Chapitre 13 : Rappelle-la

Nda : Hello les enfants ! Je vous dois quelques explications concernant le fait que je n'ai pas posté dimanche dernier, j'en suis désolée ! À présent, c'est l'heure du racontage de vie : en fait, j'étais en vacances, et j'avais des cousins qui descendaient de Normandie pour les 2 semaines. Or comme vous le savez, je me suis tapé le Covid pendant la première semaine, donc j'ai profité au max la deuxième pour les voir. J'ai passé dix jours hors de chez moi (je ne suis rentrée que les soirs des jours où je bossais, sinon je dormais chez ma grand-mère avec mes cousins et tout), donc je n'ai pas du tout eu le temps d'écrire. Bref, maintenant c'est chose faite, alors j'espère que vous aimerez ce nouveau chapitre autant que les autres.

Surtout ne changez pas, je vous adore vous êtes les meilleurs ! ❤️


********************


[ANDREW]

Dix jours. Ça fait dix jours que je n'ai aucune nouvelle d'Églantine, depuis la soirée à laquelle elle m'a accompagné, en réalité. Et si elle ne m'a pas rappelé depuis, je ne peux pas dire que je m'en sois chargé non plus. À croire qu'on attend tous les deux que l'autre fasse le premier pas, ce qui est clairement stupide. Mais je suis un homme stupide.

Le fait est que je ne sais pas trop comment agir avec Églantine depuis cette soirée. Nous nous sommes embrassés, avant de convenir d'apprendre à nous connaître avant de tenter quoi que ce soit, mais... Est-ce que j'en ai réellement envie ? Je veux dire...

Églantine est une jeune femme pleine de vie, avec un caractère bien trempé que j'apprécie. Toutefois, est-ce que ce n'est pas simplement du désir ? Je mentirais si je disais que je n'ai pas envie d'elle, mais est-ce que j'en attends plus que ça ?

J'ai l'impression d'être un parfait connard quand je me mets à penser comme ça. J'ai juste envie de mettre Églantine dans mon lit ? Réaction de salaud, tout ça. Cependant, je ne peux m'empêcher de m'interroger : est-ce que j'ai réellement envie de construire quelque chose avec elle ?

Question stupide. Évidemment que j'aimerais la connaître mieux, elle semble être une personne extraordinaire. Mais voilà, j'ai trente-trois ans, elle en a vingt-cinq. Nos attentes ne sont probablement pas les mêmes, et...

Stop. Il faut que j'arrête de réfléchir autant, on dirait que je suis retourné à l'âge adolescent et je déteste ça. Je suis un homme adulte, à présent. Je n'ai plus quinze ans, je ne devrais pas me poser de telles questions.

Je pousse un long soupir et attrape mon téléphone, avant d'ouvrir les contacts. Je toise le nom d'Églantine et le petit emoji orange qui y est accolé. Je devrais l'appeler, je sais que je le devrais, mais pour quoi faire ? Je ne peux pas juste la contacter comme ça, il me faut une idée, quelque chose à lui proposer.

Mes yeux se posent sur le mur du salon contre lequel est appuyé mon skateboard. Bingo ! Il fait un temps idéal aujourd'hui pour aller skater, et si je sors, je peux également proposer à Églantine de m'accompagner.

Je suis soudainement pris d'un doute : et si, en réalité, elle ne voulait pas me revoir ? Peut-être qu'elle a dit ça pour me repousser en douceur. Peut-être que... Non, elle n'a pas l'air d'être une menteuse. Si ?

– Pour l'amour du ciel, arrête d'être con !, je me rabroue à voix haute.

J'ai passé l'âge de flipper pour appeler une fille, bordel !

D'un geste rageur, j'appuie sur le nom d'Églantine avant d'avoir pu me défiler. Je porte le combiné à mon oreille et écoute la sonnerie résonner dans mon crâne. Une, deux, trois... et ça passe sur répondeur.

– Bonjour, scande la voix d'Églantine à l'autre bout du fil. Vous êtes bien sur le répondeur d'Églantine Roberts, et comme je ne suis pas disponible pour le moment, je vous prie de bien vouloir rappeler plus tard ou me laisser un message. Ou ne le faites pas, c'est comme vous voulez ! Bonne journée ou bonne soirée, c'est selon !

Je raccroche avant que l'enregistrement ne se lance. Ce genre d'annonce correspond tout à fait à la rousse ! Ce ton enjoué, cet humour... J'ai l'impression de l'avoir en face de moi.

Mon problème est résolu, vu qu'Églantine ne répond pas. Cependant, ça ne va pas m'empêcher d'aller faire du skate, bien au contraire. Je dois juste me préparer d'abord, parce que je suis encore en pyjama.

La douche me fait du bien, éliminant les dernières traces de la nuit. Il commence à faire de plus en plus chaud, j'en ai transpiré comme un adolescent prépubère.

J'enfile un short et un t-shirt basique, ceux que je revêts en général pour aller faire du skate. Ma tenue est assez stylée pour ne pas me faire incendier par les médias, mais pas assez pour être regrettée si je l'abîme dans le processus.

Je jette un rapide coup d'oeil à mon téléphone, posé sur mon lit : Églantine n'a pas cherché à me joindre. Rien n'indique qu'elle se soit aperçue de mon appel manqué, ni voulu en comprendre les raisons, d'ailleurs. Cette pensée me fait automatiquement grincer des dents.

Je décide de la rappeler. Après tout, peut-être qu'elle était occupée, et je ne peux pas savoir si je n'essaie pas.

Je plaque le combiné contre mon oreille et écoute la sonnerie résonner dans mon crâne. Alors que je m'apprête à raccrocher, avant même d'avoir écouté le message du répondeur, la sonnerie se coupe et une voix scande :

– Allô ?

– Iggy ? Salut, c'est Andrew.

– Je sais, ton nom s'est affiché à l'écran.

Je reste un instant silencieux, incapable de répliquer face à son ton blasé.

– Est-ce que je te dérange ?, je demande.

Si elle répond oui, je ne suis pas sûr de la tournure que prendront les événements. J'ai un égo qui n'aime pas être chatouillé.

– Non, du tout. Je viens de finir de corriger ma dernière copie, là.

Je pousse un soupir de soulagement.

– Tant mieux. Je vais aller faire du skate sur la jetée, cet après-midi, et je me demandais si ça te dirait de venir avec moi ?

– Cet après-midi ? Euh...

Hou là, ça commence mal. Si elle hésite, ce n'est pas vraiment une bonne nouvelle pour la suite.

– Je sais pas trop, je...

Ça fait donc dix jours que je n'ai pas de nouvelles, et quand je l'appelle enfin pour lui proposer de se voir, c'est tout l'enthousiasme qu'elle met dans le projet ? Eh bah ça fait plaisir !

– J'apprécie vraiment ta proposition, mais je ne sais pas faire du skate.

Ah. Mon égo blessé se détend un minimum face à cet aveu, même si ma fierté a pris un sale coup.

– Je t'apprendrai !, je coupe avec énergie.

Je l'entends rire à l'autre bout du fil, ce qui me fait automatiquement sourire.

– C'est gentil, mais vraiment, j'ai un équilibre de merde, continue la rousse. Je vais me casser quelque chose, et je devrais aller en cours en béquilles.

Mon cœur se serre alors que je réalise qu'Églantine est probablement en train de se chercher des excuses ; mon sourire disparaît. Ça, plus le fait qu'elle ne m'ait pas rappelé avant... Est-ce que je me suis trompé sur ses intentions ? Est-ce que j'ai mal compris notre dernière discussion ? Peut-être qu'elle n'a jamais eu envie d'apprendre à me connaître, en réalité.

– Je rêve où tu cherches des excuses pour pas me voir ?, je raille.

Si au fond je le prends un peu mal, j'essaie de tourner le tout à la plaisanterie pour la faire réagir. J'espère qu'elle va me détromper, qu'elle va accepter ma proposition. C'est idiot d'espérer autant quelque chose, après tout Églantine n'est pas la seule personne sur cette terre.

– Je ne cherche pas des excuses, soupire-t-elle dans le combiné. Je ne sais vraiment pas faire du skate, Andrew, et j'ai vraiment peur de me casser la figure.

– Mouais.

– Si si, je te promets !, proteste Églantine. Je ne suis pas en train de t'éviter, Andrew.

– Ce n'est pas l'impression que tu donnes, tu sais, je ricane.

Des plaisanteries, toujours des plaisanteries, pour camoufler le fait que mon égo est blessé.

– Je suis vraiment désolée, je sais que c'est l'impression que ça donne, mais... J'ai vraiment peur de monter sur un skate, tu sais ! Peut-être pas autant que j'ai peur des araignées ou des tremblements de terre, mais... Comment je ferais pour aller en boîte si je me pète une cheville ?

– C'est tout ce qui t'intéresse ?, je me moque. Aller en boîte ?

Bon sang, cette fille est encore pire que je croyais ! Pire que moi, c'est dire ! Non pas que ce soit une critique, bien au contraire.

– Tu oublies que c'est une de mes plus grandes préoccupations, pouffe-t-elle.

Je me rends alors compte que mon ressentiment à son encontre a disparu : trois secondes auparavant, j'avais l'impression qu'elle tentait de m'éviter. À présent, j'ai de nouveau la sensation de la connaître depuis toujours, comme une vieille amie qui me comprend et que je comprends sans qu'on n'ait besoin d'échanger un mot.

– C'est une bonne préoccupation, d'accord, mais ça ne vaut pas une bonne séance de skate en plein air. Un peu de sport, ça peut pas faire de mal ! Sauf si tu préfères aller faire un footing ? C'est faisable aussi, bien qu'on aura plus de mal à discuter.

– J'ai une tête à aller courir ?, s'indigne Églantine. Andrew, s'il y a bien un truc que je déteste, c'est ça ! Je préfère encore une chute en skate qui me paralyserait à vie !

– Alors qu'est-ce que tu attends ?

Je l'entends pousser un long soupir que je pourrais presque sentir effleurer ma peau. Et quand elle reprend la parole, je sais déjà que j'ai obtenu gain de cause :

– Si je me fais mal, je te le fais regretter jusqu'à la fin de ta vie, tu m'entends ?

Un énorme sourire s'étend sur mes lèvres : j'ai gagné.

– Je n'en attends pas moins de toi !, je réplique. Sois prête à treize heures tapantes, je passe te chercher.

Enfin, David me conduira jusqu'à chez elle puis nous déposera sur la jetée de Santa Monica, nous évitant la galère de garer un véhicule sur place un mercredi après-midi.

– Ah oui, j'oubliais : prévoie une tenue pratique et surtout, des baskets.

Elle rit.

– Parce que tu croyais que j'allais me pointer en robe et talons pour aller faire du skate ? Tu as une sacré image de moi !

– À chaque fois que je t'ai vue, tu portais une robe et des talons.

Églantine pouffe de plus belle.

– Parce que chaque fois c'était à l'occasion d'une soirée. En temps normal, je porte un jean et un t-shirt basique. Enfin, il m'arrive de mettre une robe, mais rien de fou, rassure-toi.

J'ai du mal à imaginer la rousse dans autre chose qu'une robe de soirée, néanmoins elle a raison : nous ne nous sommes vus qu'à ces occasions. Je ne sais pas pourquoi ça ne m'a pas effleuré l'esprit qu'Églantine puisse arborer une tenue basique, c'est idiot.

– D'accord, alors rendez-vous à treize heures, je passe te prendre.

– Ça me va !

Et sur ces mots de grand esprit, elle raccroche. Il me faut quelques secondes pour réaliser que j'ai toujours le téléphone contre ma joue, aussi je le repose. Il faut que j'aille manger.





J'ai regardé l'heure tourner jusqu'à midi et demi, l'heure de partir. À présent, je me tiens nonchalamment appuyé contre le S.U.V, lui-même garé devant chez Églantine. Cette dernière sort d'ailleurs de chez elle, referme à clef avant de les glisser dans son sac à dos. Je profite du temps qu'elle met à me rejoindre pour l'observer.

Églantine porte un jean serré à la taille haute, sous un chemisier pomme qui fait ressortir la pâleur de sa peau et le feu de ses cheveux. Elle a relevé ces derniers en une queue-de-cheval qui lui tire un peu lestraits. Elle ne porte pas de maquillage, de toute façon elle n'en a pas besoin. Non pas que le maquillage soit nécessaire à qui que ce soit, bien évidemment.

– Salut !, s'exclame la rousse en arrivant à ma hauteur.

– Le carrosse de madame est avancé !, je rétorque en lui ouvrant laporte.

Elle s'engouffre à l'intérieur et boucle sa ceinture.

– J'espère que tu es prête ?

Églantine lève les yeux au ciel en souriant.

– Si je me casse un truc, je te le fais payer !, lance-t-elle avec un haussement d'épaules.

Je ris.

– Pigé !

Je me penche vers le fauteuil avant, où est assis David.

– On peut y aller, Dave !

  D'un signede tête, il indique qu'il a entendu ma requête ; la voiture démarre.

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