Chapitre 66
|| Chapitre 66 ||
A l'heure où je poste ce chapitre, je viens de terminer le chapitre 77! J'ai grave de l'avance ahah. C'est ouf non?
D'ailleurs, merci beaucoup pour les 2,45k de vues! ❤️
Bonne lecture <3
Empty - chase Atlantic
« -C'est ma mère qui m'a élevée seule, et je n'ai jamais connu mon père. »
La jeune femme n'avait jamais évoqué son passé ainsi, à haute voix. Cela remontait en elle toute sorte de souvenirs que sa mémoire avait inhibé durant toutes ces années. Les images défilaient dans sa tête, parfois joyeuses, parfois empli de douleur. Cette part de sa vie, Anastasia l'avais totalement effacée, et devoir revenir sur ce passé si lointain faisait revenir des émotions désagréables.
« -Je vivais donc seule avec ma mère dans un des quartiers les plus malfamés à la périphérie du royaume du feu. C'est là-bas que s'entassaient des milliers de gens qui avaient tout perdu suite aux aléas de la guerre, ou tout simplement ceux qui n'avaient jamais eu la chance de gouter à une vie normale. On vivait, enfin si cela peut être considéré comme une vie, dans la pauvreté et la misère la plus extrême. Les rues étaient très sales et d'une puanteur acre et sans égale. Comme dans une fourmilière, elles étaient constamment bondées de monde. La famine était telle que nombreux étaient les bagarres voire même les meurtres pour ne serait-ce qu'un vieux morceau de pain moisi et imbibé de l'eau crasseuse des rues. D'ailleurs, ce n'était pas rare de voir des cadavres pourrir dans un coin, mort de faim ou égorgés. Les jeter dans la fosse commune, ce n'étaient de loin pas une des préoccupations principales des gens des bas-fonds. »
Outre la tristesse qui perçait dans sa voix, c'est la honte qui primait dans son ton. Honte de révéler ainsi ses origines si peu flatteuse, comme s'il s'agissait d'un tabou. Anastasia n'osait pas relever la tête pour croiser le regard de la jeune blonde, par peur d'y voir de la pitié, du dégout ou encore de la peur. Elle avait beau gardé pour elle les éléments les plus morbides, la jeune brune avait conscience de l'affruité des conditions de vie qu'elle venait de dépeindre. Et de parler de sa vie d'entant à cette noble, qui n'avait jamais connu autre chose qu'une vie marquée par le luxe, lui semblait encore plus incongru.
Comme si Olivia allait vraiment comprendre un jour l'ampleur de la signification du mot pauvreté.
Anastasia prit une grande inspiration, la main crispée sur l'anse de sa tasse. Maintenant qu'elle avait commencé à parler, la tache lui paraissait moins pénible.
« - Heureusement, j'avais toujours ma mère pour s'occuper de moi et on vivait dans une sorte de petit appartement de trois pièces. Les murs étaient dans un état lamentable et les fenêtres pourries, mais au moins, on avait un toit au-dessus de notre tête. Je me souviens que le soir, quand ceux qui avaient la chance d'avoir un semblant d'abri quittaient les rues, il ne restait plus que des ivrognes et des orphelins aussi maigres que des clous dehors. Eux, ils n'avaient pas eu la chance d'avoir un parent ou de la famille pour les recueillir. La plupart du temps, les adultes qui mettaient la main dessus s'en servaient pour faire du trafic d'humain. C'était une chose courante qui ne choquait pas plus les gens de ce milieu que les nombreux assassinats. »
La jeune brune frissonna légèrement aux souvenirs qui défilèrent devant ses yeux clos. Personne ne s'était jamais intéressé au sort des résidents de ces quartiers-là. Ils avaient été comme reniés et oubliés par la haute société. Ils n'avaient pas ni identités, ni humanité. Le droit de vivre, ou plutôt la chance d'être encore de ce monde, constituait leur seul privilège.
Une légère pression se fit sur son avant-bras, arrachant ainsi Ana des images de son passé. Olivia venait de poser doucement sa main dans un geste réconfortant, et Ana fut désarçonnée quelques instants par cela. Et le regard dépourvu de tout jugement que lui lançait la jolie aristocrate l'apaisait beaucoup. Cela lui donnait même la force de continuer son récit, malgré le pire qui était encore à venir.
« -Ma mère subvenait seule à mes besoins avec son maigre salaire. Ses clients avaient beau être la plupart des bourges pleins aux as grâce à leurs mariages arrangés, ils n'en restaient pas moins avares avec leur argent. C'est sans doute parce qu'ils ne nous considèreraient pas comme des êtres humains qu'ils ne nous accordaient pas plus d'attention. Certains étaient très violent, les coups et blessures n'avaient rien d'inhabituels. Si je n'ai jamais connu mon père, c'est parce que j'avais été un accident. C'était très certainement un client, lui aussi. Je n'étais pas voulue, et pourtant, ma mère m'a gardée malgré sa situation des plus précaire et elle m'a chéri comme la prunelle de ses yeux. »
La jeune femme s'arrêta de parler, cherchant ses mots pour la suite. Une chose qu'elle appréciait, c'était le silence d'Olivia. Elle se contentait d'écouter sans l'interrompre une seule fois, acceptant sans rechigner le sac qu'elle vidait.
« -J'avais environ six ans quand ma mère est décédée suite à la maladie. J'ai dû apprendre à me débrouiller seule pour survivre. Personne ne prêtait réellement attention à la gamine maigrichonne et faiblarde que j'étais, et quand les marchands avaient le dos tourné, j'en profitait pour voter quelques vivres qu'ils venaient à des prix ridiculement hauts au vu de la pauvreté qui régnait. Je suis passée assez vite maître dans l'art de la manipulation et de l'escroquerie. Tout ça, c'était devenu aussi naturel que respirer. J'ai aussi appris à me défendre un minimum, en maniant les quelques lames qui passaient sous ma main. Enfin, disons plutôt que j'ai enfin commencé à appliquer ce que ma mère m'avait enseigné. Cela m'a été très utile face à ceux qui me voulaient du mal. J'avais beau être petite et frêle, ma rapidité et mon agilité surprenaient toujours mes adversaires. J'ai même tué. Plusieurs fois. J'ai fini par rejoindre un groupe d'orphelins, comme moi, et on a vécu ensemble quelques temps. Le plus âgé d'entre nous, c'est lui qui dirigeait cette petite bande. Et quand il mourrait de maladie ou suite à ses blessures, c'était le second plus âgé qui prenait les rennes. Les chefs de ce petit groupe devaient avoir une quinzaine d'années tout au plus. Et encore, je soupçonne ma mémoire de leur en attribuer plus à cause de la maturité dont ils faisaient toujours preuve. C'était un peu comme une deuxième famille. On n'avait pas de lien de sang, mais on se considérait comme des frères et sœurs. On a partagé de bons comme de mauvais moments. On a ri comme on a pleuré, ensemble. J'ai beau ne pas être resté très longtemps avec eux, je leur serais à jamais reconnaissante de ce qu'ils ont fait pour moi. A l'heure d'aujourd'hui, ils doivent sans doute tous reposer dans la fosse commune. »
Anastasia ne se faisait pas de films. La probabilité qu'ils soient encore en vie frôlait le zéro absolu. Mais d'un côté, ana leur souhaitait la mort. Il s'agissait d'un destin bien moins douloureux que celui qu'on leur réservait. Dans les quartiers de ce genre, les enfants constituaient une proie facile par leur fragilité. La mort était de loin un destin bien plus agréable.
« -c'est environ deux ans après la mort de ma mère que j'ai rencontré le Lord Auxor Swan. Il était venu en personne dans les bas-fonds pour me rencontrer, sans doute parce que je lui avais causé indirectement pas mal de soucis en tuant les bourges qui s'aventuraient ici. Apparemment, j'avais ôté la vie d'un de ses meilleurs hommes de main. Pourtant, quand il est venu à ma rencontre, il ne m'en a pas tenu vigueur. Il ne l'a d'ailleurs jamais fait. Auxor voyait en moins un énorme potentiel, car sortir vainqueur contre un habitué du combat n'était pas chose anodine. De plus, le fait que le cartier que ceux que l'on considère comme des moins fait soudain parler de lui à cause d'une simple petite orpheline a grandement joué en ma faveur. Auxor Swan m'a sortie de ce merdier et ma vie a changé du tout au tout. Cet homme m'a prise sous son aile et traitée comme sa propre fille. Il m'a offert la meilleure vie dont je puisse rêver. Pour m'avoir sauvé la vie, je lui aie dédiée la mienne. Je suis devenue une espionne à son compte, et sans vouloir me jeter des fleurs, j'étais assez douée. C'est pour cela que c'est à moi qu'est revenu cette mission, il y a bientôt un an, au pays de la glace. Auxor m'avait parlé de son fils, Hayden Swan, et du démon qu'il abritait. J'avais comme objectif d'entrer en contact avec lui pour lui faire parvenir le message de son père pour qui le rejoigne. Je devais donc jouer le rôle de la fille naïve et amnésique pour me rapprocher subtilement de vous. Auxor m'avait également donné la bague de mariage de Leila Swan, parce qu'il était persuadé qu'Hayden la reconnaitrait et ferait le lien. C'est exactement ce qui s'est produit. Il y a certes eu quelques imprévus, comme le sale caractère retissant d'Hayden, mais j'ai réussi. Et la suite, tu la connais. »
🌕🌖🌗🌘🌑🌒🌓🌔🌕
Bonjourrr
Pas très joyeux la vie d'Anastasia, non? Pour tout vous dire, dans ma tête elle a toujours eu ce background, mais j'avais jamais songé à l'exposer. Maintenant vu que pour la suite, c'est lié à aurore et que ca me permet de transiter joliment entre les deux, je me suis dit que ce serait cool d'en parler.
Enfin bref, dites moi un peu ce que vous en pensez! C'est assez différent de ce que je fais d'habitude, j'espère que la narration/ description vous a permis de quand même vous faire emporter par son récit.
La suite portera encore sur le passé d'Anastasia, mais promis après on passe à autre chose ahah.
A très vite pour la suite💋
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