V.
Au petit réveil, Malonn se retrouva à devoir secouer l'intru de son lit pour qu'il se réveille.
— Laisse-moi dormir, bébé, ronchonna Neilio, tout en se mettant dos à lui.
— T'as bac, je te rappelle.
— Ah putain, c'est vrai, fait chier. J'suis en vacances quand, déjà ?
— En fin de semaine, répondit Malonn.
Neilio souffla et s'étendit dans le lit, faisant craquer son corps. Malonn ne put s'empêcher de balader ses yeux devant ses fesses, c'était un simple reflexe. Neilio traîna des pieds et partit vers la salle de bain pour se laver. Malonn se prélassa dans son lit en étoile de mer, en attendant qu'il ait fini. Quelques minutes après, un Neilio seulement entouré d'une serviette à ses hanches refit surface.
— Je t'emprunte des fringues, lança-t-il en fouillant dans son armoire.
Malonn craignait quel vêtement il allait encore lui prendre, parce que généralement, il ne lui rendait pas après. Neilio en retira un sweat noir à capuche, tout simple, avec une phrase en japonais au centre. Malonn lui fit ses adieux en silence, c'est dommage, il l'aimait bien, celui-ci.
— Je le kiffe ce sweat, lui fit-il remarquer.
— Moi aussi, d'ailleurs, tu trouves pas qu'il me va mieux à moi ? demanda Neilio, tout fier, en se dandinant dedans.
Malonn roula des yeux. Neilio se retourna et lui prit un caleçon, il laissa tomber sa serviette au sol et le plus vieux se rinça l'œil devant la nudité de ce formidable petit cul.
— Par contre, les caleçons sont beaucoup trop grands, faudrait que j'en laisse ici, pensa Neilio.
C'était terriblement cliché, mais Malonn aimait beaucoup que le jeune homme revête ses vêtements. C'était comme s'il portait sa marque sur lui, comme s'il lui appartenait.
— Bon, je vais aller chercher mon jean en bas, et toi, bouge un peu, sinon on va être en retard ! le gronda gentiment Ney.
— C'est toi qui dit ça, souffla Malonn.
Il se leva à son tour et se prépara tranquillement, ils avaient trente minutes devant eux. Ils prirent leur petit-déjeuner ensemble et en silence, car Neilio révisait la matière qu'il avait aujourd'hui.
Après ça, ils montèrent sur la bécane de Malonn et il le ramena jusqu'à son lycée. Quand il le déposa, il vit quelques regards curieux tournés vers eux. Neilio allait lui rendre le casque, mais Malonn le stoppa.
— Mets le dans ton casier, je viendrais te chercher à midi.
Neilio lui offrit un grand sourire heureux.
— Yes ! A tout à l'heure alors, bébé.
Malonn repartit ensuite pour se diriger vers son lieu de travail. Il avait une pause de deux heures à midi, autant la passer avec Neilio.
C'est donc comme prévu qu'il repartit au lycée, après avoir fait quelques présentations. Etant donné l'heure, Malonn descendit de sa moto et se posa contre elle pour attendre le lycéen.
Il sortit son téléphone et surfa sur le net. Il reçut quelques invitations de beaux mecs sur les réseaux, qui lui avaient envoyés un message au préalable. Soit c'était des photos pour le chauffer, soit c'était du blabla comme quoi ils le trouvaient mignons, qu'ils voulaient du sérieux, qu'ils étaient intrigués parce que des gays métisses, c'était rare et qu'ils souhaitaient avoir des relations avec parce qu'ils trouvaient ça bandant. Pour tout expliquer, il avait fait l'erreur de s'inscrire sur un site gay il y a longtemps et y avait laissé ses réseaux sociaux. Le problème, c'est qu'il ne retrouvait plus le mot de passe de cette appli et qu'il continuait de recevoir des demandes, alors qu'il avait passé à autres choses depuis longtemps.
Par curiosité, il allait voir les photos de ses prétendants, même si aucun d'eux ne l'intéressait. Cependant, un attira son regard. Il ressemblait un peu à Neilio, il continua donc de faire défiler ses photos mais plus il regardait, plus il se disait que Neilio était bien mieux.
— Qui c'est ?
Malonn écarquilla les yeux en penchant la tête sur le côté, voyant Neilio au dessus de son épaule, les yeux rivés sur l'écran de téléphone. Il ne l'avait même pas vu, ni entendu s'approcher de lui, il était trop concentré sur le type qu'il lui ressemblait légèrement.
— Je sais pas, lâcha-t-il en verrouillant son téléphone pour le mettre dans la poche de son manteau.
— C'est un nouveau pote ? demanda Neilio, très sérieusement.
Malonn connaissait ce ton, ça puait la jalousie.
— Je viens de te dire que je sais pas qui c'est, lâche l'affaire.
— M'ouais, fit-il, la moue boudeuse.
Le plus jeune mit son casque et monta derrière, s'accrochant fermement à sa taille. Malonn les emmena au macdo le plus proche, comme Neilio avait un autre exam l'aprem et que lui reprenait le travail.
Ney mangeait ses frites d'un air pensif, alors que Malonn le regardait, se demandant à quoi il pouvait bien penser.
— Pourquoi tu regardais ses photos, si tu le connais vraiment pas ? le questionna-t-il.
Lui qui voulait savoir ses pensées. Malonn posa sa tête dans sa main et leva les yeux au ciel.
— T'es sérieux ?
— Quoi ? J'ai le droit de me poser la question, non ? se défendit Neilio.
Des fois, il avait l'impression que Neilio savait pour son homosexualité et qu'il était jaloux que d'autres hommes puissent être séduit par lui. Puis, il revint à la réalité en se disant que de une, c'était impossible qu'il sache sa sexualité et que, quand bien même il saurait, il s'en ficherait complètement. Comme il l'avait dit à Jules, il n'était pas intéressé par les bites.
— Tu joues les paranos.
— Figure-toi que j'ai des craintes, moi. Je suis jeune, je suis un ado, toi t'es un adulte qui a déjà sa vie, qui me dit qu'à un moment, tu vas pas me laisser tomber parce que t'en auras marre de mon immaturité ? avoua Neilio, les sourcils froncés.
Malonn fut surpris. Il savait qu'il était jaloux de ses amis, mais pas qu'il avait peur d'être abandonné. Il avait envie de lui répondre " parce que j'ai des sentiments pour toi ", mais c'était pas possible de lui révéler maintenant.
— Neilio, t'es pas ma meuf, je vais pas te tromper avec une autre et te jeter si je trouve mieux ailleurs, tu le sais, ça ?
Neilio souffla.
— Si on était en couple, je pourrais au moins te détester si tu me jetais. Si tu arrêtes de me parler maintenant, en temps que pote, je n'aurais pas de quoi te haïr alors je serais profondément triste.
— Tu racontes n'importe quoi...
— J'ai une idée ! Soit on se met en couple, soit tu me fais la pire crasse du monde si tu ne veux plus de moi, ok ? lâcha Neilio, un sourire aux lèvres.
Malonn se frappa mentalement. Pourquoi il était attiré par cet abruti mignon ?
— T'es complètement barge, mon pauvre ami.
— Si tu choisis l'option couple, va falloir que tu me trouves un surnom. Genre " bébé ", " mon chéri ", " poussin " ou encore " mon amour ". Du coup, c'est " t'es complètement barge, mon amour ", pouffa Neilio.
Le plus vieux leva les yeux au ciel.
— Plutôt crever, mentit-il.
— Arrête, on formerait un trop beau couple et on ferait des enfants métissés clairs, ça serait trop mignon ! s'extasia Neilio en pensant à leurs enfants.
Malonn mordit dans son hamburger. C'est vrai que si Neilio avait été une fille, leurs enfants auraient pu être très beaux. Dommage.
— Sérieusement, je t'aime énormément Malonn, alors prends soin de moi le plus longtemps possible, d'accord ?
Malonn se statufia sur place, les yeux dans ceux de son jeune ami. Cette phrase avait déclenché un truc en lui et son cœur avait raté un battement.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top