Tome 2 - Chapitre 56
Orphélia
C'est quand... Il se décide !
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Je ne sais pas ce qu'il arrive à Tristan, mais depuis qu'il est venu me chercher chez la coiffeuse, son comportement est dès plus bizarre. Il est nerveux, s'emporte pour un rien, même le sexe ne l'apaise pas, au contraire, j'ai l'impression que tout prend des proportions hors normes sans en connaître la source.
Ce qui me vient en tête ne me plaît pas, mais j'ai beau tourner et retourner la situation dans tous les sens, j'en reviens toujours à la même conclusion.
Est-ce qu'il n'aurait pas fait la rencontre de Cerise ou de Don pour le mettre dans un tel état ?
J'ai beau essayer de lui parler, je n'arrive à rien. Pourtant, mon idée de réaliser notre fantasme, ici, où tout a commencé pour nous me semblait une bonne idée. J'en avais très envie et je pensais que ça le détendrait. Et ce fut le cas tout le temps où on l'avait réalisé. Tristan avait été à la hauteur de ma demande, mais ça, je n'en avais jamais douté, de plus il était redevenu détendu, doux et attentionné, que je pensais avoir chassé ces nuages noirs qui s'accumulaient au-dessus de lui.
Pourtant, à mon réveil, son attitude tendue, ses sourcils froncés et ses lèvres pincées m'avaient indiqué que j'étais loin du compte. Il avait l'air encore plus paumé et inquiet qu'avant que l'on s'endorme. Ses réponses à mes questions restaient floues et sa réaction à mes caresses sur son visage avait l'air de l'envoyer loin de moi.
J'étais vraiment paumée et dans l'incompréhension la plus totale.
Est-ce qu'il agissait ainsi à cause de William ? Parce que, je lui avais caché que c'était lui mon sauveur ? Parce que, malgré mes dires et affirmation, sur ce qui ne serait pas passé à l'appartement entre nous, il avait encore des doutes ? Mais, il n'était pas question que je lui parle de William et encore moins ici.
Dans notre cocon.
Pourtant, j'ai besoin de savoir ce qui cloche, mon baiser est doux et Tristan se laisse câliner, il se détend avant de se crisper à nouveau. Il n'a pas le temps d'apprécier un état qu'il passe à un autre. Il ne tient pas en place non plus et j'ai de plus en plus de mal à ne pas l'interroger sur son état. Pourtant, je voudrais que cela vienne de lui, qu'il se confie à moi, qu'il m'avoue ses tourments.
Son corps vient de recouvrir le mien et son baiser devient torride, après qu'il ait repris le dessus, on dirait bien, sa prise sur mes fesses m'a rappelé les claques qu'elles avaient reçues quelque temps avant et sans que ça soit douloureux, c'est tout de même présent comme une piqûre de rappel et quel rappel. Associé aux baisers plus intenses les uns que les autres de Tristan, mon corps est de nouveau en totale ébullition, à croire qu'il a décidé de me faire perdre la tête pour que j'arrête de m'interroger sur son mal-être. Et même si cela marche, ça rajoute aussi à mon inquiétude.
Tristan vient apparemment d'attraper sa bandoulière et sans que j'en comprenne la raison, ses traits se détendent, son souffle redevient régulier et ses yeux, charmeurs. Qu'est-ce que contient sa sacoche qui peut lui rendre à ce point le sourire et sa sérénité.
Son front est posé sur le mien et j'entends sa respiration se calquer à la mienne, sa main remonter le long de mon corps, me faisant frissonner au passage, et pourtant, ses traits se tendent à nouveau, tout comme ses muscles dans son dos que je caresse. Il a l'air de réfléchir, hésite, ouvre la bouche, mais rien ne sort, pas un bruit, pas un mot et je flippe vraiment, car ce n'est pas une chose anodine qu'il va me dire vu son état d'anxiété.
Est-ce que notre rapprochement dans l'eau a fait ressurgir des démons en lui et il n'ose pas m'en parler ? Je secoue la tête tellement je suis décontenancée par son attitude. Tristan s'en rend compte et se recule de mon visage avant de se redresser. Il inspire et expire fortement et je me demande s'il n'essaye pas de gérer une crise d'angoisse comme il en faisait au centre.
Pourtant, depuis qu'il est rentré, il n'en a pas fait une seule ou alors me les aurait-il cachées et là, il veut m'avouer son mal-être.
Est-ce qu'il peut encore être en manque de cette saloperie de drogue ? La pink l'aurait-elle fait replonger ?
Le fait d'avoir croisé Don, d'avoir reparlé de cette poudre rose, d'être retourné au squat, d'être à nouveau si près, de toutes ces tentations...
Oh mon Dieu, non...
Il fait une rechute et je ne me suis rendu compte de rien, tant j'étais focalisée sur mon agression.
Comment j'ai pu être à ce point égoïste ?
Alors, quand j'entraperçois une chose rose, que je ne peux identifier dans sa bandoulière et que je croise son regard, je flippe totalement.
— Tristan...
— Laisse-moi parler mon cœur.
Il inspire et respire bruyamment avant de se lancer :
— Voilà, heu... Je ne sais pas comment te dire ça, ou même te le demander, ma Princesse. J'ai cette boule, qui ne veut plus me quitter tant je flippe. Pourtant, j'y ai bien réfléchi et je sais au fond de moi que c'est ce dont j'ai toujours rêvé, mais voilà, entre le rêver et le formuler à voix haute, ce n'est plus aussi simple. Alors, laisse-moi me noyer dans ton regard noisette, laisse-moi... Orphélia, ma douce, ne pleure pas... Oh mon cœur, je suis si maladroit que je suis en train de tout faire foirer. Quel con...
Tristan se positionne à genoux entre mes jambes, garde la tête baissée quelques secondes encore, alors que je suis totalement tétanisée par la peur de ce qu'il va m'avouer. Il prend une grande inspiration, alors que j'arrête de respirer, il relève sa tête avec détermination tandis que je baisse les yeux.
Sa main relève mon visage et le regard que je croise finit de me faire craquer, mes larmes coulent sans que je ne les contrôle, tandis que Tristan me sourit, son éclat est lumineux et je me demande si je ne deviens pas folle de passer ainsi d'un état à un autre.
Je ne peux détacher mon regard du sien, je suis totalement subjuguée, hypnotisée, au point que quand une chose froide se pose sur mon ventre, je n'ai même pas la force ou le courage de regarder ce que c'est, je veux rester connectée à mon amoureux, je veux garder notre lien, je veux retrouver la profondeur de nos sentiments dans ses pupilles qui redeviennent douces, tendres et aimantes. Elles se font même rieuses, avant qu'il ne me demande d'une voix profonde :
— Orphélia, mon joli coquelicot, ma Princesse, ma douce, est-ce que tu veux me faire l'honneur de devenir ma femme ?
Sa femme ?
Je secoue la tête, je dois être en pleine hallucination, ce n'est pas possible, Tristan ne peut pas m'avoir demandé d'être sa femme, lui qui hantise tout ce qui est sacré et engagement. Non, j'ai dû me faire un film... Et pourtant, j'ose jeter un regard à ce qu'il a déposé sur mon ventre. Un écrin rose est ouvert avec une bague me faisant face et je me mets à trembler en voyant ce qu'il contient. Je ne peux m'empêcher de porter mes mains à ma bouche, en comprenant que je n'ai pas rêvé et que Tristan m'a bien demandé en mariage.
Nous sommes là, nus, couchés dans notre cocon de tissus blanc, dans cette crique témoin de notre première fois et je reconnais bien là Tristan et son aversion pour le conformisme. Qui penserait, à part lui, de faire une demande de mariage après avoir fait l'amour. Je comprends mieux pourquoi il se sentait aussi mal, pourquoi il devait avoir l'impression que tout partait de travers, qu'il ne maîtrisait plus rien... Ces hésitations, sa contrariété, sa perte de calme, tout s'explique, il était sous haute tension et je n'ai rien fait avec mon attitude pour lui faciliter les choses.
Mon pauvre amour...
Je relève mon regard sur lui et je le trouve toujours à genoux, mais son sourire a disparu et je ne trouve plus que de la tristesse sur son visage, alors que je décèle même une larme qui coule sur sa joue.
— Mon amour, pourquoi tu pleures ?
— Tu ne veux pas, c'est ça ? Ne cherche pas d'excuses et dis-le-moi franchement. Pourtant, je pensais que c'était ce que tu voulais toi aussi, je pensais que j'étais l'homme de ta vie, que...
— Oui.
— Tu ne me perdras pas, tu sais, même si tu ne veux pas...
— Oui, Tristan !
Il est tellement persuadé que je ne vais pas accepter, qu'il ne m'entend pas, c'est de ma faute moi aussi, j'aurais dû lui répondre tout de suite, car mes cinq secondes de réflexion, pour me convaincre que je ne rêvais pas, c'est bien trop long pour lui, c'est déjà trop. Alors, comme il ne m'entend pas, je vais le faire réagir autrement. Je me redresse, ce qui a le mérite de lui faire relever la tête, c'est déjà ça et je ne perds plus de temps avant de lui sauter dans les bras pour l'embrasser et lui répéter encore et encore, mon "OUI" à sa demande. Mon élan est tellement fort et soudain, qu'il part en arrière et que je termine allongée à califourchon sur lui.
— Oui je le veux Monsieur Rousseau. OUI. OUI. OUI ! Tu m'entends Tristan.
Mes yeux sont plongés dans les siens et je peux y lire toute l'incompréhension de mon geste et je me demande même s'il a entendu ma réponse.
— Tu as dit oui ?
Sa demande est hésitante et incertaine, comme si je pouvais répondre autre chose.
— Oui mon amour, je veux devenir ta femme. Oui, je t'ai dit oui, tu m'entends...
Son regard semble perdu. Alors, je prends la boîte contenant ma bague de fiançailles et la lui tends en même temps, que ma main en mettant en avant mon annuaire.
— Tu veux vraiment m'épouser ? Tu as dit oui ?
Je ris face à sa tête, maintenant qu'il a réalisé, il m'attrape dans ses bras, me serre au niveau de ma taille et me soulève dans les airs en nous faisant tourner. Et Tristan tout à sa joie, n'arrête pas de répéter. "Elle a dit oui", "Orphélia va devenir ma femme", "Tu vas être Madame Rousseau", "Je t'aime ma petite femme"...
— Ça y est, tu réalises enfin, m'amusé-je face à sa tête ahurie.
— Chipie, tu ne me répondais pas...
— Je n'ai même pas attendu cinq secondes pour te donner ma réponse !
— Tu veux rire, ça m'a paru une éternité.
— Comment tu as pu croire que je pourrais dire non ?
—...
— Tristan, tu es l'amour de ma vie, tu sais à quel point, j'ai toujours voulu qu'on se marie. C'est toi, qui était contre, alors, oui j'ai été étonnée par ta demande, jusqu'à ce que je vois ta bague. D'ailleurs...
Je lui tends à nouveau ma main et là, Tristan pose un genou à terre, me regarde dans les yeux et me refait sa demande.
— Orphélia, mon cœur, ma vie, veux-tu m'épouser ?
— Oui Tristan, oui mon amour, oui mon homme, je le veux et pour toute notre vie. Je t'aime tant.
Tristan pleure, tout comme moi, mais cette fois-ci de bonheur. Il passe la bague à mon doigt et comment vous décrire l'immensité de cette vague de bonheur qui vient de me traverser.
Et comme Tristan ne fait jamais rien comme personne, il continue à me surprendre en n'ayant pas acheté un solitaire, mais en ayant choisi une bague en or blanc en forme d'infini dont les deux rubis sont entourés d'un lien de diamants représentant, d'après ses explications, notre amour ceinturé par notre lien infini...
Je vous ai déjà dit que mon homme était le seul et unique.
Le seul et unique a qui je veux être lié pour l'éternité.
Le seul et unique qui fera de ma vie un conte de fées pour la princesse que je suis à ses yeux...
Fin du tome 2...
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Voilà, nous voilà à la fin de ce tome...
Tristan et Orphélia liés pour la vie, c'était pour moi la fin qu'ils méritaient d'avoir...
J'ai commencé le tome 3, enfin, juste le premier chapitre et je ne peux pas vous promettre de date pour sa publication.
J'espère que vous attendrez la suite en gardant cette histoire dans votre bibliothèque.
Tristan et Orphélia vous embrasent et vous remercient pour tout l'amour que vous leur témoignez.
Kiss mes T&O-Love
Kty
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