♱ | 11. Punition
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TW : viol, mutilation
Ce chapitre possède du contenu mâture qui peuvent heurter, chambouler la sensibilité de certains, car elles peuvent être dures à lire psychologiquement.
Si la lecture devient trop difficile pour vous, vous êtes libre de ne pas la poursuivre, je ne vous en tiendrai pas rigueur. 🫶🏻
Une douleur désagréable tiraillait les muscles de mon dos et de mes bras. L'unique raison pour laquelle je maudissais les « journées lessive » à la maison était parce que j'étais contrainte de ramener mes affaires de sport, ainsi que ma tenue de cheerleader pour les laver. Je devais donc transporter mes vêtements qui, ensemble, pesaient lourd – si on n'omettait pas le fait que je transportais également mes affaires de cours – deux fois par semaine.
Un soupir de soulagement se libéra de ma bouche quand j'atteignis enfin le perron de la maison. En rentrant à l'intérieur, je perçus le son de la télévision provenant du salon. Brittany n'avait pas de cours de natation. Soit maman, soit Lewis avait été la récupérer après l'école.
J'abandonnai mes sacs devant l'entrée et aussitôt, une agréable sensation de légèreté m'envahit. Un sourire ravi se dessina sur mes lèvres et j'étirai mon dos pour me délecter de ce bien intense. Cependant, je repoussai mentalement le fait pénible que je devais transporter mon sac de sport jusqu'à la cave, afin de mettre mes vêtements dans la machine à laver.
Ça peut attendre encore un peu.
Je m'arrêtai au salon, derrière le divan en cuir noir sur lequel ma petite sœur regardait une rediffusion de Quoi d'neuf Scooby Doo.
— Salut, Moucheron.
Mais comme à sa sale habitude, Brittany ne me prêta pas la moindre attention. Ses yeux bleus rivés sur l'écran plat, elle préférait suivre le déroulement de l'épisode qu'elle avait pourtant déjà vu, plutôt que de me saluer. Dans un élan d'agacement, je contractai mes poings et étouffai un soupir las.
Ne surtout pas déranger la princesse de la maison !
En détachant mon regard de ma petite sœur, mon cœur catapulta dans ma trachée, mon sang se glaça dans mes veines. Ce silence religieux planant dans l'entièreté de la maison ne signifiait qu'une seule chose : Steven n'était pas là. L'inquiétude s'insinua alors vicieusement en moi, tandis que je montais à pas feutrés les escaliers pour me réfugier dans ma chambre. Lewis pouvait être n'importe où et me tomber dessus à n'importe quel moment. Il était dans la maison, j'en avais la certitude.
Mon palpitant battait à la folie lorsque je refermai la porte de ma chambre derrière moi, sans provoquer le moindre bruit. Je m'efforçai de calmer ma respiration qui avait perdu de sa régularité. Mon corps tout entier tremblait de peur.
Bon sang ! Où était passé Steven après les cours ? Je ne gardais pas le souvenir qu'il m'avait envoyé un quelconque message pour m'avertir qu'il ne rentrerait pas à la maison dans l'immédiat. Mes mains fouillèrent mes poches vides. Mon cœur loupa un battement quand je me souvins de l'endroit où j'avais laissé mon téléphone.
Mon sac d'école.
Dans la dernière poche de mon sac que j'avais abandonné dans le hall d'entrée et qui trahissait mon retour à la maison. Je me mordis la lèvre inférieure si furieusement que les pointes de mes canines s'implantèrent dans ma chair, laissant un léger goût métallique emplit ma bouche.
Dans un accès de colère contre moi-même, je basculai en arrière sur le matelas de mon lit, laissant les remords empoisonner ma conscience.
Quelle idiote !
Deuxième fois que j'avais baissé ma garde parce que la naïveté m'avait poussé à ne pas vérifier que Steven était rentré. Sans mon jumeau dans les parages, je devenais si vulnérable, si fragile. Je devenais la proie parfaite. Sa proie parfaite.
Mon sang ne fit qu'un tour lorsque trois coups furent donnés contre ma porte. Mes entrailles se liquéfièrent, la peur me rongea jusqu'à la moelle. C'était lui. Le doute me submergea. Avais-je fermé ma porte à clé ? Mon pouls s'accéléra de façon désordonnée en constatant la poignée s'abaisser d'une lenteur effrayante.
Mais la porte ne s'ouvrit pas.
Je me trouvais donc en sécurité. Ou du moins, pour l'instant. Cependant, cette pointe d'appréhension qui me nouait l'estomac ne me quitta pas. Je n'avais pas besoin de me regarder dans le miroir pour apercevoir cette intense lueur l'inquiétude qui scintillait dans mes yeux. Ce sentiment courrait dans l'ensemble de mon corps, parcourait ma peau de frissons désagréable.
— Polly.
Chacun de mes muscles se contracta dans une fureur douloureuse à l'entente de cette voix calme qui provenait de derrière la porte. Je déglutis difficilement, comprenant ce qui allait se passer.
— Pourquoi la porte de ta chambre est fermée à clé ?
Les nerfs noués, je ravalai l'angoisse qui me broyait les os.
Laisse ta porte ouverte, Polly. Comme ça, les monstres imaginaires ne viendront pas dans ta chambre.
La voix lointaine de ma mère résonna dans ma tête, me ramenant à une époque lointaine, où je n'étais qu'une petite fille encore entière. Cette époque où maman parvenait encore à exprimer l'amour qu'elle éprouvait pour moi, avant de l'effacer complètement de son cœur. Elle répétait toujours cette phrase lorsque je jouais dans ma chambre, la journée. J'avais cru à son explication durant quelques années, jusqu'à comprendre que le fait de conserver la porte ouverte lui permettait de garder plus facilement un œil sur moi. Alors que je faisais du dessin sur mon bureau, je m'étais retournée pour une raison que j'avais oubliée et avais surpris la présence de maman qui m'épiait avant de repartie soudainement. Depuis ce jour, j'avais compris qu'elle cherchait à obtenir la certitude que je ne tentais pas de me mettre en danger en commettant des actes irréfléchis et innocents à mes yeux.
Or, elle se trouvait à mille lieux de s'imaginer que laisser cette porte ouverte avait fait entrer un véritable danger dans cette pièce où j'étais supposée me sentir en sécurité. Ce danger existait sous la forme d'une créature immonde à l'apparence humaine qui venait afin de piétiner et de briser mon innocence, ainsi que mon enfance.
— Ouvre la porte.
Une boule de plomb se logea dans ma gorge et dans mon estomac. Sa voix ne contenait aucune trace d'agressivité, elle se montrait calme, posée. Cependant, je savais que si je ne lui ouvrais pas durant les prochaines secondes, il me le ferait regretter dès que l'occasion se présentera. Et l'envie d'aggraver mon cas répondait aux abonnés absents.
Tandis qu'une série de tremblements parcourut mon corps, je me levai pour déverrouiller la porte. Je sentis le sang battre à mes tempes en découvrant l'imposante silhouette qui se dressait devant moi. Il avait abandonné son uniforme de bureau pour un T-shirt noir qui lui collait au torse musclé.
Je relevai lentement mes yeux sur son regard contrarié qui me scrutait dans un silence de glace. Je savais qu'il remarquait l'état de terreur dans lequel il me mettait. Mais au lieu de s'en inquiéter, il s'en amusait.
— Aurais-tu oublié la politesse, ma chérie ?
Ma chérie. Ce surnom alimenta la bile de dégoût qui menaçait de remonter le long de mon estomac. Je me figeai lorsque ses doigts se glissèrent dans ma chevelure noir charbon.
— Bonjour, Lewis, soufflai-je d'une voix tremblante.
Il entra dans ma chambre et referma la porte derrière lui. Me voilà prisonnière de ma propre chambre. Je gardais la mâchoire contractée, tandis qu'il s'installa sur mon lit.
— Viens t'asseoir à côté de moi.
Je m'exécutai dans un silence pénible et m'assis au bord du matelas pour rester le plus éloignée possible de lui.
— Rapproche-toi.
Mon cœur se serra. Je n'avais pas le choix de lui obéir, sinon ses actes se montreraient d'une brutalité sans précédent.
Comme s'il n'était pas déjà assez sauvage comme ça.
Mon souffle se coupa dans ma trachée quand il passa son bras atour de mes épaules. Son pouce se glissa sous le col de mon T-shirt pour caresser mon épiderme.
— Raconte-moi comment s'est passé ta journée.
C'était toujours comme ça qu'il commençait. Une grimace de dégoût retroussa mes lèvres. Je conservai mon regard rivé au sol, incapable de croiser l'expression malsaine avec laquelle il me considérait.
Je contai les événements ayant rythme ma journée – tout avait été inventé – d'un timbre lent, qui trahissait l'assurance me manquant.
Une habituelle vague de froid m'envahit lorsque je sentis ses doigts inquisiteurs descendre sous mon vêtement, palpant ma petite poitrine. Les paupières closes, les lèvres pincées, je me retins de me débattre pour fuir son contact. Je n'avais aucune envie de ressentir l'extrémité de sa main s'enfoncer sauvagement dans ma chair, tandis qu'il m'arrachait mes vêtements.
Je devais le laisser faire, le laisser prendre son temps afin qu'il pût savourer le plaisir que je lui procurais. J'étais contrainte de subir le contact de ses mains qui tripotaient mes parties dénuées de leur intimité, ses lèvres qui m'embrassaient sans passion, son souffle chaud répugnant qui s'écrasait contre ma peau souillée. Mais le plus terrible était de sentir son corps qui écrasait le mien, tandis qu'il me pénétrait sans douceur, détruisant à chaque fois un peu plus mon existence.
Or, j'étais morte depuis le premier jour où ses yeux de prédateur s'étaient posés sur moi, me voyant comme sa chérie, alors que je n'étais qu'une enfant qui venait tout juste de comprendre ce qu'était le divorce.
Dégoût, répulsion, faible, honte. Voilà ce que m'insufflait la vision de mon propre reflet lorsque je m'observais dans un miroir. Ce corps n'était pas le mien. Il avait cessé de m'appartenir depuis le jour où ce monstre avait posé ses mains répugnantes la première fois sur moi pour me détruire, me tuer de l'intérieur.
Mon regard s'abaissa sur la lame de rasoir que je tenais dans ma main, tandis que mon poignet était tourné en direction du plafond. La sensation de vide que je ressentais renforça la douleur engendrée par la haine que j'éprouvais envers moi-même. Au lieu d'ouvrir ma gueule pour dénoncer ce prédateur, je préférais me cacher derrière le silence.
Car comme le disait si bien Polly, qui allait-on croire si un jour, je brisais le mutisme qui scellait mes lèvres ? Un homme de la trentaine qui possédait une stabilité professionnelle, qui aimait sa petite amie et qui « acceptait » la présence de ses enfants ou une adolescence instable qui détenait un bref passé en psychiatrie ?
Alors que mon regard s'attardait sur les cicatrices ornant déjà mon poignet, ainsi que l'avant de mon bras, je laissai cette pulsion malsaine prendre le dessus sur ma conscience. La lame se posa sur mon épiderme, la trancha d'une lenteur douloureuse. Un fin filet d'hémoglobine apparut et se répandit sur mon membre avant de couler et de tâcher le blanc du lavabo.
Une première lacération pour m'être fait avoir comme une débutante, une idiote. Parce que j'aurais dû vérifier que Steven était rentré à la maison.
Une deuxième pour avoir laissé le monstre entrer dans ma chambre. Je l'avais fait pour ne pas subir sa colère qu'il aurait défoulée sur moi à un autre moment.
Une troisième pour m'être laissé faire. Quand il avait commencé à me faire ces attouchements, il prétendait que c'était normal lorsqu'on aimait quelqu'un et n'avait cessé de me répéter que j'étais la plus belle petite fille qu'il ait jamais vue.
Une quatrième pour me cacher derrière le silence. Lorsqu'il terminait, il m'intimait de ne rien dire à personne, que c'était un secret entre lui et moi. Car si j'ouvrais ma bouche, cela faisait de moi une très mauvaise personne qui ne savait pas garder un secret. Or, le jour où je fus en âge de comprendre que ces marques d'affection étaient toutes sauf normales, j'avais eu l'insupportable illusion qu'il était trop tard, que personne ne me viendrait en aide. Mais je restais muette surtout parce que je ne souhaitais pas devenir une mauvaise personne comme il ne cessait de me le répéter.
Finalement, il avait eu gain de cause, car ses mots étaient parvenus à me manipuler en souillant ma conscience. Et je me punissais pour avoir succombé à son emprise en m'infligeant ces blessures physiques.
Parce que, d'une manière ou d'une autre, j'étais devenue une mauvaise personne.
Mon estomac pesait toujours aussi lourd après que je fus descendue au salon, près de Brittany, après avoir dissimulé les traces de ma punition sous les manches noires de mon pull. Même si je savais que Lewis en avait fini avec moi pour le reste de la soirée, je demeurais sur mes gardes. Il conservait un œil sur moi, où qu'il se trouvait. Partout dans la maison, je sentais son regard malsain peser sur moi.
Une vague de soulagement se déferla en moi lorsque la porte d'entrée s'ouvrit et laissa entrer l'odeur singulière de Steven. D'un bond, je me redressai du divan sur lequel j'étais assise, droite comme un « i ». Mes yeux s'implantèrent sur la silhouette de mon frère qui manqua de chuter en avant lorsque son pied heurta l'un de mes cas qui n'avaient toujours pas changé de place depuis mon arrivée.
— Aaaah, bordel ! Polly, tes sacs !
— Je te prie de surveiller ton langage, Steven, gronda Lewis depuis la cuisine.
Il se tenait dos à nous, sans doute en train de se préparer un casse-croûte. Steven en profita pour lui adresser une grimace moqueuse à son insu. Cependant, cette pitrerie typique de sa part ne m'arracha même pas un petit sourire.
— T'étais passé où ? m'empressai-je de le questionner avec une voix angoissée.
Une barre de confusion rida mon front, indiquant qu'il ne comprenait pas la raison de mon inquiétude.
— Je t'ai envoyé un message.
Après être sortie de la salle de bain que j'avais nettoyé pour masquer mon crime, je m'étais immédiatement rendue dans le salon. La présence de Brittany me donnait la certitude que Lewis ne ferait plus aucune tentative envers moi. J'avais donc récupéré mon téléphone afin de vérifier si Steven m'avait envoyé des nouvelles concernant ses plans après le lycée. Or, la frustration avait crispé mon corps tout entier en découvrant que le smartphone n'avait plus de batterie. Un soupir de désespoir avait menacé de s'échapper de ma bouche en me souvenant que le chargeur se trouvait dans ma chambre, rangé à sa place habituelle.
Cependant, je n'avais eu aucune envie de retourner à l'étage, alors que Lewis se trouvait dans la pièce qui lui servait de bureau, juste à côté de la chambre de Jay.
Le cœur lourd, j'abaissai mes yeux à mes pieds.
— Je n'ai plus de batterie.
Steven émit un gloussement moqueur.
— Et ? Pour ton information, ces appareils-là se rechargent grâce à un objet qu'on appelle des chargeurs. Si tu veux, je peux te les décrire...
— T'étais passé où après le lycée ? le coupai-je en relevant mes émeraudes sur lui.
Mon frère écarta ses bras devant lui. Ce geste indiquait que j'étais sur le point de m'emballer et qu'il fallait que je me calme.
— Oh, redescends un peu, ma petite voisine d'utérus. Je suis simplement allé au skatepark avec Marty.
Mon cœur sauta tout une série de battements à l'entente de ces mots. Le silence me captura et resserra vicieusement ses lianes autour de ma gorge.
C'est pas vrai !
Je voulais me persuader que j'avais mal compris. Cependant, l'expression qu'arborait Steven me prouvait le contraire. La colère comprima mes inspirations. Cette réaction ne visait pas mon frère, mais l'Angleterrien. Apparemment, mon avertissement n'avait pas été assez clair.
Je sentais mon sang s'échauffer dans mes veines en réalisant que sa présence parasitait sans cesse mon espace vital. Mais voilà qu'il attirait mon frère vers lui, ce qui obligeait Steven à m'abandonner. Il m'arrachait mon seul rock, celui qui me protégeait inconsciemment du danger planant inconsciemment au-dessus de ma tête.
Un déluge de fureur explosa en moi, faisant vibrer la haine que j'éprouvais à l'égard de ce Marty. Tout ce qui m'était arrivé depuis mon retour à la maison, était entièrement de sa faute. Sans lui, Steven serait arrivé avant moi et j'aurais été en sécurité.
La colère enfouie au creux de mes muscles trépignait à l'intérieur de moi. Si l'Angleterrien n'avait pas saisi mon premier avertissement, je devais alors me montrer plus claire.
À nous deux, McFly.
☆______________________________☆
• Hey beautiful people ! 🤗
Avant toutes chose, je tiens à préciser que si certains.es d'entre vous en subi ça (ce que je ne l'espère pas), vous n'êtes pas fautifs, ce n'est pas de votre faute. Vous avez le droit à la parole. Et vous voulez une oreille attentive, je suis là ♡
Ça va barder pour Martyy ! •
•......•
• Votre avis sur ce chapitre plus sombre et plus lourd que d'habitude ?
• Maintenant, vous avez une explication concernant l'attitude de Polly.
Mais il y a encore beaucoup de mystère et d'intrigue concernant ce personnage bien plus complexe qu'elle n'y parait.
•......•
☆ Le prochain chapitre sera du PDV de Marty ☆
Kissouilles !
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