Chapitre 27
KYLE
Fuck, la situation est totalement psychédélique. Hors de contrôle. Est-ce vraiment en train d'arriver ? Est-ce qu'Alice vient réellement de m'embrasser, et me faire entrer dans ma chambre ? Enfin... Sa chambre.
Ne pas cogiter. Je l'embrasse comme si ma vie en dépendait. Je crois bien que c'est le cas. Ne pas chercher à comprendre. Je le sens là, dans ma poitrine, cet amour qui a été contraint de se réprimer, qui me fait douiller depuis des mois. Bam ! Il explose. Mes mains l'enlacent, la caressent, reprennent possession de son corps, de ses formes. J'ai tellement envie d'elle, que c'en est douloureux dans mon calebard.
Les mots sortent sans que j'arrive à les retenir :
— Tu m'as tellement manqué, mon amour.
Elle ne s'arrête pas, je ne crois pas qu'elle ait entendu, et c'est tant mieux. Elle gémit sous le coup de mes baisers, me tire par le col, et nos corps entremêlés avancent vers le lit. Ses mains tremblantes soulèvent mon tee-shirt ; je l'aide lorsqu'elle tente de le retirer, me laissant torse-nu.
Elle s'allonge sur le lit tout en me dévorant des yeux, sans lâcher mon bras, pour que je prenne place sur elle. Putain de regard. Mes lèvres cherchent les siennes. Elle les laisse entrouvertes lorsque je l'aide à passer son débardeur par-dessus sa tête. Elle n'a pas de soutien-gorge et il n'y a pas que mes yeux qui se délectent de voir ses petits seins. Ma bouche trouve son chemin directement jusqu'à eux, la faisant gémir de plaisir.
Je sais exactement ce qu'elle aime. Où appuyer ma langue pour la faire frissonner, ou poser mes mains pour qu'elle se cambre sous mes caresses. Je lui retire son jean et sa culotte, et la fais jouir avec ma bouche. Son sexe trempé fait encore durcir le mien.
Ne semblant pas assouvie, elle me pousse sur le matelas pour me chevaucher. Elle est nue, tandis que je suis encore en jean. Une amazone. Ses courbes, sa cambrure, ses seins, ses hanches, tout cela m'appartient durant cet instant éphémère. Damn, pourtant je ne contrôle plus rien.
Elle déboutonne mon futal pour attraper ma queue sans ciller. Sa peau contre la mienne et je suis au bord de l'implosion. Elle aussi sait exactement ce que j'aime. Et elle s'évertue à me le donner. Nous nous connaissons parfaitement à ce niveau ; nous avons appris ensemble, et je jubile de la voir si réceptive. Si excitée. Si sûre d'elle. Elle est putain de belle.
J'ai du mal à réaliser ce qui est en train d'arriver. Je ne ferme pas les yeux. Hors de question que je perde ne serait-ce qu'une miette du spectacle qui se joue devant moi. Pour moi.
Je bloque mes pensées, surtout celles qui me chuchotent que d'ici peu, tout va basculer, qu'elle va se rendre compte qu'elle fait une énorme connerie.
Elle me branle avec les gestes parfaits, elle est belle à se damner. Je suis prêt à jouir en quelques allers-retours. Elle le sent, et s'arrête juste à temps, provoquant une frustration que j'ai du mal à gérer. Elle baisse mon pantalon et mon caleçon, juste assez pour libérer complètement mon sexe. Ses hanches ondulent sur moi, son intimité trempée frottant sur la mienne. Putain, si je ne fais pas attention, je vais jouir comme un puceau. Elle presse mon gland entre ses lèvres. Mais pris d'un élan de lucidité, je la stoppe de mes bras.
— Attends, une capote ! T'en as ?
— Non. Tant pis, souffle-t-elle en reprenant où elle en était.
— Alice ! On peut pas faire ça !
En une fraction de seconde, ses yeux débordent de colère et je crois bien que c'en est fini de moi. Je sais que je devrais résister. Que je devrais rester sur ma position. Mais j'ai bu, tellement bu. Elle seule décuple mon taux d'alcoolémie. Elle s'écarte de moi. J'ai peur, je suis terrifié qu'elle s'en aille.
— Chuuut, me dit-elle en soulevant son bassin et m'embrassant avec ardeur. Fais moi l'amour, c'est tout ce que je demande.
Elle me supplie de tout son corps de lui donner ce qu'elle veut. Toujours ma verge dans la main, elle m'implore de ses yeux de ne pas l'arrêter. Je devrais, pourtant...
Mais ma raison se fait la malle, va savoir pourquoi. Toujours son regard harponné au mien, me demandant implicitement mon consentement, elle insère mon sexe en elle. A ce moment-là, l'extase et le soulagement irradient ses traits autant que mon corps. Les yeux révulsés, la tête en arrière. Je l'aime, bordel. Je l'aime tant.
Demain, elle regrettera, me jettera hors de son pieu. Mais ce soir, je peux faire semblant de lui appartenir de nouveau.
Fuck it ! Je n'ai jamais rien senti d'aussi bon. Aucun filtre entre nous. Elle est chaude, accueillante, parfaitement moulée pour moi. Je suis bourré, et humain, et irresponsable. Je ne peux empêcher les va-et-vients de mon bassin contre le sien, tout en lui stipulant sans conviction :
— Alice, on va le regretter demain.
Elle ne m'écoute pas, toujours à califourchon sur moi, elle amplifie même ses mouvements sur ma queue ; elle se cambre, ferme les yeux, à l'écoute uniquement de ses sensations. Tout en elle incarne l'érotisme. Je me concentre de toutes mes forces pour ne pas jouir, pour trouver son point à elle, pour l'exciter au-delà de ses limites. Je pourrais mourir dans mon orgasme là, maintenant. Ce serait mon ultime sensation, après avoir offert à la femme que j'aime ce qu'elle voulait. A la seule femme que j'aimerais jamais.
Dans un élan d'excitation, je l'attrape pour la retourner sur le matelas et me positionner sur elle. Je la regarde dans les yeux sans ciller. Et la pénètre, doucement, comme elle aime. Sans barrière. Pour la première fois. Putain, je ne pourrais plus jamais lui faire l'amour autrement. Si elle m'accorde de lui redonner du plaisir après ça...
Je la vois radieuse, comme si elle aussi ne demandait que ça depuis des mois. C'est ce que je veux m'imaginer en tout cas. Je lui fais l'amour lentement, je savoure chaque instant. Pour la première fois, j'arrive à jouir exactement en même temps qu'elle.
Nous restons l'un dans l'autre jusqu'à ce que je la sente sur le point de s'endormir. Mes muscles relâchés, j'ai peur de l'écraser ; j'esquisse un geste pour me soulever, mais elle me retient.
— Reste encore un peu.
Je me soulève légèrement sur les coudes pour ne pas lui faire mal, et savoure la chaleur de son intimité toujours autour de moi.
Plus tard dans la nuit, je me réveille alors qu'elle grommelle quelque chose près de moi. Je ne sais pas trop comment on est arrivé dans cette position.
— Berk... C'est poisseux... grogne-t-elle. Je dois aller aux toilettes...
Je souris à sa remarque. L'inconvénient de ne pas mettre de capote. A cette idée, je prends conscience de la connerie qu'on vient de faire. Ouais, c'est le moins problématique des inconvénients...
Elle se rendort. J'en fais autant. Demain... Demain, on pensera à tout ça.
Les rayons du soleil me tapent sur le crâne quand mes paupières se soulèvent sans volonté. Je me tourne vers celle qui dort à mes côtés. Sa main est posée sur mon ventre. Une fois n'est pas coutume, je suis réveillé le premier. Même mon corps sait qu'il faut profiter jusqu'au moment où elle va ouvrir les yeux et se rendre compte de son erreur.
Je la regarde dormir, et me tourne un peu plus dans sa direction, ce qui la fait gigoter. Elle ouvre des yeux lourds, qui se focalisent sur les miens, bien réveillés, eux.
Tous mes muscles se tendent d'appréhension. Elle va se rendre compte que je suis à côté d'elle. De ce que nous avons fait.
Après quelques secondes où les souvenirs percutent certainement ses pensées, ses yeux s'écarquillent et elle se redresse d'un coup.
Trois. Deux. Un.
— Merde ! crie-t-elle.
Terminé, le rêve.
Toujours nue, elle s'assoit dos à moi sur le rebord du lit et prend sa tête dans ses mains, le dos courbé portant tout le poids de sa culpabilité. Je me redresse à mon tour, et passe des doigts tremblants dans mes cheveux, ne sachant ce que je dois faire. Je récupère mon caleçon échoué sur les draps et le passe rapidement.
— Quelle conne ! Comment j'ai pu... je l'entends rager.
J'ai l'impression que mon ventre se retourne sur lui-même à ces mots. Parce que moi, je n'ai aucun regret.
— Je... suis désolé... je bafouille comme un crétin.
Elle pivote vers moi et ses yeux sont en ébullition. Elle soupire fort, et finit par reprendre sa position. Au bout d'un instant figé, dans cette chambre où perce à peine les rayons du soleil, sur ce lit aux draps défaits après une nuit éthylique, elle rompt le silence trop lourd pour que je le supporte davantage :
— Faut qu'on aille à la pharmacie.
Hein ?
Elle vrille à demi vers moi, les sourcils toujours froncés.
— Il y a moyen de se procurer une pilule du lendemain, ici ? Sans médecin, je veux dire.
Bon... Ça, je le regrette un peu, quand même. Même si putain, je crois qu'on a atteint une autre dimension dans le plaisir, un truc inimaginable. Je fourrage toujours mes cheveux ; je n'en sais trop rien, si on peut se procurer facilement un truc du genre. Je tente de me rappeler les cours au lycée, ils ont dû nous en parler...
— Euh ouais, je crois...
Elle se remet dans sa position dos à moi, toute voûtée. Elle préfère m'évincer ?
— Et faut qu'on achète des préservatifs.
Je lève un sourcil, un peu confus, là. Elle est en train de me perdre.
— Quoi ? pensé-je tout haut.
Elle se retourne d'un coup, le poing fermé et crispé sur le drap, les yeux en mode lanceurs de flammes couleur ambre.
— Tu crois quand même pas qu'on va recommencer sans capote ! crie-t-elle.
Je crois surtout que j'ai encore beaucoup trop d'alcool dans le sang. Ses mots tournent et virent dans mon crâne imbibé, et me le font vriller. Toujours ma main dans mes cheveux, je vais finir par les arracher.
— Recommencer ?
J'ai l'impression que ce simple mot répété la percute de plein fouet, même si je devrais pas avoir le droit d'utiliser cette image... Ses yeux s'écarquillent une micro-seconde, et s'enfuient loin de moi.
— Oh... Tu ne... veux pas... qu'on... bégaye-t-elle.
Je comprends que ce que je lui ai dit peut-être interprété de travers. Je m'approche d'elle en deux mouvements.
— Non, non, non ! je la rassure. Enfin, si bien sûr ! Mais toi... Tu regrettes pas ?
La colère retrouve son chemin dans ses prunelles d'ambre rougissantes.
— Bien sûr que si, je regrette ! On est trop cons, Kyle ! Autant toi que moi ! Merde, sans protection ! C'est n'importe quoi ! Je sais même pas ce que t'as fait depuis... (sa voix se fait plus basse.) Depuis qu'on s'est séparés.
Je sens un tas confus d'émotions envahir mes poumons, mes tripes, mon palpitant, en mode tsunami. Je m'assois tout près d'elle, collant mon bras au sien.
— C'est la première fois pour moi, sans capote... j'explique. Et ensuite, je voulais dire... Tu regrettes pas, pour cette nuit ?
Elle s'appuie des deux mains sur le lit, les bras raides autour de son corps. Elle me regarde avec tant de questions dans les yeux, passant de l'un à l'autre des miens pour y chercher des réponses.
— Tu regrettes, toi ? demande-t-elle d'une voix aussi frêle qu'un courant d'air.
— Non, non ! je réponds un peu trop fort. Bien sûr que non, je m'adoucis.
Elle lâche mon regard, mais je la sens se détendre. Ses cheveux retombent devant son visage lorsque je l'entends murmurer :
— Moi non plus... Je... J'en ai marre d'écouter ma raison. Je devrais sûrement regretter. Mais mon cœur... Enfin... Il me fait mal depuis trop longtemps. Bien plus que mon genou... souffle-t-elle presque trop bas pour que je discerne ces derniers mots.
L'entendre dire ça me compresse les boyaux. De voir encore une fois à quel point elle souffre à cause de moi.
— Il faut qu'on parle, ajoute-t-elle finalement. On va à la pharmacie et après on discute. Qu'on mette les choses à plat.
— D'accord, ouais... Bien sûr. Quand ? Tout de suite ?
Elle me regarde avec un air de culpabilité, lorsqu'elle se racle la gorge :
— Peut-être après que... enfin... on pourrait recommencer, non...?
Elle se mord la lèvre inférieure. Fuck it ! Cette fille me rend dingue. Je sens déjà mon caleçon trop serré à ces bafouillements. J'avale ma salive avec difficulté parce que...
— Pas de capote... je tente d'articuler.
Elle hausse les épaules et soupire.
— Oui, je sais, t'as raison...
— Non ! On peut demander à Dante, ou Jane... je propose, désespéré.
Je me lève et me dirige déjà vers la porte. Elle ne m'arrête pas. Alors je pars à la recherche du graal de plastique qui me permettra de donner à mon amour ce qu'elle veut. Parce que, elle, me le demande. Après, il faudra parler. Je balaye mentalement cette pensée de la main. Ouais, après...
*****
Allez, lâchez-vous, dites moi tout !!! On approuve ? On approuve pas ?
Premier chapitre hot du pdv de Kyle 😋
Vos théories pour la suite ?
J'ai très peu de temps en ce moment, du coup, le prochain chapitre n'arrivera pas tout de suite non plus... So sorry...
La musique ? James Gillepsie, vous connaissez ? Cette voix, ce morceau me rend toute chaud... Chose je veux dire 😝
Prenez soin de vous,
xoxo
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