C'était le printemps, le lendemain de mes seize ans. Je m'avançais dans les champs de fleurs de mes grands-parents qui eux, discutaient avec papa et maman, attablés près de la grande piscine de la maison.

Le soleil amorçait sa course pour rejoindre la ligne d'horizon, descendant peu à peu dans le ciel aux couleurs d'arc en ciel.

Je m'étais arrêtée pour cueillir quelques fleurs. En m'accroupissant, je tirai sur la fine tige d'un coquelicot rouge éclatant, qui ne céda sans résistance. J'en tirais un deuxième, mais mon regard s'attardait un peu plus loin. Sur un magnifique bouton au blanc éclatant. Une marguerite.

 Seule au milieu de ce champ saturé de couleurs, elle se dressait avec une élégance presque irréelle, son blanc pur contrastant avec la multitude de fleurs sauvages qui l'entouraient.

Je m'avançai jusqu'à elle et mes doigts glissèrent sur ses pétales dans un geste doux. Puis, du bout de l'index, je tirai doucement sur sa tige.

Dans un réflexe, je portai la fleur pourtant inodore à mon nez, et en arracha une première pétale...