Chapitre IX (épilogue)

         Un frisson parcourt son échine et fait hérisser les poils de ses bras. Il est réveillé par une douce caresse, ce n'est pas celle de la légère brise du printemps qui passe par la fenêtre et souffle lentement sur sa peau nue, ni le souvenir d'un cauchemar qui lui serre la gorge de frayeur. Ce matin, alors que le jour est déjà levé depuis quelques heures, ce sont de douces caresses qui le tirent de son sommeil. Un corps chaud et nu se colle au sien, des doigts parcourent ses hanches, ses cuisses et son dos. Encore à moitié endormi, un léger grognement sort d'entre ses lèvres, mais déjà un sourire heureux les habille.

Puis des lèvres, douces et voluptueuses, se posent en de légers baisers volages sur son épaule et sa nuque. Si c'est une tactique pour le faire sortir du lit, alors il n'est pas prêt de se lever. Rien ne peut entraver son bonheur aujourd'hui, et ce genre de réveil ne peut que renforcer cette sensation de plénitude. Rapidement, il entend sa voix tout près de son oreille, qui lui murmure :

– Amour... Il faut que tu te lèves, la cérémonie commence bientôt.

Un nouveau grognement. Il serait bien resté ainsi toute la matinée au lit. Harry se retourne finalement sur le côté pour faire face à son amant. Ses beaux yeux bleus pétillent, la couleur plus intense encore que d'habitude, puis son sourire éblouissant Harry n'a pas besoin de plus de raisons pour se pencher et venir capturer ses lèvres dans un baiser fiévreux. Ses mains descendent le long des hanches de Louis jusqu'à ses fesses qu'il n'hésite pas à caresser, le font basculer sur le dos afin que le peintre se retrouve allongé au dessus de lui.

Louis ne peut retenir le gémissement qui s'échappe de sa bouche et ses doigts se perdent dans ses boucles brunes, légèrement plus longues qu'à leur rencontre. Leurs lèvres ne se quittent que lorsqu'ils sont à bout de souffle, les joues colorées de rose et le corps déjà chaud. Un sourire taquin, et irrésistible, orne les lèvres d'Harry. Louis soupire et secoue la tête lentement.

– Si tu ne te lèves pas, on va être en retard...

– Justement, il nous faut une bonne raison Lou.

– Harry, qu'est-ce que tu as encore derrière la tête ?

Son sourire narquois s'agrandit, il répond pas des gestes. Il descend des baisers le long du corps de Louis, son torse, son ventre, ses hanches puis se glisse en dessous de la couverture qui recouvre leurs corps la nuit, là, entre ses cuisses. Louis aurait dû protester, lui dire qu'ils auraient le temps de faire cela plus tard, ce soir. Mais en sentant les lèvres de son compagnon se refermer autour de lui, il ne répond plus de rien. Et là, ce n'est plus qu'un long voyage dans les nombreux délices du plaisir.

Inévitablement, ils arrivent presque en retard. Après cette petite gâterie, Louis n'a pas pu résister à l'appel du corps d'Harry et lui a fait l'amour tendrement entre les draps. Ils se sont débarbouillés ensemble, ont avalé quelques morceaux de fruits dans leur salon avant de se vêtir proprement. Les plus beaux apparats pour l'occasion. Harry s'est appliqué un peu d'huile de lavande dans le cou et sur les poignet, Louis porte son beau collier doré qui met la couleur de sa peau et de ses yeux en avant. La porte se ferme derrière eux, et au mur un papier frétille sous le léger coup de vent. Le dessin de Louis, nu dans le fauteuil, encore là, chez eux. Avec les guitares, les pinceaux, les crayons, le sirop de pèche...

Main dans la main, ils se rendent près du coeur de la rivière. Bien plus grand que celle qu'ils ont fréquentés de nombreuses fois. Leur petit jardin secret. Où ils se retrouvent parfois pour partager un repas frais l'été, se baigner dans l'eau claire et limpide ou passer des heures à s'aimer, nus, sur la couverture et à l'ombre des grands arbres.

Du monde se trouve déjà en place, agglutinés pour assister à l'évènement. Ce n'est pas quelque chose qui se déroule tous les jours. De loin, Harry voit déjà son immense fierté se dresser devant ses yeux et son regard brille d'émotions. Deux ans de dures labeurs, de travaux intenses, de nuits à rester éveiller. Des années de réflexion et de peur de l'échec. Son plus grand rêve voit le jour. Il serre plus fort les doigts de Louis qui lui embrasse ses doigts en souriant, tandis qu'ils se dirigent vers les rangs à l'avant.

Les autres artistes sont là aussi, tout ceux qui ont apporté leur contribution. Delio vient serrer son ami dans ses bras et le félicite, lui fait remarquer qu'ils sont presque en retard toutefois et les deux amants se regardent, sur le point de rire.

Il y a du brouhaha, un peu de mouvement, mais tout cela cesse quand résonne un bruit de trompette solennelle. Comme si le temps se fige, la procession qui amène l'empereur se créer un chemin jusqu'au devant. Lente, tant attendue.

Harry est impatient, son coeur tremble de bonheur et sa main broie presque celle de Louis, leurs doigts toujours liés. Leur amour n'est plus vraiment un secret pour personne en ville, ils n'ont pas peur de s'aventurer dans les rue en se tenant de la main, ou de s'embrasser à la taverne Et, malgré quelques remarques ou quelques regards en coin déplacés, ils n'ont jamais eu à se plaindre. De toute manière, ils n'ont jamais été aussi fiers de se tenir au côté l'un de l'autre.

Louis tourne la tête pour admirer son amant, plus resplendissant que jamais. Sa tenue d'un marron foncé lui ceint parfaitement la taille et met en valeur son corps, ses muscles et ses formes. Des touches de doré ornent son habillement, le fin tissu travaillé avec précision. Si ce n'était pas pour l'empereur, il serait presque jaloux de le voir s'accoutrer de cette façon si soignée et délicate pour un autre que lui. Et Louis aussi a revêtu son plus bel apparat, la toge d'un bleu pastel lui épouse parfaitement le corps, celle qu'Harry préfère.

Finalement, l'empereur est amené à quelques mètres d'eux. Sublime dans son habit de pourpre et de lumière, les pierreries qui l'en décorent, la couronne sur sa tête et le bâton qu'il tient à la main. Même si des gardes l'entourent, on ne voit et on ne jure que par lui. Le soleil ne semble qu'un faible rayon épuisé à ses côtés. Malgré les rides aux coins de ses yeux, les plissements sur son front et ses cheveux grisonnants sur sa tête impériale, personne ne remet en question sa beauté. Ce n'est plus seulement une question de physique, son âme entière dégage un aura qui vient d'ailleurs. Il aussi adulé que redouté. Si chaque habitant souhaite s'en attirer les faveurs, ils font aussi tout pour ne jamais en réveiller les foudres.

Dans un mouvement uni, tous s'inclinent. À genoux. Excepté l'empereur dont le corps reste droit et digne, imperturbable. Signe d'une grande bonté et d'un haut rang. Toujours dans un rythme harmonieux, ils se relèvent quand l'homme majestueux leur en fait le signe. Puis, écouté par des centaines et des centaines de personnes pendus à ses lèvres, il se met à parler haut, fort et distinctement.

– Aujourd'hui, en tant que gouverneur de notre magnifique pays, j'ai l'immense honneur d'inaugurer une construction digne des plus grands et divins créateurs. Cette monstrueuse architecture qui se dresse derrière moi est le fruit de longs et pénibles travaux, son aboutissement est le résultat une énorme avancée pour nous. L'arrivée de nouvelles marchandises, relié directement à l'autre terre, nos hommes ne seront plus obligés d'endurer des jours laborieux de voyages pour nous ramener des vivres, l'admiration d'un art maîtrisé, la venue de nouveaux marchands et visiteurs qui désireront acheter nos productions... Ce pont, dans toute sa splendeur et sa beauté, est le symbole du monde entier qui s'ouvre à nous. Mais avant de procéder à son ouverture, j'aimerais personnellement, et au nom du pouvoir qui m'est conféré, remercier chaque artisan, chaque peintre, chaque architecte qui a contribué à son édification. Cela n'a pas dû manquer à vos regards curieux que, pendant plus de deux ans, ces hommes ont travaillé sans relâche pour nous offrir la plus impressionnantes des créations. Je ne manque pas non plus de remercier ceux qui ont péri avant d'avoir pu achever ces travaux... C'est pour cela que j'ai demandé à ce que leur nom soit gravé dans la pierre.

Tous les yeux sont rivés sur l'empereur tandis que son discours prend fin. Harry pense à Luciano et Ivan qui n'auront jamais eu la chance de voir le pont prendre vie. Dans un silence respectueux des morts, il s'avance vers le rang des artistes. Il prend sont temps pour remercier chaque personne, dont l'implication a été plus ou moins importante, mais c'est un travail de groupe avant tout. Harry le sait, même s'il est à la tête de ce projet, même si l'idée vient principalement de lui, il n'y serait jamais parvenu sans l'aide précieuse des autres.

Petit à petit l'empereur fait son ascension et finalement s'arrête devant Harry dont le coeur bat si fort qu'il a l'impression de ne plus en avoir. C'est la première fois qu'il le voit de si près, il n'a eu l'occasion de l'apercevoir que deux fois dans sa vie, de loin, au milieu d'une foule compacte lors d'un jour important comme celui-ci. Jamais il n'aurait pensé, non plus, avoir la chance unique d'être si proche de lui. L'impression est telle que ses joues prennent feu, il incline sa tête en signe de respect et n'ose même pas le regarder directement dans les yeux. L'empereur esquisse un sourire face au si jeune garçon qui lui a offert le présent d'une si belle œuvre d'art.

– Si je ne me trompes pas, c'est bien vous qui avez entrepris et dirigé ce projet ?

Sa voix qui vibre et porte si près de lui est réellement impressionnante. Harry hoche la tête plusieurs fois en reprenant son souffle. Derrière lui, il sent la main de Louis dans son dos qui le rassure et l'aide à ne pas perdre ses moyens.

– Oui, enfin... Enfin, non... Pas tout à fait, c'est un travail de groupe avant tout... Mon Seigneur.

– A ce que j'ai compris de la bouche de votre ami, enchaîne l'empereur en gardant son léger sourire, vous avez un autre grand projet que vous aimeriez me soumettre ? À propos d'un nouveau théâtre que vous aimeriez ériger à la place de l'ancien qui n'est plus très récent, c'est cela ?

Harry ose enfin relever sa tête, presque brusquement vers sa gauche où il aperçoit son ami Delio lui offrir un sourire gêné mais fier. Son coeur bat à tout rompre, c'est presque douloureux. Il pose finalement son regard sur l'empereur, dont les dorés lui produisent l'effet d'un feu ardent. Ce n'est pas sensuel ou charnel, bien sûr. Mais plutôt, l'envie de lui prouver sa capacité en tant qu'artiste, la chance inouïe d'avoir déjà pu créer un tel édifice pour lui.

Intimidé par sa grandeur, Harry ne sait pas comment répondre et bafouille quelques mots. L'empereur lui tend alors, dans un geste lent et délicat, sa main. Le jeune peintre hésite, avale sa salive et sa main rencontre finalement la sienne dans une poignée solennelle et forte. Il n'en croit pas ses yeux, il a du mal à croire que ce moment existe vraiment. Et pourtant, il le sent. Faire pulser sa poitrine.

– Je ferais venir un de mes hommes pour vous conduire à mon palais demain, j'aimerais entendre les autres projets que vous pourriez me soumettre. S'ils sont aussi brillants que celui du pont, le théâtre est à vous dès demain.

Et, accompagné d'un dernier regard, l'empereur lâche sa main et continue son avancée pour remercier le reste des artistes. Encore comme dans un rêve, Harry a du mal à garder les pieds sur Terre. Il applaudit mécaniquement quand l'empereur inaugure officiellement le pont. Et il ne revient à lui, en dehors de ses rêveries et des mots de l'empereur, quand celui-ci a disparu. Les habitants se dispersent, retournent à leurs occupations.

Une main sur son bras lui fait tourner le regard du pont, Louis s'approche de lui et Harry le prend par surprise en fondant sur ses lèvres dans un baiser un peu brouillon mais passionné. Il s'accroche à son amant, à sa tenue divine, tremble de bonheur, pleure de joie et rit nerveusement contre sa bouche.

Plusieurs fois, Louis lui murmure qu'il est fier de lui, qu'il aime la plus belle personne sur cette Terre, et Harry ne peut que tomber encore plus amoureux de lui et de ses mots. Deux ans et demi que Louis le supporte dans ses travaux, ses choix. Deux ans et demi qu'il partage son lit, sa maison. Deux ans et demi qu'il se sont donnés coeur et corps, l'un à l'autre, entièrement, depuis la discussion à la rivière. Depuis l'enfermement à vie Gillian à la prison impériale.

Ils s'embrassent et s'enlacent longtemps, au bord du grand bras de la rivière, devant ce gigantesque pont dont on a l'impression qu'il traverse et touche le ciel.

Harry pense aux mots de l'empereur, encore gravés dans sa tête, et se dit que ce n'est sûrement que le premier de ses nombreux projet qui verra le jour. Qu'un avenir glorieux l'attend. Et finalement, Ivan avait peut-être raison. Il va accomplir de grandes choses, il sera à la hauteur des plus artistes de leur siècle et de ceux d'avant.

« Ars longa, vita brevis » (« L'art est long, la vie est brève »), Harry admire avec fierté l'inscription au dessus du panthéon qui orne le nouveau théâtre. Une citation qu'il a trouvé dans un de ses anciens livres poussiéreux d'Hippocrate. Quand il est tombé sur cette phrase, il n'a pas hésité. C'était comme une évidence. Elle résume l'histoire de sa vie. Parce qu'il sait que rien n'est éphémère, sauf l'art qui subsiste à travers le temps.

Des bras entourent ses hanches et des lèvres se posent sur sa joue, il tourne son regard vers Louis et sourit, ému.

– Tu vois, je t'avais dit que tu y arriverais. C'est magnifique. Personne n'osera jamais le détruire. Il existera éternellement.

Harry fixe intensément Louis, ses doigts caressent sa joue délicate. Ses yeux ont toujours le même éclat d'amour et d'intensité, même après cinq années de vie commune. Prit dans un élan d'amour, Harry murmure, en l'admirant, les yeux presque humides de larmes. Des larmes de joie :

– Je t'aime.

– Haz...

– Je t'aime tellement, tu es la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie. Sans toi... Peut-être que tout ça n'aurait jamais vu le jour, tu m'as donné l'envie, le courage, l'inspiration de tout faire, de permettre à mes projets de prendre forme et... Et... Tu es formidable, tu me soutiens toujours, tu me donnes tes avis, tu me donnes ton amour, ta force, ton admiration... Je t'admire aussi. J'admire l'homme que tu es et...

Les larmes montent à ses yeux, il ne parvient plus à continuer sur sa lancée. Louis se tourne totalement dans ses bras, pose ses mains sur ses joues rosées, les passent dans ses boucles brunes et il sourit. Il essuie une larme sur sa peau et laisse leurs bouches se retrouver, se caresser lentement.

Harry colle son corps au sien et ses mains s'accrochent à sa peau, à travers le tissu de sa toge. Quand le baiser prend fin, Louis soutient son regard et prend la parole :

– Premièrement, c'est à toi que reviennent tous les mérites. Ce sont tes projets, tes œuvres, tes travaux. Tu y es parvenu parce que tu y as mit tout ton coeur et ton âme, c'est sûrement ça qui a tant séduit l'empereur. Tu ne fais pas de l'art, tu vis l'art. Il gît en toi, il coule dans tes veines comme le sang qui fait fonctionner ton coeur. Deuxièmement, tu devrais arrêter de pleurer, tu ne veux pas arriver dans la salle avec les yeux rougis, n'est-ce pas ? Tu as un théâtre à inaugurer, tout le monde veut te voir fier et souriant. Parce que tu le mérites plus que tout, d'être le plus grand artiste de ton temps.

Ils partagent un rire et un autre baiser, un peu plus long. Louis repose ensuite son front contre le sien, ses doigts glissent sur la nuque de son amant et il murmure tout près de ses lèvres :

– Et, troisièmement, je t'aime aussi. Je t'aimerais jusqu'à la fin de nos vies, et bien encore après.

A contrecœur, ils doivent se séparer afin d'aller se préparer. Pour autant, leurs mains ne se quittent pas. Et Harry ne pleure plus, son coeur est gonflé de joie et d'amour. Celui de Louis de fierté et d'admiration.

Ce soir a lieu l'inauguration du nouveau théâtre flambant neuf. Des grandes colonnes de pierres aux décorations dorées, un rideau pourpre qui s'ouvrira à l'entrée de artistes et dévoilera les futurs décors, des gradins immenses pour accueillir au milieu, tout en bas, une scène où une troupe aura la grande opportunité d'y jouer la toute première pièce. Devant plus de la moitié de la population et l'empereur, en personne, qui s'est déplacé pour y assister.

Même s'il ne devrait pas, Harry se sent nerveux. Il est assis à côté des autres artistes, non loin de la place en hauteur et au milieu du théâtre qui est réservée à la tête impériale de ce pays. Harry est impatient de voir ce que va donner cette représentation, mais surtout... parce que Louis joue un morceau ce soir, avant le spectacle. Il offre au public quelques unes de ses chansons et son talent.

Harry tourne son regard vers l'empereur, l'homme lui adresse un sourire modéré, digne de son haut-rang mais assez prononcé pour montrer sa gratitude envers le jeune peintre. Il retourne son attention sur la scène, le visage neutre et sérieux. Louis y fait son entrée, sous un silence de plomb, munit de sa guitare et de sa voix, uniquement. Il n'a pas besoin de plus. L'agencement du théâtre, la hauteur des gradins vont lui permettre de porter son chant jusqu'aux oreilles attentives de chaque personne présente ce soir.

Le coeur palpitant de bonheur, Harry voit son amant prendre son souffle, et jouer les premières notes d'une musique dont il n'a encore jamais entendu les accords. Il comprend que c'est une de ses nouvelles compositions.

De sa place, assez proche de la scène, Harry voit Louis le chercher du regard. Quand il le trouve, un sourire timide illumine son visage et ses pupilles. A partir de ce moment, leurs yeux ne se lâchent plus, et leur amour est accompagné par cette mélodie. Lente, harmonieuse, colorée par sa voix qui se joint bientôt à la musique et prononce les premières paroles à la promesse éternelle :

Demain, à l'aube...

C'est comme remonter à la surface après d'interminables minutes en apnée, Harry sent son souffle le quitter subitement et les larmes lui monter aux yeux. Et son coeur... Son coeur, au creux de sa poitrine chaude, n'en fait qu'à sa tête. Il s'affole au rythme de la musique, tandis qu'un sourire rayonnant d'amour et de fierté prend place sur le visage d'Harry.

S'il n'y avait pas tout ce monde, s'il ne voulait pas entendre cette chanson en entier, s'il ne voulait pas que Louis chante son amour à son égard sous les yeux émerveillés d'un millier de personne et ceux de l'empereur, il serait descendu pour le rejoindre et l'embrasser jusqu'à en perdre le souffle.

Demain, à l'aube.

Ce sont les souvenirs qu'ils ont créés ensemble, le début de leur histoire et tous les moments qui s'en sont suivis.

Demain, à l'aube.

C'est le serment d'un jour nouveau qui se lèvera, sans fin, sur eux.

Et, en le regardant, Harry sait que, au même titre que leurs initiales qu'il a gravé dans la pierre de la nouvelle construction, leur amour aussi traversera le temps. 

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