Chapitre 14

Plus que quelques jours avant de le revoir enfin, pensais-je.
Ces semaines me semblaient interminables. Celle où j'avais travaillé m'avait paru rapide car je ne m'ennuyais pas, j'avais toujours quelque chose à faire et je savais que j'allais être récompensé de mes efforts. La gérante du magasin avait d'ailleurs tant apprécié mon travail qu'elle m'avait proposé de travailler avec elle pendant l'été puisque plusieurs des vendeuses prenaient leurs vacances. Mais j'avais dû refuser car même si j'avais besoin d'argent -maintenant plus que jamais puisque ma mère avait complètement cessé de m'en envoyer- je ne renoncerai pas au mois que j'allais passer auprès de Jay.
Après cette semaine, les jours passaient au ralenti, j'allais en cours et je me tenais à carreaux, j'arrivais même à ma grande surprise à l'heure presque tout les jours et je ne séchais plus, sauf un jour, à l'anniversaire de Jay.
J'avais tellement été stresser ce jour-là que je n'avais pas eu envie d'aller en cours, je m'étais pourtant levé pour y aller et sachant que c'était son anniversaire, je m'étais même levé plus tôt pour l'appeler et rester un peu plus longtemps au téléphone avec lui, mais toute la matinée j'avais tenté de le joindre sans résultat. A cause de mon imagination débordante -et surtout de ma jalousie- je m'étais inventé qu'il était avec sa partenaire, j'imaginais des choses, les excuses qu'il allait me fournir. Quand il m'appela enfin en début d'après-midi j'avais pensé à toutes les possibilités sauf à ce qu'il m'avait dit : je l'avais appelé en pleine nuit, évidement il dormait et ne pouvais par conséquent me répondre, je ne me ferais jamais à ce décalage horaire. Suite à ça, je m'étais promis de ne plus douter de lui, après tout il me faisait confiance alors je devais en faire de même.
Quelques jours suivant son anniversaire j'avais enfin reçu une carte de crédit, l'argent de mon compte venait essentiellement de mes anniversaires, j'avais de quoi être tranquille plusieurs mois si je faisais attention à ce que j'achetais et si ma mère continuait de m'en envoyer. Mais je rêvais, seulement deux jours après je recevais déjà une de ces lettres qui méritait d'être clair.
« La banque m'a appelé, maintenant que tu as une carte tu n'as plus besoin que je t'envoi d'argent. J'ai aussi arrêté ton forfait de téléphone, tu n'arrêtes pas de dépasser ton crédit, j'en ai assez de payer, il s'arrêtera dans quelques jours si j'ai bien compris. »
Si je déchiffrai cette lettre, j'en concluais que c'était un abandon pratiquement complet, j'espérais au moins qu'elle avait oublié que je vivais chez elle car dans ce cas elle aurait aussi cessé de payer l'électricité, l'eau et tout ce qui s'en suit. Autant me considérer comme orpheline...

Le téléphone que Jay m'avait offert se mit à sonner, j'avais encore du mal à me faire à la sonnerie et au téléphone en général mais heureusement que je l'avais sinon je me serais retrouvée sans portable dès le lendemain de la lettre. Je n'avais pas mentionné à Jay que ma mère ne me donnait plus rien, pour lui si j'avais pris son téléphone c'était simplement car le mien avait fait une chute et était irréparable. C'est Mackenzie qui me fit remarquer que je devais répondre.
- Bon tu vas finir par décrocher ? Je n'arrive pas à me concentrer !
C'était notre semaine de révision et il ne fallait surtout pas la déconcentrer, si elle n'avait pas son bac ses parents voulait l'inscrire dans une école de filles privée, autant dire le cauchemar pour elle.
- Oui c'est bon déstresse, je réponds.
Je fouillais partout sous les livres et les feuilles de cours à la recherche de mon portable quand Savannah me le tendit.
- Merci, lui dis-je.
- Laisser trainer un bijou pareil à même le sol franchement, s'exclama-t-elle.
C'était elle qui avait plus souvent le téléphone dans les mains que moi. Sans faire attention à sa remarque je répondis enfin.
- Jeune fille qui en a plus que marre des révisions j'écoute.
- Bonjour, ici jeune homme cruel qui oblige sa petite amie à réviser.
- Très drôle.
- C'est toi qui as commencé, je ne vais pas te déranger longtemps afin que tu puisses te replonger dans tes cours.
- Si je t'en supplie dérange-moi autant que tu veux, je sature là.
- Mais ce n'est pas possible, quand est ce qu'on à parler de ça ! Hurla soudain Mackenzie.
- Je constate qu'il n'y a pas que toi qui en a marre, dit Jay moqueur.
- C'est l'horreur tu n'imagines même pas. Bon et toi comment se passe ton tournage ?
- Bien, je fatigue mais c'est bientôt fini, je sais quels scènes je vais tourner durant ces deux dernière semaines...
- Donc, la scène du baiser...
- Tu veux vraiment savoir ?
- Oui.
- Pourquoi faire ?
- C'est juste de la curiosité.
- C'est dans deux jours.
- Le premier jour des épreuves.
- Oui et je t'appelle pour te souhaiter bonne chance aujourd'hui car je ne pourrais plus t'appeler avant que tu ne viennes, les derniers jours de tournage sont les plus dur et je n'aurais probablement pas le temps.
- D'accord.
- N'oublie pas que ton vol est le 4.
- Aucune chance que je l'oublie, c'est écrit en gros un peu partout dans la maison et chaque jour sur l'ordinateur une fenêtre s'ouvre avec un décompte.
- Ce n'est pas ton genre de faire ça.
- Bien vu, je n'ai rien fait, c'est Savannah.
- Qu'est ce que j'ai fait, demanda cette dernière en levant la tête de son livre de math.
- Rien, boss, répondis-je.
- Dit celle qui est au téléphone plutôt que de bosser elle-même.
- Quelqu'un peut me dire à quoi me servira ces foutu suite arithmétiques dans ma vie ? Si vous avez une seule réponse valable je veux bien apprendre sans dire un mot ! Hurla de nouveau Mackenzie qui me surprit au point de sursauter.
- Toi qui es entré dans la vie active pourrais tu lui donner une réponse ? Demandais-je alors à Jay.
- Euh... à dire vrai, je ne me souviens même plus avoir fait ça...
- Cela ne m'aidera pas à aller chercher mon pain, ni à faire les magasins... ça calcule quoi de toute façon au juste ce truc ? Demanda Mackenzie en s'énervant un peu plus.
Jay ne put se retenir de rire.
- Je crois que je vais te laisser, dit-il après s'être repris.
- Oui, cela vaut mieux, on va faire faire une pause à Mackenzie cela vaut mieux pour tout le monde, son livre va bientôt finir par voler.
- On se voit le 4 alors, je demanderai à quelqu'un de venir te chercher. Révise bien et bonne chance.
- Merci et toi travaille bien mais pas trop avec ta partenaire quand même.
- Ne t'inquiète pas, je t'aime.
- Moi aussi.
Je raccrochai et posa le téléphone de nouveau par terre sur une pile de cours.
- Bon, je pense qu'il est temps de faire une pause, décidai-je.
- Entièrement d'accord, confirma Mackenzie qui avait lâché toutes ses feuilles.

C'est aujourd'hui, pensais-je, aujourd'hui la première épreuve du BAC, si je l'ai je vais peut-être vivre avec lui qui sait ? C'est aussi aujourd'hui qu'il tourne cette fameuse scène... Il faut vraiment que je me concentre, je dois oublier tout le reste et me concentre uniquement sur sa scène... non criais-je intérieurement, me concentrer sur cette épreuve de philo, ça ne vaut pas trop de points mais c'est toujours ça de gagner.
- Oh eh, Cee-Jee ici la terre, je te parle, dit Savannah en agitant le bras devant moi, encore dans tes pensées, poursuivit-elle.
- Je...
-Chut, me coupa-t-elle, laisse moi deviner, je suis voyante, je vais savoir à quoi tu penses en quelques secondes. Hum... je vois un homme, dont le prénom commencerait par « J » et finirait par « ay », quel pourrait être ce prénom, pourtant « Jay » sur le bout de la langue, le voyez-vous ? Demanda-t-elle en tirant cette dernière vers moi.
Je ne pus m'empêcher de rire, elle parlait comme une diseuse de bonne aventure, marquant des pauses puis reprenant, j'entrais donc dans son jeu.
- Je pense que c'est Jay, répondis-je.
- Oui, c'est cela, je vois que cet homme est loin et pourtant qu'il occupe toutes vos pensées lors de ce jour important et lors de tous les autres jours d'ailleurs.
- C'est fort possible, avouais-je.
- Cet homme, je le vois avec une autre femme que vous, il... l'embrasse ? Oui, c'est bien cela ils s'embrassent. Attendez, ce n'est pas fini, quelqu'un crie : « COUPEZ », cet homme, Jay, s'en va se gargariser la bouche, se brosser les dents pendant vingt deux minutes et quarante six secondes et va penser à sa petite amie qui lui manque.
Toujours avec sa fausse voix elle persista.
- Je vois une dernière chose, approchez-vous peut être la verrez vous aussi.
Je m'exécutai m'avançant d'un pas vers elle.
- Je vois que ...ce n'est qu'un FILM, F-I-L-M épela-t-elle, alors il faut que tu arrêtes de te torturer l'esprit ! Cria-t-elle avec sa voix normale.
- Je sais bien et j'essaye je t'assure mais ça veut pas sortir de ma tête, même si ce n'est qu'un film il va embrasser cette fille et ça je ne supporte pas.
- C'est de ta faute, tu aurais pu tomber sur un chanteur, lui au moins n'aurait pas eu à embrasser des filles dans ses films, mais tu as choisi la complication en tombant sur un des acteurs le plus connu et prisé du moment.
- C'est vrai que je l'ai fait exprès...
- Qui me dit que tu n'avais pas prévu ton coup et que tu savais qui il était ?
- Moi.
- Ok, je suis convaincu. Bon ce n'est pas pour te mettre la pression mais ça y est les gens rentrent, ça va commencer.
- Où est Mackenzie ?
- A l'intérieur surement, déjà complètement installé, attendant de pouvoir étaler son savoir puisque c'est la seule matière où elle n'a pas besoin de réviser pour réussir. Aller avance et pense seulement à ton sujet.
- Ok chef.
Après avoir trouvé nos places, s'être installer, avoir entendue les habituels mots du proviseur et remplie l'entête de nos copies, le fameux sujet nous a été distribué. Plusieurs thème aurait put tomber et des milliers de questions philosophiques aux quelles personnes ne cherchent à répondre, sauf celles qui n'ont rien d'autre à faire -donc les philosophes- et bien, sur ces milliers de questions il a fallu que celle de cette année soit « Le désir, peut-on y résister ? ».
Moi qui pensais sans cesse à Jay et au désir qu'il puisse éprouver pour sa partenaire vraiment magnifique, -Savannah m'avais montré à quoi elle ressemblait et je ne pouvais en aucun cas rivaliser contre sa beauté, d'ailleurs qui le pouvait ?- je n'avais vraiment pas besoin de penser à cela en ce moment, ce moment précis où il était peut être déjà en train de l'embrasser et où il se rendrait peut être compte qu'il ne pouvait plus m'attendre. Que je n'étais pas celle qu'il voulait, comme à mon habitude je m'imaginais un tas de scénarios possible, sur sa façon de réaliser que je n'étais pas faite pour lui, quand il allait me quitter et comment. Tout ceci me fit perdre un temps énorme sur la rédaction mais au moins j'avais été inspiré.

- Une épreuve de moins, me dit Savannah après être sortie de la salle et nous avoir rejoints.
- Plus qu'un million. Peut-on résister au désir, quel super thème, poursuivit Mackenzie, ça vous connait vous puisque vous avez des mecs que vous désirez plus que tout.
- Ce n'est pas que ça le désir, continua Savannah, par exemple je désire vraiment manger un énorme pot de glace. Ce n'est pas pour autant que je pense à Max. Qu'est ce que tu désire toi Cee-Jee ?
- Revoir mon chéri ! Et très vite si possible.
- Ah tu vois, tout de suite elle pense à son mec, intervins Mack.
- Tu ne m'aides vraiment pas en disant ça.
- Désolé, mais franchement c'est le seul truc qui me plairait vraiment. Et puis on s'en fiche du désir cette épreuve est fini et c'était la seule de la journée alors on rentre et on profite de notre liberté jusqu'à demain matin où les maths vont nous achevez.
- J'ai hâte d'y être et de résoudre ces magnifiques suites arithmétiques, ironisa Mackenzie.
- Ne parle pas de ça, j'ai mal à la tête rien que d'y penser, conclut Savannah.

Savannah et moi avions fait le chemin pour raccompagner Mackenzie chez elle même si c'était à l'opposé de chez nous puis on était rentré en prenant notre temps. Je me retrouvais seule chez moi puisque Savannah ne pouvait pas sortir tant que le BAC ne serait pas terminé, mais elle continuait de me parler grâce à internet.

Savannah dit : Jay t'a appelé depuis la dernière fois ?
Cee-Jee dit : Nan, il m'a prévenu qu'il n'aurait pas le temps puisque ce sont ses dernières semaines de tournage.
Savannah dit : AH ...
Cee-Jee dit : Pourquoi ?
Savannah dit : Pour rien.
Cee-Jee dit : Il n'ya pas de rien, tu veux me dire quelque chose alors fait le.
Savannah dit : C'est juste que je regardais des sites comme toujours et hier soir (ce matin pour nous) il serait sorti dans un bar avec Amelia.
Cee-Jee dit : Je suis censé savoir qui est cette Amelia ?
Savannah dit : C'est la fille qui joue avec lui.
Cee-Jee dit : Ok. Il a le droit de se détendre il bosse, je lui fais confiance.
Savannah dit : Je voulais juste te mettre au courant. Tu n'a pas à t'inquiéter. Bon j'y vais-je suis censé réviser.

Si elle ne voulait pas que je m'inquiète, il n'aurait pas fallu qu'elle m'en parle, qu'est ce que je pouvais faire d'autre à part penser à cela maintenant ? Je m'étais imaginé plein de choses les concernant tout les deux et j'apprenais maintenant qu'il avait passé une partie de la soirée ensemble. Je pouvais toujours appeler Jay pour savoir comment ça aller, mais ce serait ne pas lui faire confiance encore une fois. Mais après tout, je voulais juste l'entendre et c'est tout, cela ne montrer aucun manque de confiance. Je pris mon téléphone et hésita quelques instant avant d'appeler.
- Oui ? Demanda la voix à l'autre bout qui était tout sauf celle d'un homme.
- Ce n'est pas Jay, dis-je plus comme affirmation que comme une question.
- Non, c'est une amie, Jay est avec Amelia et ne peut pas être déranger, vous êtes ?
- Cee-Jee, sa... une amie.
- Vous voulez que je lui transmette un message ?
- Non, ça ira merci.
Je raccrochai avant qu'elle n'en dise plus. Je n'étais pas bien, qu'il laisse une autre personne répondre à sa place s'il était occupé passer encore mais s'il était occupé avec une autre fille au point de ne pas pouvoir être déranger ça ne passait plus vraiment. Je ne voulais pas appeler Savannah pour lui expliquer puisque je venais de lui dire que je lui faisais confiance et il m'appellerait dès qu'on lui aura dit que j'avais appelé, j'en étais certaine...

Après avoir attendu chaque jours depuis onze jours et après avoir raté toutes les épreuves, je n'en étais plus vraiment sur, il n'avait toujours pas rappelé. Son tournage devait être fini depuis deux jours, je devais partir dans cinq jours pour le rejoindre mais il ne donnait pas le moindre coup de fil, je lui avais même envoyé un message pour le prévenir de mon échec lamentable mais j'étais restée sans réponse. J'avais mis au courant Savannah, elle s'en voulait en pensant que c'était de sa faute, elle avait cherché contre mon avis à savoir si Jay n'était pas ressorti, pour moi on l'avait suffisamment espionné comme ça, -il ne se permettrait pas de faire ça avec moi- mais il n'y avait aucune nouvelle. Et pour couronner le tout, on m'avait appelé pour m'annoncer que le vol du quatre août avait dû être déplacé au six, s'il ne me donnait pas de nouvelles, je ne lui dirai rien et il m'attendrait.

C'était finalement la veille de mon départ, donc un jour après lequel j'étais censé être avec lui, qu'il m'avait appelé.
- Tu m'en veux au point de ne pas être venu ? Demanda-t-il calmement.
- Je ne sais pas, dis moi de quoi je devrais t'en vouloir ?
- De plein de chose auxquelles je m'excuse déjà, je ne t'ai pas rappelé, celle qui ta répondu t'a dit que j'étais avec Amelia mais elle ne t'a pas dit que c'était car on tournait donc je suis sur que tu as dû penser à autre chose et je ne t'ai même pas répondu quand tu m'as dit que tu avais loupé ton examen, je suis vraiment désolé, on avait du retard dans le tournage et j'étais vraiment fatigué.
- Pourquoi penses-tu tout de suite que j'allai forcement croire autre chose quand on m'a dit que tu été avec elle ?
- Parce que je suis sur que Savannah à vu les photos où je suis sortie un soir.
- Je ne lui ai rien demandé, me défendis-je de suite.
- Je n'en doute pas et je n'étais pas seul avec elle dans ce bar, il y avait presque tout les autres membres du film sauf que les magazines vendrait moins que si c'était un tête-à-tête.
- Tu n'as pas besoin de te justifier, je n'ai pas besoin de savoir tout ce que tu fais ni d'être aussi jalouse.
- Mais la jalousie est une preuve d'amour mon cœur, chaque instant je me demande ce que tu fais, si tu vas bien, avec qui tu peux bien être et surtout si tu penses à moi.
- Je pense tout le temps à toi...
- Mais tu m'en veux puisque tu n'es pas venu et si tu ne viens pas c'est moi qui viendrai.
- Je t'en veux juste parce que si tu avais trouvé un tout petit moment pour m'appeler tu aurais su que mon vol était décalé à demain.
- Ah...
- Tu pensais vraiment que je ne voulais pas te voir ?
- Oui... Il n'y a pas que toi qui à une grande imagination, plaisanta-t-il.
- J'attends depuis trop longtemps de te revoir alors si tu crois que j'allais refuser de venir tu es fou. Quitte à me dire que tu aurais pu me quitter, je t'aurais au moins vu une dernière fois.
- Le jour où je te quitterais c'est que tu serais partie la première...
- Et comme je n'ai pas l'intention de partir...
- Tu vas devoir me supporter encore toute ta vie.
- Cela me plait assez. Bon, je vais me coucher, je me lève tôt demain.
- A quelle heure est ton vol ?
- Onze heures, je serais à l'aéroport vers huit heures donc je me lève à cinq heures.
- Tu sais à quelle heure tu seras arrivé ?
- Si j'ai bien calculé vers onze heures et demie heure de Los Angeles.
- D'accord, j'essayerai de venir moi-même. Dors bien, mon cœur.
- Merci, je t'aime.
- Moi aussi.
Je savais que j'avais encore imaginé des choses mais j'étais comme ça et il c'était tout de même rendu compte de son erreur puisqu'il avait eu peur que je ne vienne pas. Maintenant qu'il avait appelé, j'étais encore plus pressé de le voir et ce n'était pas sur que je réussisse à m'endormir.

Ca y est, après à peine deux heures de sommeil, une heure de voiture, trois heures d'attente à l'aéroport et un peu plus de dix heures de vol, j'étais arrivée, j'allais le revoir après de très longue semaines de séparation. Je n'arrivais plus à effacer ce sourire béat de mon visage même quand je vis que ce n'étais pas lui qui était venu me chercher. C'était mieux ainsi car je n'aurais pus me retenir de lui sauter au cou et de l'embrasser, ce qui n'aurait pas aidé à cacher notre relation. Je suivis donc l'homme qui m'avait attendu à la sortie, jusqu'à la voiture. Il m'ouvrit la portière et je rentrai. Sur le siège à côté de moi, un grand bouquet de rose était posé ainsi qu'une carte et une petite boite, n'étant pas sur que cela m'était destiné je regardais de plus près la carte où il y avait quelque chose d'inscrit.
« Cee-Jee, mon cœur, encore quelques minutes à tenir avant de te voir, je t'aime. »
Plus de doute c'était pour moi, j'ouvris la boite et y découvrit une carte magnétique avec un numéro inscrit dessus, à quoi pouvait-elle bien servir ? Cela ressemblait à une carte de chambre d'hôtel mais Jay ne m'en avait pas parlé, je pensais que je resterais chez lui, mais comme nous avions conclu qu'il fallait faire croire que l'on était amis, il avait du penser que c'était mieux comme ça.
Le chauffeur s'arrêta et m'ouvrit la porte effectivement devant un hôtel, il sortit mes bagages du coffre et un homme posté devant les portes du grand hôtel s'approcha pour récupérer ceux-ci.
- Bonjour mademoiselle, vous avez une réservation.
Je n'en savais rien, Jay aurait peut être dû me donner un peu plus d'indication, je ne savais pas quoi faire ni ou aller.
- Je pense... J'ai une carte de la chambre 88.
- Oh vous êtes donc résidente complète.
- Euh... Je ne sais pas, qu'est ce qu'une résidente complète ?
- Et bien vous vivez ici, ou quelqu'un de votre entourage peut être, c'est comme un appartement mais dans un hôtel.
Je comprenais mieux maintenant, donc Jay vivait ici, du moins quand il n'était pas dans un autre pays pour tourner.
- Je vous emmène, repris l'homme.
- Oui, merci.
Il déposa mes affaires devant la porte et partit après m'avoir informé qu'il avait reçu l'ordre de ne pas entrer. Il m'avait laissé me débrouiller avec la carte et évidemment n'étant pas doué je dû m'y reprendre à deux fois. J'ouvris la porte en grand, fis rouler ma valise dans l'entrée et referma la porte aussitôt. J'avançais laissant tout derrière moi, deux pas de plus et je me retrouvais dans une immense pièce, qui n'avait rien à voir avec la chambre que j'avais eu à New York, Jay était debout près de la fenêtre, il se retourna et me voyant avança en me faisant un grand sourire, je couru pratiquement pour le rejoindre et sauta dans ses bras.
- Tu m'as tellement manqué, dit-il en me serrant fort avant de m'embrasser.
- Tu m'as manqué aussi, ces derniers jours étaient vraiment longs.
Il prit mon visage entre ses mains tandis que les miennes étaient autour de son cou et m'embrassa de nouveau, plusieurs fois de suite.
- Tu as besoin de quelque chose, demanda-t-il.
- A part rester avec toi non, rien du tout.
- Tu as l'air fatiguée, tu ne veux pas te reposer ?
- Je ne sais pas lequel de nous deux est le plus fatigué, répondis-je en touchant du bout des doigts les cernes sous ses yeux, si tu te couches à côté de moi je veux bien...
- Je peux seulement une heure.
- Quoi, tu pars déjà ?
- Je suis vraiment désolé, j'ai une audition et je dois rencontrer un photographe mais je n'en ai pas pour longtemps et dès que j'ai fini je reviens de suite ici, je ne veux pas rester loin de toi.
- D'accord mais promet moi que tu ne partiras pas souvent.
- Promis, et puis si je dois partir je t'emmènerai avec moi.
- Ok.
- Tu veux te coucher alors ?
- Surement pas, si tu pars dans une heure j'ai envie de profiter de toi.
- Tant mieux car tu as des choses à me dire, répondit-il d'un ton moins joyeux.
- Ah bon, demandais-je inquiète par ce changement, quel genre de choses ?
- Pourquoi tu as dû travailler ou encore pour quelle véritable raison as-tu décidé de prendre le téléphone que je t'ai offert ?
- Finalement je crois que je préfère dormir.
- Tu as des problèmes d'argent ?
- Non...plus maintenant... enfin plus pour le moment.
- Qu'est ce qui c'est passé ?
- Rien d'important.
- Tu mens.
Pourquoi lui cacher ce que ma mère m'avait fait après tout, ce n'était pas de ma faute si elle avait tout arrêté.
- J'ai dû travailler parce que je n'avais toujours pas reçu ma carte de crédit.
- Et alors, pourquoi en avait tu besoin, tu m'as dit que ta mère t'envoie de l'argent ?
- M'envoyait, précisais-je.
- Elle a arrêté ?
- Oui.
- Pourquoi ?
- Si je le savais... elle m'a dit que maintenant que j'avais une carte je n'en avais plus besoin sauf qu'elle avait arrêté déjà bien avant... pourquoi donner de l'argent à quelqu'un que l'on n'aime pas.
- Ne dis pas ça, c'est ta mère, je suis sur qu'elle t'aime.
- Tu ne la connais pas. Bref, ne parlons pas d'elle, je suis heureuse d'être là, n'allons pas nous disputer à cause d'elle.
- Ok, mais pour ton portable, il n'est pas cassé je présume ?
- Nan, elle a arrêté le forfait, cette fois pour la raison du dépassement, je veux bien croire qu'elle est dit vraie sur ce coup, mais elle ne m'a prévenu qu'une fois que c'était fait, donc heureusement que j'avais le tien.
- Et maintenant, tout va bien ? Sinon je peux t'aider.
Ma maison tombait en ruine, mon portail ne s'ouvrirait bientôt plus, je pouvais tenir maximum un an avec l'argent de mon compte si je ne travaillais pas et si je n'achetai rien d'autre que de la nourriture et des vêtements une fois de temps en temps mais il était hors de question que Jay me donne un centime surtout qu'il payait déjà mon forfait.
- Aucun problème, mentis-je, je me débrouille.
- Tu en es sure ?
- Absolument certaine.
Je n'aimais pas lui mentir, mais s'il me prêtait quoi que ce soit je deviendrais le type de filles que je déteste au plus haut point, celles qui se laissent vivre en laissant leur petits-amis ou maris pour certaine payer à leur place. Si on aime quelqu'un ce n'est pas pour son argent mais pour lui, Jay n'avait pas à m'aider, je m'en sortais bien -pour le moment- toute seule et tant que je pouvais faire comme ça, je continuerais.
- Ok, mais si un jour tu as besoin de quoi que ce soit, tu n'hésites pas.
- D'accord.
Encore un mensonge...
- Sinon, reprit-il, pour ce petit mois entre amoureux, j'ai prévu plusieurs choses et certains ne te plairont peut être pas mais je ne peux pas faire autrement.
- Dis-moi tout.
- Et bien, tu avais dit que si on sortait c'était en tant qu'amis ?
- Oui.
- Ok, donc je t'ai acheté des lunettes de soleil.
- Pourquoi ?
- Disons, que les flashs font assez mal au crane au bout d'un moment.
- Comment ça, en quoi cela me concerne ?
- Tu seras forcement prises en photos si tu es prêt de moi.
Je ne lui disais pas tout à propos de ma situation financière, je pouvais donc bien supporter quelques flashs.
- Donc si on va quelque part, met-les tout le temps, on te reconnaitra moins, dès fois que... enfin ce n'est pas important. Et j'ai plusieurs choses à faire que je ne pourrais pas annuler donc je me suis arranger pour que tu viennes.
- Venir où, tu n'es pas très explicite, comment veux-tu que je comprenne ?
- Pour commencer j'ai une séance photo pour la promotion du film que je viens de terminer, j'ai des interviews pour des magazines à donné, une séance d'essayage pour un nouveau film et ... tu ne vas peut être pas apprécié.
- Quoi, je te rassure je ne peux pas détester autant que tout ce que tu viens de me citer.
- C'est ce que tu crois... je dois aller à l'avant première d'un autre film dans lequel j'ai joué, donc dans un cinéma, avec plein de personnes célèbres...
- Merci, le coupais-je, je sais ce qu'est une avant première et tu avais raison je ne vais pas aimer, comment veux-tu que je passe pour une simple amie si je viens avec toi ?
- J'ai tout réglé, il y a une place pour toi à côté de moi et tu rentreras avant tout le monde.
- Super, comme ça j'aurais encore plus l'air d'une resquilleuse, la fille qui entre en douce sans que personne ne la voie.
- C'est le seul moyen que j'ai trouvé, je préférerais que tu sois à mon bras mais tu ne veux pas... à moins que...
- « A moins que » quoi ?
- Je peux demander à quelqu'un de venir et la mettre au courant, tu rentreras avec elle.
- Je ne sais pas...
- Tu as bien mis Savannah au courant, me reprocha-t-il.
- C'est ma meilleure amie !
- Ce n'est pas une star si cela peut te rassurer, enfin presque... les paparazzis ne vont pas vous traquer donc tu n'auras pas à craindre que ta vie soit révélée dans des magazines.
- Tu l'as connait bien cette personne ?
- Euh... oui assez, c'est ma sœur.
- Quoi ? Tu veux que je rencontre ta sœur, déjà ?
- Pourquoi pas, ma famille est au courant que j'ai rencontré quelqu'un et ils attendent avec impatience de te rencontrer.
- Cela ne fait que cinq mois que l'on est ensemble... si on peut appeler ça ensemble.
- Il faudra bien que tu les rencontre un jour.
- On en reparlera, je vais réfléchir pour l'avant première.
- Réfléchis vite alors.
- Pourquoi ?
- C'est dans trois jours et j'ai dit à ma sœur et seulement à elle, précisa-t-il, que tu étais là, elle veut te voir et passer une journée avec toi, je lui ai dit qu'elle irait avec toi faire du shopping pour te trouver une robe, pour l'avant première justement...
Sur ce avant que je puisse dire quoi que ce soit il m'embrassa, s'excusa et se leva pour partir.
- Je vais le tuer, dis-je une fois qu'il était devant la porte pensant qu'il ne m'entendrait pas.
- Tu n'oserais pas, rigola-t-il avant de partir.

De nouveau seule, je me demandais ce que j'allais pouvoir faire. L'idée de dormir me traversa l'esprit mais j'y renonçai pensant que je n'allais pas réussir à dormir quand il serait l'heure, mais rester seule dans cette chambre était hors de question, je décidais donc d'allé marcher un peu, après tout j'étais dans une nouvelle ville, j'allais visiter. Je pris mon sac et mon téléphone, sortis de la chambre ferma la porte... avec la carte magnétique toujours à l'intérieur. Evidemment, c'était une fois la porte fermé que j'avais pensé qu'il me la fallait pour rouvrir, je tentais tout de même d'ouvrir avec un petit espoir que pour bloqué la porte il fallait aussi cette carte, mais rien n'y faisait c'était fermé. Si je voulais rentrer je devais attendre Jay, en espérant qu'il rentre avant moi et que surtout il est lui aussi sa carte.
Je sortis donc de l'hôtel contrarié de ne pas avoir pensé à la prendre et avança essayant de retenir le chemin afin de ne pas me perdre, il y avait un monde fou, tout à l'opposé de ma petite ville, je suivais la foule, m'autorisant quelques arrêt devant des vitrines mais reprenant vite la marche quand je voyais les prix. Ce n'était pas dans mon habitude de marcher si longtemps sans aucun but mais cela me faisais du bien de ne plus penser aux résultats du bac qui approchait et à l'éventuel possibilité d'un redoublement ce qui signifierait une année loin de Jay. Cette éventualité ne me plaisait pas du tout et je fis demi-tour pour rentrer ayant gâché ma promenade rien que d'y penser, au même moment Jay m'appela s'inquiétant probablement de ne pas me voir à l'hôtel puisque je ne l'avais pas prévenu de ma sortie.
- Je suis partis visiter un peu, le rassurais-je, tu es déjà rentré ?
- Déjà, demanda-t-il surprit, ça fait deux heures que je suis partis.
- Tu es sérieux, non, j'ai marché deux heures ?
C'était plutôt une heure finalement, avec tout mes arrêts et la visite d'une ou deux boutiques dans mes moyens et la lenteur à laquelle j'avançais ne m'avais pas fait tant marcher que cela.
- Apparemment, tu es où ?
- Euh... bonne question, mais ne t'en fait pas j'ai juste à marcher tout droit et dans environ une heure je suis là, peut être moins -ou plus- je ne sais pas du tout à quel distance je suis.
- Tu n'as qu'à prendre un taxi.
- Pour quoi faire ?
- Rentrer, me répondit-il de façon évidente.
- Je sais à quoi sert un taxi, merci... je veux dire pourquoi j'en prendrais un, je peux rentrer à pieds.
- Ca ira plus vite, dit-il manquant de patience.
- Nan, je vais marcher ça me fera du bien, conclus-je.
Je n'avais surtout pas d'argent en poche pour me payer un taxi.
- Bon d'accord, se résigna-t-il, je t'attends, tu as faim que je commande quelque chose ?
- Nan, pas trop.
Il raccrocha sans rien me dire, il avait l'air énervé mais je l'étais encore plus à présent qu'il m'avait raccroché au nez. Pour me venger, je ralentis ma marche et réfléchis à ce qui avait pu se passer pour qu'il se comporte comme ça, je n'avais rien fait de mal, du moins je le pensais alors il n'y avait aucune raison à son comportement.
Une fois arrivée, je frappai à la porte n'ayant pas ma carte, il m'ouvrit.
- Te voila enfin, me reprocha-t-il à peine j'eus le temps de rentrer, je croyais que tu en avais pour moins d'une heure ?
Je fis demi-tour pour ressortir ne supportant pas le ton sur lequel il m'avait parlé, je claquai la porte et avança, mais il me rattrapa.
- Qu'est ce que tu fais ?
- Tu as entendu la façon dont tu me parles ? Je t'aime mais c'est une chose que je ne supporte pas... chez personne, précisai-je en colère.
- Je suis désolé, me dit-il de façon plus clémente, c'est juste que tu viens juste d'arriver et comme tu n'étais pas là cela m'a contrarié de ne pas te voir quand je suis revenu.
- Tu te fiches de moi ? Tu es parti le premier.
- Je sais, mais j'ai l'impression que tu me caches quelque chose et j'aimerais vraiment que tu me parles.
- Ce n'est pas une raison pour me parler de cette façon.
- Pardonne-moi, jamais je ne recommencerais, promit-il.
Il attrapa mon bras, m'attira contre lui et m'embrassa, comment résister ?
- On rentre dans la chambre ou tu préfère rester dans le couloir, me demanda-t-il.
- C'est mieux à l'intérieur.
On entra tout les deux, toujours main dans la main, une fois près du lit il me fit face.
- On recommence tout ?
- Comment ça ?
- Disons que tu viens juste de revenir, que tu viens juste de rentrer dans cette chambre et que jamais je ne suis parti.
Je hochai la tête en signe d'approbation, il s'avança alors vers moi, m'embrassa tendrement et me serra dans ses bras en me murmurant à l'oreille que je lui avais manqué. Je lui répondis que lui aussi, il nous fit alors tout les deux tomber sur le lit.
- Je peux savoir ce que tu fais ? Demandais-je surprise.
- Je veux juste te serrer dans mes bras, j'attends depuis si longtemps de pouvoir redormir à tes cotés alors maintenant que tu es là, je n'ai plus de patience.
Je me blottis alors contre lui, ma tête sur son torse, ses bras autour de ma taille, fermant mes yeux, je n'entendais plus que son cœur.
- Tu me pardonnes, demanda-t-il l'air peiné.
- Si tu ne recommence pas.
- Promis... mais dis-moi si j'ai raison.
- A quel propos ?
- Est ce que tu me caches quelque chose ?
- Pourquoi tu penses ça ?
- Parce que tu mens peut être bien mais ton visage te trahi, tu n'aimes pas me mentir et tu as un tic dès que tu le fais.
- Lequel ?
On ne m'avait jamais parlé d'un tic, il fallait que je le connaisse de façon à ne plus me trahir des fois que d'autre personne s'en soit rendu compte avant lui.
- Tu crois que je vais te le dire, comment je pourrais savoir quand tu ne me dis pas la vérité après ?
- Bon... si tu crois être si fort dis moi à quel moment j'ai soit disant menti.
- Quand on parlait d'argent.
Bingo... en plein dans le mille, il fallait vraiment que je trouve ce qui me trahissait.
- Je n'ai pas tellement menti... j'ai de l'argent, suffisamment pour me nourrir ...
- Mais ? demanda-t-il.
- Il n'y a pas de mais.
- Tu mens.
Fichu tic !
- Tu peux te nourrir mais c'est tout ? Reprit-il.
- Nan... enfin si dans un sens, je pourrais me faire plaisir et m'acheter certaine chose, seulement si je travaille ou si je dépensais en autre chose que de la nourriture je... enfin à quoi sa sert de me trouver des excuses, j'ai à peu près mille deux cent euros sur mon compte, je fais les courses une fois par mois et j'en ai généralement pour cent euros quand il ne me manque pas grand-chose. Dans un an je suis fauchée si je n'ai pas de boulot, et je crains de plus en plus que ma mère arrête de payer les factures de la maison.
- Je peux t'aider.
- Voila pourquoi je n'ai rien dit, je ne veux pas que tu m'aides, je ne veux pas de ton argent, promet moi de me laisser me débrouiller à moins que je te le demande.
- Je ne peux pas te laisser comme ça.
- Promet le moi ou je prends le premier avion qui part pour la France, s'il te plait.
- D'accord.
- Merci.
Cherchant à changer de conversation, je lui demandais ce qui était prévu le lendemain.
- J'ai une séance photo l'après midi et ensuite on fera ce que tu veux.
- Je peux venir ?
- Bien sur.
Le silence s'installa mais si je ne parlais pas j'allais finir par m'endormir.
- Pourquoi tu vis ici ? Demandais-je soudain.
- C'est plus pratique, je ne viens pas souvent, je suis toujours ailleurs à tourner, aller à des séances photo, des avants premières, des interviews, soupira-t-il.
- Cela t'ennuie ?
- Un peu, j'aimerais avoir des jours tranquilles, pouvoir sortir sans être harcelé pars les photographes et les fans, comme quand j'étais chez toi, même sans aller dehors j'étais bien.
Me redressant pour voir son visage je continuais.
- Pourquoi tu n'arrête pas dans ce cas ?
Il sourit.
- Parce que malgré tout, j'aime ce que je fais.
Il s'arrêta un moment réfléchissant puis il reprit.
- Avant de te rencontrer, tourner était ce que je préférais et pour rien au monde je n'aurais arrêté, même si ma famille me l'aurait demandé, bien que je les adore, j'aurais refusé. Mais depuis que tu es là, c'est tellement dur pour moi d'être loin de toi que plusieurs fois j'ai eu envie de quitter le tournage et partir te rejoindre. Une seule personne pourrait me demander d'arrêter et je le ferais de suite.
- Moi ? Demandais-je.
- Qui d'autre ? Je quitterais tout pour toi, sache-le.
Sur ces mots il se redressa à son tour et m'embrassa.
Le reste de la journée c'était passé à parler et je m'étais écroulé assez tôt morte de fatigue. Je venais de me réveiller en sursaut par mon téléphone, Jay était dans la salle de bain, du moins c'est ce que j'en déduis quand je ne le vis pas à coté de moi et que j'entendis de l'eau coulé.
- Savannah ? Demandais-je à moitié endormie.
- Oups... Tu dormais ?
- Oui.
- Désolé, il est sept heures ici... du soir, précisa-t-elle, je pensais que tu étais déjà levé.
- Ce n'est pas grave, je n'allais pas tarder.
- Tu sais pourquoi je t'appelle ? Demanda-t-elle gravement.
- J'ai des doutes, mais tu ne veux pas que je te rappelle tu vas payer une fortune.
- Nan t'inquiète c'est prévu dans mon forfait.
- Ok, vas-y dit moi la mauvaise nouvelle.
- Ce n'est pas si mauvais que ça.
Elle attendit un moment, réfléchissant surement à la façon de m'annoncer que j'avais loupé mon bac.
- Mackenzie l'a eu, commença-t-elle.
- Les bonnes nouvelles d'abord c'est ça, et toi ?
- Ouais, moi, je suis au rattrapage et... toi aussi.
- Je n'irai pas.
- Je m'en doute faire un aller-retour juste pour ça, après tout ce n'est que ton avenir, me reprocha-t-elle.
- Je l'ai raté une fois pourquoi m'entêter à retourner là-bas pour une journée, je n'aurais vraiment pas la tête à ça et cela ne m'aura servi à rien.
- Ok, ok je n'ai rien dit, tu recommenceras une année c'est tout.
- Non, je ne crois pas.
- Tu es sérieuse et qu'est ce que tu vas faire.
- Je ne sais pas, je n'ai pas envie de recommencer.
- Et Jay ? Tu vas lui dire que tu as raté mais que tu es au rattrapage ?
- Nan, Jay n'a pas besoin de savoir.
Trop tard il venait de sortir et m'entendis.
- Qu'est que je n'ai pas besoin de savoir ?
- Je t'en parlerai plus tard, me résignais-je.
- Ok, dit-il sans insister.
- Il a entendu, reprit Savannah.
- Oui.
- Tu vas lui dire quoi ?
- Je ne sais pas.
Probablement la vérité puisqu'il verrait de suite si je mens.
- D'accord, je te laisse profiter de ton homme, bonne soi... journée, se reprit-elle.
- Merci bonne soirée à toi.
Je raccrochai et posa le téléphone quand Jay vint s'assoir au bord du lit.
- Bonjour, me dit-il avant de m'embrasser.
- Bonjour, répondis-je en lui rendant son baiser.
- Bien dormi ?
- Très et toi ?
- Toujours avec toi.
Il se leva et me tendit sa main pour que je me lève.
- Le petit déjeuner est servi, dit-il en jetant un rapide coup d'œil vers la table.
M'installant devant ce festin, j'attendais de voir s'il allait me redemander de quoi j'avais parlé au téléphone, voyant qu'il ne disait rien mais qu'il me regardait en souriant, j'étais soulagé.
- Pourquoi tu me regardes comme ça ? Demandais-je puisqu'il ne baissait pas les yeux.
- Je te contemple, je n'ai pas le droit ?
- La bonne blague, m'exclamais-je, que veux tu contempler, je viens de me réveiller, je ne suis pas lavé, ne parlons même pas de ma tenue et je dois avoir les cheveux dans un état pas possible.
Avant qu'il ne dise quoi que ce soit je pris l'élastique accrocher à mon poignet et essaya d'arranger mes cheveux en un chignon.
- Tu n'as besoin de rien de superficiel, tu es déjà très belle.
- Oui, bien sur... tu n'as pas assez dormi.
Il rigola puis retrouva son sérieux.
- Alors, qu'as-tu as me dire ?
Je finis mon jus d'orange en réfléchissant en même temps à comment lui expliquer.
- Savannah est partie voir les résultats du bac... Mackenzie l'a eu et Savannah est au rattrapage... tout comme moi.
- C'est déjà mieux que rien et ça se passe quand ?
- Euh... dans deux jours.
- Aussi tôt ?
- Oui.
- Et tu veux y aller ?
Je fus surprise qu'il me pose la question plutôt que de m'obliger à y aller.
- Nan, pas vraiment, je n'ai pas envie de retourner en France pour revenir ensuite ici, surtout que je n'ai rien révisé depuis la fin des épreuves donc je louperais forcement.
- D'accord.
- C'est tout, juste d'accord... pas de « tu dois y aller, tu y serais allé si je n'étais pas là, blablabla ... »
- Non, je te comprends, de toute façon tu vas refaire ton année, c'est ce que tu m'avais dit.
- Je devais me douter que tu n'aurais pas lâché si facilement, je t'avais dit que je referais une année mais c'était quand on c'est rencontré... avant qu'on ne sorte ensemble, je crois que je vais arrêter.
- Quoi ? Non, c'était prévu, tu ne vas pas tout arrêter, qu'est ce que tu ferais si tu ne retournerais pas en cours ?
- Je pensais te suivre... avouais-je, et trouver des petits boulots.
- Je suis touché que tu veuille me suivre mais jamais tu ne réussiras à trouver un travail, je bouge tout le temps, même durant les tournages je vais souvent ailleurs certains jours, il faut que tu continue pour moi.
- Je ne peux pas...
- Pourquoi ?
- Tu as peut-être vu passer ces deux mois assez vite mais pour moi c'était une torture, chaque jour sans toi durant tout ce temps m'exaspérer alors imagine dix mois, je ne veux pas te voir juste les vacances, passer mon temps dans l'avion ou t'avoir seulement au téléphone.
- Et si j'étais là ?
- En France, avec moi ?
- Oui.
- Tu ferais ça, je suis sur que tu as des tournages ?
- Je t'ai dit que j'arrêterai pour toi.
- Et moi, je t'ai dit que je ne te demanderais pas d'arrêter.
- Et si j'avais un tournage en France, on serait tout les deux content, je tournerais pendant que tu seras en cours, je rentrerais le soir, les week-ends on fera ce qu'on veut et surtout on sera ensemble.
Il disait ceci comme ci il avait déjà tout prévu.
- Oui, ça serait bien mais il faudrait qu'on te propose de tourner en France...
Il me regarda un grand sourire aux lèvres et je compris.
- Tu... Tu as une proposition ? Demandais-je tout de même pour confirmation.
Il hocha la tête, je me levais alors et me précipita vers lui manquant de renverser une partie de ce qui était posé sur la table, arriver à sa hauteur je me penchais et l'embrassa, il recula sa chaise et m'assis sur ses genoux.
- J'accepte alors ? Demanda-t-il.
- Bien sur, enfin si le rôle te plait.
- Il me plait beaucoup.
- C'est vraiment super !

Une douche, une coupe de cheveux intensif et un léger maquillage plus tard, j'étais fin prête à accompagner Jay à sa séance photo, j'avais hâte de voir comment cela allait se passer voulant en faire mon métier plus tard.
Une fois sortie Jay me tendit un passe à me mettre autour du cou.
- C'est pour le studio, précisa-t-il.
- Je pourrais regarder un peu partout grâce à ça ?
- Normalement, oui. J'ai appelé un taxi, il va arriver dans quelques minutes, tiens voici tes lunettes de soleil, me dit-il en tendant la paire.
- Je rêve ou c'est bien celle dont j'avais découpé la pub chez moi ?
- Oui, c'est bien celle-ci et c'est bien chez toi que je les ai vus, je me suis dit que ça te ferait plaisir.
- Tu es fou, tu sais combien elle coute ! Oui, tu le sais, continuais-je, tu n'aurais pas dû.
- Tu ne veux pas que je t'aide financièrement, tu n'as pas dit que je ne devais rien t'acheter...
- C'était implicite.
- Tu n'as rien stipulé, dit-il souriant.
- Tu m'exaspère.
- J'en suis fier.
- Bon quand le taxi sera là, je descendrai avant toi.
- Pourquoi ça ?
- Pour la simple et bonne raison que s'il y a des paparazzis comme tu le pressant, ils n'iront pas me photographier puisqu'ils ne savent pas qui je suis et une fois dans le taxi tu arriveras.
- Tu es donc bien décider à ce qu'on ne te voit pas avec moi, soupira-t-il.
- Oui, mais je t'ai déjà expliqué les raisons.
- Je sais et malheureusement je n'essayerai pas de t'en dissuader puisque, si j'en avais l'occasion je ferais tout pour que ma vie privée le reste.

Mon plan fonctionna plutôt bien, sauf sous certains points, j'étais installé dans le taxi attendant Jay, j'avais demandé au chauffeur d'attendre. Il y avait quelques personnes devant l'hôtel dont trois avec de gros appareil photos, aucun doute sur leur métier, -si on peut appeler cela un métier- j'étais passé évidement inaperçu mais j'avais tout de même mis mes lunettes. Jay sorti enfin et se dirigea droit sur le taxi sans faire attention aux hommes qui brandissait leur appareil dans sa direction, ils continuaient à le photographier jusque devant la voiture, et c'est quand il ouvrit enfin la portière que les hommes me virent et affichèrent un grand sourire comme si ils tenaient un scoop, je tournais la tête afin de regarder dans la direction opposé, j'entendis un bref « c'est qui » avant que la portière ne claque.
- On peut y aller, dit Jay au chauffeur.
- De vrai furie ces mecs, m'exclamais-je.
- Et encore tu n'as rien vu, ils nous suivent surement.
- Vraiment ?
- La plupart du temps ils le font, aujourd'hui ils ont vu que je n'étais pas seul donc ils veulent en savoir plus.
- Je ne comprends pas pourquoi ils ne peuvent pas te laisser, c'est ta vie.
- Et oui, bienvenue dans mon monde.

Quelques minutes de trajet suffirent pour arriver au studio, Jay paya le chauffeur et descendit, il me tendit sa main pour que je sorte à mon tour, je la pris et sortit tout en le lâchant et le suivant ensuite sans le toucher, même s'il essaya de prendre ma main à quelques reprises. Chaque fois que je refusais il tournait sa tête vers moi, un sourire aux lèvres, puis il chuchota.
- Tu en aura assez au bout d'un moment de résister.
- On verra bien.
On entra dans l'immense bâtiment et je le suivi ne sachant par où aller. Il se dirigea vers l'accueil, du moins cela en avait l'air, la jeune femme assise derrière le long bureau souriait à s'en décrocher la mâchoire à Jay ce qui m'énerva instantanément. Elle lui indiqua l'endroit où se rendre puis daigna enfin me regarder.
- C'est pour quoi ?
Son ton était beaucoup moins aimable que lorsqu'elle avait parlé à Jay.
- Elle est avec moi, répondit Jay à ma place moins aimable qui avait dû se rendre compte du changement.
- Il faut le...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que je sortais déjà le passe de mon sac.
- Vous pouvez y aller, lança-t-elle alors avec un sourire hypocrite.
J'avançai avec Jay et m'arrêta devant l'ascenseur.
- Je serais toujours autant méprisé si je suis avec toi ?
- Il n'y a pas intérêt, cette fille risque de perdre son métier si elle se comporte comme ça avec toutes les personnes qui ne sont pas connus.
- Oui, enfin c'est surtout parce que j'étais avec toi, qu'elle me parlait de cette façon.
L'ascenseur s'ouvrit enfin, on rentra et Jay continua.
- Ne t'en préoccupe pas, moi je suis heureux d'être avec toi, si cela dérange les autres tant pis.
Quand les portes se fermèrent il s'approcha de moi, m'embrassa, me serra contre lui puis appuya sur le bouton d'arrêt de l'ascenseur.
- S'il faut se cacher maintenant pour pouvoir t'approcher je préfère rester enfermer.
J'allais répondre mais il me devança.
- Si quelqu'un me demande qui tu es, je dois répondre quoi ?
- Que je suis une fan complètement hystérique, folle de toi, qui n'arrête pas de te harceler et qui essaye de t'embrasser à tout bout de champ mais que tu repousses sans cesse.
- Ah oui ? Montre-moi comment tu essayes de m'embrasser.
- Ca ne marchera pas, tu ne seras pas crédible en essayant de me repousser.
- Essaie.
Je m'approchai de lui et au lieu de me repousser il m'attrapa par la taille et m'attira encore plus à lui puis m'embrassa de nouveau. Je me reculais en souriant.
- Finalement on va dire que je suis une amie, décidais-je.
- Oui, je crois que c'est mieux, conclut-il.
Il appuya de nouveau sur le bouton. L'ascenseur s'arrêta et les portes s'ouvrirent ce qui me fit aussitôt reculer. On arriva dans une grande pièce lumineuse, d'un côté se trouvait un espace « relooking » à en juger par les habits et les coiffeuses, dans un autre coin était posé tout le matériel de photo nécessaire près d'un large fond blanc.
Une fille, surement du même âge que Jay, était en train de se faire coiffer, elle me disait vaguement quelque chose mais je ne m'attardais pas sur elle.
- J'aurais mieux fait de ne pas venir, dis-je à Jay en m'arrêtant brusquement.
- Pourquoi, qu'est ce qui se passe ?
Tout le monde ou presque c'était tourné vers nous quand nous étions arrivés, la plupart lui souriait ou faisait des signes mais me regardait ensuite avec interrogation.
- Je vais faire quoi pendant que tu te feras prendre en photo ?
- Cela ne devrait pas durer longtemps, désolé c'est vrai que je n'y avais pas pensé. Mais si tu t'ennuie vraiment, tiens, prends ça.
Il me tendit de l'argent, puis enchaina.
- Il y a des boutiques dans la rue, tu pourras faire un tour.
- Je ne veux pas de ton argent.
- Prend le, insista-t-il, je me sentirai moins coupable si je sais que tu ne t'ennuie pas.
Je refusai de nouveau mais il glissa les billets dans mon sac, j'allais les retirer quand cette fille qui était quelques minutes plus tôt en train de se faire coiffer arriva vers nous.
- Enfin là, dit-elle avant de faire la bise à Jay.
Elle se retourna vers moi, je pensais qu'elle ferait comme les autres personnes et me snoberait mais elle me salua à mon tour avec autant de joie qu'elle l'avait dit à Jay.
- C'est à ton tour de passer au coiffage, lui dit-elle.
Il me regarda un instant, il n'avait pas eu le temps de me présenter mais quelqu'un l'appeler déjà à l'autre bout de la salle.
- Vas-y, je m'occupe de ton amie, le rassura la fille.
Il s'éloigna et je commençais déjà à me sentir gêner.
- Je ne me suis pas présenter, je m'appelle Amelia.
Voila pourquoi cette fille me rappeler quelqu'un, c'était elle avec qui Jay jouait, elle qu'il avait dû embrasser et surtout elle qui avait dit que Jay lui plaisait.
- Moi c'est Cee-Jee.
- L'anti star, plaisanta-t-elle.
- Jay t'a parlé de moi ? Demandais-je surprise.
Elle commença à marcher et me fis signe de la suivre, elle s'assit sur un canapé et je fis de même.
- Oui, c'était vers le mois de mars je crois, il n'avait pas l'air bien, je lui avais demandé ce qui n'allait pas et il m'avait dit qu'il avait perdu de vue une amie. C'est comme ça qu'il en est venu à parler de toi, en bien évidemment.
- D'accord.
- Je suis contente qu'il t'ait retrouvée en tout cas, il est plus heureux depuis quelques temps.
Je ne répondis pas, je regardais en direction de Jay, il était en train de se faire maquiller ce qui ne manqua pas de me surprendre même si cela paraissait logique qu'il doive passer par là.
- Tu as de la chance d'être avec quelqu'un comme ça, continua-t-elle ayant surement surpris mon regard.
- On est juste amis, me justifiais-je aussitôt.
- Nan, dit-elle souriante, moi je suis amie avec lui, toi tu es plus que cela, cela fait quelques années que je le connais et ces regards ne trompent pas.
- Cela se voit tant que cela ? Demandais-je inquiète.
- Seul les personnes qui le connaissent très bien le verront, les gens d'ici croiront sans aucun problème à la version « simple ami ». Et moi je ne dirais rien rassure toi, Jay ferait pareil pour moi.
J'avais émis un faux jugement à son encontre, elle n'était pas la peste que je m'étais imaginer voulant prendre le copain des autres. Mais la jalousie que j'éprouvais envers elle augmentait, elle était certes très gentille, mais Jay pourrait être d'autant plus attiré par elle, elle était belle et tout comme lui célèbre, ils avaient le même mode de vie, ils n'auraient pas besoin de se cacher.
- Merci, répondis-je simplement.
- Tu ne m'aimes pas ? Me demanda-t-elle franchement.
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- Tu ne me parles pas beaucoup.
- Je suis assez timide, enfin quand je ne connais pas les gens. Et je dois t'avouer qu'une amie m'a montré une interview de toi qui parlait de Jay donc...
- Ah, me coupa-t-elle en rigolant, désolé je ne pensais pas qu'il avait quelqu'un quand j'ai dit ça. Comment te dire... Les journalistes sont un peu trop curieux donc j'ai utilisé ce prétexte pour cacher certaine chose que je ne veux pas que l'on sache pour l'instant.
- Cacher un petit ami ?
- Euh... pas vraiment, disons que tu serais plus mon style que Jay, rigola-t-elle.
Je réfléchis à ce qu'elle venait de me dire sans comprendre de suite, pourquoi je serais plus son style, j'étais...
- Oh, dis-je perplexe
Rien d'autre n'était sortit, je venais de comprendre.
- Cela te choque, me demanda-t-elle.
- Ah non, pas du tout, je suis surprise c'est tout... Jay le sait ?
- Oui, après l'interview justement il est venu me voir et ma dit que j'étais très gentille mais qu'il avait déjà quelqu'un dans son cœur, la façon dont il me l'a dit c'était trop mignon, mais je n'ai pas pu m'empêcher de rire, et c'est à ce moment que je lui ai dit.
- Et il a réagit comment ?
- Très bien, il m'a même dit que je pouvais continuer à lui servir de couverture tant que je ne disais à personne qu'il avait quelqu'un.
- D'accord, je suis désolée d'avoir pensée que tu pouvais t'intéresser à lui.
- Ce n'est rien, un tas de fille s'intéresse à lui alors normal que tu te méfie.
- Ah... merci de me le rappeler.
- Désolé, rigola-t-elle. Mais ne t'en fais pas, aucune fille ne t'arrivera à la hauteur, tu es vraiment très belle, je comprends le choix de Jay d'être avec toi, tu es différente, dans le bon sens du terme.
- Euh... merci.
- Ils ont fini avec Jay, je dois y aller, ravie de t'avoir rencontré en tous cas, j'espère qu'on se reverra.
Elle s'éloigna en me faisant un signe de la main. Si cette fille était un mec, j'aurais pu penser qu'elle me draguer...
Je commençais à regarder les photos qui étaient prises et bien que je sache qu'Amelia ne s'intéressait pas à lui, je ne pus m'empêcher de détourner le regard quand elle se serra contre lui.

Je ne savais pas combien de temps cela aller durer, il était déjà trois heures et j'attendais depuis trente minutes et je les avais vu changer de vêtement deux fois. Je m'étais levée à plusieurs reprises et marchait à travers la salle, je ne savais pas quoi faire de plus et je décidais donc de sortir et d'aller faire un tour dans la rue. Je sortis mon téléphone pour prévenir Jay même s'il était à côté et qu'il ne pourrait pas voir le message de suite mais je ne voulais pas le déranger. Je me dirigeais vers l'ascenseur et regarda une dernière fois dans sa direction, il me regardait et je luis fis signe avec mon portable pour lui faire comprendre que je lui avais envoyé quelque chose, il eut l'air de comprendre puisqu'il acquiesça de la tête.
Une fois en bas je ne me préoccupai pas de la femme derrière son bureau qui me regardait avec un sourire narquois, je n'étais plus en compagnie de Jay, elle en avait l'air ravie. Je sortis donc dans la rue lunettes sur le nez, non pas pour me cacher mais car le soleil était au rendez vous. Plusieurs photographes étaient présent, ils étaient plus nombreux qu'à la sortie de l'hôtel et je vis ceux qui y étaient, par chance aucun ne me reconnus, c'est qu'ils ne m'avaient donc pas bien vu dans le taxi. Je marchais dans la rue et pour faire passer le temps je rentrais dans presque toutes les boutiques, bien que la plupart des choses qui me plaisaient été hors de prix. L'argent que Jay avait glissé dans mon sac resta au fond et je ne l'utilisais pas.
Le temps passait plus vite quand je bougeais et c'est après une heure de shopping sans rien acheter que Jay m'appela pour savoir où j'étais.
- Je ne suis pas très loin du studio, enfin je pense.
- Ok, j'ai eu le temps de passer prendre ma voiture, je viens te chercher.
Je lui indiquais le nom du magasin devant lequel je me trouvais et il arriva quelques minutes après. La voiture n'était pas la même que la dernière fois, je montais dedans après une brève inspection pour tenter de savoir si je la connaissais.
- Une BMW, lançais-je, et où est passé la Bentley ?
- Je voulais changer, j'adore ta passion pour les voitures.
- Ce n'est pas une passion, j'aime bien c'est tout.
- Cela nous fait un point en commun.
- Le premier alors.
- Qu'est ce que tu racontes, on a plein de point en commun.
- Si tu le dis... On fait quoi maintenant ?
- Je vais voir une styliste afin de choisir mon costume pour l'avant première.
- Ah oui... j'avais déjà oublié.
- N'oublie pas que tu vois ma sœur demain, c'est ta journée shopping, vous allez vous trouvez une robe. On déjeune ensemble et après je vous laisse entre filles.
- Jusqu'à preuve du contraire je ne t'avais pas dit oui.
- Je sais... mais je lui avais déjà dit que c'était bon, elle est vraiment contente de te rencontrer.
- Tu es sur que ce n'est pas trop tôt ?
- Il faudra bien passer par là un jour, pourquoi pas demain, et puis ce n'est que ma sœur alors si tu stress déjà qu'est ce que ce sera avec le reste de ma famille, et j'ai tout aussi peur que toi.
- Que je les rencontre ?
- Oui.
- Pour quelle raison ?
- Si par malheur tu ne leur plaisais pas -chose impossible j'en suis sur- je n'hésiterais pas à couper les ponts avec eux.
- Tu ne me rassures vraiment pas en disant ça.
- Tout ce passera bien, ne t'en fait pas.

Nous étions enfin de retour à l'hôtel après avoir trouvé un costume pour Jay et après avoir manger dans un restaurant en compagnie d'Amélia et d'un autre homme qui, si j'avais bien compris, avait aussi joué dans le film. Ils avaient parlé une bonne partie de la soirée du film et j'écoutais attentivement essayant d'en savoir plus sur comment cela se passer.

- Au fait, dis-je à Jay une fois rentré, tu aurais pu me dire que la séance se faisait avec Amélia.
- Tu ne l'aimes pas, demanda-t-il, elle a été gentille avec toi pourtant je trouve.
- Oui, justement je l'aime bien, c'est bien ça le problème. Comment je peux détester une fille qui t'embrasse si elle est aimable avec moi ?
Il rit un instant puis continua.
- J'adore quand tu es jalouse.
- Ce serait plus à toi d'être jaloux, j'ai l'air d'être son style, plaisantais-je.
- Elle t'en a parlé ?
- Oui...et j'ai comme l'impression qu'elle m'aime bien.
- Oui et bien tu es à moi.
Il s'approcha de moi et m'embrassa tendrement dans le cou comme il ne l'avait jamais fait auparavant, ces mains posés sur mon dos descendait au fur et à mesure que ces baisers remontaient, je compris ce qu'il avait en tête mais ne protesta pas, il était à la fois tendre et désireux et je lui rendais ces baisés passionnés.
On était maintenant assis au bord du lit quand son téléphone sonna.
- Laisse, chuchotais-je en attrapant son bras qui allait s'en saisir.
Il m'écouta et tandis qu'on se couchait la sonnerie retentit de nouveau.
- Désolé c'est surement important, dit-il.
Il décrocha et énerver comme jamais je le poussais pour me libérer de son étreinte, il fut surpris mais ne dit pas un mot tant il était absorbés par la conversation qu'il avait au téléphone. Je me couchais à ma place me mettant sous le drap en lui tournant le dos, je l'entendis simplement dire « d'accord j'arrive », il se leva sans prendre la peine de m'expliquer, il me lança seulement un « désolé » près de la porte et partis.

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