«Je regarde les messages que Simon venait de m'envoyer. 

"Sonny, trouve moi un moyen pour que je puisse m'en aller."

"Il recommence, j'ai rien fait."

"Il m'a cassé le nez Sonny." 

"C'est bon, je sais ce que je dois faire."

Le dernier message fait stopper mon cœur. Simon. Je me mets à courir dans les rues en essayant de l'appeler, mais il ne décroche pas. Pitié non, dites moi qu'il n'a rien. 

J'arrive au bout de sa rue et je vois les ambulances et mon sang ne fait qu'un tour. Les larmes me montent aux yeux. Dites moi qu'il a buté son père. Que ces ambulances ne sont pas là pour lui. 

Mais quand j'arrive devant le portail, je vois Kinn sans une égratignure et la panique prend possession de mon corps. 

- SIMON ! 

Mon hurlement désespéré fait tourner la tête de Kinn, puis il l'a baisse aussitôt. Je vois ensuite un brancard sortir de la maison, Simon, couvert de sang, il y avait du sang partout. Je m'effondre au sol en voyant ça. Les larmes me montent aux yeux alors qu'un sifflement résonne dans mes oreilles. Baipai s'accroupit à mes côtés et elle me prend dans ses bras. 

- Il est en vie Sonny. Il est en vie. 

Je prends une grande respiration, comme si j'avais été sous l'eau. Je fonds en larmes en la serrant contre moi alors qu'elle me frotte les cheveux en essayant de me calmer. 

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! 

J'arrive à peine à articuler. 

- Il s'est ouvert les veines. 

Il a tenté de trouver un échappatoire. 

Elle prend ses clefs de voiture et on suit l'ambulance à l'hôpital. On attend dans les couloirs pendant un temps interminable. On enchaîne les cafés alors que j'ai l'impression que mon monde s'écroule. Gorya m'appelle mais je l'ignore. Désolé ma belle. 

Je m'assieds et Baipai me regarde tristement. 

- Il va s'en sortir. Tu sais que Simon est un battant. 

- Je pourrai pas vivre sans lui. Baipai, pourquoi est-ce qu'il a voulu nous quitter ? 

Ma dernière question était à peine audible. 

- Il ne voulait pas vous quitter. Il voulait juste que la douleur s'arrête. 

Je déglutis et le médecin revient vers nous. 

- Vous pouvez aller le voir, il vient de se réveiller. 

- Vas le voir. 

Baipai me lance un petit sourire et j'avance jusqu'à la chambre. Je regarde Simon depuis la porte. Il a la tête baissée, il pleure. Il regarde ses bras bandés et les larmes me montent une nouvelle fois. 

- Simon... 

Il relève la tête et j'avance rapidement vers lui. 

- Pourquoi ? Pourquoi t'a voulu me laisser ? 

Il secoue la tête. 

- Je suis désolé. 

Ses sanglots le secouent et je recommence à pleurer en le serrant contre moi. 

- Je suis tellement désolé Sonny. Je sais pas ce qu'il s'est passé dans ma tête. 

- Je t'aime Simon, ta mère t'aime, Gorya t'aime. Comment on ferai sans toi ? 

Il continue de pleurer et mes larmes tombent dans ses cheveux. 

- Moi aussi je t'aime Sonny. Je suis vraiment désolé. 

- Arrête de dire que t'es désolé. Me fais plus jamais ça, je t'en supplie. Je peux pas vivre sans toi. J'ai cru que plus jamais je ne te reverrai. 

Il continue de pleurer et je continue de le serrer contre moi, comme pour me rassurer, comme pour me dire que tant que je le tiens contre moi, il ne disparaîtra pas. 

Si je le tiens dans mes bras, il ne lui arrivera rien. 

- Sonny, faut pas le dire à ma mère... Je veux pas lui infliger ça. 

Je soupire en cherchant une solution. 

- Tu vas rester chez moi. On va dire qu'on part en vacances tous les deux. On va rester chez moi et je te protègerai de tout. D'accord ? Je laisserai rien ni personne te faire du mal. 

Il hoche la tête. 

- D'accord. Merci Sonny. 

- Mais tu ne dois plus te faire de mal. Plus jamais. 

- Promis, quand j'irai mal je te le dirai. C'est promis. 

- D'accord. 

Je continue de le tenir contre moi jusqu'à ce qu'il s'endorme. Puis Baipai me fait un signe de tête vers le couloir et je vois rouge. Je sors alors qu'elle reste avec Simon, je fonce vers Kinn. 

- Je vous interdit d'aller le voir, ou même d'essayer de lui parler ! 

- Comment il va ? 

- Ah parce que vous en avez quelque chose à branler peut-être ?! C'est de votre faute ! Vous le savez non ? 

- Sonny. Je comprends que tu sois en colère. Je te demande juste comment il va. 

- Mal. Très mal. Il vient de tenter de se suicider, ça vous met pas la puce à l'oreille ?! 

Il détourne le regard et je me retiens de lui en coller une. 

- On ne dit rien à Penn. Simon va rester chez moi le temps de sa convalescence, on dira qu'on part en vacances. 

- Très bien. 

Il s'en va et je secoue la tête fou de rage. Non mais quel connard. 

Je retourne auprès de mon meilleur ami et le regarde dormir. Oui, ne t'en fais plus Simon. Je ferais tout pour que tu aie envie de vivre à nouveau. »