

Malonn se gava de son odeur et sentit les bras de Neilio se resserrer autour de lui. Il n'y fit pas vraiment attention, avant que les mains de celui-ci ne commence une exploration timide, glissant dans son dos en de douces caresses. 

Le plus vieux l'écarta aussitôt de lui.

— Je vais chercher un t-shirt et un short pour toi, annonça-t-il avant de s'enfuir. 

Son cœur s'était accéléré dû à cette action. A quoi jouait-il ? Il avait envie de recommencer ? Ou alors, il considérait Malonn comme un plan facile ? Il avait eu son premier orgasme grâce à lui, il devait se dire que c'était un bon parti pour se soulager. Malonn ne comptait pas le laisser jouer avec ses sentiments inconsciemment. 

Il partit dans la chambre de son frère, qui était celle d'à côté, et tira un t-shirt et un short pour dormir. Lui dormira en caleçon, comme d'habitude. 

Quand il revint dans sa chambre, Neilio n'avait pas bougé de place. Il lui lança les vêtements. 

— Pour dormir, précisa Malonn. 

— C'est à qui ? demanda Ney, observant les habits qu'il tenait dans ses mains. 

— Mon frère, mais t'inquiète, tu peux lui prendre. 

Neilio hocha la tête et se leva pour retirer ses vêtements. Malonn baissa le regard et enleva aussi les siens. Lorsque le lycéen fut en pyjama et assis sur le lit, Malonn tira le matelas en dessous du sien, comptant bien dormir là-dessus. 

— Je vais dormir là, tu peux prendre mon lit, prévint-il. 

— Non, on peut... 

— T'inquiète, le coupa Malonn d'un ton froid. 

Malonn récupérait des couvertures dans son armoire et s'allongea sur le matelas, sans jamais regarder son ami. 

Il était frustré. Neilio avait rencontré ses parents, mais il aurait préféré le présenter en tant que petit-ami et non " le mec sur qui il crush ". De plus, il ne comprenait pas le comportement de Neilio, ou il avait peur de l'assimiler. Ca lui faisait trop de peine de penser que Neilio se demandait peut-être s'il avait des sentiments pour Malonn, alors à la place, il se disait que son ami l'utiliser seulement à des fins sexuelles.