Chap 7 : Dimanche 03 mai 2015
*******HENRI*******
Je ne me lasse pas de sentir la chaleur de ma petite femme contre mon flanc. Qui aurait cru que j'y prenne goût aussi vite et que c'est de ne pas l'avoir à mon côté qui ne me semblerait pas normal. Je n'ai jamais dormi aussi tendrement enlacé avec une femme et même s'il paraît que seuls les débuts sont comme cela, j'accepte cet état de fait avec un plaisir non dissimulé.
Après notre discussion, elle avait voulu s'endormir rapidement – les effets de la promesse que je lui avais faite, comme un enfant qui veut vite se réveiller le matin de Noël – mais il avait fallu qu'on range un peu et je voulais qu'elle se mette à l'aise pour la nuit. Mon lit reste bien plus confortable et plus agréable pour le réveil escompté par ma princesse. De petits baisers en petits baisers, Emma avait tenté encore et encore d'en obtenir plus et je m'étais fait violence pour résister à ses tentatives, je mourrais d'envie de m'enfouir en elle mais je me souvenais aussi qu'hier matin, elle avait légèrement grimacé de douleur en se levant du lit, même si elle avait voulu atténuer les choses. Je ne le lui avais pas rappelé hier soir pour justifier mon inaction mais je n'avais pas oublié.
— Tu as mal n'est-ce pas ?
— Ce n'est rien, je...
— Non ce n'est pas rien...
— Henri, ce sont juste des courbatures dues à des positions... que... que je n'ai pas l'habitude de prendre et aux muscles sollicités. Et puis je crois que c'est normal d'avoir... d'être endolorie vu que... Ça ira de mieux en mieux... question d'habitude avait-elle rajouté rougissante. Mais par précaution tu as raison, on ne devrait plus avoir de relation avant un bon mois
— QUOI ? Ne pus-je m'empêcher de crier.
J'étais resté interdit quand elle avait suggéré un mois entier d'abstinence... la mort assurée pour moi maintenant que j'avais goûté à Emma. Il n'était plus question que je m'en passe. A ma tête elle avait éclaté de rire me faisant comprendre qu'elle se jouait de moi. Mais hier soir j'ai pu constater – non sans plaisir – qu'une telle chose lui serait impossible à elle aussi, qu'elle était autant en demande que moi : Le temps de l'abstinence pour Mlle Scott est bel et bien révolu. De l'histoire ancienne. Et c'est avec surprise et contentement que je découvre une petite chose vorace et avide de plaisir comme moi.
Tout cela est tellement agréable que l'allégresse qui m'envahit, les sourires qui s'affichent sur mon visage semblent ne plus vouloir disparaître. Et pourquoi le voudrais-je d'ailleurs. Les beaux jours sont enfin là et nous allons en profiter. Nous le méritons bien après ces derniers mois. Je suis un homme heureux et comblé.
Un simple regard sur cette femme alanguie dans mes bras, réveille mon désir. Elle dort du sommeil du juste semblant, elle aussi, être tout aussi heureuse et comblée. J'espère qu'il en sera toujours ainsi.
Je reste un long moment à l'observer, imprimant à jamais ses traits, si fins et délicats. Ses longs cils noirs, ombrant ses joues. Son petit nez mutin, ses lèvres douces et si appétissantes. Ses pommettes hautes et ses petites oreilles dont les lobes dépourvus de boucles d'oreilles sont une invitation à les suçoter. Mon corps réagit menaçant de me faire perdre toute retenue.
« Encore un peu de patience, Henri. Tu n'es pas à une heure près »
Pas à une heure près ? Rien n'est moins sûr !
Je serais incapable de dire combien de temps je suis resté à la regarder. Mon sexe, toujours gonflé de désir. Je suis partagé entre le besoin d'elle et celui de la laisser dormir encore un peu. J'ai fait une promesse hier soir mais il vaut mieux que je sorte de ce lit discrètement. Je ne pourrais plus me retenir sinon. Je lui donne encore une petite heure avant de revenir et de tenir ma promesse. Un gentleman ne saurait revenir sur la parole donnée. Je dépose un baiser sur sa tempe. Elle bouge, un léger sourire sur son visage m'indique qu'elle ne dort plus.
— Bonjour mon ange.
— Humm...
— Bien dormi ?
— Humm...
— Tu veux peut-être que je te laisse dormir un peu plus ?
Elle sourit de plus belle, se blottit un peu plus contre moi, les yeux toujours fermés avant de marmonner entre ses lèvres.
— Tu proposes autre chose ?
— Je ne sais pas... Tu aimerais autre chose ?
— Je ne sais pas... peut-être !
— Quelque chose comme ça ?
Je pince un de ses tétons entre mon pouce et mon index, à travers le tee-shirt que je lui ai prêté hier soir, la faisant gémir et glousser à la fois. Doux son à mes oreilles qui envoie une petite décharge dans mon bas-ventre. Il n'en faut pas plus pour me libérer de mes entraves mentales. Je remonte complètement le tee-shirt pour libérer son sein et ma bouche l'emprisonne pour m'en délecter. Une cerise. Une cerise burlat. Grosse, juteuse, délicieuse. Elle se colle un peu plus à moi, gémissante, encore. Elle glisse les mains dans mes cheveux, tirant dessus me faisant grogner de plaisir. Je me redresse pour l'aider à se délester de son haut et elle soulève le bassin m'aidant à faire glisser le long de ses jambes, sa petite culotte. J'en profite pour enlever mon caleçon avant de m'allonger à nouveau sur elle. Je prends d'assaut ses lèvres tentatrices dans un profond et fougueux baiser. Le corps chaud et réceptif de ma jeune épouse, ondule sous mon corps, lui tout aussi chaud. J'abandonne ses lèvres, une autre partie de sa personne requérant mon attention. Je descends plus au sud, laissant sa peau douce glisser sous ma langue. Je m'arrête à son nombril, y plonge la langue et Emma tire plus fort sur mes cheveux. J'arrive à son intimité, me délectant de son parfum. Je la sens retenir sa respiration, probablement dans l'expectative de ce qui va suivre.
— Respire mo chridhe, respire. Je ne te ferai aucun mal, bien au contraire.
Je plaque ma bouche sur son sexe déjà humide de désir et savoir que c'est moi, uniquement qui provoque cela me rend un peu plus fou de désir et d'amour.
Sa respiration est erratique, haletante, son corps entier est pris de spasmes. Je vois son ventre se contracter à chaque coup de langue sur son bourgeon dardant de ses replis les plus intimes. Je le mordille, lui arrachant un hoquet de plaisir.
Je veux qu'elle me regarde lui donner du plaisir, je veux qu'elle voie à quel point je la veux.
— Regarde-moi Emma !
Elle met quelques secondes à émerger des limbes du plaisir avant d'obtempérer et se mettre sur les coudes. Et cela lui prend encore quelques secondes – tant il lui est difficile de se reconnecter à la réalité – pour que ses yeux s'ancrent aux miens. Ils flamboient d'intensité au point que j'y vois des lucioles de miel l'illuminer. Satisfait, je plonge à nouveau dans son intimité, ne la lâchant pas des yeux. Elle a du mal à garder les siens ouverts et je l'y oblige en arrêtant toute activité dès qu'elle les ferme. Frustrant oui mais ô combien jouissif quand l'explosion de plaisir fera voler son corps en éclats autour de moi.
Je vois le moment où elle va basculer, je sens qu'elle atteint le point de non-retour. J'accélère jusqu'à l'entendre crier mon nom et partir loin très loin. Elle s'effondre, les doigts s'agrippant aux draps, les pieds enfoncés fort dans le matelas et le corps tremblant de son plaisir. Je remonte le long de son corps toujours pris de soubresauts. Elle est encore sur son petit nuage un sourire d'aise sur le visage. Je me délecte de cette sublime vision d'une femme, de ma femme jouissant sans retenue.
— Tu es tellement belle quand tu jouis – un large sourire naît sur son visage – mais nous n'avons pas fini. Je veux me repaître de cette vision, encore et encore.
Je l'embrasse, mes lèvres luisantes de son suc intime et aligne mon membre à son intimité, plus que prêt à la prendre. Le regard qu'elle darde sur moi, entre peur et désir me donne ce sentiment de toute-puissance et le besoin de la faire mienne.
— Tu es prête ? Je vais y aller doucement !
Elle hoche la tête pour m'enjoindre à continuer. Alors, je la pénètre d'une longue et lente poussée me perdant centimètre par centimètre dans ses chairs tendres et brûlantes, n'arrêtant ma progression qu'une fois entièrement calé au fond d'elle. Je reste quelques secondes, lui donnant le temps de se faire à ma présence. Je me fais violence pour ne pas entamer tout de suite les va-et-vient que réclame mon corps. Même si elle ne dit rien et qu'elle est demandeuse, je suis conscient de beaucoup la solliciter en très peu de temps.
Très vite, les ondulations de son corps et ses petits gémissements sans oublier les pressions de ses parois intimes sur mon sexe m'indiquent qu'elle s'est parfaitement faite à ma présence en elle. La bouche sur son cou gracile je sens le léger tremblement que provoquent ses râles. Relevant la tête je vois son regard voilé, Emma avait l'air partie très loin. Je plonge à nouveau la tête dans son cou aspirant la peau sensible et délicate derrière son oreille, déclenchant des frissons de plaisirs dans nos deux corps soudés. Elle enfonce ses longs ongles dans mon dos – me tirant un long râle de satisfaction – la tête renversée sur le matelas. Je sens ses jambes se refermer plus étroitement sur mes fesses, m'intimant ainsi d'approfondir la pénétration je ne me fais pas prier et réponds à sa demande. Elle s'agrippe à mes épaules, s'arc-boutant sous la force de mon assaut, nous propulsant sur les hauts sommets du plaisir. Elle se contracte sous l'effet de sa jouissance. Quelques coups de reins plus tard, ses cris et les contractions de son sexe autour du mien, provoque ma propre jouissance dans un long cri de plaisir. Je la rejoins dans l'extase. Je me retiens de m'effondrer sur elle, pour ne pas l'écraser, essoufflé et pleinement satisfait. Le nez enfoui dans son cou, je respire à pleins poumons l'odeur délicate et si caractéristique de nos ébats post-coïtaux, déposant de légers baisers sur sa mâchoire et le long de son épaule.
Me tournant sur le dos, je l'attire dans mes bras dans une étreinte sensuelle et reposante, nous permettant de calmer nos cœurs battant à tout rompre.
Quelques minutes plus tard, sa respiration posée m'apprend qu'elle s'est rendormie. Je la tiens encore plus étroitement – autant qu'il m'est possible – contre moi ma joue posée sur sa tête. Je reste là à me remémorer tout ce qui s'est passé entre nous depuis notre rencontre dans ce parc. Je n'aurais jamais pu imaginer que plus d'un an après je tiendrais cette femme, ma femme, dans mes bras, dans mon lit après lui avoir fait l'amour et que j'en serais aussi amoureux.
Les vibrations de mon portable sur la table de chevet me sortent de mes pensées. Un coup d'œil sur le nom de l'appelant m'apprend que c'est Mary. Je décroche rapidement pour ne pas réveiller Emma.
— Bonjour Mary, dis-je doucement ma voix encore rauque du plaisir éprouvé plus tôt
— Es-tu malade ? Tu es encore au lit ?
— Non, je ne suis pas malade et je ne dors pas non plus.
— Pourquoi parles-tu aussi doucement...
— Je ne veux pas réveiller Emma...
— Emma ? Emma est avec toi ?
— Attends deux secondes s'il te plaît.
Je m'extirpe du lit le plus silencieusement possible, délaissant les bras de ma douce et sa chaleur pour aller répondre à Mary. Emma émet une légère plainte de protestation quand je me détache d'elle et enfouit aussitôt le visage dans mon oreiller me faisant sourire. Je referme sans bruit la porte de la chambre et reprends Mary à l'autre bout du fil.
— Je t'écoute, qu'est-ce qui se passe ?
— Il faut une raison particulière pour prendre des nouvelles de mon petit frère ?
— Bien sûr que non.
— Alors Emma est avec toi ?
— Oui Mary elle est avec moi !
— Vous vous parlez à nouveau ?
— Nous n'avons jamais arrêté de nous parler...
— Arrête Henri, tu sais très bien ce que je veux dire. Ça va mieux entre vous donc ?
— Plus que mieux si tu veux tout savoir.
— Plus que mieux ? Attends, tu viens de dire que tu ne voulais pas la réveiller comme si tu... Oh mon Dieu ! Tu... tu es dans le même lit qu'Emma ? Tu as couché avec elle s'offusque-t-elle à l'autre bout du fil.
— Je t'en prie Mary, n'aie pas l'air si choquée. Tu ne crois quand même pas que je l'ai prise contre son gré, tu me prends pour qui ?
— Non Henri, ce n'est pas ça... Je sais qu'Emma a des principes et je m'étonne que tu... enfin qu'elle ait consenti...
— ... à coucher avec moi ? En tout cas je ne l'y ai pas forcée.
— Mais tu aurais dû résister Henri. Et si elle le regrette par la suite... de s'être donnée à toi sans... sans être mariée ?
— Mary, Emma est une adulte bien que tu t'évertues à vouloir voir en elle une petite fille sans défense devant le grand méchant loup que je suis. Ma femme est tout à fait capable de prendre ses propres décisions...
— Oui mais dans le feu de l'action, vous pourriez perdre le contrôle et le regr... Attends ta femme ? Tu as bien dit ta femme ?
— Oui Mary, j'ai dit ma femme. Je souris devinant l'étonnement de Mary, à l'autre bout du fil.
— Comment ? Pourquoi ? Je... je ne comprends rien... vous vous êtes mariés ? Mais quand ? Pourquoi n'as-tu rien dit ?
— Mary, Mary, du calme. Je vais tout t'expliquer.
Et pendant les minutes qui vont suivre je lui raconte le voyage à Las Vegas, n'omettant cette fois aucun détail sans pour autant trop m'attarder sur les circonstances qui m'ont amené à demander Emma en mariage et passant sous silence le contenu exact de la lettre.
— Henri tu es marié ? Avec Emma en plus ? Oh mon Dieu, je suis si heureuse pour vous, même si je t'en veux de ne m'avoir rien dit avant. Quand comptes-tu l'annoncer aux parents ? Les enfants vont être fous de joie.
— Je ne sais pas. Ecoute les choses se sont passées assez vite, nous n'avons pas encore parlé de tous les détails. Ça ne fait pas 48h que nous nous sommes retrouvés... je veux dire vraiment retrouvés, alors je ne sais pas quoi te dire. Laisse-nous le temps d'en parler et je te dirai tout.
— Les parents seront eux aussi fous de joie, tu le sais n'est-ce pas ?
Je souris à l'enthousiasme de Mary. Je n'avais aucun doute sur son assentiment sur ce mariage et je n'en ai pas non plus pour mes parents. Mais je sais Emma plus qu'inquiète à ce sujet, la lettre étant en grande partie responsable.
— Mary. Il y a autre chose. Si Emma a pété les plombs comme ça, c'est aussi à cause des circonstances de sa naissance. Je... je ne sais pas si je dois te le dire et je sais pourtant que ça serait moins pénible à Emma de n'avoir pas à le faire. Promets-moi par contre de garder cette information pour toi, jusqu'à ce que je lui fasse accepter l'idée de vous le dire.
— Tu me fais peur, c'est si grave que ça ?
— Oui et non. L'acte en lui-même est grave oui... très... Mais Emma n'est en rien responsable et cela ne change absolument rien à ce que je ressens pour elle. Alors tu promets ?
— Bien sûr que je te promets de ne rien dire. Dis-moi tout.
— Tout à l'heure je te disais qu'elle avait découvert le nom de ses parents biologiques et les circonstances de son adoption. En fait ce n'est pas tout à fait ça. Ce n'est pas leurs noms qu'elle a appris - cela étant dans un autre courrier que ses parents ont confié à Brock – mais leur identité... leur lien si tu préfères.
— Leur identité ? Leur lien ? J'ai peur de ne pas comprendre.
— La mère biologique d'Emma est aussi sa sœur... son père biologique est donc aussi son grand-père. Cet homme avait des relations incestueuses avec sa propre fille.
— Oh mon Dieu... quelle horreur !!
— Evite de dire ça devant Emma s'il te plaît, grimaçais-je, elle pourrait mal l'interpréter.
— Oui... non bien sûr. Ce que je veux dire c'est que ce qu'elle a vécu, enfin ce qu'a vécu sa mère biologique est une horreur. On n'a pas idée de faire ça à son enfant.
— Emma le prend très mal. Et c'est en grande partie à cause de moi.
— De toi ? Comment ça ?
— Lizzie !
— Qu'est-ce qu'elle vient faire là-dedans encore celle-là ?
Le ton de Mary, signifiait bien qu'elle ne la portait pas dans son cœur et cela me réconfortait, elle prenait fait et cause pour Emma, comme je l'avais toujours imaginé !
— Elle a fait croire à Emma que sans savoir d'où elle venait, notre famille ne l'accepterait jamais, que nos enfants seraient une aberration, que sa couleur de peau était aussi en cause.
— QUOI ? Elle nous fait passer pour quoi ? Des culs coincés et racistes par-dessus le marché ? C'est du n'importe quoi ! Emma ne l'a pas cru n'est-ce pas ?
— Emma ne connaît pas vraiment nos parents et elle s'est fait, avec l'aide de Lizzie, une fausse idée sur notre milieu. Je lui ai dit que nous n'étions pas du tout comme ça et que de toute façon j'étais le seul à décider de ma destinée et que je ne prenais pas du tout cela en considération.
— Bien dit ! J'apprécie beaucoup Emma et elle ne doit surtout pas croire les élucubrations de cette folle de Lizzie Borstein. Elle est la bienvenue dans la famille. Mon Dieu ! Attends ! Tu réalises... j'ai une belle-sœur, Emma est ma belle-sœur !
— Mary, tu sais que tu avais déjà une belle-sœur n'est-ce pas ? ricanai-je devant sa réaction.
— Oui, oui, mais là je suis certaine que... enfin ce n'est pas la même chose... bref je me comprends.
— Merci Mary, merci de l'accepter. Tu sais je l'aime vraiment.
— Je sais mon chéri, je crois même que je l'ai su avant toi.
— Oui, il y a des chances répondis-je en riant.
— Alors vous venez quand pour les présentations officielles ?
— Je ne sais pas, il faut que je voie avec Emma. Mais pour le moment nous souhaitons garder cela pour nous... rester dans notre bulle.
— Normal, c'est votre lune de miel ce week-end. Allez, file retrouver ta femme.
Je ris franchement. Oui c'est vrai que c'est notre lune de miel, je ne l'avais pas vu ainsi. Je remercie Mary avant de raccrocher et de rejoindre Emma dans la chambre.
Cette dernière est encore plongée dans la pénombre, malgré le soleil déjà haut dans le ciel. Couchée sur le ventre, son visage partiellement caché par ses cheveux, repose encore sur mon oreiller. La nudité du haut de son corps livré à mon regard scrutateur, éveille mes sens. Mes yeux s'arrêtent sur la cicatrice de son flanc gauche. Le seul endroit où sa peau n'est pas lisse. Assis sur le lit, je passe doucement les doigts sur ses aspérités. Je la sens tressaillir sous mon geste et arrête aussitôt. Non pas que je ne veuille pas qu'elle se rende compte que je la touche, mais plutôt pour ne pas la réveiller. Elle a besoin de dormir. Je me glisse alors sous les draps, remonte complètement les couvertures sur nos corps nus et plonge le nez dans ses cheveux. Ce sont les narines frémissantes de son parfum que je finis par m'endormir, le corps de ma femme pressé contre le mien dans une étreinte possessive de ma part et de la sienne.
*******EMMA*******
Un corps lourd et chaud me retenait dans une prison de chair. Une tête reposait sur ma poitrine, une main enserrait, sans me faire mal, ma hanche et de longues jambes aux cuisses musclées s'entremêlaient aux miennes. Je voyais le haut de la tête d'Henri. Ses boucles brunes me chatouillaient la poitrine. J'avais chaud et me sentais totalement entravée. J'aurais pu suffoquer sous son poids ou être indisposée par cette chaleur qu'induisait notre proximité mais la sensation de ce corps massif autour de moi était un ravissement.
J'aime cet homme. J'aime sa façon de me regarder, sa façon unique de me regarder et j'aime aussi désormais sa façon de me faire l'amour. Au souvenir des derniers moments que nous avions passé dans l'intimité de sa chambre, je sens un feu se répandre sur mes joues, suivi aussitôt d'une douce chaleur caractéristique dans mon bas-ventre.
Je me remémore la sensation de ses mains caressant mon corps. Ses baisers, particulièrement sur mon côté gauche. J'avais été émue de ce geste ainsi que de ses mots : « Je les aime déjà ».
Quand il m'avait prise, j'en avais là aussi été toute retournée, cette sensation unique et délicieuse de son membre pulsant entrant en moi... je crois que je ne pourrais jamais plus m'en passer.
Je n'avais pas été très... participative. Au début j'étais intimidée, ne sachant pas quoi faire, quoi dire, mais ce dernier point avait vite été réglé. Des gémissements, des râles et même des ronronnements montèrent très vite sans que je puisse les retenir. Henri était un amant passionné, gourmand et à l'écoute. J'avais hâte d'en apprendre plus sur les relations charnelles et d'être une actrice à part entière de nos ébats. Je ne l'avais pas vu entièrement nu une seule fois, ce qui est drôle quand on sait qu'on a couché plus d'une fois ensemble.
La vue que j'ai sur son épaule, son bras qui m'enserre, une partie de son visage me donne envie de le toucher, le caresser, comme il l'avait fait avec moi. Je ne vois pas sa bouche et ses lèvres mais son souffle chaud qui s'échoue sur ma peau, me fait frémir de désir.
Mais là tout de suite, une dure réalité physiologique me presse de sortir du lit et le poids de mon mari sur mon ventre pesait douloureusement sur ma vessie. Avec beaucoup de dextérité, et en récoltant au passage quelques grognements de mécontentement je finis par me dégager de son emprise. Une fois passée par la case salle de bains, je décide de préparer un petit-déjeuner. L'amour ça creuse.
Le soleil rentre à flot dans le salon et la cuisine. Un rapide coup d'œil sur l'horloge du micro-ondes m'apprend qu'il est déjà 10h20. Je décide de faire du pain perdu, du café et du thé. Je vérifie qu'il reste toujours une brique de jus d'orange dans le frigo. Je sais que ça ne se fait pas de fouiller dans les placards de son hôte, mais je crois qu'Henri ne m'en tiendra pas trop rigueur. Je trouve tout ce qu'il me faut, même le sucre vanillé – Merci Penny – et commence ma préparation. Je garnis au fur et à mesure le plateau du petit-déjeuner, celui-là même qu'il a utilisé hier matin.
Je suis devant la plaque attendant que le pain soit doré juste ce qu'il faut pour le sortir, fredonnant un air de Miracle of joy de U2 quand deux bras m'enlacent, me faisant sursauter.
— Henri, tu m'as fait peur !
— Tu as toujours peur de moi ?
— Mais non idiot ! Et je n'ai jamais eu peur de toi.
— Vraiment ? Je crois qu'à une époque pas si lointaine tu me fuyais.
Je me retourne dans ses bras pour lui faire face et chasse d'un simple geste de la tête sa remarque. Je n'ai pas l'intention de discourir sur le passé, surtout celui-là.
— Je ne m'y attendais pas c'est tout. Je croyais que tu dormais toujours.
— Quand je ne t'ai plus senti à côté de moi je me suis réveillé. Pourquoi es-tu sortie du lit ?
— J'avais besoin... En fait je voulais faire le petit déjeuner.
Je n'allais quand même pas lui dire que j'avais envie d'aller aux toilettes... je ne me vois pas partager ce genre d'information avec lui. Ça reste quand même très intime. Ok ce que nous faisions depuis vendredi soir l'est aussi, mais ça n'est pas pareil. Je sens mes joues s'enflammer et Henri sourit, comme s'il avait lu dans mes pensées. Il dépose un baiser sur mes lèvres et s'éloigne déjà de moi, je le retiens par son tee-shirt, l'obligeant ainsi à poursuivre son baiser ce qu'il fait sans trop se faire prier. Il me presse contre lui et instinctivement mon bassin va à la rencontre du sien, ne voulant faire qu'un avec lui. Je sens une protubérance grossir contre mon ventre me faisant ronronner de plaisir. Savoir que je lui fais autant d'effet, me surprend et me ravit en même temps. Mon amant sauvage, infatigable, insatiable. Mon Highlander. Je sais... je lis beaucoup trop de romans historiques.
Nous finissons par nous détacher pour reprendre notre souffle. Cet homme me fait perdre toute mesure. Le crépitement de la poêle me rappelle aussi à l'ordre, il ne s'agirait pas de cramer notre petit déjeuner. Je me tourne vers la plaque, évoluant dans le petit espace de ses bras que veut bien m'allouer mon tendre époux. Il presse son éminence contre mes fesses, ne laissant aucun doute sur son désir et me faisant gémir d'envie ou alors de dépit ne pouvant me concentrer correctement sur ma tâche. Henri promène une de ses mains sur mon ventre rebondi, déclenchant aussitôt une vague de plaisir, oui ce simple geste. Mes tétons tendent le tissu de la chemise d'Henri que je porte traduisant le plaisir qu'il me donne déjà. Il plonge la tête dans mon cou et je la penche sur le côté opposé, lui offrant ainsi un accès plus aisé. Il y dépose une pluie de baisers éthérés. Sa langue trace un sillon brûlant de mon épaule à la base de mon oreille dont il saisit le lobe pour le suçoter, m'arrachant un soupir d'aise. J'ai juste le temps d'éteindre la plaque avant de me retourner une nouvelle fois face à lui. Son regard d'acier, la beauté de ses traits, sa mâchoire volontaire me saisissent toujours autant. Je ne me lasse pas d'autant de beauté. Il sourit et sa petite fossette de la joue droite se dessine.
— J'espère que le petit-déjeuner peut attendre ?
— Il est déjà prêt. N'as-tu donc pas faim ?
— Oh, mais j'ai très faim au contraire ! Mais une faim qu'aucun aliment ne puisse satisfaire.
— ...
— Toi seule le peux.
Je déglutis, un sourire sûrement niais, prenant place sur mon visage et que dire de ce cœur battant follement la chamade ?
Tout à mon plaisir, je n'anticipe pas le mouvement d'Henri qui me tourne dos au comptoir et me soulève pour m'y asseoir sans plus de cérémonie, m'arrachant la seconde d'après, la spatule devenue incongrue dans ma main. Ses lèvres emprisonnent les miennes dans un baiser doux et sauvage à la fois, de ceux-là mêmes qui me font littéralement fondre. Une nuée de papillons prend son envol et des crampes que je sais identifier maintenant comme une certaine anticipation me tordent délicieusement le ventre. Des images du rêve où Henri me faisait l'amour ici même, s'invitent sous mon crâne provoquant, sans que je sois en mesure de le contrôler, un tremblement qui pourrait paraître suspect tout du moins inquiétant à qui n'a pas les éléments en sa possession. Henri s'arrête, interprétant mal ma réaction, mais je le rassure d'un sourire et noue mes bras autour de sa nuque dans une invitation muette à poursuivre. Il ne lui en faut pas plus pour geindre et accaparer de nouveau ma bouche. Mon corps en émoi dans l'expectative de la suite se liquéfie sur place. Ses grandes mains viennent soupeser mes seins lourds de désir. Il pince mes tétons simultanément, entre ses index et ses pouces – douloureux et bon à la fois – faisant monter un ton plaintif, vite avalé par le baiser vorace d'Henri. Il défait les boutons de la chemise que je porte, rompant ainsi le contact ce qui ne me plaît pas et je le fais savoir. Je tire sur ses cheveux, lui arrachant un gémissement à lui aussi. J'ai besoin d'un contact permanent avec lui quand je suis dans cet état et juste sa bouche sur la mienne n'était plus suffisante. Une fois la chemise ouverte il pose les mains sur mes hanches m'attirant à lui un sourire carnassier étirant ses lèvres me faisant frémir.
— Je n'arrive pas à te résister Emma.
— Pourquoi chercher à me résister ?
— Tu es tellement innocente !
— Je...
Il fond à nouveau sur mes lèvres ne me laissant aucune chance de répliquer et il fait bien ; car j'adore quand il m'embrasse. Ses mains possessives sur mes hanches me maintiennent proche de lui et naturellement mes jambes trouvent leur place autour de ses cuisses musclées. Quelques secondes plus tard, il glisse la main sur mon genou, m'obligeant à m'ouvrir pour lui. Cette même main s'insinue entre mes cuisses m'arrachant un hoquet de surprise et de grande satisfaction. Je ne sais que trop bien où cela va me mener : Sur les hautes crêtes de vagues impétueuses prêtes à tout emporter. Loin de m'effrayer je m'ouvre à la tempête grondante, je m'offre à elle en toute simplicité, sans pudeur, en victime consciente et entièrement consentante. Mon bourgeon sensible, trépigne d'impatience de recevoir ses caresses. Un doigt pénètre mon antre et mon sexe se referme dessus se contractant pour le faire prisonnier. Très vite un autre l'y rejoint en même temps qu'un pouce curieux vient taquiner le pistil délicat de ma fleur. Une danse sensuelle se joue là, juste là au cœur de mon intimité. Un pouce, des doigts, chorégraphiés pour mon plus grand plaisir, se meuvent au son des vocalises émises par mon corps. Je suis en extase devant cette caresse ô combien intime, nos bouches toujours soudées. Henri alterne les cadences, passant du rapide au lent et du lent au rapide dans un tempo dont lui seul détient la partition.
Je sens gonfler mon plaisir, telle une vague menaçant de tout emporter sur son passage, toutes voiles dehors. Je romps notre baiser pour chercher ce souffle qui me fait défaut mon cœur s'emballant et oscillant entre détresse et allégresse. La tête renversée en arrière, la bouche ouverte sur un O que je devine parfait, je m'accroche aux cheveux d'Henri, devenu ancre salutaire dans ma fausse détresse. Loin de se calmer, ce petit chenapan rajoute à mon tourment en gobant un téton sensible sans ménagement pour ce dernier. Impudente bouche, se jouant de mon agonie. Je souffle fort, criant mon envie et mon désespoir, poussant mon bassin à la rencontre de ses doigts inquisiteurs. Je suis incapable de me contenir, en ai-je seulement envie ? J'en veux plus, en fait. Je veux le sentir en moi. Non. J'ai besoin de le sentir en moi. Tout entier.
J'ahane quand sa bouche se referme sur l'autre sein, quémandant plus de caresses, plus de chaleur humide autour de mon mamelon. Je sens que la jouissance est proche mais Henri me la refuse et je pousse un cri de protestation.
— Je veux que tu jouisses autour de moi. Tu es prête ?
— Oui lâchai-je dans un soupir envisageant la délivrance tant espérée.
— Alors accroche-toi.
Il entre en moi et je ne peux retenir le cri d'extase qui monte mais très vite étouffé dans la bouche d'Henri. Je m'abandonne sans vergogne au plaisir que déclenche son assaut, ses coups de reins salvateurs toujours plus intenses, toujours plus profonds. Je m'agrippe à ce que je peux. Plus de retour en arrière possible et s'il lui prenait l'envie de me refuser mon dû, je pourrais mourir dans la seconde. Mais cet homme, mon mari est tout sauf méchant. Son regard plongé dans le mien, j'y lis la promesse d'un bonheur sans pareil.
— Je suis à toi pour toujours mo chridhe, rien qu'à toi.
Réactions en chaîne, ces mots d'Henri me propulsent plus sûrement que pourrais le faire une fusée, vers l'orbite. Je crie, je ris, je pleure incapable de raisonner. Pourquoi était-ce si puissant ? Connaitrais-je encore cela ? Ma jouissance n'en finit pas de répliquer et déclenche celle de mon mari qui joint, sans honte, son cri au mien nous libérant enfin de la tension de nos deux corps. Terrassés. Nous restons emboîtés front en sueur contre front en sueur attendant que les battements de nos cœurs retrouvent un rythme normal.
— Je crois que notre petit déjeuner est froid.
J'éclate de rire avant de l'embrasser tendrement, le cœur débordant d'amour pour cet homme.
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