Chapitre X

Je me mords la lèvre, fermant légèrement les yeux, je sais que William doit s'impatienter. Je n'ai pas le choix, je dois tirer, pour les aider. Je souffle longuement avant de rouvrir les yeux et de tirer sur l'homme que je visais, il tombe, une balle dans le coeur. C'est bon, je ne peux plus reculer. Je souffle et commence à en tuer un autre, il était trop près de William. Un autre tombe aussi, il était en train de tirer sur l'entrepôt. Les autres sont en alertes, il y a un sniper quelque part, et je les vois se mettre à l'abri, la vraie partie commence.

Je souffle et dégage le chemin de William, parvenant à décocher quelques têtes à droite à gauche, mais les autres sont bien cachés, et je crois qu'ils m'ont repérés, du moins j'en vois qui tentent de me tuer en me tirant dessus, si seulement ils arrivaient à être plus précis. Je les descends rapidement, ils doivent se dépêchés. William est enfin arrivé dans l'entrepôt, je ne le vois plus désormais. Je commence à faire un peu de ménage, afin que ce soit plus simple pour eux de ressortir, mais maintenant qu'ils savent où je suis, ils se sont mis à couvert et il est difficile pour moi de bien les voir.

Les autres finissent par sortir, canardant ceux que je ne peux pas atteindre. J'arrive à dégager la route pour la plupart, je vois McGiver être sous le joug d'un ennemi, et je m'apprête à tirer mais j'entends des pas, ils arrivent. Rapidement, je prends mon pistolet en lâchant le sniper et me retourne pour voir mes assaillants. Trop tard, ils sont trop proche pour que je puisse tous les tuer, je tire sur les deux premiers, mais le troisième parvient à me prendre mon arme et à la jeter plus loin. Un uppercut de sa part enchainé d'un crochet du droit me font m'écarter rapidement, je les esquive avec justesse. Je finis par lui foncer dessus, enchainant les crochets, il est assez faible, et après plusieurs coups, il attrape mes bras et me jette violemment au bord du toit pour me faire tomber.

Je réussis à attraper ses bras en retour, m'accrochant à lui, si je tombe, il tombe. Et il le comprend car il s'immobilise, faisant office de maintien pour ne pas sombrer. Je lui donne rapidement un coup de pied dans les parties avant de tirer sur ses bras pour m'élancer en avant et le faire tomber. Et ça marche ! Excepté le fait qu'il attrape le bord, s'y accrochant pour sauver sa vie. D'en haut, je le regarde sans faire aucun mouvement. Je ne veux pas le laisser tomber, mais je sais que si je l'aide à se relever, il va m'attaquer et j'ai déjà faillit mourir. Dans ce cas-là, c'est lui ou moi, et je me choisis moi. Je soupire en ramassant mon flingue pour tirer dans sa main, il l'enlève dans un cri de douleur et après un second tir, il lâche et je le vois tomber, terminant sa chute contre le bitume, lui éclatant la tête.

Je soupire et reprends le sniper, je ne vois rien de là où je suis, je n'ai pas le choix, il faut que je bouge, parce que je les entends me demander de l'aide. Je souffle et prends toutes les affaires, gardant le sniper en main, prête à tirer sur tout ce qui bouge. Je finis par sortir du bâtiment et avance à pas feutrés, le fusil en joue, le doigt au dessus de la gâchette, et m'arrête derrière un arbre un peu caché, j'ai un meilleur angle d'ici. Je me mords la lèvre et commence à en descendre certains, je ne suis pas vraiment à l'abri, à tout moment, quelqu'un arrive et je meurs. Je continue de les aider, et je vois que quasiment tout le monde est maintenant à l'abri, il ne reste pas grand monde, je dirais 3 voire 4 personnes.

J'entends un tir avant que tout ne s'arrête, ne laissant que quelques voix résonner, je ne vois cependant pas ce qu'il se passe, c'est dans mon angle mort. Rapidement, mais toujours aussi discrètement, je me déplace pour avoir un beau panorama sur toute la scène, McGiver est pris en otage par une fille, une arme est braquée sur lui, quatre autres personnes l'accompagnent, toutes armées, et ils visent William qui vient de jeter son arme. Je me mords la lèvre avant de viser la tête de la jeune femme, c'est la seule chose qui est importante. Je ne tire pas, je reste en retrait, mais je suis capable de la tuer. Je n'entends pas vraiment la conversation, du moins, je ne la comprends pas, seuls des échos me parviennent.

Je patiente, longtemps, de bonnes minutes je dois dire. Rien ne se passe, il faut que quelqu'un fasse diversion, pour que je puisse tuer la preneuse d'otage, et pour que mon ami s'occupe des autres. Je pense que c'est moi qui vais faire diversion, je suis sûre que mes invités sont trop lents à la détente pour comprendre, et personne d'autre ne le fera, alors autant que je le fasse.

Je prends rapidement mon pistolet, gardant le sniper dans mon autre main, et tire en l'air avant de le lâcher pour pouvoir viser à nouveau. Les assaillants sursautent, et comme si c'était convenu, William se rue sur l'un des 'gardes'. Quant à moi, je tire une balle en pleine tête, tuant celle qui retenait Nolan. Je range mon petit pistolet après l'avoir ramassé et me remets en joue avec le fusil de précision, avançant assez rapidement vers les autres. Je tue un des gardes, et je laisse mon ami s'occuper des autres. Je soupire quand tout devient calme et après avoir regardé autour de nous, je finis par poser le canon du fusil sur mon épaule.

- Désolé William, ils étaient plus nombreux que prévus, on n'a pas su comment réagir ni quoi faire, avoue Beth en le rejoignant lui et Nolan, arrivant à leur niveau en même temps que moi.

- Je vous l'avais dit, vous ne savez pas vous battre. Ils n'étaient pas si nombreux, gagner était plus simple que prévu, déclarais-je sèchement sous leur surprise, ils ne me savaient pas ici.

- Eh, t'as pas à nous insulter comme ça ! Et puis d'ailleurs, pourquoi tu es la ?? rétorque tout de suite Nolan

Je ne réponds pas et soupire légèrement, je n'ai même pas envie de lui répondre, il est si aveugle, je viens de lui sauver la vie et il ne l'a même pas remarqué. J'entends un petit craquement et je vois, au loin, à quelques dizaines de mètres, un homme courir, il va prévenir les autres. Aucun rescapé. Je soupire en faisant signe de tête vers le mec, lançant à Nolan:

- Il ne doit pas prévenir les siens.

Aussitôt, l'adolescent sort son arme et le vise avant de se mettre à tirer, et évidemment, il ne parvient pas à le tuer, il en est même loin. Je soupire longuement avant de prendre mon sniper pour mettre en joue l'individu. Il est assez loin, il sera bientôt caché et je ne pourrais plus l'atteindre, il faut que je me dépêche. Au bout de seulement quelques secondes, je finis par tirer, et c'est en le voyant tomber que je comprends qu'il est touché. Rapidement, je remet mon fusil en bandoulière et toise McGiver, il est nul.

- Allez, on rentre. annonçais-je en marchant vers ma voiture.

Je vois que William me suit et que les autres vont dans une autre direction, leurs voitures doivent être par là. Une fois arrivés devant mon petit bijou, je laisse mon ami conduire tandis que je m'installe à ses côtés, les yeux rivés sur ce qu'il y a devant moi, j'ai repris, je le sais, et je sais ce que ça implique aussi.

- Il t'a appelé c'est ça ? Tu es encore plus distraite depuis ton appel tout à l'heure, demande-t-il pour briser le silence

- Bien sûr, on savait tous les deux qu'il finirait par le faire

- Je suis désolé de t'avoir imposer tout ça

- Je sais tu n'avais pas le choix, tu n'arrêtes pas de me le répéter depuis que tu es arrivé, râlais-je en levant les yeux au ciel, ne tournant même pas la tête pour le regarder

- Et tu me crois j'espère ?

Je ne réponds pas, j'avoue ne pas savoir. Je suis sûre qu'il a l'impression de ne pas avoir le choix, et dans un sens, je suis sûre que c'est le cas, mais une partie de moi n'arrête pas de lui en vouloir pour m'avoir mêlé à tout ça, et cette partie est déterminée à penser que c'était juste parce qu'ils n'ont jamais acceptés le fait que je parte.

Je me mords la lèvre alors qu'il finit par se garer, je sors rapidement de la voiture, claque la portière et marche vers la maison en soupirant. J'entends les voitures des autres se garer, j'en déduis qu'ils viennent d'arriver aussi. Je rentre rapidement dedans et me dirige vers le sous-sol pour reposer les armes que nous avions empruntés, quoi que emprunté n'est pas le bon terme, je suis quand même chez moi, ces armes m'appartiennent. 

Je retourne dans la cuisine, j'ai faim, je dois grignoter quelque chose. Je prends un des paquets de gâteau en soupirant et commence à manger un peu. Je vois les autres se poser autour de la table en soupirant alors que Nolan amène une bière à chacun. William, quant à lui, s'approche de moi, avant de s'asseoir sur le comptoir, dos aux autres.

- Qu'est-ce que tu vas lui dire ? demande William

- Je crois qu'il est un peu tard pour dire que je continue d'arrêter.

- Tu avais le choix, tu n'étais pas obligé de m'aider, soupire-t-il, à ma plus grande surprise.

- Pardon ? m'étonnais-je

- C'est vrai, tu pouvais dire non, tu pouvais ne pas venir, tu pouvais éviter tout ça, renchérit-il

- Tu te fous de ma gueule ? râlais-je, un ton un plus fort.

- Eh, pas besoin de t'énerver, c'est pas grave. Tu as fait une erreur.

- Va te faire mettre William, si je pouvais, je te mettrais une balle pile poil entre les deux yeux, espèce d'enfoiré de première ! ajoutais-je avant de sortir de la cuisine, tout est calme, les autres se taisent pour nous entendre.

- J'te permets pas ma p'tite ! C'est pas ma faute si tu prends les mauvaises décisions, avoue-t-il avec énervement en me suivant

- Pas ta faute ? C'est pas ta faute ? répétais-je, incrédule

- Non, ça ne l'est pas, répond-il, sûr de lui

- Dès que je suis arrivée ici, tu étais là, à t'occuper d'une nouvelle branche, et tu décides de m'inclure dedans alors que tu sais pertinemment que je veux arrêter. Tu les fais vivre chez moi, tu me demandes de les former et maintenant, tu me demandes de les aider dans les missions ! A cause de toi, je suis obligée de reprendre ma vie d'avant, je suis obligée de redevenir cette personne que je m'efforce de faire disparaître ! Si tu n'étais pas venu me chercher, je n'en serais pas là aujourd'hui, alors oui, tout est de ta putain de faute !

- Je ne t'ai pas imposé de nous accueillir, ni de les former, ni de venir m'aider, TU as choisi de prendre ces décisions là, tu aurais pu refuser, mais tu ne l'as pas fait, rien n'est de ma faute !

- Oh que si tu me les as imposé ! Tu m'as manipulé car tu sais que je ne laisserai personne mourir. Tu t'es servi de cette facette de moi pour pouvoir arriver à tes fins ! Tu es le fautif dans l'histoire, et c'est à cause de toi si je suis à nouveau dans cette merde ! raillais-je

- Tu savais bien qu'ils ne te laisseraient pas tranquille, tu savais que ce ne serait qu'éphémère, je t'ai simplement fait prendre un raccourci !

- J'en voulais pas de ce raccourci ! J'ai perdu plus de choses que ce qui était prévu, et tu le sais ! Il faut que je m'éloigne tu comprends ? J'ai besoin de respirer un peu après toute la merde qui m'ai arrivé ces trois dernière années !

- Arrête un peu ton charabia ! On sait tous les deux que tu adore travailler avec nous, et on sait tous les deux que tu sais très bien passer à autre chose en continuant de travailler ! Son départ n'était qu'une excuse pour pouvoir nous abandonner et créer ton propre réseau !

- Je t'interdis de parler de son départ enfoiré ! m'écriais-je en lui mettant un crochet du droit

Il se le mange en pleine figure et je ne lui laisse pas le temps de réagir, je lui mets un uppercut, suivi d'un coup de genou dans le nez une fois qu'il s'est baissé. Lorsqu'il est enfin sur le sol, je prends le pistolet que j'avais gardé et vise la tête de mon ami. Je reste là, sans bouger, les yeux plongés dans ceux des siens, le doigt sur la gâchette, le cran de sécurité enlevé, mais je ne tire pas. J'ai vu du coin de l'oeil les autres se lever quand je l'ai frappé, mais ils sont désormais immobile, je peux faire des ravages avec une seule arme, et je pense qu'ils le savent. William me regarde longuement, et j'avoue ne pas savoir pourquoi j'hésite. Peut-être est-ce parce qu'après tout ce qu'on a enduré tous les deux, c'est compliqué pour moi de perdre encore une personne de confiance ? Je ne sais pas, mais j'ai une très grande envie de tirer.

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