le bal des monstres.
Ship : Heeseung x Sunghoon.
Mots clés : fantastique / rupture.
N D A : J'étais censé poster un Heesun, puis un sunsun. Mais au lieu de se concentrer sur ces os (presque finis) mon cerveau s'est dit " tiens, et si on pondait un nouvel OS plutôt ? " :') so, voilà où ça me mène.
Brought the heat back (by Enhypen)
Partie Unique.
Le disque tourne, les notes se baladent autour des corps entassés.
Ils sont couverts de sueurs, abattus par la fatigue, déshydratés. Ils se maintiennent à l'unique ventilateur de la pièce. Allongés à même le tapis, les trois jeunes hommes tentent de survivre à la canicule. Le plus élancé du trio rehausse la tête dès qu'une sonnerie retentit, brisant le calme reposant.
— Putain Soob' éteint ton truc, grogne le second, qui n'est autre que l'aîné du groupe.
Le dit « Soob' » lui accorde à peine un regard, fouillant dans son cellulaire, la raison pour laquelle leur paix a été brouillée. D'un regard nonchalant, il lit le message reçu, vomissant au passage des cœurs et émoticônes qui lui donnent de l'urticaire.
— Soyeon veut qu'on se ramène en boîte ce soir.
— Dis-lui qu'on est trop vanné, signale l'aîné.
— Elle dit, je cite : venez sans ce clochard de Yeonjun si possible, précise Soob' sans remords.
Yeonjun redresse aussitôt la tête, heurté par la pique discrète de sa meilleure ennemie. Il prend son temps, réfléchissant avec soin de la meilleure réplique possible.
— Dis-lui d'aller se faire voir.
Soob' n'hésite pas à taper la réponse, un sourire amusé aux lèvres. Yeonjun en remarquant cela, s'empresse de l'arrêter. Il aurait mieux fait de coudre ses lèvres. Lorsqu'il s'agit de conflit, son ami peut se montrer vicieux. À croire qu'il se nourrit de discordes.
— Quoi ? Non Soobin, j'étais pas sérieux !
Soob', ou plutôt Soobin, éclate d'un rire diabolique et appuie sur envoyer. Une seconde plus tard, il reçoit tout le poids de son aîné en plein visage. Ce dernier lui saute dessus, tentant de récupérer le téléphone. Les deux garçons se lancent dans une bagarre enfantine.
— Je vais te niquer ! Menace Yeonjun.
Menace qui n'ébranle pas l'être diabolique qu'est Soobin. Il lorgne son aîné dont le visage rougit, en accord avec sa coloration. Sa chevelure de feu est éparpillé sur son crâne. Certaines mèches, cependant, se collent à son front suant.
Une grimace déforme les traits de son visage de guimauve. Il ne cesse de mordiller ses lèvres pulpeuses; lèvres d'entre lesquelles sortent toutes les malédictions possibles.
— J'ai déjà envoyé ! Clame Soobin.
— Fait ta prière, crétin.
Le téléphone sonne. Le propriétaire s'empresse de sauter dessus, lisant le nouveau message de leur amie commune.
— Soyeon t'envoie des doigts d'honneurs.
— Arg ! Hurle le roux.
Yeonjun saute sur le plus jeune, tirant sur ses cheveux ébène et sa mine de lapin. Ils passent une bonne vingtaine de minutes à se lancer des joyeusetés, toutes plus vulgaires les une que les autres. Ainsi, leur chaleur corporelle augmente. Au bout du temps mentionné, les deux s'arrêtent à cause de la fatigue.
Yeonjun se laisse tomber sur le tapis. Le ventilateur brasse inlassablement le vent chaud, ce qui n'aide pas. La respiration du roux est chaotique. Tout son corps rougit sous l'effort. Soobin est le premier à se redresser, jetant un coup d'œil au troisième, sagement endormi.
Sa touffe rose cache une partie de son visage. Ainsi positionné, il paraît si adorable. Recroquevillé sur lui, tenant entre ses mains une couverture qui ne le quitte plus depuis la rupture.
C'est fou comme Heeseung parvient à trouver le sommeil dans ce chaos.
Qu'il neige, ou que le soleil darde ses rayons brûlants, le jeune homme plonge facilement dans le pays des rêves. Là encore, malgré tout le vacarme causé par son combat de tout à l'heure, la touffe rose ne s'est pas réveillé.
Soobin le détaille de la tête aux pieds.
Le plus jeune du trio porte une chemise dont les boutons sont ouverts. Un bas de pyjama et des chaussettes. Oui, des chaussettes en été. C'est ahurissant. Il observe ce teint un peu plus pâle, ce corps un peu plus maigre que d'habitude.
Sur ce coup, Heeseung a bien senti la rupture passer.
Pour une fois que le jeune homme paraissait nouer une relation fusionnelle avec ce motard de Jake, il avait fallut que ce dernier gâche tout. Soobin s'est retenu de lui casser la gueule, lorsque le rebelle a largué son ami. Il est catégorique sur le fait que Jake ne revoit plus jamais Heeseung.
Yeonjun est du même avis.
En attendant, ils doivent gérer un hamster en déprime qui passe ses journées à engloutir des pots de glace devant des dessins animés. Heeseung se pose trop de questions, selon Soobin. Heeseung devrait sortir un peu plus, découvrir le monde, se rendre compte qu'il y a mieux que Jake.
Qu'il mérite mieux que Jake.
— Tu crois qu'il acceptera de venir avec nous ?
Le noiraud pivote vers le plus âgé qui s'est entre temps levé, se dirigeant vers le réfrigérateur. Il en sort un pot de glace avant de revenir.
— On fait tout pour le convaincre ?
Yeonjun hoche la tête en posant le pot devant le ventilateur. Aussitôt, ils sont tous les trois fouettés par des rafales plus fraîches, arrachant aux deux réveillés, des gémissements de plaisir.
Soobin penche la tête vers l'arrière, paupières closes, profitant de cette vague de fraîcheur. Puis, son regard coule vers la touffe rose. Ils feraient effectivement mieux de le convaincre.
Il tape rapidement sa réponse à Soyeon.
***
Les nuits sont froides dans la région à cause de l'altitude.
La brume est légère, la route dégagé. À bord de la décapotable de Yeonjun, les trois mousquetaires s'ambiancent sur du rock. D'une seule main, Yeonjun conduit avec une aisance naturelle. Soobin s'acharne sur la radio tandis que Heeseung à l'arrière, échange des messages sur son téléphone.
C'est encore Jungkook, son frère aîné.
Leur relation conflictuelle ne date pas d'aujourd'hui. Or s'il y a bien une chose d'indéniable, Jungkook ne cessera jamais de s'en faire pour son bien être. Actuellement, Heeseung a tout le petit peuple sur le dos depuis la rupture. Et quand bien même il s'évertue à clamer que tout va bien, il n'obtient pas la paix espérée.
— Arrête de soupirer comme ça, tu aspires tout l'air, commente la voix grincheuse de Yeonjun.
— Votre sortie, c'est un de vos plans louches n'est-ce pas ?
— On va juste se détendre en boîte, lui fournit Soobin comme réponse.
Heeseung l'analyse avec soin. Soobin ne sait pas mentir. À chaque fois, il tire sur son col, détourne le regard, et clos le tout avec un rire nerveux. C'est évident qu'ils essaient de le faire sortir. À vrai dire, le rosé aurait aimé vivre sa rupture comme il l'entend.
Avec ses pots de glace et scary Larry à la télé. Du rock, des loups garou, des vampires et Frankenstein, il n'y a rien de plus cool pour survivre à une séparation. Le vent fouette son visage. Bientôt, la voiture s'engage dans une allée avant de s'arrêter devant un bar à la façade lumineuse.
— Prêt à noyer ta peine dans l'alcool ? S'exclame le roux.
Soobin lui lance un regard désespéré.
— Je le savais ! S'exclame Heeseung.
— Bon bah le plan est foiré. Mais Heeseung, il est temps de passer à autre chose.
— Je décide encore quand je passe à autre chose ?
— Non, c'est nous qui décidons, clame Soobin sous la blague.
— Ici c'est la dictature, renchérit Yeonjun.
Le rosé soupire. Il aurait peut-être apprécié l'humour. Cependant, n'étant pas d'humeur, il se contente de les ignorer, se dirigeant au sein de la boîte. Si ses amis voulaient qu'il s'amuse, il allait leur offrir le spectacle tant demandé.
***
— Doux seigneur, j'en peux plus de Ni-ki !
Une tête blonde au visage furieux débarque, posant ses fesses sur le sofa sans ménagement. Il s'attend à ce que Soobin et Yeonjun lui demandent ce que son petit ami lui aurait encore fait. Cependant, il est accueillit par un silence pesant.
Le blond fixe alors Yeonjun jusqu'à ce que ce dernier sente son regard brûler sa peau, pour délaisser son téléphone en soupirant.
— Qu'est-ce qu'il a encore fait ?
— Il a mit mon pull dédicacé dans la machine à laver, tu t'en rend compte ? Il vallait une fortune. C'était un trésor international. Et ce crétin a tout gâché !
Soobin pouffe de rire.
— Mon malheur te fait rire c'est ça ? Se plaint le blond.
— Non Sunoo. Juste que ta tête est hilarante.
— Ha-ha, répète Sunoo.
Il s'enfonce dans le sofa, croisant les bras et jette un regard sur la piste de danse. Au loin, les faisceaux alternent sur plusieurs couleurs, se projettent sur la foule vibrant au même rythme que la musique.
Brought the heat back.
Parmi eux, une star s'élève, dont les mouvements sont particulièrement passionnés. Il donne tout, comme si la piste lui appartenait. La jupe raccommodée à son jean virevolte au gré de ses mouvements.
Il n'y a aucun doute quant au fait qu'il sublime sa tenue, et non l'inverse. Dansant comme le main character d'une série, son corps semble communiquer avec la musique. Il attire quelques regards intrigués et admiratifs à son passage.
Des regards qu'il ne rend jamais. Étant enfouis dans son monde, sa bulle, à danser comme si sa vie en dépendait. Sunoo arque le sourcil.
— Qu'est-ce que Heeseung a ?
Les deux aînés jettent un coup d'œil sur la piste.
— Je crois qu'il extériorise, analyse Soobin.
De toutes les façons, ça fait une demi heure que le rosé oscille entre la piste de danse et le bar, prenant de temps en temps un verre pour garder le rythme.
— J'espère qu'il trouvera quelqu'un avec qui clore en beauté au lit.
— Pourquoi pas ce bel Apollon là ? Propose le noiraud.
— Non mais vous êtes graves... commente le blond.
L'apollon en question se tient sur la scène, dévoilant ses pectoraux et tenant entre ses mains une guitare. Les cordes ne lui résistent pas, déferlent les notes sous ses doigts expertes et agressifs. Il accompagne en harmonie le chanteur aux yeux de chat.
— Jay ? Il est prit.
Une voiture féminine intervient, roulant comme du velours sous sa langue. Aussitôt, Yeonjun se braque sur son siège. Son regard se dirige vers ce faciès façonné avec des doigts aimants, au vu des traits magnifiques de la jeune femme.
— Coucou Soyeon, lance un Soobin souriant.
Elle jette ses cheveux noirs en arrière, ses lèvres sublimés par un rouge à lèvre pimpant. Dans sa tenue moulante, elle rejoint les garçons.
— Hello chaton, dit-elle en prenant le noiraud dans ses bras avant d'embrasser son front.
Yeonjun mime son venir de vomir et peste.
— Dégueulasse.
— J'ai pensé la même chose en te voyant, réplique Soyeon. On pouvait clairement de passer de ta présence.
La face irritée du roux ne tarde pas à dévisager la jeune femme qui feint son ennui.
— Redit ça la sorcière ?!
— T'es sourd en plus ?
— Va te faire voir. Je me ramène si je veux.
— Bon bah, Ni-ki m'attend moi, je me casse.
— Et moi je viens de repérer la plus belle fille au monde. Ciao.
Soobin et Sunoo se retirent discrètement, ne voulant pas assister à une énième dispute de ces deux là.
***
Heeseung n'a jamais ressenti une aussi grande monté d'énergie.
Sur la piste, il se sent roi. Plus rien ne l'arrête, il n'a pas de frein. La réalité est que la séparation l'a tant abattue qu'il avait du mal à reprendre goût aux choses qui le passionnent d'habitude. S'il s'est montré réticent en début de soirée, il a finit par prendre goût à l'ambiance.
Heeseung a rencontré quelques personnes en dansant. Lui qui voulait s'amuser à se foutre de la gueule de ses amis, s'est vite fait embarqué dans une situation amusante. Il existe une seconde salle plus vibrante. La musique y est plus forte, les gens deux fois plus euphoriques.
Brought the heat back coule dans ses veines.
La foule est animée, les corps s'agglutinent, s'effleurent en toute sensualité. Il arrive parfois que la lumière s'éteigne et se rallume. Un jeu amusant car lorsqu'ils sont plongés dans le noir, l'ambiance se métamorphose.
Heeseung s'amuse parmi ces gens un peu étrange. C'est à cause de leur accoutrement. Leurs styles sont particuliers, majoritairement composé de noir, leurs teints sont blafardes et leurs regards ténébreux, profonds, dégoulinant de perversion.
Il se croirait presque à un bal de démon.
Or Heeseung n'est pas affolé. Parce qu'il est un peu éméché, et qu'il met toutes ses visions sous le coup de l'alcool. Certains s'embrassent, se touchent sans pudeur. Certains semblent inconscients, hypnotisés, avec un bracelet vers fluo aux poignets.
Ceux là ont l'air mourrant et pâles. Et les autres avec leur style gothique plongent souvent leur visage dans le cou des cadavres ambulants, puis, sont recouverts d'un liquide rougeâtre. La lumière s'éteint et se rallume plusieurs fois. Heeseung cligne des yeux.
Parfois, il aperçoit le liquide carmin couler sur leurs corps, et la seconde d'après, tout disparaît. Il secoue la tête, puis décide d'aller prendre un verre. Lorsqu'il se présente au bar, le serveur lui lance un drôle de regard.
— Ton bracelet ?
— Bracelet ? Répète le rosé, perdu.
Il hausse les épaules.
— Tu as un propriétaire c'est ça ?
Le jeune homme fronce les sourcils. Le serveur aurait-il bu ? Comment ça un propriétaire ? Comme s'il était esclave. Il ignore sa question pour engloutir son verre. Ce dernier a un goût étrange qui lui fait perdre l'équilibre durant quelques secondes. Il tousse, puis jette un regard à l'étage.
Aussitôt, Heeseung a l'impression qu'on lui aspire son souffle.
L'oxygène le quitte, le laissant vide. Et la seconde suivante, il est à nouveau remplis d'air. Mais pas que. C'est une tempête qu'il respire. Une tempête qui secoue ses émotions, les malaxe dans un mixeur, au point de créer une braise ingérable dans le creux de son ventre.
Jamais de sa vie il ne lui a été donné de croiser un regard aussi intense.
Deux pupilles onyx qui semblent contenir toute la noirceur du monde. Deux iris qui le mangent du regard. Sans comprendre pourquoi, les joues de Heeseung prennent une teinte rougeâtre.
Il tousse encore un peu avant de détourner la tête. Il retourne sur la piste de danse, slalomant parmi les corps présents. Hors cette fois-ci, sa danse est moins énergétique. Il n'arrête pas de penser à ce regard, à la façon dont cette silhouette avait de le reluquer.
Quelques frissons s'étalent sur sa nuque. Il caresse cet endroit, un léger sourire aux lèvres. Ce qu'il ressent est à la fois bizarre et plaisant. La musique change pour un rythme plus lent, plus profond.
Chaconne. L'instrumental qui résonne au fond de la musique est si addictif que Heeseung ferme les yeux un moment, se laissant aller au rythme hypnotique. Sa peau devient plus sensible, il s'imagine des caresses, des baisers. Son ventre gronde, une chaleur y est concentrée, se déferlant dans le reste de son corps à petite quantité.
Ce n'est jamais assez, Heeseung en veut tellement plus. Il ressent le besoin d'être touché.
Et c'est contre toute attente, il croise un visage pâle en rouvrant les yeux. Ses pas s'arrêtent, son souffle s'amenuise. Un hoquet de surprise le traverse. Il recule un moment, avant de détailler son vis-à-vis. Il se sent d'emblée écrasé par la présence de la silhouette. C'est comme une tension pesante qui faiblit ses genoux.
Heeseung se sent happé. Les mots lui échappent. Il fixe la silhouette beaucoup plus élancé que lui, au visage aussi pâle que celui d'un mort. Cependant, il est si magnifique, un faciès symétrique qui véhicule une beauté parfaite.
La perfection n'existe pas et pourtant...
Le rosé est subjugué devant ce regard froid et intense à la fois, ainsi que les quelques grains de beauté éparpillés sur son visage, qu'il arrive à apercevoir en se concentrer un maximum. Les cheveux noirs raides sont plaqués en arrière, à l'allure d'un prince. Cependant, quelques mèches retombent à l'avant.
— Me permets-tu ?
L'inconnu lui présente sa main. Une chevalière orne le majeur. Heeseung comprends l'invitation et hésite. Il est clair que cet homme provoque quelque chose en lui. Dans son ventre, son bas ventre, un peu plus bas. Après un long moment, il souffle.
— Je ne danse pas avec les inconnus.
L'expression neutre de l'inconnu demeure. Seuls ses yeux sont expressifs.
— Même si je te donne mon prénom ?
Heeseung affiche un sourire amusé.
— Là, je pourrais y réfléchir.
— J'obtiendrai le tien ?
Heeseung se rapproche malgré la légère crainte. Il s'appuie sur la pointe de ses pieds, susurrant à l'oreille du noiraud.
— Appelle-moi trésor, lui signale-t-il.
À ce moment, un léger sourire s'insère sur cette mine glaciale. Le rosé recule. Remarquant la main qui n'a toujours pas été rangée, Heeseung attend son prénom. Son vis-à-vis le sonde.
— Sunghoon, prononce-t-il d'une voix rauque et sirupeux.
Le prénom se grave dans l'esprit du rosé. Il glisse enfin sa main dans la sienne. La peau de Sunghoon est si froide qu'il le fait frissonner au début. Des frissons le traversent, l'agressent de partout. Son cœur frétille.
L'homme l'intimide malgré lui. Jamais il n'aurait cru cela possible, qu'il existe une telle personne à l'aura aussi écrasante. Sa présence est étouffante. À peine il touche sa paume que Heeseung est tiré vers Sunghoon.
Son corps se colle au sien, et la main de l'inconnu se pose contre le bas de son dos.
— Alors trésor, que fais-tu parmi les monstres ?
Heeseung ne peut pas s'empêcher de rougir. Le timbre de cet homme est d'un autre niveau. Ce n'est pas comme ces mecs qui se veulent charismatiques en claquant deux trois phrases pour se donner un genre. Rien à voir.
Toutefois, il a du mal à saisir la métaphore autour de la question. Il répond quand même en jouant avec les mots.
— Je noie ma déprime, je danse avec un homme séduisant.
Le sourire de Sunghoon s'élargit. Ils se mettent à valser. Heeseung se sent presque porté ailleurs, dansant avec dextérité sous le rythme envoûtant de cette musique. Il a l'impression de couler au fond des pupilles de cet homme. Ce sont deux puits de noirceur dont les tentacules ténébreux s'enroulent autour de lui, le tirent vers la décadence.
Le rosé a l'impression d'être sous le charme du noiraud, il est emporté dans sa bulle, là où les autres silhouettes sont effacées. Il n'y a qu'eux deux.
— Tu as quel âge ? Demande subitement Heeseung.
— Des millénaires.
La réponse le fait rire. C'est une blague à moitié drôle.
— Tu es sacrément vieux alors ! Pourtant, t'en a pas l'air.
— Quel âge me donnes-tu ?
— Hm, attends, laisse moi te regarder.
Heeseung plisse des yeux, analyse avec soin le visage de son compagnon pour la soirée.
— Je dirais dans la vingtaine.
Sunghoon le fait tourner sur lui une fois, avant de reprendre la conversation.
— Et toi ?
— J'ai l'âge d'être dans une boîte de nuit pour adulte.
Sunghoon apprécie les réponses audacieuses de son vis-à-vis. De plus en plus intéressant. Heeseung est si agréable à admirer, de près comme de loin. Et la lueur joueuse dans son regard ne fait que le titiller secondes après secondes.
— Les monstres ne te font pas peur ?
Le rosé se perds un instant dans ses pensées, se sentant léger, à flotter au dessus du sol.
— Je les aimes bien, quand ils sont derrière mon écran.
Il pense à ces films dont il s'est longtemps nourrit. Le fantastique, les créatures surnaturelles qui l'ont toujours fasciné. Évidemment, elles ne sont pas réelles n'est-ce pas ?
Brusquement, Sunghoon arrête tout mouvement lorsqu'ils sont de nouveau collés l'un à l'autre. La prise de l'inconnu se fait plus possessive, quelque chose de dur et d'envoûtant dans son regard. Le cœur de Heeseung tambourine.
— Qu'en est-il de ceux de la vie réelle ?
Heeseung soupire de plaisir, plus envoûté par la chaleur naissante entre leurs deux corps que leur conversation.
— Ils... ils n'existent pas...
— Et si je te prouvais le contraire ?
Un souffle de plaisir s'arrache à Heeseung dès qu'il sent le contact froid du visage du noiraud dans son cou. Il dévoile aussitôt ses clavicules, comme s'il était soumis aux souhaits de cet inconnu. Son dos rencontre la surface dur d'un mur.
Le rosé n'a aucune idée de comment ils ont atterris là, ni pourquoi il se laisse toucher de cette façon. Son envie est si forte qu'il ne se voit pas lutter. Son esprit est peuplé de voix qu'il a du mal à distinguer. Ivre des sensations procurées par cette peau glaciale, ses doigts se harponnent aux vêtements de l'inconnu.
Danse pour moi, comme si tu étais ivre et fasciné par moi.
Ce dernier susurre quelque chose à son oreille. Des paroles muettes auxquelles Heeseung répond par un faible gémissements. Les yeux fermés, il cherche plus de contact. Tout est si lent, si flou. Un souffle brûlant s'écrase contre sa peau, contraste avec la froideur des doigts qui le touchent.
Sunghoon esquisse un sourire contre la peau du jeune homme, se baissant tout doucement vers sa jugulaire. Collant ses lèvres à cet endroit, il entend son cœur battre, la façon dont son sang est pompé. Un sang chaud qui nargue sa langue assoiffée.
Il plonge son nez contre la gorge du rosé, hume son odeur jusqu'à en devenir ivre. Heeseung gémit de façon plus franche.
— S-Sunghoon...
Tout son corps se met à trembler pour de si simples actes. Haletant, ses doigts froissent le vêtement du noiraud. Heeseung se cambre vers l'avant lorsqu'un bout pointu effleure sa peau. Comme des dents aiguisées, qui lui procure de délicieuses sensations dans son ventre.
Il incline la tête sur le côté, attend sagement. Mais rien ne vient. Peu à peu, Heeseung a l'impression que la chaleur se dissipe. Il n'entends qu'une voix dans le creux de son oreille. Elle est si lointaine.
— À très bientôt, trésor.
Il ouvre les yeux. Sunghoon a disparu. Mais le plus surprenant, Heeseung ne se trouve plus dans cette pièce étrange avec ces personnes au style gothique. Il a beau chercher cette zone, on lui répète qu'elle n'existe pas. Aurait-il rêvé à cause de l'alcool ?
Pourtant, le visage de Sunghoon est bien trop ancré dans son esprit pour qu'il ne s'agisse que d'une hallucination. Les sensations persistent sur le bout de ses doigts, semblent être inscrits dans ses veines. Il recherche à nouveau ces touchers qui lui ont donné l'impression d'être plus vivant que jamais.
— Bah alors, on a finit de charmer toute la boîte ? S'exclame Soobin en arrivant.
— Dis-moi que t'as couché avec un mec sexy et canon.
Heeseung aperçoit Yeonjun débarquer à son tour. Il quitte sa transe.
— C'est tout comme.
— Hein ? Comment ça tout comme ? De quoi tu parles ?
Le rosé affiche un sourire amusant en sortant de la boîte.
— Hé mais attend, on veut des détails croustillants nous !
— Plus tard, j'ai sommeil, râle le plus jeune.
En effet, il a l'impression que son énergie a été drainé. Il n'a qu'une envie, regagner son lit. Tandis qu'il s'installe à l'arrière de la décapotable de Yeonjun, Heeseung n'a aucune idée des yeux braqués sur lui. De cette silhouette hissé sur le toit de la boîte, posant sur sa personne, un regard possessif et lubrique.
Il n'a aucune idée que tout à l'heure, il a dansé avec un Vampire, au sein d'un bal de monstres. Un vampire vieux de plusieurs siècles. Sunghoon vient de jeter son dévolu sur un humain, intriguant à ses yeux.
Et il compte tout faire pour l'avoir.
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