BONUS: My love revealed by flames

Okay, ceci est le dernier bonus x) Je vous explique: un ami à moi n'a pas beaucoup aimé la fin que j'ai écrite, donc ce petit chenapan a modifié la dernière partie. Si vous appréciez l'histoire telle quelle et que vous n'êtes pas intéressés par cette fin alternative, vous êtes libres de partir *snif*

En revanche, vous pouvez choisir de rester.



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Bande de petits curieux. L'histoire de Lyra ne vous a donc rien appris?

Bonne lecture! x)

Lyra descendait les escaliers tapissés d'un rouge discret aux bordures dorées. Devant la grande porte, elle hésita un instant avant d'entrer dans la grande salle à manger. Owen l'y attendait comme tous les jours, la fixant de ses pupilles émeraude, un chapeau haut sur la tête:

- Alice ! Nous vous attendions, s'écria-t-il en lui faisant signe de s'assoir.

Lyra s'exécuta vu qu'elle n'avait pas grandement le choix. Elle regarda les peluches bien rembourrées aux regards narquois qui n'avaient pas bougé d'un poil depuis son petit séjour à la cave ; les bleus qui étaient encore visibles sur ses bras lui rappelèrent subitement l'image des corps sans vie et en décomposition pendus ici et là, et le vomi qui lui montait à la gorge à chaque fois qu'elle avait le malheur de lever les yeux tandis qu'elle se noyait dans son propre liquide.

Sa tasse de thé déjà pleine fumait devant son nez. Owen leva la sienne.

- Je voudrais porter un toast... à notre union.

Lyra sentit ce mot comme une boule d'épines pointues qu'il la forçait à avaler, mais après ce qu'il lui a fait endurer, un toast ne la tuerait pas.

- A... à notre union, dit-elle en forçant un sourire.

Elle mouilla le bout de ses lèvres du semblant de thé, elle frissonna légèrement de son âpreté, mais elle n'avait pas à s'en plaindre car c'était évidemment bien meilleur que la faim durant le supplice de la cave.

C'était là pour Owen l'épreuve éliminatoire, le moyen de déterminer si l'Alice qu'il avait choisi était apte à devenir la plus parfaite des versions, et à en juger par les regards qu'il lui lançait, Lyra avait réussi le test haut la main.

Owen émit un soudain rire, légèrement farfelu qui fit sursauter Lyra de sa chaise.

- Non ! Je ne crois pas.

Lyra écarquilla les yeux ; il se rapprocha de l'une de ces peluches et sembla tendre l'oreille vers elle.

- Oui... Ahain... il ricana. Oui, je vais lui demander.

Il dévisagea Lyra quelques secondes, avant d'afficher un sourire jusqu'aux oreilles.

- Mr. Lapin veut que vous nous racontiez une histoire, déclara-t-il avec le regard d'un enfant de cinq ans qui attendrait une sucrerie.

Elle fut presque soulagée.

- Oh ! Je suis navrée de vous refuser cette demande mais je ne suis pas très doué pour inventer des histoires, ni les narrer qui plus est, et le risque de vous ennuyer est garantie dans le cas contraire.

Owen parut déçu, mais très vite il répondit :

- Ne les voyez-vous donc pas vous supplier ?

Il montra ses amis en velours soigneusement habillés.

- Je suis désolée...

Soudain, Owen se leva et frappa la table des deux mains en envoyant valser la chaise derrière lui, son regard pétillant se changea brusquement en un temple de glace qui fit frissonner Lyra.

- Je... vous ai... demandé...

Ses paroles s'interrompirent comme par une migraine violente. Il serra fort son poing droit avant de continuer.

- ... de nous raconter une histoire.

Le changement d'humeur brusque d'Owen engendra une forte crainte chez elle, une crainte de ce qu'il pourrait lui faire. La pendre auprès des autres filles aux visages inconnus dans le sous-sol, ou bien abuser d'elle jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus, ou pire : la renvoyer dans la cave pour d'autres jours interminables, et dieu seul savait si elle survivrait cette fois-ci. La chance qu'elle avait eue la première fois était un hasard des plus inattendus ; elle préférait largement les deux premières options que de retourner vivante dans ce trou lugubre et glacial.

Lyra déglutit avec difficulté.

- Bien, je vais vous en raconter une.

L'irritation d'Owen se calma, et il se reposa sur sa chaise, en attendant de la même impatience que toute à l'heure les mots que Lyra allait prononcer.

Elle se creusa quelques peu sa cervelle suffisamment endommagée pour ne penser qu'à la plus simple de toutes les histoires.

- Je vais vous raconter l'histoire de : Lyra au Pays des Horreurs.

Owen applaudit, tout excité.

- Il était une fois, une jeune fille naïve et têtue qui s'appelait Lyra. Lyra était d'une nature grandement curieuse, et les gens ne cessaient de lui répéter que sa curiosité la conduirait sans faute à sa perte... et ils avaient raison. Un jour en sortant avec ses amis le soir d'une fête foraine, elle se fit enlever par un homme. Un homme assez particulier, un homme qui suscitait en elle la crainte et l'intrigue en même temps, la pitié et la colère, la compassion et le dégoût, la haine... et... l'affection. Cet homme portait toujours un chapeau sur la tête, cachant ses cheveux d'un brun éclatant et laissait apparaitre ses yeux d'un vert hypnotique. Lyra n'appréciait guère la compagnie de cet homme, elle détestait son thé boueux atrocement sucré.

Elle reversa la tasse qui trônait devant elle en la catapultant par terre d'une simple claque, geste qui fit sursauter Owen.

- Elle détestait le fait qu'il la touchait ou même qu'il l'approchait.

Lyra se leva de sa chaise et entama son parcours en direction d'Owen, laissant balader sa main sur les autres chaises à sa gauche.

- Elle détestait le fait qu'il veuille la transformer en quelqu'un d'autre, détestait le fait qu'il veuille lui donner de l'amour, détestait le fait qu'il exige d'elle de l'aimer.

Derrière lui, elle posa son menton sur l'épaule d'Owen et chuchota quelques mots à son oreille :

- Mais ce qu'elle détestait par-dessus tout était le fait... qu'elle l'aimait.

Elle reprit le chemin vers sa chaise. Elle était dégoûtée par elle-même. Elle percuta la tasse involontairement avant de se rasseoir.

Owen avait le regard perdu dans son thé qui avait cessé de fumer depuis un bon moment maintenant. Distrait, sa vision était floue, et plus aucune forme n'était précise devant lui. Ses yeux bien écarquillés reflétaient sa confusion. Plusieurs minutes étaient passées déjà, et Owen n'a pas bougé. L'inquiétude commença à dominer Lyra.

- Owen ?

Aucune réponse de sa part. Soudain il commença à trembler sur sa chaise.

- Owen... ?

Lyra se leva et le rejoignit, et au moment où elle alla poser sa main sur son épaule, Owen se leva et la poussa si violement qu'en tombant, sa tête heurta le parquet avec un bruit sourd.

Son corps l'eut trahie quand elle essaya de se redresser. Elle tourna la tête, voyant Owen s'éloigner peu à peu alors qu'elle sombrait dans l'inconscience.

Elle comprit alors qu'elle avait commis une grave erreur.

Lyra ouvrit doucement les yeux, poussant un gémissement involontaire. Sa vue qui s'éclaircissait lui permit de distinguer Owen, à genoux devant elle, ses prunelles émeraude noyées dans des larmes scintillantes.

- Je l'ai aimée.

Lyra leva les yeux vers le plafond et se força à se mettre sur ses pieds. Une violente toux la secoua tandis qu'une étrange odeur lui parvenait aux poumons. Quand elle regarda autour d'elle, son cœur s'arrêta de battre.

Les longs rideaux rouges qui pendaient aux fenêtres blindées, les tapis finement cousus, les nappes strictes à dentelles dorées, les peintures à eau accrochées aux murs... Même les peluches : tout, sans exception, était dévoré par d'immenses flammes rouges.

Lyra demeura figée. Elle n'arrivait pas à savoir si ces flammes étaient bien réelles ou si c'était le fruit absurde de son imagination. Une deuxième quinte de toux lui affirma tout de suite que c'était bel et bien réel.

Elle ne savait plus quoi faire, ni quoi penser.

- Je l'ai aimée ! s'écria Owen les yeux au sol, les larmes ruisselant sur ses joues.

Elle reprit soudain le contrôle de son corps, et son cerveau lui ordonna de chercher une sortie, une ouverture, n'importe laquelle.

Elle courut vers le hall, les escaliers s'étaient déjà effondrés. Les flammes ne cessaient de s'intensifier de seconde en seconde. Les autres pièces étaient inaccessibles, déjà barricadés par les charpentes enflammées qui tombaient une par une telle les feuilles brunâtres d'un arbre d'automne.

C'est alors qu'elle comprit qu'elle n'avait absolument aucune chance de sortir de là.

Elle se retourna, et la seule issue qui se présentait à elle était la grande porte d'entrée, cette porte qu'elle n'a jamais vue même entrouverte depuis qu'elle était ici. Même à ce stade de désespoir, elle trouvait toujours plus logique d'essayer de passer par un conduit d'aération que d'imaginer cette porte ouverte.

Mais elle n'avait rien à y perdre, alors elle s'avança d'un pas désemparé et posa ses deux mains sur les poignées qu'elle tourna. Et soudain elle entendit un claquement. Est-ce que c'était la serrure qui venait de s'ouvrir ? Non ! C'était certainement une autre charpente qui venait d'éclater par terre. Mais quand elle tira vers elle, les deux portes se séparèrent et une lumière aveuglante en jaillit, et une vue qu'elle avait cru ne jamais revoir de sa vie s'offrit à elle. Une vue qui fit emballer son cœur. Elle ne voulait pas savoir pourquoi, ni comment : la sortie était là, et elle n'avait plus qu'un pas à faire, un pas pour qu'elle retrouve sa liberté. La liberté qu'Owen lui a injustement enlevée il y a de cela belle lurette.

Elle jeta un coup d'œil au-dessus de son épaule, et vit Owen. Pourquoi ? Pourquoi n'arrivait-t-elle pas à mettre ce pas en exécution ? Avance idiote ! Avance !

Allait-elle essayer de le convaincre de sortir d'ici avec elle ? Cela relavait de l'impossible, et elle le savait. Mais elle savait aussi à présent que... Oui, elle savait clairement qu'elle l'aimait malgré ce qu'il lui avait fait subir.

Lyra s'avança vers lui et se mit à genoux face à lui. Saisissant son visage entre ses mains, elle posa ses lèvres sur les siennes.

- Je t'aime, Owen.

*Petite larmichette qui coule*
Merci Amine!

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