Le temps a toujours été une notion étrange. Quand on souhaite qu'il accélère, il ralentit. Quand on souhaite qu'il ralentisse, il accélère. Il était toujours contraire à ce que l'on souhaitait. Mais parfois, il était possible de s'y accorder.

 Il n'était pas ralenti, il n'était pas accéléré. Il suivait simplement le cours de nos pensées, sans faillir à un instant. Mais ces temps, n'était pas les plus courants. Ils n'étaient pas ceux que nous rencontrions le plus. Il le savait. Il le ressentait. Ce temps qui lui échappait. Ce temps qui ce jouait de lui.

 Il avançait sans réellement suivre le rythme. Il était toujours à la traîne. Le temps se jouait de lui. Il n'arrivait pas à les rattraper. Jamais. Toujours laissé en arrière. Toujours le dernier. Le temps filait bien trop vite pour lui. Il n'arrivait à suivre le court de sa vie. Tout allait beaucoup trop vite. Il n'arrivait à faire parti de sa propre existence. Il était toujours en retard. Il était toujours trop tard.

 Il ne sait pas ce qu'il lui manquait. Il n'avait aucun problème psychologique. Il était conscient de tout mais ça le dépassait. Le temps allait si vite. Trop vite. Bien trop vite. Bientôt viendrait ce temps où il n'aurait plus le temps d'agir. Il avançait. Il courrait. Ce n'était jamais assez.

 Il les voyait. Il les entendait. Ces sourires. Ces rires. Il était si loin. Il ne comprenait ce qui les provoquait. Il était comme seul perdu dans le temps. Jamais il n'était au ralenti. Jamais il n'était à sa vitesse. Non, il était trop rapide. Il était beaucoup trop rapide. Que pouvait-il faire ? Comment le ralentir ? Comment aller plus vite ?

 Il n'en avait aucune idée. Il ne pouvait en parler à personne. Sa propre vie lui échappait et il ne pouvait rien faire pour la retenir. Elle s'en allait sans lui. Elle l'abandonnait là. Elle préférait le temps. Elle suivait le temps. Elle se fichait de lui. Elle se moquait de le laisser là, derrière. Pourquoi l'attendrait-elle ? Pourquoi viendrait-elle le relever ? Elle n'avait besoin de lui. Elle n'avait besoin de sa présence. Elle pouvait vivre seule.

 Il regrettait ce temps passé. Celui où lui et le temps s'accordait. Cela n'a duré que quelques années. Il n'en avait même pas conscience. Il ne s'avait alors pas à quel point son amitié était précieuse. Il ne l'a pas chéri. Il ne s'occupait même pas de sa présence mais il était là. Il était encore là. Il ne l'avait pas encore abandonné et sa vie était avec eux. Il les avait perdu en si peu de temps.

 Un matin le temps lui a manqué. Un matin il s'est rendu compte de son importance. Il n'était plus là. Elle n'était plus là. Il avrançait sans lui. Elle le suivait. Il était seul. Il se retrouvait seul. Il n'avait plus que ses regrets avec lui. Ce qu'il aurait aimé savoir. Ce qu'il aurait aimé chérir ce temps qui le suivait alors. Peut-être serait-il resté à ses côtés. Peut-être ne l'aurait-il pas abandonné. Il ne le saurait jamais.

 Alors qu'il voyait le temps avancer. Alors qu'il voyait sa vie d'effiler avec lui. Il souhaitait que tout s'arrête. Il souhaite qu'ils arrêtent d'avancer. Pas sans lui. Pas en le nargant ainsi. Il aurait aimé pouvoir leur courir après. Il aurait aimé pouvoir les rattraper. Il était trop tard. Le temps ne l'écoutait plus. Il ne s'arrêta pas.

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