1ère - Ecrit d'invention : Le caillou
Consigne : Imaginez une scène dans laquelle un objet va entraîner le bouleversement des personnages. Pas de contrainte de registre/époque. Votre dialogue comportera des didascalies mettant en valeur l'objet, les mouvements des personnages et leurs actions. Variez la forme des dialogues.
Note obtenue : 13,5
(cette version que vous voyez j'ai corrigé ce qui m'a été reprochée, en gros juste les didascalies qui étaient trop explicatives sur les sentiments des personnages)
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Nous sommes dans une maison sur l'île de La Réunion. Au fond, une fenêtre cachée par des cartons emballés. Au milieu, un petit lit. A droite, une étagère remplie d'objets hétéroclites avec d'autres cartons vides au sol. A côté de cette étagère, Émilie habillée légèrement avec un débardeur et un short de sport en train de remplir un carton. A gauche, Léo, qui ferme les cartons avec un scotch, lui aussi habillé légèrement : tee-shirt avec des manches courtes, short de sport et basket. Les deux sont amis et ont tous les deux dix-sept ans.
Léo : Je n'en peux plus ! On fait une pause ?
Émilie : Je finis juste de ranger ce bout là et après promis !
Émile continue de mettre des objets de l'étagère dans le carton juste à côté d'elle. Alors qu'elle en a mis deux, elle s'arrête sur un bocal.
Émilie *interloquée* : Mais qu'est-ce que c'est ?
Léo s'arrête dans sa tâche et se rapproche de son amie.
Léo *hilare* : Tu as mis un caillou dans un bocal ? C'est censé représenter ton cerveau ? Parce que sinon ça veut dire que tu n'as rien dans le ciboulot !
Ils éclatent de rire en même temps.
Émilie : Arrête un peu ! *elle donne une petite tape sur le bras de son ami* Je vais l'ouvrir pour voir.
Elle met le caillou dans sa main.
Émilie : Étrange.
Léo : Bizarre.
Émile : Invraisemblable.
Léo : Déconcertant.
Émilie : Insolite.
Léo : Cocasse.
Émilie : Abracadabrant.
Léo : Curieux.
Émilie : Saugrenu.
Léo : Étrange.
Émilie *triomphante levant le bras tenant le caillou en l'air* : Perdu ! Tu as redis « étrange » !
Léo *dépité* : J'aurais jamais gagné à ce jeu...
Émilie : C'est moi la maître des synonymes ! Rien qu'avec ce petit caillou j'arrive à...
Léo : À ?
Émilie regarde le caillou à bout de bras, complètement hypnotisée. Elle le regarde dans tous les sens à travers le rayon de soleil qui a réussi à atteindre le petit minerai.
Léo : Ok tu m'inquiètes là. Ça va ?
Elle est livide. Une larme perle au coin de son œil.
Léo *doucement* : Qu'est-ce qui ne va pas ? Viens, assis toi.
Il l'emmène doucement vers son lit à elle et l'assoit doucement dessus. Elle regarde toujours le bout de roche au creux de ses mains.
Émilie *retenant ses larmes* : Je me souviens... C'était ce jour-là...
Léo : Quel jour ?
Elle retourne le bout de roche dans sa main puis referme le poing dessus.
Émilie : Le Piton de la Fournaise.
Léo *fronçant les sourcils* : Mais... quel rapport avec le volcan ? C'est une roche volcanique tu veux dire ? Tu l'as trouvé là-bas ?
Émilie *le regardant d'un air triste* : Tu ne te souviens pas ?
Une dizaine de secondes passe. Léo se relève en sursaut.
Léo : T-tu l'avais gardé ?!
Émilie hoche doucement la tête.
Léo : Mais pourquoi es-tu aussi triste de le voir ?
Émilie : Parce que... parce que... Je vais partir Léo ! On va plus pouvoir se voir comme avant et... et... J'ai peur...
Léo se rassit à côté d'elle et passe un bras sur ses épaules.
Léo : Tu n'as pas oublié ce que signifie ce caillou ?
Émilie : Bien sûr que non ! C'était le jour de notre rencontre...
Léo : Exact, on avait que sept ans. Nos deux familles partaient pour une longue randonnée sur le piton de la Fournaise. Heureusement qu'il est pas entré en éruption d'ailleurs parce qu'on serait plus là pour parler.
Émilie *un petit sourire aux lèvres*: Pourquoi faut-il toujours que tu digresses sur autre chose ?
Léo : Dois-je te rappeler que j'ai un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité ?
Émilie : C'est faux tu le sais très bien. Tu dis ça aux professeurs pour qu'ils te notent mieux.
Il hausse les épaules.
Léo : Et en plus ça marche pas...
Émilie : En plus !
Ils se regardent dans les yeux puis éclatent de rire. Le garçon ouvre la main de son amie et prend la roche volcanique dans sa main.
Léo : C'est vraiment le même hein ?
Émilie : Exactement.
Léo : Que d'histoires sur ce petit bout de roche.
Il le retourne dans tous les sens. Il passe son doigt sur les côtés rugueux de la pierre, puis il l'examine à la lumière qui arrive à transpercer les cartons.
Léo : Une chute, une cheville brisée et un caillou. Le cocktail pour le début d'une merveilleuse amitié !
Émilie : Et d'un mois d'un pied dans le plâtre.
Léo : Mais voit le côté positif bon sang !
Émilie fait mine de réfléchir.
Émilie : Alors, je suis partie à une randonnée que je ne voulais même pas faire. Je trainais des pieds et j'étais donc loin derrière. C'est là que j'ai trébuché et je suis tombée dans un petit fossé. J'ai tellement eu mal à la cheville droite que j'ai hurlé de toutes mes forces. Mais ma merveilleuse famille n'a pas entendu et a continué !
Léo : Et c'est là que le prince charmant arrive !
Émilie : Tu n'as rien de charmant, Léo.
Léo ne laisse rien transpercer sur son visage et continue sur sa lancée.
Léo : Moi, valeureux que je suis, ai entendu ton cri ! Ayant abandonné mes parents qui n'ont rien remarqué, je suis allée au secours de la gente demoiselle ! Je suis allée au bord de ce gouffre énorme...
Émilie : Faisant à peine un mètre...
Léo : ... de ce gouffre immense qui avait englouti la jeune fille qui se trouve à présent à côté de moi. Prenant mon courage à deux mains, j'ai sauté vers le danger. La pauvre fille était en train de pleurer, je lui ai demandé si elle allait bien, mais elle a juste réussi à faire un mouvement négatif de la tête. Je lui ai dit que j'allais la faire sortir de cette faille, mais cette dernière avait peur pour sa pauvre cheville. Je lui ai dit de me faire confiance. J'ai alors vaillamment commencé à la porter, mais elle a crié, pas de douleurs, mais d'effroi. Je l'ai donc reposé et je lui ai demandé ce qui n'allait pas, elle m'a répondu.
Léo fait un geste de la main vers Émilie. Elle se prend au jeu.
Émilie : J'ai peur tu vas me faire tomber !
Léo : Je lui répondis qu'elle n'avait rien à craindre, que je suis fort et courageux ! Mais elle continuait à douter. C'est alors que j'ai pris cette roche sacrée qui a été relâchée par le volcan il y a des années et que je le lui ai donné. Je lui ai alors dit que cette roche représente ma force, que si elle arrive à la briser alors ça veut dire que je ne suis pas à la hauteur. Ce minerai était la promesse que jamais je ne la laisserai tomber. Que tant qu'il sera intact, alors je serai fort pour l'aider elle...
Émilie : Alors la jeune fille le crut.
Léo : Oui, elle se laissa porter et le jeune homme que je suis la prit et la déposa au bord de ce gouffre en toute sécurité...
Émilie : Et leur parents respectifs arrivèrent et tout se finit dans une ambulance.
Léo se frappe la tête avec sa main.
Léo : Pourquoi faut-il TOUJOURS que tu gâches la fin de l'histoire ?
Émilie : Parce que j'aime bien te tourner au ridicule tu le sais bien !
Il soupire.
Léo : Ouais, bon. Mais j'arrive pas à croire que tu l'aies gardé !
Émilie : Je n'allais pas le laisser dépérir ! Il représente quand même la force d'un merveilleux jeune homme mais aussi la promesse qui la fait à la jeune fille de ne jamais la laisser tomber...
Émilie prend un air rêveur, des larmes affluent au coin de ses yeux.
Léo : Ah non pas encore !
Elle essuie ses larmes et fait un petit sourire à son ami.
Émilie : Excuse-moi, je crois que je suis trop sentimentale. C'est juste que... je déménage en métropole, ça ne sera plus jamais comme avant... On pourra plus se donner de rendez-vous pour sortir, s'amuser. On ne se verra même plus en vrai !
Léo : Oui, c'est vrai. Mais on se verra sur Skype et au téléphone !
Émilie : Ce sera pas pareil Léo...
Il lui prend les deux mains et la regarde droit dans les yeux.
Léo : Émilie... même si je ne suis pas là physiquement, je serai près de toi quoi qu'il arrive. Tu n'auras qu'à regarder cette pierre sacrée et te dire que je suis là. Et quand tu te sentiras vraiment seule, dis-toi que je pense à toi tout le temps. Je ne t'oublierai jamais, tu seras toujours dans mon cœur. N'oublie jamais ça.
Elle lui sourit.
Émilie : Merci Léo.
Léo : Et puis t'inquiète pas que pendant les vacances je viendrai te voir à Paris ! J'ai toujours rêvé voir la capitale.
Émilie : Tout ce que je sais de Paris c'est que les gens sont moins sympa qu'ici, et qu'il fait froid. En été il fait que 26*C l'après midi.
Léo : L'après-midi ?! Mais c'est la température le matin ça ! Et je porte un pull !
Émilie : C'est bien ce que je te dis !
Ils éclatent de rire. Émilie le regarde dans les yeux.
Émilie : Rien ne pourra briser notre amitié.
Léo : Rien.
Ils se regardent. Ils commencent à rapprocher leur visage sans s'en rendre compte. Les deux adolescents se mettent à observer leurs lèvres respectives.
Maman d'Emilie *au loin* : Les enfants vous prenez une pause ? J'ai des bonnes choses pour vous !
Ils s'écartent d'un seul coup. Désorientés, ils rougissent tous les deux en même temps.
Émilie : On y va ?
Léo : Dernier arrive est une poule mouillée !
Ils se lèvent et quittent la scène en courant et rigolant.
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