Chapitre 14 : Jamais oublier
France ouvrit les yeux pour se retrouver face à face avec un immense vide... il n'y avait rien devant elle, rien derrière elle. Pourtant elle fixait quelque chose, il y avait quelque chose devant elle et ses yeux ne pouvaient se détacher de ça. C'était quelque chose d'important... et elle ne voyait rien. La française tendit alors la main, espérant au moins pouvoir toucher ce qu'elle regardait sans voir.
Du verre.
Et tout devint un peu plus clair, comme si elle se souvenait soudainement. C'était la fenêtre de sa chambre d'enfant, celle où elle avait grandit. Juste à être la, c'était comme quand elle avait onze ans. Pourquoi onze ans ? Tout simplement parce que, après, on les avait condamnés ses fenêtres. La dernière chose qu'elle vit au travers de ce verre était le cortège funéraire...
Celui de sa mère.
Son père et son frère y étaient allés, elle n'avait pas eut se droit. Quelque part, dans sa tête, ça lui était revenue comme ça, elle entendait la voix de son père lui répéter que c'était de sa faute, qu'avant qu'elle vienne au monde elle allait bien.
C'est vrai.
Avant la naissance de France, la reine était en pleine forme. Et puis elle a mit au monde une inutile petite profiteuse... puis est tombée malade et, enfin, est morte. Au final, les rares souvenirs qui lui restait de sa mère était d'une femme malade, fragile, mais qui se forçait à sourire... perdait un temps fou a élever sa fille... pourtant ça ne lui semblait pas naturel. Pour Empire, par contre, elle avait l'impression que c'était plus facile.
C'était ça le souvenir le plus net qu'elle avait de sa mère. Son cercueil s'en allant. Après ça, Empire ne sera plus jamais pareil, lui avait plus souffert qu'elle... il ne s'en était jamais remit, n'avait jamais compris France... et lui avait fait payé.
Quand à son père, ils ne se parleront jamais. Lui parlait, elle écoutait... même le jour où elle obtint enfin sa mort, elle ne lui avait rien dit.
C'était étrange à dire, encore plus à entendre, mais France n'avait jamais été très loquace, même avant la mort de sa mère, elle était presque muette. Avant, le peu qu'elle disait était à sa famille... donc deux personnes.
La française recula un peu de la fenêtre, elle ne voyait rien de toute façon. Il n'y avait rien derrière la vitre, rien du tout. En grandissant, sa mère lui avait terriblement manquée... elle se disait que si elle avait été la, elle l'aurait protégée, elle aurait convaincu Royaume de ne jamais la prostituer...
Une idée stupide. Même si elle n'avait pas été malade, même si elle avait été la, ça n'aurait rien changé.
Si. Une chose, que sa mère aurait eut une petite peste qui venait de temps en temps tirer doucement sur le bas de sa robe pour lui demander de passer un peu de temps avec elle.
Une larme coula sur sa joue...
A force elle aurait même fini par la détester, la chasser, l'ignorer...
C'était toujours pareil... avec tout le monde. On ne la choisissait jamais. Son frère l'avait dégagé du pouvoir, de son territoire ! Personne n'a voulue l'accueillir... ensuite, quand elle avait dit à tout le monde quoi faire pour le battre, la, elle était utile...
Et on a choisit Monarchie pour être au pouvoir ! Cette incapable qui a perdu deux fois la place pour Empire... pour qu'il perde contre Prussia. Elle aurait dû le tuer. Dans sa guerre, elle avait perdu le seul qui l'avait choisit, le père de Vichy et Liberté... et deux de ses filles, Alsace et Loraine.
Si France tenait le gros con qui avait décrété qu'elle n'était qu'une gamine pourris gâté à qui tout tombait directement dans le bec ! Ce con, elle lui casserait volontiers les doigts et même la nuque.
Sur le coup de la colère, elle frappa la vitre... la faisant ouvrir les yeux. Tout était flou, elle ne voyait pas grand chose, du blanc surtout... était-elle à l'hôpital ?
Surement...
Dans un réflexe, la française regarda autour d'elle sans se redresser, son corps lui faisait trop mal pour ça.
Oui, c'était une chambre d'hôpital...
Elle se coucha sur le coté, en faisant, elle sentit quelque chose se tendre depuis son bras droit. Mais ses yeux se refermèrent tout seul, la renvoyant face à la vitre, maintenant brisé et condamné.
Elle n'avait plus envie de se réveiller. Ça ne servait à rien. Personne n'avait besoin d'elle, il y avait toujours mieux. UK lui avait donné tellement de fois la preuve qu'il y avait infiniment mieux qu'elle.
N'importe qui d'autre...
Pourquoi elle passait son temps à s'accrocher comme ça ? Pourquoi elle ne se laissait juste pas mourrir une bonne fois pour toute ?
Aucune idée... peut être par habitude ? Peut être parce que, juste mourrir, était impossible pour elle ? Elle était incapable de mourrir. D'abandonner. C'est pour ça qu'elle pensait toujours que en montrant qu'elle était encore plus fine stratège que son frère, que son père, qu'en montrant qu'elle était forte... qu'elle était autre chose qu'une petite nuisible.
Mais non.
Elle restait une sale petite peste qui avait toujours ce qu'elle voulait sans effort. Qui n'avait jamais eut à réfléchir, à se battre, à faire quoi que se soit de ses dix doigts. Juste profiter des autres, prendre ce qu'il fallait et partir.
Mais bien sur.
Elle s'assit dans le vide, face à la vitre.
Il faisait noir.
Terriblement noir... mais ce n'était pas dérangeant, au contraire. C'était comme après sa libération, elle restait dans le noir, refusant de bouger, de se faire soigner, de faire quoi que se soit, qu'on lui fasse quoi que se soit. Elle ne voulait pas. Juste rester dans le noir. Mais bon, la bas, on l'avait forcé à recevoir des soins, a sortir du noir, à faire sa rééducation... même quelques années plus tard à reprendre le travail.
Elle voulait rester dans le noir.
Son regard se perdit dans le vide jusque'à tomber sur quelqu'un. Au loin, il y avait UK.
« -Mh ? » il était tout proche.
Elle au sol, lui debout devant elle. Comme si France était à ses pieds. L'anglais se baissa pour être à son niveau, plus irréaliste encore, à genoux face à elle.
« -Je dois devenir folle.
-Pourquoi ?
-UK, à genoux, devant moi... même dans mes rêves ça n'arrive pas.
-Alors pourquoi je le fais, la si tu n'as jamais vue ça ?
-Oh si. Vue, j'ai déjà. Devant une autre pour la demander en mariage. Ou pour aider une belle jeune femme à ramasser quelque chose.
-Tu es une belle jeune femme.
-Je suis narcissique à ce point ? » elle le savait, elle était dans sa tête.
Elle soupira.
« -Aller, laisse moi l'hallucination ou... la tumeur cérébrale ? Dans tout les cas...
-Réveille toi.
-Non... je suis bien dans le noir.
-Réveille toi.
-Pourquoi faire ?
-Parce qu'on a besoin de toi. Tu ne l'entend pas ? »
Elle rouvrit les yeux, il y avait du bruit, des voix, pleins de voix. Un vrai boucan. France bougea alors un peu, sentant quelque chose sur son bras droit. Et puis, elle réalisa alors qu'elle n'était pas seule.
« -Mada... mademoiselle, pardon.
-Bonjour ? » elle l'a regarda, une infirmière.
« -Vous pouvez dire ce que vous voulez...
-Pardon ?
-Madame ou mademoiselle... ou juste France... tout va.
-Très bien, madame. » elle sourit chaleureusement.
L'Etat ne réagit pas vraiment, refermant quelques secondes les yeux, encore épuisée.
« -Que... que faites-vous ? » interrogea la patiente.
« -Je vérifie que vous n'avez pas encore arraché la perfusion.
-Et... elle sert à ? » elle se tut.
« -Je peux demander au docteur de venir vous expliquer ?
-Je veux bien, oui. » en se remettant sur le dos, veillant à ne pas arracher le tube dans son bras... impatiente de savoir ce que c'était.
On avait besoin d'elle ?
Qui ?
Les gens qui faisaient tout ce bruit à l'extérieur de cette chambre ? La française essaya de se lever, en vain, elle avait trop mal.
Avant que le membre du personnel soignant ne sorte, elle hésita un peu avant de demander.
« -Vous... acceptez de recevoir de la visite ?
-Visite ?
-Et bien... vous vous souvenez de ce qui c'est passé avant que vous perdiez connaissance ? »
Bonne question. Elle s'était surement battue ? Son corps était lourd, comme endormit et ne voulant pas se réveiller. Un esprit endormit dans un corps endormit, bonne philosophie. Après une longue minutes d'une silencieuse réflexion, elle se souvint. C'était aussi surement pour ça qu'elle avait repenser à... à tout ça.
« -Oui... oui, vous pouvez les faire entrer. »
Surement UK et... qui d'autre ? En voyant débouler son frère ainé et se précipiter vers elle, France comprit. Il avait été appelé, normal, depuis la fracture d'Empire (et l'appel à l'anglais en confondant les De France), elle avait changée de personne à appeler en cas d'urgence.
Finalement, elle n'aurait pas dû.
« -Mais t'es infernal ! Je peux même pas partir un week-end que...
-T'étais pas obligé de rentrer comme ça... tu peux même repartir, ça va aller. » un mélange de déprime et de fatigue.
Il prit alors sa soeur dans les bras.
« -J'en ai marre que tu me fasse des frayeurs comme ça. »
Elle répondit à l'étreinte... se sentant un peu plus légère. Ils s'étaient détesté terriblement... mais ils s'étaient toujours aimés. Surement pour ça qu'aucun des deux n'avaient jamais put terminer l'autre.
« -Tu te sens comment ? » en reculant un peu.
« -Pas prête à légaliser la moindre drogue mais, à part ça, ça peut aller mieux. »
Le français sourit, rassuré d'entendre sa soeur plaisanter malgré son état qui se lisait sur son visage.
« -UK est devant la porte, il attend pour pouvoir entrer avant que tout le monde n'arrive.
-Oui, bien sur... attend... les autres ? » Empire la regarda comme si elle avait posé la question la plus bête au monde.
« -Sérieusement ? Tu pense pas que toutes les personnes qui t'appelle maman vont pas tardé à débarquer ?
-Quoi ? Tu... tu les as prévenue ? Mais t'es fou, ils vont être inquiet ! » réussissant enfin à se redresser.
« -Ils le sont déjà. Tu pense bien que toute la press est devant l'hôpital et que... »
L'anglais entra en les entendant discuter.
« -Excuse me but... j'aimerais vraiment entrer. » France sourit... mais son sourire diminua en voyant l'énorme hématome qu'il avait sur tout le côté gauche du visage.
« -Vas y mais, fait gaffe, je t'ai à l'oeil le rosbeef. » Empire sortit, se préparant à devoir retenir une foule énorme.
UK c'était changé entre temps, il se doutait bien que, malgré la situation, le secret était toujours de mise. Sans un mot, il prit la main de sa bien-aimée... et ils se sourirent.
« -Tu te sens comment ?
-Je vais m'en remettre...
-France...
-Comment va Germany ?
-Il n'a pas encore reprit conscience mais est stable. Je n'en sais pas plus.
-Et Prussia ne peut rien savoir ?
-Non... » il l'embrassa doucement sur la main.
« -En fait, aussi étrange que ça puisse paraitre, il n'y a que toi qui peut.
-Ah oui... » se souvenant que, la personne responsable de l'allemand, c'était elle... le pauvre n'avait plus de famille avant qu'ils ne reviennent à la vie et, même maintenant, il préférait quand même France pour ce genre de chose.
Sa famille...
Ses amis...
Elle commençait à se souvenir qui avait besoin d'elle.
« -Que fais le médecin... je veux savoir ce qu'ils me font... et l'état de Germany.
-Me too... » il serra doucement sa main, angoissé.
Alors elle tendit les bras pour réclamer un câlin.
« -Merci de t'être battue. »
UK l'enlaça, l'embrassant doucement.
« -It's only for you I'm doing this. »
C'était bête de repenser au passé... il valait mieux qu'elle se concentre sur ce qu'elle avait.
En particulier « l'attaque » des enfants qu'elle entendait déjà arriver (USA avait décidément la voix qui portait loin).
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