(09.02) Aimée n'a jamais eu tort d'aimer
9 février
Parfois, j'oublie les mots qui me restent en tête. Parfois, j'oublie ce que ça fait d'avoir encore seize ans et de découvrir le monde sous un angle nouveau alors qu'il y a encore tant à apprendre. Je prends souvent beaucoup de choses pour acquis. Trop vite, trop simplement, avec un peu trop de facilité sans doute.
Je n'ai pas encore les explications à tout, que ce soit par rapport à mon futur, à mes relations, à mon cœur qui balance, à mes yeux qui brillent ou à mes périodes de vide et d'absence.
Durant ces six mois, j'ai tout d'abord rencontré Ovide. Ovide. Ovide. Ovide. L'ambiguïté qui nous lie s'estompera peut-être un jour. J'imagine que ce qui fait de nous un « toi et moi » flou, c'est bien le fait qu'en apprenant à le connaître, je me suis rendue compte qu'on arrivait à se lire comme des livres ouverts. Et j'aimerais sincèrement le remercier en vrai, malgré notre distance.
Puis, il y a eu Camille. Et Camille, c'est comme le soleil qui rayonne les jours d'été, le sentiment de douceur et de tendresse que n'importe qui aimerait avoir rien que pour lui. Et je l'ai rien que pour moi. C'est comme les mots de Rimbaud, on doit toucher l'épaisseur sémantique du mot pour le laisser nous illuminer de tous ses sens. Et j'ai été illuminée par l'amour. Camille est le garçon de mes premières fois. Et je ne le remercierai jamais assez pour ça.
Cassandra. Un nom qui sonne vague étrangement maintenant. Elle est encore là, trop présente, trop pesante. Elle me marquera assez longtemps pour y repenser de temps en temps. Découvrir l'amitié, grandir, mettre fin à une amitié, s'éloigner, vivre chacune de son côté. Tout n'a pas été rose. Et pourtant, je n'oublierai jamais les choses qui ont fait qu'on ne sera jamais entièrement morose l'une près de l'autre.
Enfin, j'ai découvert deux personnalités incroyables qui me donnent assez de vigueur pour poursuivre ma quête de sens. Ségolène et Solange sont celles qui me poussent à croire en ce qu'il y a de simple, de vrai, d'authentique et réel. Je n'ai pas peur du reste grâce à elles.
Et puis, j'allais oublier, bon sang, merci aux mathématiques. Oui, aux maths. C'est dingue de se dire ça. On peut sous-estimer autant qu'on veut l'impact des cours et des notes sur nous. Mais cette matière m'a donnée assez de confiance pour continuer à mettre de la rigueur dans mon travail, à me surpasser, à croire en moi pour une fois scolairement. J'ai eu 17 en maths ce matin. 17. C'est du grand n'importe quoi.
Donc voilà. Six mois.
Six mois, c'est ce qu'il m'a fallu pour découvrir et perdre des personnes importantes pour moi. Ça se presque compte avec les doigts d'une main. C'est pas grand chose mais assez pour bousculer mon quotidien.
Six mois. C'est tout ce qu'il a fallu pour remplir ce journal, ce carnet de bord qui m'a bien servi. C'est bête que je le finisse aujourd'hui. Il me reste trois pages encore à remplir avant de le boucler pour de bon.
Ce n'est pas la fin où on s'attend à ce que tout finisse bien. C'est une fin ouverte, comme celle de la vie, car on ne saura ce qu'elle nous offre, ce qu'elle nous propose pour dépasser celle-ci. Qui sait si je serai encore en couple d'ici deux mois, qui sait si je ne tomberai pas dans les bras d'Ovide un samedi soir, qui sait si j'irai bouffer des guimauves avec Camille tard le soir, qui sait si Cassandra et moi, on se reparlera ? Qui sait si mon coeur ne se brisera pas une nouvelle fois? Qui sait si je verrai le monde d'un autre œil dans six mois ?
Ce n'est pas encore la fin.
Mais c'est fini pour ce carnet au fond.
Parce que j'ai réussi. Enfin.
Un semestre, six mois, des tas et des tas de jours passés à se demander si écrire sur ces pages avait du sens etc. Je peux enfin l'admettre et avouer un ultime secret qui me touche du fond du cœur.
Merci petit carnet.
Tu retraces parfaitement le pourquoi du comment, les peut-être et les sûrement.
Grâce à toi, je suis parvenue à prouver à la Aimée du passé qui a cru avoir eu tort d'aimer qu'elle avait droit de s'aimer, elle-même, en particulier.
Aimée
Qui n'a jamais eu tort d'aimer.
FIN.
nda: demain, j'ai un gros contrôle de physique, et en révisant, je me suis rendue compte que j'avais envie de boucler ce bouquin. alors je l'ai fait, alors voilà la fin. je suis un peu grave dans la merde mais po grave, ça valait le coup.
c'est bizarre parce qu'aimée est comme une partie de moi. mais je ne suis pas vraiment aimée. c'est juste qu'il y a une part de mon insousciance que je place en aimée, et au fond, j'aime bien le fait qu'elle soit assez lucide mais trop rêveuse pour voir le monde assez nettement.
j'ai adoré écrire ce bouquin. vraiment. je sais pas si ça s'est ressenti mais y avait une sorte de facilité et de naturel qui m'a fait vraiment du bien en l'écrivant. tout n'est pas parfait, il y a beaucoup de trucs "clichés", de trucs flous, trop longs, mal développés et blablabla. c'est vrai qu'il y a énormément de choses à dire dessus. des trucs à reprocher ou à aimer. mais c'est évident que ça ne peut pas être parfait. c'est comme la vie d'aimée, tout n'est pas encore parfait.
en parlant de sa vie...
c'est vrai que j'ai mes idées pour la suite de la vie d'aimée. mais ce sont juste des idées, comme celles d'aimée. et qui sait si elles se réaliseront, ou non.
pour ceux qui ne l'ont pas lu, 29 lettres a un mini-rapport avec ce bouquin, même si ça se passe six mois plus tard chronologiquement. (pub posée oklm)
moi aussi je suis dans ma quête pour apprendre à m'aimer comme Aimée;
merci d'avoir lu ce bouquin en tout cas,
plein d'amour et courage!
elo
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top