13 Baptiste

Juste parfaite ! Cette nuit tout les deux est tout simplement indéfinissable. Je la regarde dormir paisiblement contre moi, ses cheveux étendus un peu partout autour d'elle. J'en profite pour contempler son visage si paisible tout en faisant glisser mes doigts sur sa peau nue. Je vois un frisson la parcourir ainsi qu'un magnifique sourire illuminer son visage. Enfin elle ouvre les yeux et son regard me bouleverse complètement, dans ma tête l'idée d'une mélodie me vient immédiatement ainsi que des paroles. Brusquement je me lève et me saisie d'un papier et d'un crayon que j'ai remarqué hier sur sa commode, et je me mets à griffonner des notes ainsi que les paroles qui se bousculent dans mon cerveau.

- Tu fais quoi ? demande-t-elle en riant.

- Attend !

C'est la seule chose que j'arrive à lui répondre pour ne pas perdre le file de mes pensées. Tout en écrivant je relève la tête par moment pour qu'elle continue à m'inspirer. Je la vois repousser le drap et aller dans son armoire pour prendre une chemise de nuit longue de couleur blanche qui me fait pensé à celle que portait les femmes dans les années vingt. Puis elle se saisit de sa masse de cheveux est les ramène sur le côté afin de pouvoir les tresser. Je détail chacun de ses gestes tout en continuant de griffonner sur le papier. Enfin elle s'approche de moi et regarde par dessus mon bras ce que j'écris. Celà me dérange un peu et je finis par redescendre de ma transe. Je pose le crayon et replis la feuille et me dirige vers mon boxer pour me couvrir un peu. Elle me regarde, appuyée contre la commode et me dit :

- C'était quoi ça ?

- De l'inspiration !

- Ah. Et... ca t'arrive souvent ?

- Beaucoup depuis que je t'ai rencontré...

Ce simple aveux la fait automatiquement rougir. Elle est bouleversante de sincérité et je ne peux que l'aimer ! Je me rapproche d'elle est la prend dans mes bras.

- Tu es sublime ! Et ce matin au réveil, tu étais encore plus que ça.

Elle baisse un peu la tête mais je la retiens avec mes mains. Elle lève ses grands yeux marron vers moi et je pose mes lèvres sur les siennes ne supportant plus le peux de distance qui nous sépare.

Après une matinée des plus agréable et une balade au Jardin des plantes de Clermont, nous nous sommes quittés un peu à contre coeur. Et c'est en pensant à elle que je me rends chez Patrice pour les répétitions.

- Ah bin te voilà ! J'ai bien cru que tu ne viendrais pas ! lance ce dernier lorsqu'il me voit franchir la porte du garage ou nous avons l'habitude de répéter.

- Ça va, j'ai cinq minutes de retard.

- A cause de la fille ?

- Elle s'appelle Victoire et je dirais surtout que c'est à cause des bouchons que je suis arrivé en retard !

- A d'autre ! me dit Olivier en me donnant une tape dans le dos. Tu me diras, moi aussi j'arriverai en retard avec une gonzesse comme elle !

Je ris à sa vanne mais elle me dérange un peu. Mais je ne dis rien et pose mes affaires sur le canapé.

- Les mecs, en ce moment je suis en pleine inspiration, tient Olivier au passage faut que tu regardes ces deux compo, je voudrais que tu rajoutes du rythme, il manque un truc.

Les mecs m'arrachent les feuilles des mains et regardent ce que j'ai écris. Olivier est déjà en train de rythmer ce que j'ai écris en tapant sur le bord du bar. Patrice continue de lire tout en bougeant la tête. J'attends un peu stressé qu'il me donne leurs impressions mais celles-ci ne tardent pas à venir.

- Génial, c'est bon ça mec ! crie Patrice en secouant les feuilles en l'air.

- Ça déchire un max ! Si c'est ta petite poulette qui t'inspire comme ça, c'est plutôt bon pour nous ! Tu me la prêtes pour que je trouve le bon rythme ?

La réflexion d'Olivier insinuant qu'il trouve Victoire à son goût m'agace une nouvelle fois.

- Écoutes mec, cette fille c'est pas n'importe qui ok ? Donc tu parles bien d'elle et tu ne lui manque pas de respect.

- Oh oh ! C'est du sérieux ? s'informe Patrice hilare.

- Je peux pas parler de sérieux, c'est bien trop tôt... par contre, c'est pas juste pour le fun, ça j'en suis persuadé ! Bon maintenant, si vous le voulez bien, on poursuit les répétitions ?

Ça y est, c'est le grand jour ! Pour l'occasion on a tous les trois posé une journée de repos afin d'être prêt pour ce soir. Finalement avoir accepté de jouer pour la maison de retraite n'est pas plus mal car on va pouvoir répéter un peu. On est tous les trois dans le van en direction de la maison de retraite. J'ai revu Victoire seulement une fois depuis notre première nuit et je peux confirmer que jusqu'à présent, je n'ai jamais rien ressenti d'aussi fort avec une fille ! Le simple fait de savoir que je vais la revoir me met dans tous mes états.

- Elle bosse aujourd'hui ton infirmière ? s'informe Patrice, un peu trop curieux à mon goût.

- Oui elle bosse. Et elle n'est pas infirmière mais aide soignante !

- Ouais ça va elles ont la même blouse ! ricane cet idiot.

- La même blouse peut-être mais pas le même métier ! Bon aller soyez sérieux, je veux pas foutre la honte à pépé !

- A pépé ou à Victoire ? s'informe mes potes l'air hilare.

Pour toute réponse, je gare le van là ou Stéphane me l'a indiqué la dernière fois. Et nous n'avons pas le temps de sortir que déjà il pointe son nez par la porte de service. Un coup d'oeil à ma montre m'indique que nous ne sommes pourtant pas en retard. Serait-il pire qu'une groupie ?

- Salut à vous les BOP !

- Salut ! lançons-nous en sortant du véhicule.

Je présente mes amis et nous commençons à décharger les instruments. Stéphane nous aide à tout mettre en place et après avoir vérifier les accords, nous lui indiquons que nous sommes prêt.

- Ouf ! dit-il en s'approchant de la double porte. Autant vous dire que nous ne les tenons plus ! Je vous préviens une fois que cette porte sera ouverte, je ne réponds plus de rien. Ils ont tous refusé de remonter dans leur chambre après le repas pour être sur d'avoir la meilleur place !

Mes amis me regardent l'air surpris alors que je rigole en imaginant bien la scène. Stéphane ouvre la double  porte et c'est une horde de petit vieux tous plus excités les uns que les autres qui déboulent dans le réfectoire ! Un joyeux brouhaha envahit l'espace, alors qu'ils prennent place devant nous. Sans grande surprise, je vois mon grand-père s'installer au premier rang, il se tient droit et fière les deux mains appuyées sur sa canne. Une fois que tout le monde est installé, je salut notre publique et commence directement à chanter. L'heure passe super vite et l'assistance est très réceptive. Je prends énormément de plaisir à égailler l'après-midi de ces personnes qui la plupart du temps ont des journées longues et monotones. Le personnel à rejoint les résidents et je les vois taper dans les mains et certaines esquissent des pas de danse. Stéphane est là aussi parmi les filles et passe de l'une à l'autre pour les faire danser. Je détourne mon regard car je ne veux pas le voir s'approcher de Victoire qui souris de bonheur avec ses collègues.

- Une autre, une autre, une autre ! braille notre public déchaîné, alors que nous les saluons pour la troisième fois.

- Allons, allons ! Calmez-vous ! leur demande Stéphane qui nous a rejoint sur la scène. Les BOP sont attendus ce soir pour la fête de la musique en centre ville. Remerçions les avant de les laisser partir. Encore merci les gars !

Les portes du réfectoire s'ouvrent indiquant à nos fans qu'il est temps de partir. La salle se vide peu à peu alors que quelques résidents réfractaires s'avancent vers nous. Deux mamies gloussent en se poussant du coude.

- Non vas-y d'abords ! dit la plus petite qui arbore une mise en pli violette des plus élaboré.

- Roh franchement Yvette, pas la peine de faire ta timide à quatre-vingt-sept ans ! Messieurs, pourriez-vous nous signer un autographe s'ils vous plaient. nous demandes une femme rondouillarde aux joues rosé comme on s'imagine la grand-mère dans le petit chaperon rouge, en nous tendant un crayons.

- Heu, oui bien sur ! Il faut juste que je trouve un papier, dis-je en cherchant autour de moi une feuille.

- Ne nous embarrassons pas de ça !réplique la bonne maman en tirant sur sa bretelle de soutien-gorge. Elle est bien assez large pour vos trois signatures ! dit-elle en gloussant.

Un peu gêné, je m'exécute avant de tendre le stylo à Olivier. Yvette à côté et rouge écrevisse mais tire déjà sur sa bretelle pour pouvoir avoir son autographe.

- Non mais on aura tout vue ! clame mon grand-père en les regardant faire. Vous n'avez pas honte mesdames !

- Oh, arrêtez un peu de râler mon pauvre Lucien ! On a qu'une vie et la notre tire à sa fin ! Alors si on ne s'amuse pas maintenant, on ne le fera jamais ! Et puis, j'ai toujours rêvé de faire ça ! Allez viens Yvette, on va aller exhiber nos bretelles.

Et elles partent toutes les deux en gloussant comme deux cannes. Olivier et Patrice les regardent partir en riant également.

- Non mais franchement à leur âges ! Elles n'ont pas hontes ?

- Roh papi, ça va aller ! Arrête de t'énerver, tu vas te faire monter la tension.

- Votre petit fils a raison Monsieur Riera. Ce n'est pas si grave. Et puis, Babette et Yvette ont l'air d'être contente alors n'en parlons plus.

- Oh mon petit Stéphane ne vous y mettez pas non plus ! Ou est Victoire pour qu'elle ne ramène à ma chambre ?

- Vous savez très bien que vous pouvez y retourner tout seul Monsieur Riera ! Victoire a des choses à faire.

- Oh je sais bien que vous préféreriez qu'elle vienne vous aider ! Mais j'ai besoin d'elle !

J'aimerai bien savoir à quoi mon grand-père fait allusion vis-à-vis de Stéphane mais Victoire arrive dans la pièce sur cet entre fait et ne me laisse pas le temps de poser la question.

- Monsieur Riera, ne vous inquiétez pas, je ne vous ai pas oublier, dit-elle en avançant dans la pièce et en lui présentant son bras.

- Ah ! Mon petit, y a bien que vous pour prendre soin de moi ! répond mon grand-père d'une voix mielleuse tout en s'aggripant à son bras.

Elle prend quand même le temps de me sourire et rien que ce signe illumine ma journée.

- Merci à vous les garçons, tout le monde est ravi du moment que vous venez de leur offrir ! Et j'ai croisé en revenant deux groupies qui ont décidé de faire encadré leur soutien-gorge.

- C'est avec plaisir ! dis-je en lui rendant son sourire.

- Oui bon, on y va mon petit, je suis un peu lasse !

- Oh oui, pardon, je suis désolée monsieur Riera.

Elle nous fait un signe de la main et quitte la pièce. Papi suspendus à son bras qui en profite allègrement pour se mettre le plus près d'elle possible.

- Je finis d'aider à ranger la salle et je viens t'aider comme convenu, lance Stéphane à Victoire.

Il commence sérieusement à me gonfler ce mec. Il faudra que je demande à Victoire si elle lui a dit qu'elle est avec moi ! Les mecs sont déjà en train de ranger nos instruments dans le van et je pars vite les rejoindre un brin contrarier à l'idée que ce mec va aller rejoindre ma nana.

- Encore merci pour tout les gars. Je vous croiserez peut-être ce soir en ville. On c'est organisé une soirée avec les collègues de la maison de retraite.

- Génial ! dis-je en serrant les mains sur le volant.

Il manquait plus que ça ! Je pensais que Victoire viendrait me rejoindre à la fin de son service et voilà que j'apprends qu'elle va passer sa soirée avec ce mec pendant que je serais sur scène !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top