XVII.
Malonn n'arrivait décidément pas à tenir sa sœur en place, elle courrait partout, se retalait dans la neige, faisait des anges, lançait des boules à tout va. Elle était intenable. Ca l'épuisait autant que ça l'amusait. Il se prêtait même au jeu et lui balançait quelques boules de neige, sous le rire joyeux de celle-ci.
Il adorait voir sa petite-sœur aussi heureuse, ça le rendait lui-même de bonne humeur. Mais il était aussi en joie de voir Neilio, alors il la pressait un peu pour qu'ils atteignent plus vite la gare.
Après avoir réussi à bouger sa petite-sœur, ils finirent par enfin arriver au lieu de rencontre avec son ami. Ils s'étaient vu le matin, mais Malonn trépignait d'impatience à l'idée qu'il vienne chez lui, même s'il n'en montrait rien. Il cherchait du regard Neilio tandis que sa petite-sœur lui demandait à quoi il ressemblait. Cependant, Malonn était trop concentré pour lui répondre.
— Ney ! l'appela-t-il en lui faisant signe.
Il l'avait aperçu au loin et aussitôt, le jeune lycéen s'était tourné et avait offrit à Ma' un énorme sourire qui lui mangeait presque tout le visage. Malonn s'approcha de lui et Neilio se jeta aussitôt dans ses bras, sous le regard suspect de sa petite-sœur.
— On dirait que ça fait six ans qu'on s'est pas vu, lâcha le plus vieux, même si cela lui plaisait.
— Mais tu m'as tellement manqué, bébé !
Il le serra fort contre lui et vit du coin de l'œil, Charline qui fronçait les sourcils. La petite fille ouvrit la bouche pour parler et Malonn sut immédiatement qu'elle allait faire une gaffe.
— Mais, je croyais que... commença-t-elle.
Le métissé poussa précipitamment Ney et prit la main de Charline.
— Neilio, je te présente ma petite-sœur, et Charline, je te présente un AMI, insista-t-il.
— Mais...
— Il n'y a pas de " mais ", Cha', la coupa-t-il en lui lançant un regard réprobateur.
Son ami ne sembla pas remarquer ce qu'ils se passaient entre les deux frangins et s'émerveilla devant sa sœur.
— Je suis super content de te rencontrer ! s'exclama Ney.
Incessamment, le jeune homme tomba en admiration devant Charline et lui posa une tonne de questions. Il riait lorsqu'elle lui dit qu'elle était amoureuse d'une certaine Anaïs, tout en lui annonçant que Malonn était son amoureux à lui. Charline s'était alors tournée vers son frère, une mine interrogatrice et le métissé secoua la tête pour lui faire comprendre que " toujours pas ". C'était dure de garder le secret, quand Neilio était si entreprenant avec lui.
Les deux papotèrent durant tout le trajet, pas étonnant qu'il s'entende si bien avec sa petite-sœur, c'était lui aussi un enfant.
Cependant, les voir rire ensemble lui faisait énormément de bien. Il adorait l'idée qu'ils s'apprécient tous les deux, comme si, d'une part, Charline acceptait Neilio et inversement. C'était super important pour lui.
Quand ils entrèrent chez eux, c'est la petite fille qui fit visiter les lieux à son ami. Amusé, Malonn partit s'asseoir sur le canapé en attendant qu'ils font le tour de la grande maison. Lina, la copine de son frère, vint se poser à ses côtés.
— Le gars qui était avec ta sœur, c'est ton pote ? demanda-t-elle, curieuse.
Malonn se contenta de hocher la tête.
— Y'a un truc entre vous ?
Cette fois, il roula des yeux.
— Tous les mecs que je vais ramener, je serais obligé de me les taper ? questionna-t-il, déjà saoulé.
— Mais non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Quand un mec ramène une jolie nana chez lui, on lui pose la question. Et en l'occurrence, le type que j'ai vu est super craquant, sourit-elle en lui donnant un coup d'épaule.
Pas faux, pensa-t-il.
— Mais c'est cool que tu sois gay, j'aime bien les gays, lâcha-t-elle.
— Non, Lina, tu n'aimes pas les gays. C'est comme les hétéros, les bisexuels ou je ne sais quoi, il y en a des gentils, comme des méchants. C'est pas parce qu'on est gay qu'on est forcément gentils, faut arrêter les " moi j'aime les gays ", soupira Malonn.
Qu'est-ce qu'il avait pu l'entendre, cette phrase absurde. C'était pas le fait que le mec soit gay que tu l'apprécies, il te plaît uniquement de part sa personnalité, point. C'était chiant, d'être catégorisé automatiquement de " gay ". Ce n'était qu'une orientation sexuelle après tout, ça ne changeait en rien la personne. Est-ce qu'on avait déjà entendu des gens dire : " ah il est trop cool, c'est parce qu'il est hétéro, ça. " ? A moins de paraître homophobe, ça n'avait aucun sens.
— En tout cas, vous serez mignon ensemble, dit-elle en posant sa tête contre son épaule.
Ce fut à ce moment que les deux revinrent. Charline avait une petite moue satisfaite et Neilio arborait son éternel sourire de bien heureux.
— Ma', je peux te parler deux secondes ? demanda sa sœur.
Malonn se tourna vers Lina.
— Tu peux servir quelque chose à boire à Neilio ? Je reviens dans une minute, prévint-il.
— Oui vas-y.
L'étudiant partit avec Charline un peu plus loin.
— Malonn, j'ai demandé comment Neilio te trouvait, et devine ce qu'il a dit ? Que tu étais quelqu'un d'extraordinaire ! s'exclama-t-elle, tout excitée. Ma', je suis sûre qu'il est aussi amoureux de toi !
Malonn ne savait s'il avait envie de rire ou bien de lui dire de se mêler de ses affaires et de ne pas jouer les cupidons.
— Charline, il m'apprécie en tant qu'ami et ça s'arrête là, ne commence pas à vouloir jouer les petites fées de l'amour ! la gronda-t-il doucement.
Il avait peur qu'elle crache le morceau. Il ne savait pas comment Neilio pourrait réagir face à ça.
Ce n'était l'histoire que d'une nuit et pourtant, il ne le sentait pas du tout, entouré de sa famille qui était réputée pour faire des gaffes à tout bout de champs.
— Je vais t'aider à ce que vous soyez des amoureux ! annonça la petite avec conviction.
Que dieu ait pitié de moi, se dit-il solennellement.
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