Chapitre 26

Le lendemain, Eliana se réveilla dans les bras d'Alexander. Son cœur se pinça à la pensée d'Henry. Comment avait-elle pu faire lorsque la jeune femme lui avait promis que rien n'allait arriver avec le père de sa fille ? Elle se leva doucement sans réveiller Alexander qui dormait comme un bébé. La jeune femme s'engouffra dans la salle de bain afin de se faire une toilette rapide et de se vêtir pour le grand moment. En ouvrant son sac de voyage, elle se sentit honteuse. Comment pouvait-elle mettre ces habits-là après ce que la jeune avait fait la veille ?

Honteuse, elle se vêtit de ce pantalon et gilet de cuir offert par la mère d'Henry. La jeune femme sortit ensuite de sa chambre, pour elle, il fut hors de question d'y rester. Celle-ci retourna au banc près de la colline et s'y assit. Elle contempla le lever du soleil et regretta de ne pas le voir avec Henry. Qu'allait-elle lui dire ?

Soudain, elle sentit deux présences derrière elle, ferma les yeux, prit un souffle et se tourna vers les deux individus. Celle-ci fronça les sourcils, lorsque la jeune femme vit Xan et Oscar. Celui-ci ne devait-il pas être en train de faire du repérage avec les autres bêtas. Inquiète, elle se leva et lui demanda :

— Pourquoi êtes-vous de retour ? Qu'est-ce qui se passe ? Où est Émile ? Vous avez vu en Henry?

— La ville grouille de vampires. Notre présence n'a pas dérangé certains, mais ont alarmé d'autre. Émile s'est retrouvé dans une embuscade, mais aucun n'était de la famille de Kain. Henry est arrivé juste à temps. Des vampires l'ont reconnu et se sont enfuis, mais il a eu le temps d'en tuer quelques-uns.

— Dieu soit loué ! s'exclama-t-elle, mettant une main sur sa poitrine. Où est Henry maintenant.

— Il surveille la maison du vampire en vous attendant.

— Menez-moi à lui, s'il vous plait.

— Eli.. Tenta Xan. Tu ne devrais peut-être pas.

— Si, il le faut.

— Ce qui s'est passé hier...

— Il a le droit de le savoir.

Xan hocha la tête.

— Dis-lui que je suis désolée, il fallait vraiment que je parte.

— D'accord. Nous vous rejoindrons dans quelques heures.

Eliana enlaça son ami avant de partir en voiture avec Oscar. Tout le long de la route, la jeune femme fut anxieuse et une boule s'était formée dans son ventre. Celle-ci ne savait pas si elle allait vomir par stress de la réaction d'Henry. Oui, il était certain qu'Eliana l'aimait, mais Alexander venait-il de le déloger dans son cœur ?

Lorsque la voiture se stationna, elle prit quelques minutes avant de descendre. Henry était devant un peu plus loin, dos à elle, regardant l'horizon. Eliana prit une grande respiration et alla rejoindre son fiancé. À sa hauteur, elle vit que son visage fut fermé, dénué d'émotions. Il le sait, pensait-elle. Henry tourna la tête vers la jeune femme, puis ferma les yeux une seconde avant de dire :

— Je t'ai perdu, n'est-ce pas ?

Eliana ne sut quoi répondre, seules ses larmes donnèrent l'information au chasseur. Elle s'en voulut d'avoir été si faible, de l'avoir désiré, comme à une certaine époque.

— Henry... réussit-elle à dire en larmes. Ce n'était pas ce que je voulais, je ne voulais pas te faire du mal.

— On le savait tous les deux.

— Non, réfute-t-elle. Si, tu étais restée près de moi, rien ne se serait passé.

— Peut-être pas cette nuit, mais un autre moment, oui. Tu serais quand même tombée dans ses bras.

— J'ai été faible.

— Les humains sont faibles... Ils l'ont toujours été.

— Henry, je t'en supplie, pardonne-moi, touchant son torse, je t'aime.

— Au fond de toi, tu savais bien que tu l'aimais toujours, pourquoi nourrir cette haine envers lui, toutes ces années, prenant ses mains entre les siennes. Je savais qu'un jour ou l'autre que j'allais te perdre.

— Non... Il n'est pas trop tard, s'approchant de lui.

Il ferma les yeux.

— Regarde-moi ! je t'en supplie. Il n'est pas trop tard. Nous pouvons toujours mener notre vie d'avant. Loin de tout le monde, Jade, toi et moi.

— Eliana, tu l'aimerais toujours plus que moi, malgré la distance qui vous séparera.

— Alors, embrasse-moi une dernière fois.

— Non.

— Je t'en supplie. Si tu m'aimes toujours... embrasse-moi.

Henry ferma les yeux un instant avant de prendre le visage d'Eliana entre ses mains. Il lui offrit son dernier baiser. Un baiser passionné et rempli de tendresse. La jeune femme fondit en larmes, lorsque leurs lèvres se séparèrent et qu'elle l'étreignait sûrement pour la dernière fois.




********



Alexander se réveilla aux anges ce qui lui n'était pas arrivé depuis des années. Il tapota la place à ses côtés et fut surpris de la voir vide. Celui-ci se redressa en regardant la pièce. L'odeur d'Eliana était encore présence, mais elle n'y était plus depuis un moment. Il s'habilla à la hâte et sortit de la chambre. Xan, près de la voiture, semblait l'entendre et le jeune alpha se demanda bien pourquoi. Savait-il où était passée Eliana?

— J'espère que tu ne lui as pas fait de mal. Se renfrogna ce dernier.

— Pour qui me prends-tu ? Bien sûr que je ne lui ai pas fait de mal, bien au contraire, un sourire en coin. Bon, tu vas me dire où est Eliana.

— À qui, je m'adresse ? À mon ami ou à ce connard d'alpha.

Il grogna.

— L'ami.

— Hmm... Elle est partie plutôt avec l'un des bêtas de ton père. Eli est partie retrouver le chasseur.

— Quoi ?! rugit-il. Pourquoi ?

— Je ne sais pas... haussant les épaules. Seulement qu'elle était désolée d'être partie.

— Je vais tuer ce fils de chasseur ! Eliana est à moi. Elle est mienne.

— Il y a plus important à faire. Tout le monde est prêt. Nous t'attendions tous pour partir.

— Pourquoi n'es-tu pas venu me réveiller ?

— Pour endurer ton air bête ? Non, merci. Allez, monte. Tes affaires sont déjà dans la voiture.

Alexander ne se fit pas prier pour monter dans la voiture. Comment avait-elle pu faire ça, l'abandonné dans son lit sans rien lui dire ? Avant c'était lui qui le faisait avec les femmes qu'il baisait. Elle l'aimait, il en était persuadé.

Le jeune alpha grommela tout le long de la route ce qui amusa son bêta. Depuis que Dark avait pris le contrôle, ils étaient en mauvais terme. Eliana fut la première amie humaine pour tous les deux, mais la première au bêta. Ce fut grâce à lui, si les deux avaient fini ensemble à une époque et Alexander s'en souvenait que trop bien. Il découvrit, il y a une douzaine d'années, son meilleur ami, entrain de divulguer les secrets de leur clan à Eliana. Bien sûr, il fut fou de rage. Xan avait désobéi à la principale règle de leur race. Ils cachèrent à tous les deux, qu'Eliana connaissait leurs existences, mais l'alpha, le père de celui-ci n'était pas dupe. Toutefois, il avait préféré se taire pour une raison qui leur échappa.

Alexander remarqua qu'ils étaient arrivés, une fois que la voiture se stationna. Il ne vit pas la jeune femme, mais seulement le chasseur qui regardait l'horizon. Enragé, celui-ci sortit de la voiture et fonça droit sur Henry, en le plaquant au sol. Le chasseur sourit pour le narguer et le jeune loup grogna :

— Où est-elle ?

— Tu me la voles et après tu me demandes où elle est ? On voit que tu ne tiens pas suffisamment à elle.

— Tais-toi ! Contrairement à toi, j'ai été capable de la mettre dans mon lit, sans aucun effort.

— Et pourtant, ce n'est pas ce qu'elle m'a dit tout à l'heure quand je l'ai embrassée.

— Tais-toi !

— Elle ne t'a jamais appartenu... pas plus qu'elle m'appartient. Eliana est un esprit libre. Personne ne pourra l'avoir. Mais je ne me laisserais pas faire pour autant.

Henry attrapa la gorge du jeune loup en se relevant de terre. Ses yeux se changèrent sans que celui-ci comprenne la signification. Le chasseur esquissa un sourire en coin et le nargua de nouveau :

— Tu crois que je ne sais pas l'effet d'être entre ses cuisses ? Je l'ai su pendant une dizaine d'années et c'était divin !

— Eliana m'appartient... réussit-il à dire.

— Et tu la laisses partir... Âme sœur de merde.

— Ce n'était pas ma faute.

— Quand tu aimes... Tu ne laisses pas une personne partir.

— Et toi, tu la laisses, tu n'es pas mieux!

— Je la laisse, vraiment ? Non, je serais toujours là pour veiller sur elle, même si elle ne me voit pas. J'aime Eliana, plus que ma propre vie.

— J'ai toujours pensé à elle.

— Pas assez, pour essayer de la trouver, mais à baiser à droite et à gauche.

Henry attrapa l'une de ses épées et la dirigea vers Alexander. Il l'enfonça tranquillement dans la poitrine de celui-ci en disant :

— Si ce n'était que de moi, tu serais mort depuis longtemps.

Il grogna sentant la pointe de l'épée s'enfoncer davantage.

— N'ose plus jamais te mettre entre mes pattes, car je n'aurais plus de pitié pour toi. Je te tuerais, même si pour cela, je devais faire du mal à Eliana. Il y a longtemps que tu aurais dû mourir pour tes agissements. Eliana ne sera jamais à toi complètement.

Alexander sentit l'épée s'enfoncer davantage dans sa poitrine et ne put rien faire. Même si Dark avait voulu prendre le contrôle, le chasseur était beaucoup plus fort. Il se rendit compte que celui-ci n'eût rien d'humain, seulement une trompeuse apparence. Le jeune loup avait déjà tué dans le passé quelques chasseurs sur sa route, mais rien n'a comparé à la puissance de celui-ci. Avait-il bien fait de le confronter ? Croyant, son heure venir, il ferma les yeux, mais rien n'arriva. Le bruit d'une épée tombée au sol retentit à ses oreilles.

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