Famille effacée, compliquée
Je vous ai parlé de ma grand-mère, ce pilier familial qui s'efface peu à peu, avec le semblant de famille qu'elle gardait entre ses mains.
Cette époque bénite où je voyais mes cousins à chaque moment possible. Si proches les uns des autres, un enfant chaque année de 1999 à 2004. 3 garçons, 3 filles. Nous ne pouvions que bien nous entendre. Et c'était le cas. On se battait comme des frères et sœurs, jouions jusqu'à épuisement, regardions des dessins animés ensemble, partagions tous les samedis le délicieux gratin de pommes de terres de nos grands parents.
J'avais une famille. Je n'étais plus seule le temps de quelques étés et week-ends.
Je rêve encore de ce temps passé.
Aujourd'hui malgré le fait qu'ils habitent tous à moins de 20 min de chez moi, nous ne nous voyions presque plus. Il m'arrive encore de voir quelques fois par an 2 de mes cousins.
Quant aux autres, le plus vieux étudie en ce moment à Toulouse et lorsque je croise mes cousines ce n'est que le fruit du hasard.
Cet éloignement stupide est uniquement dû à nos parents qui ne sont pas capables de s'entendre. C'est ridicule quand on y pense. A cause de leurs vieux problèmes, haine et remords, nous sommes en partis privés les uns des autres.
Nos grands-parents étaient les seuls liens assez puissants pour nous garder proches les uns des autres, mais le temps à laisser ce lien s'effriter, s'effacer petit à petit. Nos esprits enfantins ont grandis, nous éloignant encore plus.
Je me demande souvent si je suis la seule à m'accrocher à ces souvenirs qui comptent tant. Je pense que malheureusement c'est le cas, sinon tout serait différent n'est-ce pas? Je ne serais pas la seule à rendre visite à mes grands parents. Pas la seule à demander des nouvelles des uns et des autres, tout en sachant que rien n'est réciproque. Je ne devrais pas me retrouver à envoyer un message à mon cousin lui demandant d'aller voir sa propre grand-mère car je l'avais trouvée en larmes à l'évocation de son prénom.
Serais-je la seule à ne pas les avoir abandonnés?
Toute cette impression de se sentir à ma place dans une sorte de famille, n'était sûrement qu'une belle illusion. Mais c'est l'une des plus belles à mes yeux, et je continue de m'y accrocher car c'était réel.
Pourquoi voulons-nous toujours retourner aux moments passés? Aux choses que nous ne pourrons plus jamais avoir?
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