73. CEUX QUI SE VOILAIENT LA FACE

– Alors, lequel tu préfères ?

Je regardais la montagne de gâteaux que ma sœur avait préparés et je fis mine de réfléchir. Sacha avait à cœur de bien débuter sa nouvelle formation, et elle m'avait désigné comme cobaye. Elle m'avait fait venir, avec Maya, pour que nous goûtions ses pâtisseries, et le moins que je pouvais dire, c'était que ma sœur était drôlement douée. Mais à présent, elle me parlait avec des termes culinaires qui échappaient à tout être humain ne cuisinant pas, et me sortait des noms de techniques et de gâteaux que ne n'avais jamais vu écrit nul part et... Je ne pensais pas dire ça un jour de la cuisine, mais je me sentais paumé.

– Tu ne m'aides pas Louis ! Et toi Maya ?
– J'aime bien celui-là, avec de la crème !
– C'est pas de la crème !

Maya leva un sourcil et je l'imitais. Ça y ressemblait drôlement quand même. Mais c'était elle l'experte après tout... 

– Bande d'ignares !
– Regardez-la qui monte sur ses grands chevaux ! pouffa Maya.

Sacha lui adressa un clin d'œil avant de retourner à ses livres de recettes. J'étais certain d'une chose avec elle ; elle avait trouvé sa voie, et j'espérais maintenant que cela lui plaise encore longtemps. 

– Tu en apporteras aux autres quand tu les verras ?
– On se voit ce soir, marmonna Maya dans sa barbe, soudain très focalisé sur son écran de téléphone portable.
– Vous allez chez qui ?
– À la coloc !
– Pourquoi je ne suis jamais invité...
– Parce que ce sont des soirées de grandes personnes.
– Pfft, elle est nulle ton excuse Louis...

Je haussais les épaules, amusé. 

– Tu aimerais que je vienne dans tes soirées ?
– Certainement pas non !

Maya avait relevé la tête de son écran, et nous regardait d'un air amusé.

– Les enfants Verbeeck. Vous êtes les mêmes depuis que je vous connais !
– Maya, tu recommences à faire la mamie..., lança Sacha.
– Bon, je vous laisse les filles, je dois aller récupérer des affaires dans ma chambre !

Et ni une, ni deux, j'avais filé à l'étage avant que Sacha ne me fasse avaler encore une de ses créations. J'adorais ma sœur, j'adorais ses gâteaux, mais mon corps avait ses limites. Sur mon lit, j'avais disposé une petite valise, dans laquelle j'avais ramené de la coloc de vieux habits usés, que je ne mettais plus et que ma sœur allait s'empresser de récupérer pour la plupart. Je le savais, elle avait un faible pour mes tee-shirts parce qu'ils étaient très larges, et qu'elle s'y sentait bien. 

– Tu as essayé de nous fuir ?

Les bras croisés sur le torse, Maya se tenait dans l'encadrement de ma porte de chambre.

– Pas du tout, je fais du transfert d'habits. Je laisse traîner ça depuis mon retour de vacances...
– Ta mère a dû péter un câble.
– Exactement.
– Tu veux de l'aide ?
– T'inquiète, je gère.

Et comme si je venais de prononcer les mots magiques, Maya s'affala sur mon lit. 

– Tu lui diras quand ?
– Pas ce soir.
– Tu sais qu'il part dans deux jours ?
– Ouais.
– Tu joues avec le feu...
– Ça n'est pas nouveau.
– Vous allez faire comment alors ?
– Maya, s'il te plaît...

J'avais arrêté de trier mon linge d'un seul coup. Je n'avais pas envie de penser à son départ. Parce que naturellement, j'avais l'impression de me retrouver des années en arrière, comme lors de la première fois qu'il partait à l'autre bout du monde. Sauf que la dernière fois, je n'avais eu aucune idée de ce qui allait se passer. J'avais cru que tout allait rouler comme sur des roulettes. J'avais cru que nous allions tout maîtriser, tout surmonter. Et je m'étais fourré le doigt dans l'œil.

Faites vous confiance, ok ?

Et j'avais beau entendre la voix de Eden me rassurer, il y avait des moments où je ne l'étais pas plus que ça. J'avais peur de tout faire capoter, de ne pas pouvoir aller au bout de ce que j'avais prévu... Sans que je ne m'en rende compte, mes épaules avaient commencé à tressauter, et les larmes à me monter aux yeux. 

– Louis ?

Maya s'était levée du lit pour agripper un bras et me tirer contre elle.

– Désolé chouchou, je ne pensais pas que -
– Ce n'est pas de ta faute, c'est juste moi qui me pisse dessus à chaque fois qu'un truc change dans ma vie...

Elle me serra longuement contre elle, une main dans mes cheveux.

– Ça va aller, ok ? C'est normal, tu grandis, on grandit ! Tout change autour de nous, et se faire dessus, je dirais que c'est normal quand on entreprend des choses nouvelles. Tu ne te voiles pas la face, c'est tout. 

Je ne répondis rien, me contentant de remuer vaguement la tête. Je me sentais idiot, comme à chaque fois que mes sentiments étaient exposés au grand jour. 

– Ce soir on va s'éclater, et ne plus penser à ça, ok ?
– Mmh...
– Une vraie réponse Louis.
– Oui madame.
– Bien !

Cela lui paraissait si simple d'effacer d'un coup de baguette magique toutes mes craintes et mes élans de tristesse. Je n'avais aucune idée de comment elle faisait pour mettre de côté ses propres états d'âmes pour s'occuper des miens. En retour, j'avais l'impression de ne jamais faire assez pour elle, alors qu'elle ne cessait de me répéter le contraire. Tu ne t'en rends jamais compte, on dirait, mais tu es toujours pour moi dans les moments cruciaux, m'avait-elle un jour confié.

* * *


Tout le monde était arrivé à l'heure, voire même, bien avant. Eden et Isaac avaient été les premiers à arriver, pour ne rien changer aux habitudes de notre groupe, suivit de Flora, Simon et enfin Adel. Et à présent, nous étions tous entassés dans notre salon, qu'Inès avait pris soin de décorer lors de la première semaine de rentrée. Sous les conseils d'Eden, elle avait rajouté des petites plantes un peu partout, et je m'étais gentiment moqué en lui disant que si elles tenaient plus d'un mois, je lui remettrais volontiers un médaille : parce que je connaissais ma colocataire, elle allait sans nul doute oublier d'arroser une semaine sur deux. 

– Tu ne devineras jamais qui vient de se fiancer..., marmonna Eden à côté de moi, avachis sur le canapé.
– Vas-y, vends moi du rêve ?

À sa voix je devinais qu'il devait s'agir de quelqu'un que nous connaissions tous les deux, mais que nous ne portions pas dans notre cœur. 

– Eden, soupira Isaac à côté de nous.
– Quoi ?
– Tu comptes le dire à la terre entière ?
– C'est juste que je suis scié.
– Ne me dis pas que Clara a trouvé le millionnaire blond aux yeux bleus dont elle rêvait en terminal..., maronnais-je.

Eden éclata de rire.

– Non, non pas du tout !
– Alors qui ?
– Blaise.

Je le regardais avec des yeux ronds. Blaise ? Le Blaise de notre terminal ? Qui avait accepté de se fiancer à un crétin pareil ? Immédiatement, je repensais à la jeune fille que nous avions croisé avec lui sur la plage, à Biarritz. Oh, non... Pas toi...

– Ouais, moi aussi je suis en colère pour elle. Tu sais, j'ai presque envie de lui balancer les quatre vérités sur son mec. Mais... Je ne la connais pas plus que ça, elle ne me croira sans doute pas...
– Comment tu as appris la nouvelle ?
– Grâce à Julien.

J'entendis immédiatement Isaac soupirer. Je savais qu'il ne portait pas Julien dans son cœur – et pour cause – et qu'il avait du mal avec le fait que son petit ami discutait de temps à autre avec lui. Isaac n'était pas du genre jaloux, mais très protecteur. Et je ne pouvais pas lui en vouloir sur ce point. Avec un petit ami aussi adorable qu'Eden, il fallait savoir montrer les crocs de temps à autres.

– Il a cru à une blague au début, mais c'est très sérieux...
– Eh bien madame Berges doit être très heureuse, son précieux fils est enfin guéri ! grinçais-je.

Eden haussa des épaules, et reporta son attention sur son portable.

– Au moins..., ajouta-t-il, cela me fait relativiser : mes parents sont des gens géniaux, et j'ai de la chance de les avoir.

Et je ne pouvais être que d'accord. Les parents d'Eden étaient au top, mais les miens également. J'avais toujours le souvenir douloureux de ma mère, qui avait tout nié en bloc au départ. Puis qui s'était lentement, mais sûrement, habituée au fait de ne jamais me voir un jour, à l'église, une fille à mon bras. Je m'étais plaint, je me plaignais toujours de cet épisode-là de ma vie, mais la réalité était que j'étais bien mieux loti que tant d'autres.

Alors qu'Isaac se levait pour aller aux toilettes, et que les autres étaient tous lancés dans leur sujet de discussion respectif, Eden se pencha vers moi, un sourire aux lèvres.

– Au fait, tout se déroule comme tu veux pour sa surprise ?
– Je suis en train de me demander si je ne fais pas une énorme connerie, mais ouais, ça va.

Eden me donna une tape sur la tête, qui n'échappa pas à Adel qui nous dévisageait de loin.

– Dis pas ça, crétin !

Adel s'avança, pris place à côté de moi, sans me pousser un peu de plusieurs coups de fessier.

– On parle de moi ?
– Tu n'es pas le centre de notre monde Adel ! soupira Eden.
– Quel dommage. Vous ne savez pas ce que vous ratez !

Eden souffla, mais je le devinais amusé malgré tout. Adel et Eden passaient leur temps à s'envoyer des piques taquines, mais jamais méchantes. Elle me semblait lointaine, cette époque où je ne pouvais pas m'empêcher de jalouser un peu la moindre de leurs interactions, aussi amicales soient-elles. 

La main d'Adel vint doucement se superposer à la mienne, et le geste n'échappa pas à Eden. Pourtant ce dernier ne fit aucun commentaire, et je l'en remerciais secrètement. C'était quelque chose que personne ne pouvait lui reprocher : Eden savait quand il fallait ne rien dire, ou comment ne pas mettre mal à l'aise les gens. Il savait pour Adel et moi, tout le monde ici avait de toute façon deviné que les choses avaient évolué entre nous, mais puisque nous restions discrets... Il comprit que le moment n'était pas fait pour nous glisser une remarque amusée ou nous afficher devant le reste de nos amis. 

– Louis !

Je relevai la tête, pour croiser le regard de Simon, tout brillant. Il tenait dans chacune de ses mains un gâteau préparé par Sacha, et semblait sur une autre planète.

– Ta sœur est trop douée ! Elle pâtisse super bien !
– Je lui dirais !
– Tu crois qu'elle peut en faire plus souvent pour nos soirées ? Ça nous changerait des cookies cramés d'Inès et Maya !

Évidement la remarque n'échappa ni à l'une, ni à l'autre, et Maya fronça les sourcils avant de lui donner une tape sur la tête. 

– Eh !
– J'te permet pas toi ! glapit Inès.

Je savais qu'il les charriait toutes les deux – parce qu'à chaque fois, il prenait toujours deux ou trois cookies pour son petit déjeuné du lendemain – mais évidemment mes deux colocataires avaient toutes les deux mis les pieds dans le plat. Pour fuir le pétrin dans lequel il s'était mis tout seul, Simon se leva, posa ses deux gâteaux dans unes assiette qu'il emporta avec lui, prétextant aller fumer. Je m'amusais de voir Maya se lever pour le suivre et continuer de le harceler à propos de ses cookies : s'il pensait se débarrasser d'elle aussi facilement, il se fourrait le doigt dans l'œil.

Finalement, la soirée se termina comme à chaque fois ou presque par un grand jeu de société qui ne mettait personne d'accord, et où tout le monde tentait de prouver à l'équipe adversaire qu'ils étaient les meilleurs, et que s'ils avaient perdu, ce n'était sans nul doute que la faute de l'équipe qui n'avait fait que tricher tout du long. Mes yeux n'avaient pas quitté Adel tout du long. Il avait la mine fatiguée, mais surtout... Il me semblait voir poindre en lui un élan de tristesse, au fur et à mesure que la soirée avançait, que le jeu se terminait. Et je le connaissais suffisamment pour savoir que cela était dû à son départ proche. Ses yeux en amande se perdait sur chacun d'entre nous, et enfin, quand il croisa le mien, il baissa les yeux, comme honteux de s'être fait prendre sur le coup. Et puis je vis ses mains disparaître sous la table, et bientôt mon téléphone vibra. Sans grande surprise, le message était de lui.

« Je peux rester ce soir ? »

« Bien sûr que tu peux. »

« Merci. »

Je ne savais même pas pourquoi il me remerciait, ma réponse avait dû être plus qu'évidente. Maya ne loupa rien de notre petit manège, mais pour une fois, elle ne prononça pas un mot. À croire qu'elle et Eden s'étaient concertés pour faire le moins de gaffe possible durant cette soirée. 

*

Les au revoir furent un peu plus long qu'à l'accoutumé. Nous nous mîmes tous d'accord pour un horaire de rendez-vous dans deux jours, à l'aéroport pour le départ d'Adel, et enfin, la porte de notre appartement se referma pour de bon. Inès nous colla une bise sur la joue chacun avant de filer à la douche pour dans sa chambre, et Maya l'imita.

Une fois seuls dans ma chambre, on se regarda quelques secondes sans rien dire, avant de se changer en silence. Comme à chaque fois qu'il avait passé la nuit ici, Adel emprunta des affaires à moi. Souvent des tee-shirt très larges pour moi pour qu'il puisse se sentir à l'aise, sa carrure était différente de la mienne. J'étais plus carré, mais il était plus grand. Ses épaules étaient joliment dessinées, alors que les miennes tombaient légèrement. Il avait des jambes immenses, que j'adorais aussi. De toute façon, qu'est-ce que je n'aimais pas de son corps, je me le demandais encore.

Nous nous glissâmes dans mes draps, toujours sans rien se dire. Mais nous avions besoin de ces silences, de temps en temps. Adel me prit dans ses bras, délicatement, et je me collais contre lui, trop heureux de le sentir contre moi. Sa tête dans le creux de mon épaule gauche, son souffle tout près de mon oreille... Et soudain, j'eus l'impression de le sentir pleurer. Il y avait bien quelques gouttes salées qui se perdaient dans ma nuque, dévalant le long de cette dernière avant de se perdre sur le matelas. Je voulus me retourner, mais il insista pour que nous restions encore un peu dans cette position.

Il pleurait en silence, je le savais, et je n'avais le droit de rien dire, de rien faire. Du Adel tout craché. Quand je pus enfin me retourner, et lui faire face, il avait séché ses larmes, mais ses yeux ne trompaient personne. Nous avions beau être plongé dans une obscurité quasi-totale, mes doigts venaient de passer sur ses joues, humides. Il ne prononça pas un mot, et ce fut moi qui brisa le silence :

– Tu sais que si ça ne va pas...

Il hocha lentement de la tête, et mes lèvres se posèrent une fois, puis deux, sur l'une de ses joues.

– Embrasse moi juste..., chuchota-t-il.
– Non, d'abord, tu me dis ce qui ne va pas.

Je m'attendais presque à ce qu'il me rembarre. Je ne voulais pas tout effacer avec un baiser, je voulais comprendre. S'il se mettait dans un état pareil, ce n'était pas rien. Et je fus surpris de ne pas l'entendre râler en retour. 

– J'ai... J'ai juste peur que tu me laisses.

Sa voix était à peine audible, je manquais de ne pas entendre la fin, et je me raidis aussitôt.

Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même..., me souffla une petite voix mesquine dans mon esprit.

Ce fut comme si ses mots lui avaient brûlé la gorge, et je pouvais le sentir d'ici fuir mon regard dans le noir. Cette fois-ci, ce fut à moi de l'empêcher de se retourner dans ses draps. 

– Ne dis pas ça.

Mon ton, bien que bas, se voulais être assuré, mais mon petit effet était passé à la trappe. Nos jambes s'entremêlèrent, mes mains glissèrent le long de son corps pour se poser sur ses hanches. Je l'avais rassuré malgré tout, car il se blottit contre moi sans rien ajouter. Je caressais alors son dos, sans plus m'arrêter. De temps en temps, quand les mouvements de mes doigts ralentissaient, il m'encourageait d'un petit gémissement mécontent. Et finalement, il termina par s'endormir.

Je ne pus fermer un seul œil de la nuit. Mon regard était rivé sur ma pendule que je distinguais à peine dans le noir. Mais nous étions déjà plus qu'à un jour de son départ. Ce fut à mon tour de pleurer en silence, d'avoir leur cœur qui semblait courir un marathon. Adel dormait, en silence, et moi j'attendais que le jour se lève pour pouvoir profiter de lui une dernière journée.


* * *


J'avais comme un air de déjà vu. Monsieur Kang murmurait quelques dernières consignes à son fils, en coréen, tandis que sa mère vérifiait pour la centième fois au moins les fermetures et les étiquettes de tous ses sacs. Maya se dandinait d'un pied à l'autre en regardant un peu partout autour d'elle, sa main dans la mienne. Je la devinais mal à l'aise d'être ici, non pas à cause de Adel, ou bien de moi, mais parce que toute cette scène donnait cette impression de faire un bond en arrière. Tous nos autres amis étaient présents, et à l'heure. Adel alla faire enregistrer ses énormes bagages, et revint ensuite vers nous pour nous saluer. Ses parents le serrèrent quelques instants dans leurs bras, et Adel leur promit de leur envoyer un message dès son arrivée à Paris, puis en Corée du Sud.

Et puis ce fut notre tour, et l'atmosphère changea. Il salua poliment les filles, Simon, Isaac, avant de se tourner vers Eden qui le regardait avec ses grands yeux verts pétillants. Fidèle à lui-même, il lui lança quelques mots encourageants qui firent sourire Adel. Et puis, bientôt, nous nous retrouvâmes tous les deux. Timidement, je le vis sortir une enveloppe un peu froissée de sa poche, avant de me la tendre.

– Qu'est-ce que c'est ?
– Tu verras.
– Je dois l'ouvrir quand ?
– Une fois que je serais dans l'avion, dans une semaine, dans un mois... Quand tu veux.
– Je vais pas pleurer devant, hein ?
– Doué comme je suis avec les mots ? Je ne pense pas, non.
– Ne te sous-estime pas Adel.

Il laissa échapper un rire. 

– Ce n'est pas grand chose, juste... Des choses que je n'ai pas eu le temps de te dire. Et que je me devais de te dire depuis longtemps.

Je regardais l'enveloppe, soudain encore plus intrigué, avant de me rappeler que moi aussi je lui devais quelques explications.

– Oh, tu sais... À propos de ton anniversaire, je me sens toujours de ne pas avoir pu t'offrir ton cadeau.
– Oh, Louis... C'est pas grave, tu sais ? Il pourrait arriver à Noël ou l'été prochain que je ne t'en voudrais pas. C'est juste un cadeau.
– J'ai... Préparé un truc, mais ça prend du temps.
– Tu piques ma curiosité.
– Tant mieux.

Adel leva un sourcil, intrigué. 

– Et... Je sais que la dernière fois que tu es parti, ça s'est mal terminé...
– Lou...
– Non, laisse moi finir. Je ne vais pas te laisser.
– On ne s'est engagé à rien Louis, et ce n'était pas pour rien. Je ne voulais pas te coincer ou te -
– Tu ne me coinces pas. Tu ne m'as jamais coincé. 

Je détachais le bracelet à mon poignet et Adel me regarda faire, les yeux ronds.

– Tu sais ô combien je l'aime ce bracelet...
– Tu...

Je lui déposais dans les mains.

– Je reviendrais le chercher. C'est une promesse.

Adel ne me répondit rien. Je n'avais aucune idée de ce à quoi il pensait à cet instant précis. Il était perdu, je le lisais dans son regard, il ne savait pas non plus à quel jeu je jouais. 

– Tu... Tu devrais y aller, tu as un avion à prendre.

Il attacha mon précieux bijou à son poignet, celui vierge de tout autres bracelets, et je sentis mon cœur battre un peu plus vite. Puis il releva la tête vers moi, et je n'hésitai plus un seul instant avant de fondre sur ses lèvres. Et ce baiser n'avait en rien un goût d'adieu, c'était un baiser de sentiments nouveaux. De renaissance. 

* * *

ECLIPSE se terminera cette semaine les amis. Plus de chapitres que d'habitude dans la semaine à prévoir !  En attendant j'espère que ce chapitre vous a plu ♥ À très bientôt !

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