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~Junhui~
Regrettais-je ce que j'avais pu dire à Seungcheol dans l'infirmerie ? Par fierté j'aimerais dire que non, mais je devais bien avouer que je n'étais pas très doué pour me mentir à moi-même.
Je me sentais comme un imbécile, en y repensant après coup rien n'expliquait mon comportement et la colère que je lui avais déversé. L'accident de Mingyu m'avait mit dans tout mes états, mais le capitaine des Serpentard n'avait pas perdu une seconde pour mener mon meilleur-ami à l'infirmerie, quitte à abonner une partie de Quidditch, un jeu qui lui tenait particulièrement à cœur.
Il ne méritait pas que je le réprimende comme je l'avais fait, il n'avait rien fait de mal.
- Moon Junhui, tu es un pure crétin, murmurais-je.
J'avais presque envie de me frapper la tête que les murs poussiéreux du couloir, de m'insulter sans fin pour des actions que moi-même je jugeais à l'apogée de la mauvaise foi.
Penser au match faisait monter une colère en moi, j'avais honte de l'équipe de Gryffondor, les agissement de mes camarades de Maisons me donnaient envie de hurler.
Ils s'étaient comporté avec une méchanceté sans nom, contre le pauvre Chan qui se démenait pourtant comme jamais, tandis que les Serpentard formaient une équipe soudé et pour le coup bien plus juste dans leur jeu et stratégie.
Ils méritaient leur victoire, ça me tuait de l'avouer, mais Seungcheol n'avait fait que son devoir de capitaine en établissant une stratégie aussi bien orchestré.
Ma colère contre mes camarades Gryffondor je lui avais craché dessus, parce-que pour moi ça semblait bien plus facile de fournir des reproches à un Serpentard. C'était toujours eux les méchants, accepter que ma Maison puisse avoir le mauvais rôle et employer des méthodes qui me dégoûtait ça blessait mon égo.
Presque plus encore que l'idée que je doive tôt ou tard m'excuser auprès de Seungcheol.
Ce n'était pas tant parce-que son uniforme était vert que je ne ressentais aucunement l'envie d'aller le voir pour lui demander pardon. Après tout je n'avais jamais eu à me plaindre de ce garçon qui, mise à part pour des questions de Quidditch, se montrait discret et ne créait jamais de problème.
Mais il me faisait peur, ni plus ni moins. Seungcheol dégageait quelque-chose d'imposant, de puissant, une stature intense et un regard similaire à un roc impénétrable. J'avais l'impression qu'il pourrait m'écraser sans la moindre difficulté si l'envie lui prenait, le confronter de nouveau ça m'effrayait.
Pourtant je devrais bien, je ne pouvais pas juste l'éviter jusqu'à la fin de notre scolarité puisqu'on se retrouvait trois fois par semaine dans la bibliothèque.
Je me sentais que plus stupide encore, moi qui détestais les actions discriminantes voilà que j'agissais moi-même avec méchanceté envers un innocent, et que je me trouvais incapable de m'excuser.
- Junhui, c'est un plaisir de te croiser ici.
Depuis plus d'une heure je déambulais dans les couloirs sans réelle destination, juste afin de réfléchir et de me prendre la tête sur toute cette histoire, je ne m'étais ainsi pas rendu compte que j'avais atteint une partie du château peu fréquenté.
Mais surtout je ne m'attendais pas à y croiser Dumbledore, qui mêlait sa route à la mienne après être apparu d'un couloir juste à ma droite.
- Bonjour monsieur le directeur, le saluais-je en m'inclinant en avant.
- Je me rendais justement rendre visite à Jeon Jungkook, voudrais-tu m'accompagner ?
Entendre le nom de mon camarade défunt fit naître une crispation qui écrasa ma gorge. Dans cette partie du château se trouvait la pièce dans laquelle le "mémorial" de Jungkook avait été installé, un lieu que chacun pouvait visiter à sa guise afin d'offrir des fleurs ou des mots à notre ami tristement disparu, ou alors simplement pour se recueillir auprès de lui.
Depuis l'accident je ne m'y étais pas beaucoup rendu, parce-que je n'aimais pas constater que sa mort ne pouvait être autre-chose qu'une réalité.
Pour toute réponse je ne fit qu'hocher la tête, créant un sourire satisfait au milieu de la barbe broussailleuse du vieux sorcier. Il me tendit son bras et c'est avec une certaine hésitation que je m'y accrocha, avant de me laisser entraîner à travers le long couloir vide.
Me retrouver seul avec le directeur créait un affreux malaise en moi, accentué par le silence qui régnait entre nous. Lui ne semblait pourtant pas dérangé, il regardait tranquillement le plafond, sifflotant même, et je trouvais qu'il marchait bien trop rapidement pour un homme de son âge.
Dumbledore était effectivement un étrange personnage. Je me souviens que lors de mon arrivé à Poudlard en première année je n'entendais de lui que des éloges. En tant que fils de Moldu j'y croyais naïvement et me forgeait de lui l'image d'un être au charisme et à l'intensité écrasante, ce fut ainsi très surprenant de découvrir qu'il n'était en réalité qu'un vieillard barbu, un peu simplet, qui se baladait constamment vêtu de ce qui s'apparentait à une robe de chambre.
Certes je ne doutais pas de sa puissance, ni de son intelligence, mais je devais bien avouer que son physique dénotait grossièrement avec sa réputation.
- J'ai rarement vu autant de fleurs et de notes d'affections autour d'un mémorial, même s'il a rejoin les cieux notre petit Jungkook reste incroyablement populaire. Ça réchauffe mon vieux cœur.
Encore une fois je ne pu qu'hocher la tête alors que nos corps pénétraient la pièce dédié au défunt Gryffondor. Une photo de lui se tenait accroché sur une haute pierre tombale dressé au centre de cette petite salle, qui se trouvait dans l'une des tours les plus hautes du château. De partout les pétales de fleurs en tout genre resplendissaient, se laissaient agiter par l'air soufflé depuis la fenêtre ouverte, et on constatait la présence de nombreuses lettres, messages ou simple petit post-it collé de part et d'autre. Cet ensemble avait quelque-chose de très harmonieux, mais constater le visage figé et souriant de Jungkook me pressa le cœur.
Je n'aimais pas me rappeler que ce visage, ô combien jeune et joyeux, ne serait plus jamais en mesure d'offrir autre-chose que sa vision sur les images fixes d'un souvenir.
Dumbledore se détacha à mon bras et avança sa baguette vers les fleurs. Je l'entendis murmurer un sort puis une fine brume humide s'échappa depuis le bout de son outil magique, afin d'arroser convenablement les plantes. Mon regard le suivit alors qu'il se déplaçait lentement à travers la pièce, puis je relevais les yeux vers la pierre tombale et laissa ma gorge se serrer davantage.
Jungkook avait toujours été un sorcier populaire à travers l'école, pour sa beauté, sa gentillesse et son talent dans presque tout les domaines. Parmi les sixièmes année il tenait la place de quatrième meilleur élève, après Jihoon, Joshua et Wonwoo, et était jugé comme l'un des meilleurs joueurs de Quidditch que cette école ait connu, pourtant c'est toujours avec un certaine modestie qu'il acceptait les compliments. Il ne regardait jamais personne de haut, souriait facilement, semblait l'ami de tous et serait bien la dernière personne au monde à discriminer ou harceler.
Autrement dit, Jeon Jungkook avait été un jeune homme des plus parfait.
Il ne méritait pas cette mort atroce qui l'avait fauché, assassiné de sang froid au beau milieu d'un couloir.
Ça me mettait d'autant plus en colère contre le coupable. Même si je n'aimais pas jouer sur les clichés presque toute l'école était d'accord pour dire que seul un élève de Poudlard avait pu commettre le meurtre, un élèves de Serpentard pour être plus précis.
Et beaucoup restait persuadé que Kwon Soonyoung était lié à ça. De tout les sorciers présent dans l'école il était le seul dont la famille avait fricoté ouvertement avec la magie noire.
- Quelle triste tragédie.
Un sursaut me prit alors que Dumbledore s'exprimait tout juste à ma droite. Il semblait avoir fini sa session d'arrosage et observait désormais la photo de Jungkook, tout juste à mes côtés.
- Perdre une personne que l'on aime c'est la sensation la plus déchirante qui puisse exister. Je connais ce sentiment, pour l'avoir moi-même déjà ressentit.
Les yeux du vieil homme, habituellement chargé d'une sagesse et d'une espièglerie bien distincte à sa personne, ne rayonnaient plus que par une quinte de peine intense.
- Qui avez-vous perdu ? Demandais-je, sans réellement penser à si cette question semblait trop intrusive ou non.
Le regard de mon interlocuteur restait figé sur la photo de Jungkook, mais sur ses lèvres se dessina un petit sourire qui m'était très certainement destiné.
Ça ne fit pas fondre la peine sur son visage, bien au contraire, je la trouvais soudainement accentué.
- J'ai vu de nombreuse personnes disparaître au court de ma longue existence, mais deux d'entre elles m'ont bouleverser plus que les autres. Ma soeur dans un premier temps, décédé dans un horrible accident, puis un homme qui est toujours vivant... Heureusement ou malheureusement, je ne sais pas, qu'importe en réalité, puisque je l'ai perdu.
Sa réponse me fit regretter ma question. Je ne connaissais pas grand-chose de la vie de ce vieux sorcier à l'existence si longue et certainement palpitante, mais j'entendais des rumeurs de droite à gauche, extrait d'exploit ou passage plus romancé à son propos.
L'une des histoires les plus populaire sur notre directeur était que durant sa jeunesse il aurait partager une épopée amoureuse pleine de passion et de rebondissements avec un sorcier adepte de magie noir, un certain Grindelwald. On racontait qu'ils s'étaient aimé mais que les aléas de la vie les auraient séparé, puis que Dumbledore avait plus tard dû s'occuper de faire enfermer son vieil amour devenu trop dangereux.
J'ignorais si cette histoire était en tout point véridique, ou simplement le fruit des on-dit un peu louche. Quoi qu'il en soit la finalité tragique de cette relation ne portait que vers le chagrin, certain la racontait en affirmant qu'elle prouvait que parfois l'amour ne suffisait pas, que ce sentiment n'était finalement pas plus fort que tout.
Je sais que nombreux son ceux qui croient en cette triste affirmation, moi je ne faisais pas partie.
Ceux qui pensent ainsi ne doivent jamais avoir été réellement amoureux, ou alors n'ont pas connu la folie et le bonheur d'une affection partagé dans la plus grande des puretés.
Peut-être n'ont-ils pas eu la chance de connaître le véritable amour, peut-être n'ont-ils jamais aimé quelqu'un comme j'aime Minghao et n'ont-ils pas été aimé comme Minghao m'aime.
- Cet homme...
- La vie place parfois sur nos chemins des personnes innatendu, ne trouves-tu pas ? Nous les aimons, les détestons, les ignorons, mais toute ont souvent bien plus à nous apporter qu'on ne le pense, chaque être possède une profondeur intense qui échappe souvent à notre première intuition. J'ai vécu assez longtemps pour savoir que, dans la grande majorité des cas, nos jugements ne sont pas exact, me coupa Dumbledore, le regard désormais porté vers la fenêtre ouverte sur le Saule cogneur qui dominait cette partie du jardin du château.
Moi je le fixais lui, ses yeux toujours chargé de peine semblaient prendre une teinte plus calme et songeuse.
- Parfois il faut savoir se faire violence et revoir nos jugements. La personne la plus douce et innocente peut parfois se retrouver mêler à une obscurité qu'on ne soupçonnerait pas. Ou, au contraire, un être qu'on ne dépeint que comme terrible peut se révéler incroyablement difficile à détester, une fois qu'on le connaît bien, continua-t-il.
Je ne le suivais pas très bien, ne comprenais pas réellement où il venait en venir avec son discours qui semblait m'être destiné tout en étant soufflé vers le dehors, comme s'il parlait à un esprit que je ne percevais pas.
Mais ses phrases me faisaient frisonner, même si elles restaient mystérieuses et ambiguës, le peu que j'arrivais à interpréter ne me plaisait pas du tout.
- Vous êtes en train de me dire que Jungkook...
- Je ne dis rien à propos de Jungkook, laissons les morts se reposer en paix, seul les vivants importent.
Il poussa un lourd soupir, même si ses traits semblaient toujours aussi paisible je cru y déceler une certaine pointe de dépit.
- S'il y a bien une chose qu'on doit retenir de toute cette tragédie, c'est qu'on ne connait jamais vraiment les personnes qui nous entourent.
Son visage se tourna enfin vers moi, il ancra son regard dans le mien et se mit à sourire davantage. Son visage prenait de nouveau l'expression espiègle qu'il abordait régulièrement, celle d'un vieux sage qui se plaisait à savoir ce qui dépassait notre entendement.
- Et que, malgré tout, on doit prendre grand soin d'eux, murmura-t-il, comme s'il me confiait un secret.
Sur ces mots il se détourna et quitta la pièce, les mains croisées derrière le dos et la tête relevé. Il se permit même un sifflement, alors que je demeurais immobile face à la photo d'un Jungkook souriant.
Un nouveau frisson m'agressa, j'avais la sensation que quelque-chose d'important m'échappait, tout en touchant du doigt une précieuse révélation que je ne voyais pas encore. Dumbledore ne faisait rien au hasard, ne lâchait jamais un mot sans qu'un sens caché n'y soit solidement accroché.
Ces paroles bourdonnèrent dans mes oreilles, quel genre de message avait-il essayé de me faire passer derrière cette formidable leçon de vie ?
Par réflexe mes yeux basculèrent vers la fenêtre, comme si suivre son observation allait m'offrir la voie vers ses pensées, mais je n'y découvris que les branche du Saule cogneur qui gesticulaient paisiblement alors qu'une petite silhouette se tenait assise sur l'herbe, à une distance raisonnable de cet arbre au sang chaud. À bien regarder je remarqua que cet élève portait l'uniforme de Poufsouffle et qu'ils semblait griffonner sur un cahier abîmé.
Puis l'évidence me sauta aux yeux. Même de loin on pouvait constater le vieil uniforme d'occasion aux couleurs légèrement délavées, porté par un corps trop fin qui se mouvait avec une grâce lente et poétique.
Ce garçon, c'était Minghao.
Mon Minghao.
"Et que, malgré tout, on doit prendre grand soin d'eux"
Alors que la phrase de Dumbledore résonnait en moi je quitta la salle et me mis à courir dans les couloirs trop long à mon goût. Un certain élan de panique s'éveillait sans réelle raison, mais je sentais que je devais le rejoindre sans tarder, que je devais placer ma présence auprès de la sienne.
Les mots du directeur le concernait-il ?
Cette question se répétait en boucle dans mon esprit, même si je ne voyais pas en quoi cela pourrais concerner Minghao. Je n'étais même pas sûr de comprendre ce que le vieux sorcier avait chercher à me dire, faire le parallèle avec mon petit-ami n'avait strictement aucun sens.
Et pourtant je couru comme jamais auparavant, manqua plusieurs fois de trébucher, de bousculer d'autres sorciers ou de me prendre un mur. C'est heureusement sain et sauf que je parviens à l'extérieur, puis continua ma course jusqu'à atteindre la silhouette du Poufsouffle qui n'avait pas bougé de place.
Sûrement devais-je être bien bruyant avec ma respiration haletante, puisqu'il leva les yeux vers moi bien avant que je parvienne à sa proximité.
Et alors que je commençais à me persuader que ma précipitation n'avait rien de justifié, que je semblais juste un fou inquiété sans raison, je sentis mon cœur louper un battement alors que nos regards se croisaient.
- Minghao... Tu... As pleuré ?
Je posais ma question en me laissant tomber à genoux juste devant lui, les mains posé sur ses joues glacés par le temps automnale, et constatant pas ce touché que sa peau tremblait.
Ses yeux me paraissaient bouffie, extrêmement et anormalement bouffie, ainsi que trop rouge pour que ça ne soit dû qu'au froid.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Me demanda-t-il, d'une voix cassé que je pris comme une preuve supplémentaire d'un sanglot précédent.
- Je t'ai vu par la fenêtre. Répond à ma question, tu as pleuré ?
- Non je...
Il se coupa, les lèvres entre-ouverte et frémissante, les yeux comme paniqué enfoncé dans les miens que je devinais trop intense.
S'il y avait bien une chose que je haïssais c'était de le savoir malheureux, la simple idée qu'une larme ai pu glisser sur son visage me brisait le cœur.
- Jun je... Tu sais, à propos de mes maux de tête...
- Tu en a eu un nouveau ? Ou tu as mal en ce moment ? On peut allez à l'infirmerie si tu veux, je vais t'y conduire.
Je lachais son visage pour saisir sa main, prêt à le tirer avec moi jusqu'aux bons soins de madame Pomfresh. Ses migraines m'inquiétaient de plus en plus, elles devenaient trop récurrente et intense, et même s'il refusait net toute consultation autre que par l'infirmière de notre école, je me demandais si je ne serais pas forcé de l'y trainer un jour.
Le savoir souffrant m'était inssuportable.
- Non, c'est pas ça.
Minghao resta parfaitement ancré sur le sol et m'empêcha de le lever. Il plongeait toujours son regard dans le mien mais, si auparavant j'y décelais du doute et de la peur, c'est désormais une détermination sans appel qui se couplait aux émotions dans ses yeux.
- Je crois que c'est pas juste des migraines. Quand ça m'arrive j'ai... des visions.
Prit de court, je cessa de le tirer et me laissa de nouveau tomber face à lui.
- Des visions ?
- Je pense que ce sont des visions sur le futur... Des prédictions en un sens.
Ma main se crispa dans la sienne, les paroles de Dumbledore résonnèrent de nouveau en moi dans un mélange paradoxale de chao et de vide qui hantait mon esprit.
Des visions du futurs ? Comment était-ce possible ?
Certes nous évoluons dans un monde de magie, la divination représentait même un enseignement à part entière, mais je n'entendais que des impressions mitigés à ce propos. Personne n'avait jamais prouvé être réellement capable de prédiction totalement véridique, n'est-ce pas ?
"On ne connait jamais vraiment les personnes qui nous entourent"
- Minghao...
- La dernière fois dans la bibliothèque j'en ai eu, des visions, j'ai vu des images qui se sont produite pour de vrai. Pendant le match de Quidditch, la chute de Mingyu, le fait que Soonyoung et Chan se battent pour le vif d'or, j'ai vu tout ça, je l'ai vu alors que ce n'était pas encore arrivé.
Il s'avança, plaça son visage si près du mien que je croirais presque qu'il allait m'embrasser. Mais ce n'était que pour pénétrer plus encore dans mon regard, pour me faire voir la panique dans ses pupilles pleine de détresse, sa peur et son besoin extrême d'être soutenu.
- Et il y a cette vision... À chaque mal de tête elle se montre à moi et... Je vois un garçon qui se jette depuis la tour d'astronomie... Il se suicide Jun, un élève va se suicider depuis tout là-haut et je le sais... Je sais pas qui, quand, pourquoi, mais je sais que ça va arriver.
Il me présenta le cahier sur lequel il dessinait plus tôt, sur la page autrefois blanche était représenter la scène qu'il venait de me décrire en tremblant.
Une silhouette masculine et sombre qui se laissait offrir au vide, tandis qu'une main se tendait pour le saisir.
- À chaque fois il tombe... Quand j'ai une vision de lui je ne parviens jamais à le rattraper...
Sa voix se brisa sur un sanglot et, par un réflexe vif, je repoussa le cahier pour le tirer contre moi. Je le sentais enfouir son visage contre mon épaule et renifler faiblement, tandis que je le serrais sans savoir ce que je devrais penser ou dire.
- J'ai peur Jun... J'ai affreusement peur...
Minghao murmura si bas qu'on l'entendait à peine, pourtant je sentis comme s'il venait de me hurler cette phrase a l'oreille.
Mes bras l'enlacèrent davantage et je lui embrassa le crâne. C'était toute sa détresse qu'il acceptait de me livrer à cet instant, et l'amour que je lui portais sans limite me poussais à accueillir en moi sa peur bouillante.
- Je suis là Minghao, tout va bien se passer
Il s'écarta brusquement de moi, me fixa avec des paupières écarquillés et chargé de larmes tombant en cascade.
- Tu me crois n'est-ce pas ? Je ne suis pas fou... Je sais que ça va arriver...
Ses paroles ne cessaient de casser que la pointe de ses sanglots, plus ses pleurs augmentait et plus mon cœur se fissurait.
Je replaçais mes mains sur ses joues, accepta l'humidité salé sur ma peau et vient coller mon front au sien.
- Je te crois, ça va allez, on empêchera ça.
Puis je le tirais de nouveau dans mes bras et l'y emprisonna fermement, les doigts enfoncés dans ses cheveux alors que son visage deversait son chagrin dans mon cou.
- Personne ne sautera depuis cette tour, je te le promet, murmurais-je.
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