Chapitre 23
Je ne veux pas qu'il soit là. Ce monstre. Je ne veux pas le voir. Ce diable. Je ne veux voir personne. Plus personne. Je veux juste partir. Partir loin d'ici. Loin de lui. Ce démon. Je ne veux plus de cette vie. Cette vie, monotone, lassante, triste. Sans importance. Je ne veux plus de ce monde. Cruel. Je ne veux pas de cette vie. Je veux avoir une meilleure vie. Loin d'eux. Loin de lui. Loin d'ici. Loin de tout. Loin. Très loin.
Je voulue le repousser de son étreinte mais il resserra aussitôt sa prise sur moi. Pourquoi ? Ce n'est pas lui qui pousse les gens au suicide ? Il veut que je reste en vie. Mais pourquoi ? Pour me faire encore plus souffrir surement. Je ne le laisserais pas faire de moi son jouet. J'ai assez souffert comme ça !
Je le repoussa de plus en plus en plus fort mais il ne bougea pas d'un cil. Je deviens alors insupportable, lui marche sur les pieds, le frappe de toute mes forces dans le dos, hurle à m'en casser et me débats de toutes mes forces. Mais il ne bouge pas, ne dit rien et ne me lâche pas d'une semelle. Je finis par me calmer malgré moi au bout de longues minutes par épuisement tandis que la tristesse revient en force.
Je pleurs de nouveau à chaudes larmes dans ces bras. J'ai beau le détester...Il me fait ce que je voulais que quelqu'un me fasse depuis longtemps. Un simple câlin. Je finis par m'accrocher faiblement à ses vêtements qui me servent limite de mouchoirs pour les yeux mais ça n'a pas l'air de le déranger. Après plusieurs minutes, j'étais faible et vulnérable tellement j'avais pleuré. Il était étrangement resté silencieux pendant tout ce temps. Quand il estima que j'étais enfin calme, il s'écarta légèrement de moi pour me soulever le menton dans sa direction et...
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Je me réveilla avec un gros mal de crâne.
Tiens ? Mes joues sont sèches, comme si j'avais pleuré... Je remarque alors que je suis couchée dans le lit dans ma chambre plongée dans le noir. Je me lève doucement et ouvre le store bizarrement fermé pour découvrir qu'il fait jour dehors, ou du moins, vers la fin de journée. Je descends en bas et regarde aux alentours. Je suis seule chez moi, qu'est-ce qui m'est arrivé ? On est quel jour ? Je regarde sur mon portable rangé dans ma poche arrière de jean et vois qu'on est mardi. J'ai cours normalement, non ? Alors qu'est-ce que je fais là ? Je remarque ensuite que j'ai sur le corps quelques petites blessures. D'où viennent-elles ?
Un mot. 3 lettres. Me vinrent en tête : Ben.
Je continu de me promener chez moi à la recherche d'indices qui pourrait m'expliquer le pourquoi du comment. Malheureusement, je ne trouve pas d'autre indice et me promène donc dans mon quartier désert. Des souvenirs me revinrent aussitôt en tête, ou plutôt des paroles que j'ai déjà entendu : "ADIEUX BENJAMIN LAWMAN ET J'ESPERE POUR TOI QUE TU SOUFFRIRAS DANS TA VIE AUTANT J'AI SOUFFERT DANS LA MIENNE JUSQU'A PRESENT !!!!" Qui est ce Benjamin Lawman ?
Je retourna chez moi, confuse. Je vis mes parents rentrer tard le soir comme d'habitude et le reste de la soirée se passa normalement, je ne préférais pas leur poser de question ni sur ce qui s'était passé ni sur qui était ce Benjamin Lawman.
J'ai très mal dormi lors de la nuit qu'a suivit. J'ai d'abord eu la sensation qu'on m'observait mais ça ne m'avait bizarrement pas dérangé, car ce regard paraissait bienveillant, tellement que ça ne m'a pas vraiment réveillé. Le plus étrange a été que j'ai fait un rêve où je voyais un garçon blond d'environ mon âge aux vêtements verts s'excuser un millier voir un milliard de fois de ce qu'il m'avait fait jusqu'à présent. Dommage que ce n'était qu'un rêve et que je ne me rappelle par de qui c'était...Peut-être que c'est lui, Benjamin Lawman...
Le lendemain matin, avant d'aller en cours, mes parents me disent que mon prof de français est malheureusement mort hier dans sa salle de cour...Un souvenir me traversa...Hier, j'avais échangé des mots avec lui, des lettres, des papiers, j'ai l'impression je lui avais confié un lourd secret...Mais quoi comme secret ?
Je vais en cours comme tous les jours et arrivée dans la cour, les regards moqueurs me transpercent de l'intérieur sans que je sache pourquoi. J'ai l'impression d'avoir l'habitude de me faire fusillé de la sorte...Des policiers encadrent le lycée dû aux assassinats de plus en plus courant ici. Puis, je croise le garçon de mon rêve d'hier soir. Il discute tranquillement avec ces potes à quelques mètres de moi. Quand nos regards se croisent, un flash, une étincelle, une lumière dans le noir.
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Je me rappelle...De tout...Tout : l'harcèlement, Ben qui a failli me couper les cheveux, moi qui sèche les cours, mes mots échangés avec le prof de français, mes larmes que Ben a vu alors que je m'étais promise de ne pas craquer, l'appel de Jadusable, le lien entre Jadusable et Ben, mon envie d'en finir, Ben rentrant je ne sais comment chez moi et me prenant dans ces bras, moi me débattant de rage mais qui finit pleurer, m'écroulant au sol et pleurant dans ses bras tandis qu'il restait silencieux, je m'étais ensuite calmée toujours dans ces bras qui ne m'avaient pas lâché d'une semelle, il me releva alors le menton vers lui et...
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M'embrasse.
Puis, je ne sais comment mais...je tombe juste après dans les vapes.
J'en conclue donc qu'il m'a...drogué ? Pourquoi aurait-il fait ça, qu'est-ce qu'il m'a fait juste après ?!! Il m'a violée ?! Battue ?! Torturée ?! Qu'est-ce qu'il m'a fait ?!!
Attends, calme toi (T/p) et réfléchie... Je me suis réveillée dans mon lit dans ma chambre. J'étais habillée des mêmes vêtements que la veille et je n'ai pas la sensation d'avoir été violée ou encore d'avoir eu de nouvelles marques de blessures, c'est déjà ça.
Je continue de le fixer, de la méfiance mélanger à de la peur dans le regard. Il m'ignora et continua de parler avec ces potes en rompant notre contact visuel. Je suis perdue.
En cours d'histoire-géo, Ben se met exprès à coté d'un autre élève. Dois-je comprendre qu'il m'évite ? Je me mets donc toute seule au dernier rang tandis que Benjamin et à deux rangs d'écart de moi devant. Les boulettes de papiers aux messages insultant trônent en masse au pied de ma chaise mais je m'en fiche. Au moins, les autres élèves agissent normalement, eux.
- AIE !
Prof : Qu'est-ce qu'il se passe ?!
Mathieu : Y a quelqu'un qui m'a lancé un bout de gomme en plein dans l'œil !
Elève 2 : Moi aussi Madame, j'arrête pas de m'en recevoir depuis tout à l'heure !
Elève 3 : Pareil !!! Je crois que ça vient de par là !
Il pointe l'endroit où se trouve Ben. Tous les élèves le mitraillent du regard, ce dernier dit d'un ton provoquant :
- Quoi ? Vous n'avez théoriquement aucune preuve contre moi !
Mathieu : Si, tous les bouts de gomme qui sont étalés sur ta table !
- ...Ouais, bon ok j'avoue, c'est moi. Et je l'assume pleinement !
Prof : Donne-moi ton carnet, Benjamin !
Il prit soudainement un air froid et sec :
- Mort. Certes, c'est moi le coupable mais ce n'est pas pour autant que je suis le fautif dans l'histoire.
Prof : Ne discute pas !
Ben : Donc vous laissez les gens lancer des boules de papiers comportant de méchants mots mais moi qui les en empêche en lancant des bouts de gommes on en fait toute un plat !
Prof : Hein ?
Ben : Vous avez qu'à voir la place de (T/p) et verrez toutes les boulettes de papiers à ses pieds. Dépliez-les et vous y trouverez dedans des menaces, des moqueries, des commentaires, des messages insultants et j'en passe.
Tout le monde se tourna alors vers moi, mais à quoi joue Ben ?!! Plus ça va, moins je le comprends ! La prof s'avance vers moi et je baissa la tête, honteuse. Elle prends une boulette au hasard au pied de ma chaise, la déplie et lis à voix haute :
- "Personne t'aime ici, va te pendre, sal*ope !"
Elle en pioche un autre au hasard et l'orme une nouvelle fois à voix haute :
- "Pourquoi t'es encore vivante ? T'as toujours pas compris que tu servais à rien !"
Elle prend de nouveau un autre bout de papier, le déplie et lis :
- "Va crever au fond d'un ravin, la rejetée !"
La prof fusille les élèves de la classe en demandant d'une voix autoritaire :
- Les personnes qui ont écrit ces choses ignobles qu'elles se dénoncent de suite !!!
Ben : Cherchez pas m'dame, c'est tout le monde.
La prof se tourne vers Benjamin, confuse, tandis que ce dernier continu :
- Vous voulez des preuves ? Très bien, vous me pardonnerez d'avoir utiliser mon portable en cours mais j'ai tout filmé.
Il sort son portable caché depuis le début dans sa trousse et montre à la classe entière une vidéo sur laquelle on a un angle qui permet de voir la salle en générale. On peut voir tout le monde sans exception me lancer des boules de papiers.
Ben : Et vous êtes de la partie madame.
Prof : Quoi ?! Comme ça ?!! Je ne ferais jamais quelque chose de la sorte, voyons !
Ben souri narquoisement en disant d'un ton provoquant :
- Vraiment ?
Il arrêta la vidéo à un moment bien précis et dit en montrant avec son doigt :
- Regardez, à ce moment précis, vous avez bien vu que cet élève à balancer une boulette de papier sur (T/p) mais vous n'avez rien fait...
Il avança encore un peu plus la vidéo pour l'arrêter à un autre moment et dire :
- Et là encore, vos yeux sont posés sur (T/p) qui vient de se recevoir une bouette de papier en pleine tête et vous avez une nouvelle fois ignoré ce fait.
Il se tourna vers la prof en disant d'un air faussement innocent :
- A votre avis, comment va réagir le directeur s'il voit cette vidéo ? Vous seriez forcément virée et ce ne serait pas vraiment le moment pour se faire faucher, déjà que vous avez des tensions avec votre mari qui, a ce qu'il parait, vous trompe avec votre propre sœur. Qu'est-ce qu'il le retiens de divorcer avec vous ? Hein ? L'argent, bien sûr ! Mais si vous êtes virée de votre post de professeur, vous ne gagnerez plus d'argent et donc vous en conclurez que votre mari vous quittera pour se mettre définitivement avec votre sœur dont vous êtes mortellement jalouse depuis votre plus tendre enfance. En gros, si le directeur voit cette vidéo, vous serez virée puis divorcée, et vu que vous avez tout plaqué il y a de ça quelques années pour habitez chez votre homme, ce dernier vous mettra à la porte avec votre pauvre valise comme seule compagnie. À la rue, quoi !
La prof avait l'air abasourdie, elle ne savait plus quoi faire à part regarder Ben avec de la peur dans les yeux. Benjamin fit alors un sourire joueur et sadique en disant :
- Je vous propose un marché Madame pour éviter cette catastrophe; vous défendez (T/p) quand celle-ci se fait maltraiter par ces petits camarades et je vous promets que cette vidéo ne sera pas montrer à votre supérieur. D'accord ?
La prof déglutie, elle n'avait pas le choix d'accepter. Elle finit par hocher simplement la tête de haut en bas en guise de réponse ce qui ravi Ben qui dit, une pointe de sarcasme dans la voix :
- C'est un plaisir de collaborer avec vous, Madame. Votre secret sera bien gardé. Pour le moment du moins.
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