Kanae et Kanao Kocho
Kanao Kocho
Le lendemain de la Rentrée, le mardi, était ma première journée de cours officielle en tant que lycéenne en Seconde Rouge. Il y avait des membres de ma classe que je connaissais de l'année dernière ou encore de mes autres années antérieures au collège. Le stress du brevet qui m'avait limite bloqué pendant toute mon année de Troisième n'était plus le même maintenant que j'étais en Seconde, à part le fait que le niveau serait nettement plus difficile étant donné que j'étais désormais au lycée, mais étant plutôt une bonne élève, je pense malgré tout que j'arriverai à tenir le coup, même si ça va être éprouvant, sûrement.
J'avais eu mon brevet mansion BIEN, mes soeurs m'avaient félicité et rassuré toute l'année comme quoi j'allais l'avoir haut la main. Je les adorais pour croire autant en moi, mais c'était moi le problème, il faut croire que je ne crois pas du tout en mes capacités, malgré les encouragements de ma famille et de mes professeurs qui ne cessaient de me féliciter à chaque fois qu'ils me rendaient une évaluation.
Mon programme du mardi était plutôt fatigant, commençant avec deux heures de sport avec le professeur de sport le plus sévère de l'établissement, j'ai nommé Tengen Uzui, qui pouvait sembler "cool" et "décontracté aux premiers abords, mais qui cachait derrière ses survêtements de sous-marque une envie de faire souffrir les élèves et de terroriser des générations entières de ses cours anarchistes. Mais j'avais la chance d'être bonne en sport, contrairement aux trois quarts des filles de ma classe qui ne trouvaient pas l'utilité du sport dans leur emploi du temps et ne manifestaient aucun effort pour se plaindre ensuite des notes médiocres que leur donnaient les différents professeurs.
-Bien, vous allez faire autant de tours possibles du terrain de foot et du terrain de basket compris pendant sept minutes pour l'échauffement, a annoncé Mr Uzui sans ménagement, ignorant les protestations des trois quarts de la classe, ensuite vous étirez tous vos muscles pendant trois minutes puis on commence le reste du cours, c'est bon pour vous ?
-QUOI ?! a hurlé une meuf de ma classe dont j'avais oublié le nom parce que c'était une nouvelle.
-Cinq minutes de plus de tours pour toi pour avoir râler, allez, en avant les enfants !
Il a sifflé en laissant échapper le plus de bave possible dans son vieux sifflet rouge usagé qui semblait rouillé par le temps d'avoir exercé ce métier de professeur depuis bien trop longtemps, puis je suis partie faire les tours de course, mon sport préféré : l'athlétisme, un mélange d'endurance et de force mentale qui me forçaient à rester concentrée sur ce que je faisais, mais qui me permettaient aussi d'oublier tout ce qui se passait autour de moi pour lâcher prise. J'avais toujours été dans les meilleurs de ma classe en ce qui concernait les temps de course, battant même parfois les garçons qui développaient donc une haine contre moi, tandis que d'autres (rares) manifestaient leur admiration en me complimentant ou en me félicitant sur mon temps qui battait parfois toute une classe entière.
Par habitude de courir, je n'ai même pas vu les sept minutes qui pouvaient paraître longues, passer tellement j'étais dans mon élément, si bien que le professeur a dû m'arrêter pour que je ne parte pas avec la râleuse qui écopait de cinq minutes de plus. J'ai rejoint les filles desquelles j'étais le plus proche même si je ne les considérais pas vraiment comme des copines par le simple fait que je discutais toujours avec Aoi pendant les récréations ou que j'allais voir la secrétaire scolaire à l'infirmerie pour parler de tout et de rien, je l'adorais.
-Bien, aujourd'hui, nous allons faire des temps de course sur différentes distances... a annoncé Tengen Uzui qui avait arrêté de scroller sur Tik Tok pendant que nous faisions la course, laissant la forte impression qu'il n'en avait strictement rien à faire de nous. On va faire ça pendant l'heure de cours qui nous reste parce que vous avez été si lents dans les vestiaires qu'on a presque perdu une heure à cause de vous... a ensuite soupiré le professeur de sport qui semblait déjà dépassé de notre classe d'idiots. Cependant, c'est moi qui vais faire les groupes.
-Comment ça ?! a hurlé la même meuf que tout à l'heure.
-Bon, la blonde, ton carnet ou tu fermes ta gueule jusqu'à la fin du cours, c'est clair ?! a rugi Tengen Uzui en montrant les dents, faisant hocher la tête timidement à la nouvelle. Bien, a-t-il continué plus calmement, suite aux résultats de vos temps de course de l'année précédente, j'ai formé des groupes de trois pour calculer le temps de chacun des membres du trio. Un qui court, un qui tient le chrono à la ligne d'arrivée, et un qui donne le départ pour le coureur. Quand vous avez fini toutes les distances en mètres, vous allez prendre des haies dans la cave du gymnase et vous me faites pas chier. Vous remplissez aussi vos scores sur cette feuille, si vous la comprenez pas bah vous vous démerdez parce qu'elle est assez claire pour des idiots comme vous.
Cette année en sport s'annonçait sympathique, dis donc...
Il a annoncé les groupes, puis vint mon prénom après deux minutes.
-Kanao... Tu vas être avec Tanjiro et Zenitsu.
Super, donc j'étais la seule meuf qui me retrouvait dans un groupe de mecs... Toutes les autres filles de ma classe étaient entre elles, et certaines me lançaient des regards plus de pitié que des regards compatissants. Je me suis tournée vers les présumés "Tanjiro et Zenitsu" et j'ai poussé un soupir de soulagement, ce n'étaient pas des idiots de service, même que maintenant que je voyais leur tête, je me souvenais d'eux. Ce n'était pas la première fois que j'étais dans leur classe, je crois bien qu'ils étaient dans ma classe l'année dernière.
Tanjiro était un garçon qui souriait absolument tout le temps, même quand il était triste il trouvait la force de sourire, et Zenitsu était clairement son petit chiant pleurnichard qui s'était teint les cheveux d'un jaune platine dégueulasse qui brillait au soleil et qui pensait pouvoir séduire les filles alors qu'il a la même coupe que Mireille Mathieu. Bref, c'était le gros charo de service, qui avait trouvé du réconfort en devenant ami avec Tanjiro, le seul qui semblait l'accepter parce que sans lui, Zenitsu était rejeté de tous, des garçons comme des filles.
Ils se sont approchés de moi, Tanjiro avec son habituel sourire avenant, et Zenitsu qui semblait me détailler de la tête aux pieds avec un regard un peu inquisiteur, mais j'imagine que c'est inscrit dans son caractère de draguer chaque fille qu'il croise sur son passage, j'ai essayé de lui rendre son sourire mais je souriais tellement peu au quotidien que j'ai plus rougi qu'autre chose, de part ma timidité presque maladive.
-Ca va Kanao ? m'a demandé Tanjiro avec son ton de grand frère, s'inquiétant sûrement du fait que mon visage ressemblait désormais à la couleur d'un piment d'Espelette fraîchement cueilli dans le sud du Mexique. Tu as chaud, c'est ça ?
-Non, non... ai-je réussi à articuler, tout va bien, je t'assure... Je rougis juste facilement, c'est dans ma nature et c'est chiant... ai-je soupiré.
-Oh, je comprends, ma mère souffre de la même chose et les gens ne la comprennent pas... a raconté Zenitsu comme si quelqu'un en avait quelque chose à foutre.
-Bref, on va chercher le matériel ? a coupé Tanjiro avant que Zenitsu ne se lance dans une longue histoire qui s'annonçait déjà ennuyeuse d'une personne que je respectais sans doute mais que je n'avais jamais rencontré et dont je n'avais pas particulièrement envie de connaître la vie, c'est-à-dire la mère de Zenitsu.
Nous sommes descendus dans la cave sombre du gymnase qui semblait cacher autre chose que du matériel de sport par les petits cris étouffés, mais comme il était de plus en plus courant d'avoir des enfants dans sa cave, nous avons choisi de ne pas y porter une quelconque attention. J'ai pris quelques plots tandis que Zenitsu se disputait avec le groupe des idiots de la classe pour avoir un chrono et que Tanjiro essayait donc d'apaiser les tensions.
Nous sommes ressortis de la cave avec Zenitsu qui avait désormais un oeil au beurre pour s'être attaqué aux brutes idiotes de la classe et Tanjiro qui essayait de faire la paix avec les cons, étant un symbole de neutralité telle Bella s'interposant entre Edward et Jacob (ceux qui ont la réf svp manifestez-vous dans les commentaires T-T).
Après une heure de sport, je suis ressortie avec les meilleurs temps, dépassant de quelques millisecondes Tanjiro, tandis que Zenitsu était bien à la ramasse derrière nous avec quelques secondes de différence. Tanjiro s'est épongé le front où dégoulinait un torrent de sueur tout en me tendant une main de bon joueur.
-Tu es vraiment très douée en course, Kanao ! s'est-il exclamé alors que je serrais timidement la main qu'il me tendait, tu en as déjà fait en club ?
-Non... ai-je marmonné, mais je pars souvent courir le week-end ou sur mon temps libre... ai-je admis, j'adore vraiment courir.
-Et ça se voit ! m'a répondu mon camarade avec un sourire rayonnant encore plus élargi, prenant presque la moitié de son visage, on sent que tu es dedans quand tu cours, on sent vraiment que c'est ton truc quand on te voit courir !
Zenitsu est revenu après avoir donné les feuilles à remplir au professeur qui scrollait toujours sur Tik Tok, nous laissant en pleine autonomie, et ça ne m'a même pas étonné qu'il y ait des blessés étant donné que les brutes ont encore dû s'attaquer aux plus faibles, ces gros chiens.
-Kanao, apparemment tu as le meilleur temps de la classe... a soupiré Zenitsu, dépité de ne pas nous avoir battu. J'en connais qui ne vont pas être très contents... a-t-il ensuite marmonné en m'indiquant d'un coup de tête le club des cons de service qui se concertaient en bande organisée un peu plus loin.
...
-Ca s'est bien passé, ta matinée ? m'a demandé Aoi entre deux bouchées de carottes râpées, au milieu du raffut environnant du self où il n'était pas rare de voir la nourriture voler dans le plus grand des calmes.
-Fatigante, mais c'était cool ! me suis-je exclamée après avoir bu d'une traite mon verre d'eau fraîche, j'ai eu sport pendant les deux premières heures et on a fait de la course, et je suis arrivée première de la classe en terme de temps de course sur presque toutes les catégories... Puis j'ai eu une heure de maths avec Mr Shinazugawa, il est chiant et hyper sévère, en plus il ne parle pas, il crie au quotidien... Pfff, je plains ses proches ! Et une heure d'anglais avec une prof hyper douce qui a apaisé nos tympans qui avaient pris cher l'heure d'avant, mais j'ai oublié son nom...
-Je crois que Monsieur Shinazugawa est nouveau cette année... Et c'est déjà une terreur, toutes les classes qui l'ont ne font qu'en parler... a soupiré ma grande soeur avant qu'une étincelle traverse ses prunelles d'un bleu envoûtant. Oh ! Tu as fini première en course ? Bravo, t'es trop forte, sœurette !
-Oh... Merci... ai-je marmonné, un peu gênée et rougissant immédiatement, mais c'est rien, tu sais...
-Mais si, c'est incroyable ! a insisté Aoi, moi qui suis éclatée, mais alors rincée en sport, je ne peux que te féliciter ! En plus, j'ai vu une affiche dans le couloir sur le tableau principal des annonces, il va bientôt y avoir un championnat d'athlétisme, et il faut juste aller s'inscrire avec ton professeur de sport ou chez la CPE ! Tu devrais aller t'y inscrire !
-Oh... Non, je n'ai pas trop envie... ai-je murmuré, jouant désormais avec mon poisson du bout de ma fourchette. Je ne sais pas, je...
-Tu n'as pas envie ou tu as peur ? m'a alors interrompue ma grande soeur, il faut croire en toi, Kanao ! Combien de fois on va devoir te le dire ?! s'est-elle récriée d'un ton exaspéré, tu es exceptionnelle, pourquoi tu doutes de toi ?! Si tu es la plus forte en course, qu'est-ce que tu attends ? Fonce et va t'inscrire pour aller tous les défoncer lors du championnat ! Si tu ne finis pas première, c'est pas grave, l'important aura été de participer ! Et puis, c'est une expérience à tenter, non ? Si tu n'aimes pas, c'est pas grave, tu ne referas plus... Mais s'il-te-plaît, vas-y, va t'inscrire à ce putain de championnat Kanao, les résultats veulent tout dire !
-Ok, ok ! me suis-je exclamée devant tant d'enthousiasme de la part de ma grande soeur.
-En plus tu pourras rater des cours et potentiellement des heures avec le con de Shinazugawa, non ? a ajouté Aoi avec un regard rempli d'un malice farfelu.
-Très bon argument, je vais m'inscrire dès qu'on a fini de manger !
-Je vais devoir te laisser... a marmonné Aoi en jetant soudainement un coup d'oeil à l'horloge accrochée au mur, à l'autre bout de la cantine, mon cours de Physique-Chimie est dans dix minutes et faut que j'aille au casier...
-Tu reprends à 13 h 30 le mardi ? me suis-je étonnée.
-Ouais, c'est chiant... a soupiré ma grande soeur qui a fini en vitesse son repas, désolée de te laisser toute seule à la cantine.
-C'est pas grave, j'ai presque fini... ai-je marmonné en m'empressant de manger aussi vite que possible pour pouvoir aller dehors et lire un livre tranquillement sur un banc pour ne pas avoir l'air d'être toute seule.
Kanae Kocho
Mardi, aujourd'hui, mon premier jour en tant qu'infirmière scolaire à mi-temps à la "Demon Slayer Academy", le collège-lycée où étaient presque toutes mes petites soeurs. C'était un poste où j'avais postulé dès que j'avais vu l'annonce sur Internet, et j'ai été acceptée à mi-temps, malgré le fait que je sois encore étudiante. A vrai dire, ce petit boulot me permettait de financer mes vraies études, celle pour que je devienne plus tard médecin, mais les études en médecine étaient longues, compliquées et fatigantes, mais je m'efforçais de tenir le coup, pour moi, pour mon avenir, et pour mes petites soeurs qui comptaient désormais sur moi pour ramener assez d'argent à la maison.
Nos parents sont morts dans un accident de voiture il y a maintenant trois ans, et comme j'étais majeure avec une bourse (bien qu'insuffisante) pour le début de mes études en internat, j'ai dû revenir à la maison pour m'occuper de mes petites soeurs, de qui j'ai réussi à obtenir la garde, Shinobu la deuxième adulte avec moi parce qu'elle avait dix-huit ans cette année-là.
Je me souviendrai à jamais de ce jour où tout semblait parfait. C'était le week-end et j'étais venue pour garder mes petites soeurs, et, au beau milieu de l'après-midi, alors que je descendais pour préparer un goûter pour mes petites soeurs, j'ai reçu un appel. C'était le portable de mon père, qui était parti avec ma mère faire les courses comme tout bon citoyen un samedi après-midi, mais ce n'était pas la voix de mon père quand j'ai décroché, non, c'était un agent de police qui était sur les lieux de l'accident qui avait enlevé la vie à une dizaine de personnes en plus de mes parents. Il m'a annoncé que mes parents étaient morts pendant le choc, un grand accrochage provoqué par un ivre au volant qui se trouvait derrière la voiture de mes parents qui rentraient tranquillement de leur petite séance de course chez Intermarché, et qui avaient trouvé la mort en se faisant frapper par derrière par un putain d'alcoolo, entraînement les voitures de devant et de l'autre voie dans le fossé.
J'ai pleuré, je ne sais même pas ce qui a été le plus difficile : accepter la triste vérité, devoir l'annoncer à mes soeurs, me rendre compte que ma vie venait de changer en l'espace de quelques heures alors que c'était censé être un week-end sympa en famille, l'enterrement le lendemain de mes parents, devenir celle qui doit tout gérer financièrement et en terme de garde de mes petites soeurs, je ne pouvais pas supporter qu'on les fasse adopter par d'autres familles, même si elles seraient sûrement plus gâtées dans ces autres familles, j'ai réussi à obtenir leur garde. C'était un premier combat gagné dans cette longue guerre.
Ma bourse d'étudiante, au vu de ma situation, avait été nettement augmenté, créant la jalousie chez les autres étudiants qui ne connaissaient rien de ma vie complètement bouleversée. Ainsi, en combinant mon ancien job qui était serveuse dans un restaurant et ma bourse, j'arrivais et à payer mes études, et à ramener un peu d'argent pour faire vivre ma petite famille.
Ce boulot d'infirmière scolaire me rapportait beaucoup plus que serveuse, et c'était comme un soulagement, mais le poids qui pesait sur mes épaules était toujours aussi grand.
J'étais là, plongée dans mes pensées, à ranger sans ambition les différents produits dans la nouvelle infirmerie du collège-lycée, quand ça a toqué à la porte, me faisant sursauter et me sortant de ce tourbillon sombre de pensées parasites.
Je me suis tournée vers la porte qui s'ouvrait déjà alors que je n'avais même pas donné mon autorisation, mais mes yeux se sont écarquillés à la vue de la personne qui venait de rentrer dans la petite pièce aux murs d'un blanc aussi éclatant qu'un lavabo lavé à la javel.
-Sanemi Shinazugawa... ai-je balbutié pour moi-même, à la fois surprise et ahurie, je ne pensais pas te voir ici !
-Moi non plus, à vrai dire... a soupiré le jeune homme en refermant la porte derrière elle, ça doit bien faire trois ou quatre ans qu'on ne s'est pas vus... Je ne savais pas que c'était toi, la nouvelle infirmière ! Je viens juste de l'apprendre là, ce matin... J'espère que je ne te dérange pas...
-Oh non, ne t'inquiète pas ! me suis-je empressée de le rassurer, je rangeais juste les produits et tous les machins...
-Alors, c'est ça ton nouveau boulot ? s'est étonné Sanemi, mon camarade de longue date, en s'adossant contre la porte refermée derrière lui. Infirmière scolaire ?
-A vrai dire, c'est à mi-temps pour payer mes études... ai-je soupiré, je suis en fac de médecine...
-Donc tu as toujours ton ambition de devenir médecin ?
-Comment tu te rappelles de ce que je veux dire ? me suis-je étonnée à mon tour.
-Oh... a-t-il marmonné en se grattant l'arrière de la tête, je ne sais pas... Je me suis souvenu... Dans ce cas, c'est cool que tu sois ici ! On va pouvoir se voir plus souvent !
-Tu travailles ici, toi aussi ? ai-je marmonné, avant de me rendre compte que ma question était un peu bête étant donné qu'il ne s'était pas déplacé ici juste pour venir me dire bonjour et qu'il travaillait donc forcément ici...
-Oui, j'ai été embauché comme professeur de maths de cinq classes différentes... a soupiré Sanemi, ils sont déjà fatigants, mais je m'y fais... J'ai une de tes petites soeurs, d'ailleurs... hum... Ah oui ! Kanao, en Seconde Rouge.
-Tu as Kanao ? ai-je fait, ravie, c'est parfait, tu vas pouvoir me dire comment elle se comporte en cours avec ses petits camarades !
-Eh bien... Elle est assez timide et silencieuse, mais c'est une bonne élève... Enfin, ce sont les premières impressions qu'elle me donne... a marmonné Sanemi.
-Elle a de bonnes notes, ai-je admis. Et toi alors, qu'est-ce que tu deviens ?
Il voulait juste passer me dire bonjour, mais la discussion s'est éternisée, et nous nous sommes racontés tout ce qu'il s'était passé ces dernières années, même si je n'ai pas osé évoquer la mort de mes parents de peur de me mettre à pleurer devant lui, je ne voulais pas paraître faible à ses yeux. Alors que tout semblait aller bien dans sa vie, la mienne se dégradait de plus en plus, même si je me devais de m'accrocher à cette infime lumière qu'est l'espoir. Mais je lui en ai confié beaucoup malgré tout, et je me suis rendue compte quand il a dû repartir pour assurer un cours de mathématiques, que ça faisait longtemps que je n'avais pas parlé à quelqu'un comme ça, et que le revoir après toutes ces années me faisait étrangement plaisir...
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