XIX.
Malonn ne parvenait pas à dormir. Il s'en voulait, de l'avoir rejeter et de lui avoir mal parler alors que Neilio semblait pensif. Il avait peut-être besoin de lui, mais lui n'avait pensé qu'à ses sentiments. Et si ses caresses étaient là justement pour avoir du réconfort ?
Il tourna et se retourna dans son lit, incapable de trouver le sommeil dû à ses remords. Malonn regrettait tellement, il était angoissé à l'idée d'avoir abandonné Ney à ses préoccupations. Il avait même espéré que Neilio face comme à son habitude, qu'il vienne le rejoindre dans son lit, mais il ne l'avait pas fait. Ca lui confirmait un peu plus qu'il n'était pas dans son état normal.
Malonn se releva et jura entre ses dents. Il venait de merder.
— Ma' ? murmura Neilio. Y'a un problème ?
Malonn se tourna vers lui, il le voyait à peine, car seul la lumière du lampadaire au dehors les éclairait. Lui non plus, ne dormait pas ?
— Non t'inquiète, j'ai... J'ai juste froid, trouva-t-il comme excuse.
Une excuse qui avait pour but de le faire venir dans son lit. Comme il l'avait prévu, Neilio se poussa pour lui faire de la place et souleva la couverture pour l'inciter à le rejoindre.
— Viens.
Malonn ne se le fit pas dire deux fois et entra dans son lit. Etant donné que c'était un lit d'une place, ils entrèrent rapidement en contact. Le plus vieux mourrait d'envie de passer sa main au dessus de sa taille, comme ils se firent face, mais s'en abstint.
— Et toi, tu ne dors pas ? demanda Malonn.
— Non, j'y arrive pas, avoua Neilio.
Le métissé surplomba son invité pour allumer la lampe de chevet derrière lui et se remit à sa place. Ainsi, il avait pleine vue sur son visage aux petits yeux fatigués, accentués par ses cernes. Leurs yeux étaient ancrés les uns dans les autres.
— Pourquoi ? Quelque chose te tracasse ? questionna-t-il.
Comme il le pensait, il n'avait pas été là pour lui. Neilio détourna le regard et resta muet. Malonn prit donc la décision de s'approcher de lui et passa finalement sa main sur lui pour connecter leur corps. Cela eut un effet positif sur son vis-à-vis, qui s'approcha à son tour. Tous les deux avec le bras sous la tête, Ney avait reposé le regard sur lui.
— Ma', ne m'en veux pas, ok ? J'ai dit que c'était mort mais... J'ai pas réussi, soupira-t-il.
Malonn commençait à angoisser à cette annonce, il se demandait si Neilio était en couple, s'il s'était tapé le gars qui lui avait refilé un numéro, s'il allait lui dire qu'il voulait arrêter de le voir et encore plein d'autres questions. Son esprit s'emporta au quart de tour, probablement dû à cause de l'heure tardive.
— Je te le dis sûrement parce que c'est la nuit et que les émotions sont bien plus présentes et pressantes, mais... Depuis qu'on s'est embrassés, depuis qu'on a fait des trucs ensemble, je n'arrête pas d'y penser. Vraiment, je ne fais que de penser à toi.
Le plus vieux allait répliquer, mais Neilio s'empressa de poser un doigt sur sa bouche pour le faire taire.
— Laisse-moi parler d'abord. Si tu dis quelque chose, je vais me dégonfler et tout enfouir au fond de moi-même. Je disais donc, je me ressasse ce moment passer avec toi, les sensations que j'ai ressenti, les sentiments qui ont explosé dans mon cœur, mais pas seulement, j'ai pensé à notre relation, à comment je me comportais avec toi. Est-ce que tu sais que je suis possessif uniquement avec toi ? Est-ce que tu sais que je suis aussi à l'aise qu'avec toi ? Est-ce que tu sais que tu es le seul dont j'ai peur de perdre ? T'es vraiment unique à mes yeux et pour rien au monde je voudrais te perdre. Ca fait seulement un an qu'on se connait et bordel, c'était la meilleure année de toute ma vie.
Neilio retira son doigt de sa bouche et dévia pour la poser sur sa joue, rapprochant un peu plus leur visage.
— Et je sais ce que tu vas me dire : " mais non, tu crois ça, mais c'est juste un leurre, tout ça parce que tu as pris du plaisir avec moi et pas les autres ". Et c'est là que tu as tort, Malonn, parce que je ne me base pas sur nos expériences, je me base sur notre relation depuis le début.
Et il avait raison, c'est exactement ce à quoi il pensait et ce dont il s'apprêtait à lui reprocher.
— Je suis peut-être qu'un ado qui cumule connerie sur connerie, mais je sais reconnaître quand... Quelqu'un me plaît.
— Je te plais comme ces deux filles avec qui tu as couché ? questionna Malonn.
— Tu me plais comme personne ne m'a jamais plu, Ma'.
Malonn se demandait si tout ça était réel ou non. Si ses sentiments étaient vrais ou s'ils étaient faussés à cause de ce qu'ils s'étaient passés entre eux récemment. Il avait peur de se réjouir trop vite, pour qu'au final, Neilio lui apprenne que c'était une erreur et qu'il se fasse lâcher au bout de deux jours.
Le plus vieux s'approcha du plus jeune et lui embrassa le front. Il l'attira contre lui et Neilio se cala contre son torse en ronronnant.
— Attendons de voir, ok ? Si on se précipite, on ira droit dans le mur, conclut finalement Malonn.
— Je ferais ce que tu veux, Malonn, approuva Neilio.
Le deal était donc lancé.
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