7/2 ces souvenirs là...






    •••

Trente minutes plus tard, j'aperçois une voiture s'approchait avant qu'elle se gare tout juste devant moi et Marcel y sort, il me lance un regard à la fois stupéfait et inquiet.

    
_ que fais-tu ici? Et Paul ? M'interroge-t-il

    
_ il va bien, enfin je l'espère après ces trois heures passées dehors, il m'a chassé parce que je lui ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas au sujet de son épouse Louisa, ai-je avoué

   
_ tu .... _ commence-t-il en m'indexant avant de m'ordonner à s'éloigner _ pousse-toi !

Il s'introduit dans la parcelle et d'un pas hésitant je le suis. Paul est resté au même endroit dans la même position que je lui avais laissé trois heures plutôt. L'échiquier sur la table où il s'aventure seul à y jouer tout en soliloquant avec un advesaire invisible. Marcel soupire de soulagement en se rapprochant de lui.

_ je te jure que c'est lui-même qui m'a parlé de sa femme. Me suis-je défendu

_ je ne veux rien savoir ! Clôt-il

Paul lève soudainement son regard vers lui et acquiesce un sourire négligé avant de à Marcel demander de jouer avec lui

   
_ veux-tu jouer avec moi ? Demande-t-il à son ami Marcel

    
_ d'accord! Dit-il en allant prendre place devant lui

Il remet le jeu à zéro et commence à jouer pendant une dizaines de secondes. Paul lève son regard vers moi, et sourit.

   
_ viens t'asseoir auprès de nous, comme ça tu vas apprendre à monter des belles stratégies pour ne pas dépenser ton argent sur ton bien-être sans avoir une source de revenues équilibrée. Me dit-il

Je m'approche, tire une chaise et s'y assoie... Max vient se mettre à mes côtés, je le prend et le mets sur mes genoux, il semble avoir oublier l'incident qui l'a poussé à me mettre à la porte il y a trois heures, je me sens un peu mal à l'aise vu cette nouvelle facette de sa personnalité qu'il m'a montré,  mais je me permets une certaine aisance à leur compagnie.

Le jeu était assez avancé, et à en croire le nombre de pions de chacun restant sur l'échiquier,  Marcel serait entrain de mener le jeu...

    
_ la première stratégie, commence-t-il _ c'est de ne pas compter sur ton salaire du mois comme l'unique source de ton revenue, sinon penser à investir sur quelque chose qui t'apporte de l'argent au quotidien... Dit-il en avançant un pion

    

_ de deux; quand le roi se trouve en danger, la reine lui vient toujours en aide, mais cela est possible si et seulement si, le roi lui a doté des moyens suffisants pour qu'elle soit autonome, et capable de lui défendre en cas de souci, ça c'est quand tu seras marié, dit-il en avançant un autre pion

    
_ de trois, la pérennité du roi dépend de la stratégie qu'il met pour former son armée, comment il motive ses soldats et surtout comment il veille sur le bien-être de son peuple, un roi riche et puissant, est celui qui a pu bâtir un royaume indomptable, redoutable dont les peuples jouissent d'une tranquillité imperturbable, poursuit-il

   
_ de quatre, un roi doit toujours se souvenir des conseils de son père, car ce dernier a déjà tracé son avenir bien avant que son fils aille à la conquête des terres inconnues.

Puis un silence apaisant trôna au milieu de nous, seul le bruit des pions contre l'échiquier qui se fait résonner.

À la fin du jeu, c'est Marcel qui remporte mais sur un score serré...

_ enfin, si tu échoue face à un objectif que tu t'es fixé qui au départ prenait l'allure de bien marcher, rentre en retraite et retravaille tes stratégies et reviens vers ce même objectif... On reprend ??? Propose-t-il à Marcel qui accepte.

À la fin du jeu, Paul perd encore...

_ et peu importe le nombre de fois que tu perdras, ne penses jamais que cela n'est pas fait pour toi, ni jamais que tu es incapable de quoique ce soit, rétablis des nouveaux stratégies et reprends avec ce même objectif, c'est la conviction de gagner qui engendre la victoire... On reprend encore ?? Propose-t-il à nouveau à Marcel qui accepte à nouveau lui aussi

_ ça me rappelle, il y a environ vingt-cinq ans avec Marcel, commence-t-il_ Marcel et moi étions amis depuis le lycée quand nous avons commencé à sortir avec les meilleures amies Odelle et Marie... Elles voulaient que leurs copains soient aussi meilleurs amis. Lorsque nous sommes rentrés en fac, Odelle et Marcel sont partie en faculté de la médecine et moi je suis partie en philosophie, Marie; est partie à Rome où elle s'est convertie en bonne soeur. J'ai fini mes études universitaires et Odelle aussi, mais Marcel était toujours en première médecine, il échouait toujours, pourtant c'était un cerveau de génie... Nous l'avons persuadé de changer de faculté que la médecine n'était pas fait pour lui, mais il a refusé, et il a reprit la classe de la première huit fois...

_ neuf fois! Réajuste le concerné _ j'ai fait la première médecine neuf fois

_ et le dixième fois il a passé la classe avec mention : " grande distinction " c'était incroyable, nous autres avions déjà perdu l'espoir qu'il réussisse mais lui, est resté accroché à son objectif et il est aujourd'hui l'un de meilleurs chirurgiens de son secte qui sont à plus de trois milles docteurs dans le monde

_ trois-milles-six-cent-trente-trois médecins chirurgiens, renchérit Marcel

_ seulement après avoir acquis la conviction de la victoire que tu peux gagner. Conclut-il en faisant tomber le roi adverse et de remporter la partie.

Je suis sidéré et ça me donne l'impression d'avoir assisté à un film, c'était très émouvant et énigmatiquement inspirant ce jeu d'échecs entre Paul et Marcel ainsi que tout ces conseils qui allaient avec.

J'ai eu l'impression comme si, ces mots étaient des messages codés dont je trouverai les réponses claires dans l'avenir,  c'étaient assez fluides et compréhensibles tout ces mots, mais j'ai comme une sensation de barrière,  comme s'il manquait un détail clé qui me permettrait d'exploiter ces perles.


                                                                      •••

                         

Plus tard dans la soirée la pluie s'est mit à abattre, je me demande que fait Falonne à cette heure-ci, peut-être elle est au seuil de la porte de sa maison entrain de savourer les gouttes de la pluie contre sa peau tout en buvant régulièrement dans son gobelet d'eau de pluie.

Marcel a allumé le feu dans la cheminée au salon, Paul est assise en face de la baie-vitrée du salon contre son gré entrain d'observer les gouttes de pluie qui s'abattent contre le vitre avant de poursuivre une lente course vers le sol. Le ciel est gris et quelques fois les eclairs strient les nuages par de une nuance des couleurs blanc lunaire, bleu électrique qui vire en un bleu de prusse, et c'est spectaculaire vu a travers cette baie-vitrée. J'ai pris une chaise de la salle à manger et je me suis assise à sa droite tout en suivant du regard son objectif dans le silence. Marcel réchauffe le dîner dans la cuisine.

Plus je respire le silence de cette maison, plus je me sens léger, je pense à mon père,  que fait-il en cet instant ? Il pleut aussi de là où il se retrouve ? Il me manque,  j'aimerai revenir vers lui, mais je ne me sens pas prêt à se présenter dans ces conditions de vie, pour la toute première fois de ma vie, je me sens réellement honteux de ma situation instable et je me sens responsable de cela au point où je ne préfère pas en infliger une goutte à mon père.

La pluie s'éloigne lentement de la surface de la terre et le ciel bâille vigoureusement après chaque éclair. Paul se ramène avec des plateaux contenant des assiettes creuses avec de la nourriture qu'il dispose sur la table à manger, il repart et revient avec trois couverts qu'il place devant chaque chaise et une serviette de table à chacun, il m'invite à passer à table et ramène Paul également à l'aide de son fauteuil roulant, dégage la chaise devant et remplace le fauteuil de Paul.

Il sert à Paul une salade des fruits et légumes découpés en des tranches triangulaire et d'autres rectangulaires, je reconnais ; les pastèques, le corossol, la datte, ainsi que la concombre, le choux, la carotte, etc...

C'est repas est uniquement pour Paul, Marcel et moi, nous mangeons le riz et le haricots blanc avec les poissons fumés.

_ sinon j'ai parlé à Rebecca, elle m'a demandé de te dire de l'attendre, elle passera te prendre avec sa voiture. M'annonce Marcel

J'acquiesce d'un geste de la tête, et pour la première fois, j'assiste à un Paul qui mange de soi-même.

Nous restons sous un silence triste avec cette déco funeste à manger pendant que les bourdonnements post-pluie se font de plus en plus lointains.

Après le repas, je me suis désigné pour rapporter la vaisselle usée dans le levier. Marcel m'a dit qu'il allait mettre Paul sous la couette. Du coup pour passer du temps, j'ai trouvé qu'il serait sympathique de ma part de passer le frotteur sur la vaisselle pour Marcel. Lorsque j'ai finit, je suis allé m'asseoir sur le canapé et j'ai pensé à consulter mon téléphone. Trois messages de la part de Rebecca :

Rebecca : " hey! Il pleut dehors, je voulais savoir si tu as déjà quitté chez Paul ? "  _19h 09'

Rebecca : " hey! J'ai parlé avec Marcel et il m'a dit que tu es coincé chez eux  avec cette pluie, je lui ai dit que tu m'attendes, je passe te reprendre. ". _20h 37'

Rebecca : " hey! Suis en route j'arrive. " _20h 57'

Je lève mon regard sur l'horloge et l'aiguille indique qu'il est vingt-et-une heure passées de douze minutes, le denier message de Rebecca n'a duré que quelques minutes et je décide de lui répondre.

Moi : " d'accord ! Merci de venir me reprendre. " _21h 13'

J'entends la porte s'ouvrir et se refermer puis des pas que je suppose appartenir à Marcel crépitent contre le parquet en bois de leur maison, qui est typiquement construite sous l'image des maisons européennes en respectant l'emplacement d'un patio, d'une bibliothèque, d'une cheminée, d'une baie-vitrée etc, sans compter le bois qui couvre la grande partie  de la construction.

Marcel me rejoint ensuite sur le divan en face de la télé, il depose sur la table une lampe de chevet qu'il allume aussitot et ouvre un enorme bouquin dont la couverture contient les images des organes du corps comme: le coeur, les poumons, le pancréas, etc... En tout cas, ce que j'ai reconnu.

_ sinon Merci pour la vaisselle! Rebecca ne va plus tarder à arriver. M'informe-t-il sur un ton desinvolte avant d'apporter ses verres sur ses yeux et d'immerger son interet dans son bouquin.

_ hun ! Fis-je sans rien ajouter, je ne pense pas qu'il préfère entendre ma voix.

Nous plongeons dans un silence insupportable, la présence de Marcel est comme un tunnel de torture,  il ne parle pas beaucoup, mais son simple silence est très pesant, ça donne l'impression qu'on est pas vraiment à sa place là, je réfléchis à l'instant sur quoi penser pour évader le temps qui me sépare de l'arrivée de Rebecca dont j'attends impatiemment pour me sortir de ce supplice silencieux.

Je lève mon regard vers Marcel,  il porte des lunettes au dessus du nez, ceci à la magie de lui donner un air à la fois vieux et jeune ; vieux parce que le port de lunettes ressort une image mature de lui et jeune, du fait qu'il semble ressortir une beauté que je n'avais jamais constaté, et l'air contrarié qu'il dégage dû sûrement à la pertinence de sa lecture,  le rend un vieux adorable,  un peu comme Paul quand il s'assouplit, Marcel lève son regard et me surprend les yeux sur lui, je ne sais plus où échapper mon regard,  je me sens soudain gêné et je baisse le regard,

   
_ tu déranges! Dit-il

   
_  co... Comment ??

    
_ tu claques tes pieds au sol, tu ne le remarque donc pas ?

    
_ désolé, je ne m'en rendais pas compte. Me suis-je excusé

Il ignore mon excuse et poursuit sa lecture, avant de me regarder à nouveau d'un air agacé

    
_ quoi? Je n'ai pas claqué mes pieds au sol.

    
_ je sais. Affirme-t-il _ je me demande juste qu'est-ce que Paul te trouve, ce n'est comme si tu étais moins humain que quiconque, mais pourquoi toi.

    
_ hemmm, je ne comprend pas...

   
_ hey! Désolé, j'ai été bloqué par les embouteillages, s'excuse Rebecca en nous interrompant, elle se sourit avec Marcel qu'elle embrasse la joue, lui aussi semble ravie de la voir _ comment se porte-t-il ? demande-t-elle

    
_ je ne sais pas trop, aucune bonne indice n'est sortie de mes recherches, lui ne veut plus de chimio ni d'aucun autre type de traitement. Annonce-t-il

    
_ je suis navré Marcel ! Je serai toujours là en cas de besoin pour vous servir, dit-elle

   
_  je sais Rebecca, merci pour tout ce que tu fais déjà !

Elle dépose un baiser sur le joue de Marcel et me demande si on peut s'en aller, et c'est tout ce que j'attendais,je dis BONSOIR à Marcel qui me répond d'un bonsoir sans intérêt avant qu'on se retrouve dehors dans la voiture de Rebecca.

    

_ il va mal Paul ? Ai-je demandé une fois que nous sommes sortie de la concession

    
_ il est souffrant depuis quatre ans, mais je pense qu'il va pas mal, me répond-elle sans quitter la route des yeux

    
_ il m'a dit qu'il allait mourir

Rebecca tourne brusquement la tête avec un << quoi ? >> qu'elle hurle presque.

    
_ pourquoi t'a-t-il dit ça? Tu lui as posé des questions personnelles ? Dit-elle d'un air réprobateur

    
_ c'est plutôt lui qui n'a cessé de me poser des questions personnelles comme : tu as fait quelles études ? Tu aimerais poursuivre la fac? Pourquoi veux-tu avoir d'argent ou dans quoi veux-tu investir, etc... Et quand je lui dis que je gagnerai l'argent en travaillant comme auxiliaire de vie, il me dit : et si je meurs...

    
_ il t'a dit : et si je meurs, et non qu'il allait mourir Olivier, me dit-elle d'un ton plaintif.

    
_ et pourquoi Marcel ne m'aime pas ? Demandé-je pour changer de sujet

    
_ Marcel ne t'aime pas? Pourquoi ne va-t-il pas t'aimer ? _ m'interroge-t-elle

    
_ j'en sais rien, il m'a parlé bizarrement avant que tu arrives, il t'a sourit et a apprécié tes bisous mais quand je lui dis bonsoir, il me répond comme si c'était pénible à prononcer.

    
_ tu voulais lui faire aussi des bisous, fallait les lui demander, s'asclaffe-t-elle

    
_ non ! Beurk, t'es dégoûtante !

Elle se met à ricaner avant de prendre un virage où une moto lui heurte de justesse.

    
_ sale con ! Crache-t-elle  au conducteur qui lui aussi de son côté jure des mots qu'on n'a pu entendre

  
  _ tu n'as nulle part où dormir je suppose ? Me demande-t-elle

  
  _ non!

    
_ ça ne te dérange pas de dormir seul à TLAL? moi je passe la nuit chez ma mère, elle m'a invité à déjeuner avec elle demain matin et elle va me présenter à quelqu'un de surprise, tu veux manger quelque chose ?

   
_ non! J'ai dîner avec Marcel, merci! Je peux passer la nuit seul à TLAL sans problème.

    
_ très bien, allons-y!

Rebecca me dépose à TLAL, elle m'offre la couverture et un oreiller, elle me laisse deux consignes: fermer la porte à clé et éteindre la lumière avant de dormir.

Dés son départ, une forte pluie s'est abattu à nouveau durant plusieurs heures, j'ai dormi ensuite.

  

Note: c'est ici que s'achève la seconde partie du chapitre 7, alors qu'elles sont vos impressions ? Que pensez-vous de nous les personnages ayant intervenus dans cette partie ?

Sur ce, je vous souhaite une bonne continuation,  à bientôt >3

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