VIII.
Malonn n'arrivait pas à dormir, il se faisait bien trop de soucis pour Neilio, qui avait décidé de rentrer de boite avec un ami à lui. Il craignait que cet ami en question ait bu un peu trop, qu'il fasse un accident de voiture ou qu'il oublie Neilio.
Il se tourna et retourna dans son lit, sa conscience n'était pas tranquille et ne semblait pas vouloir le lâcher tant qu'il ne bougeait pas ici.
— Putain, lâcha-t-il en se relevant.
Complètement crevé, il enfila ses habits, prit ses clés et son casque et roula vers le lieu où se trouvait le boulet pour qui il avait des sentiments. Ca l'énervait, de s'inquiéter autant pour quelqu'un, il avait l'impression d'être son père, à angoisser pour un rien et à se faire des films dramatiques dans sa tête, où Neilio était le protagoniste qui risquait sa vie.
En quelques minutes, Il arriva à destination et déboula dans la boîte de nuit assez rapidement. Le problème, c'est qu'il y avait encore beaucoup trop de monde, ce qui était impossible de retrouver Neilio parmi eux. Déjà saoulé, il commença par les tables dans le fond et fit le tour, jusqu'à, miraculeusement, trouvé le blond qui lui avait parlé durant la soirée. Il s'avança donc vers lui, espérant qu'il sache où est son ami. Il toucha son épaule pour que le blondinet le remarque.
— Malonn ? fut-il surpris. T'as changé d'avis ? pouffa-t-il, une fois l'étonnement passé.
Vu ses yeux vitreux, il n'était plus totalement lucide.
— Il est où, Neilio ?
— En train de danser, je crois, répondit-il en haussant les épaules.
Malonn hocha la tête, il allait partir mais une main enlaça la sienne pour le retenir. Le blond s'était levé et approché de lui.
— Sûr et certain ? persista-t-il.
— Oui.
— De toute façon, si jamais tu changes d'avis, tu sais à qui demander pour avoir mon numéro, sourit le blond.
Comme s'il allait demander à Neilio le numéro de ce type.
—Je sais, dit-il pour lui faire plaisir.
Il retira sa main de la sienne et disparut dans la foule de gens, agglutinés les uns aux autres. Il s'immisça entre les danseurs, sentant la sueur et l'alcool, pour retrouver le petit brun au sourire d'ange, ou d'idiot, il ne savait pas lequel encore était le mieux pour le qualifier. Après avoir fouillé plusieurs minutes, il le trouva enfin, en train de danser tout seul, comme s'il était en trans. Lui non plus, ne paraissait plus trop sobre.
Malonn fut satisfait de le voir, cela voulait dire qu'il n'avait pas reprit la route avec n'importe qui.
Le plus vieux le regarda un instant, savourant le balancement de ses hanches au rythme de la musique. Neilio était tellement désirable, mais il ne s'en rendait jamais compte et agissait comme un gamin timide et maladroit. Dans un sens, valait mieux pour Malonn qu'il soit ainsi, au moins, peu succombaient à son charme, pourtant si évident à ses yeux.
Il décida ensuite de rompre la distance entre eux et de poser ses mains sur sa taille, pour lui signaler sa présence. Le petit brun se retourna lentement et eut un large sourire aux lèvres en le voyant.
Aussitôt, Neilio se hâta vers lui et entoura son corps de ses bras. Malonn se laissa aller et répondit à son étreinte, tout en enfouissant son nez dans ses cheveux humides. Neilio se mit sur la pointe des pieds pour lui parler à l'oreille :
— Danse avec moi, Ma', je m'en fiche de ce qu'ils disent.
Malonn fronça les sourcils, ne comprenant pas la dernière phrase. De quoi parlait-il ? Et puis, il n'avait aucune envie de danser, il souhaitait juste repartir chez lui pour dormir. Il se détacha de lui, sous une moue boudeuse de Neilio, et attrapa sa main pour l'emmener vers la sortie. Une fois fait, le vent hivernal vint fouetter leur corps et brusquement, Ney se colla à Malonn en grelottant.
— Où est ton manteau ? demanda Malonn, constatant seulement maintenant l'absence de sa veste.
— J'sais pas, lâcha-t-il en claquant des dents.
Malonn soupira, il n'avait aucune envie de repartir à l'intérieur pour récupérer son vêtement. Il enleva donc sa grosse doudoune et la tendit à Neilio, qui secoua la tête sans délai. Le plus vieux s'appliqua donc à le lui mettre de force, cela fut assez facile, son ami n'émit aucune résistance, étant donné qu'il était bourré comme un trou. Heureusement qu'il lui avait dit de ne pas se saouler...
Il réfléchit un instant, était-ce prudent de repartir en moto ? Il souffla et sortit son téléphone de sa poche, ils prendraient un hôtel pour ce soir. Malonn commanda directement sur internet une chambre deux lits. Heureusement, le plus proche hôtel était à cinq minutes de là où ils se trouvaient. Malonn poussa son engin jusqu'au lieu du rendez-vous, Neilio le suivait à la trace et le plus vieux y veillait soigneusement.
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant un tout petit hôtel qui n'inspirait pas vraiment confiance, mais c'était leur seule option. Il déposa sa bécane dans le parking, en faisant une petite prière pour que personne ne l'abîme ou ne la vole. Si cela se passait, Neilio prendrait cher.
La dame de l'accueil leur refila la clé et Malonn aida Neilio à grimper les escaliers, un à un. Il ne tenait plus trop bien sur ses pieds.
Malonn fut rassuré en voyant deux lits individuels séparés. Il aida Neilio à s'allonger dans un lit et retira ses chaussures et le manteau. Il prit l'initiative de le laisser dormir habiller. Pour sa part, il partit se changer dans la salle de bain, laissant tous vêtements sur le lavabo, et revint vers son lit, enfin il allait pouvoir se reposer. Cependant, il grommela quand il vit son ami relever sur son coude en train de vomir ses tripes sur le matelas.
— Putain ! Demain, je te tue, Neilio, gronda-t-il.
Même si Neilio ne semblait rien comprendre à ce qu'il disait. Malonn s'empressa d'ouvrir la fenêtre pour aérer la chambre et faire disparaître l'odeur immonde. Il souleva ensuite le lycéen pour l'emmener aux toilettes.
— Je... J'me sens pas bien, lança Ney avant de rendre tous ce qu'il avait ingurgité ces dernières vingt-quatre heures dans la cuvette.
— C'est ce qui arrive, quand on boit comme un alcoolique, idiot.
Allait-il seulement pouvoir dormir de la nuit ?
Malonn attendit donc, assis sur le rebord de la baignoire, que son ami se vide entièrement. Après de longues minutes, l'adulte revint vers Neilio, qui avait posé son front contre la lunette du toilette. Il le tint ensuite jusqu'au lavabo pour lui nettoyer le visage et faire rincer sa bouche. De toute manière, il n'arriverait pas à lui faire se brosser les dents, il n'obtiendrait rien de lui cette nuit.
— C'est vrai.. Ce qu'ils... Ce qu'ils ont dit ?
Neilio peinait à parler, d'ailleurs, il ressemblait à une sorte de mort-vivant quand il essayait. Malonn le souleva dans ses bras et Ney crocheta ses jambes autour de sa taille pour se maintenir, ce qui donna de drôles de sensations à Malonn, de l'avoir tout contre lui. Il dut lui retirer son t-shirt, qui était tâché de vomis, puis le posa dans son propre lit. Lui qui se réjouissait de la distance entre eux... C'était pire. Malonn s'allongea ensuite à ses côtés et ne put résister à l'envie de passer un bras sur son corps. Il ne faisait rien de mal, après tout. Neilio se retourna vers lui, les yeux fermés et l'air extrêmement fatigué, venant se loger dans ses bras.
Malonn embrassa son front et remonta les couvertures sur leur corps.
— Qu'est-ce qu'ils ont dit, Neilio ? ne put-il s'empêcher de demander.
— Que... J'étais trop proche de toi, lâcha-t-il, la voix à moitié endormie.
Le plus vieux écarquilla les yeux. Alors, ses amis avaient dit à Ney qu'il était trop proche de Malonn ? C'était probablement avec les " bébés " à répétition, la main sur la cuisse et les grands sourires niais qu'il lui lançait à longueur de journée. Ses potes n'avaient pas à s'inquiéter, Neilio n'était pas branché homme.
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Première update de 2019, j'ai fini l'année avec cette histoire et je commence une autre avec la même x)
Encore joyeuse année <3
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