Chapitre 1 : Sophia
Markos fête son anniversaire ce soir, et je vais devoir supporter tous ses amis encore une fois. Ils sont un peu lourds mais bon, ce sont sûrement la majorité des hommes qui semblent être comme ça, non ? Je me regarde dans le miroir qui me fait face et suis satisfaite du résultat. Certes, j'ai quelques formes en trop mais j'ai appris avec le temps à les mettre en valeur et j'en suis assez fière. Je ne fais pas partie de celles qui souhaitent ressembler à un mannequin squelettique.
— Sophia, tu te bouges, on va être en retard ! hurle Maria à l'autre bout du couloir.
« Il nous reste encore plus d'une heure, il n'y a pas le feu non plus. » pensé-je en me pressant quand même.
— Oui, j'arrive ! réponds-je en hurlant à mon tour.
Mon appartement n'est pas bien grand, nous n'avons pas à crier à pleins poumons et pourtant nous le faisons. Tout l'immeuble doit profiter de nos commérages.
— Au fait, tu sais si Alan sera là ? reprend-elle.
Elle est folle de ce mec alors qu'il ne sait pas qu'elle existe. Elle l'admire de loin, il serait temps qu'elle passe à l'action. Je souris et lui réponds :
— Tu comptes lui adresser la parole ?
— Je sais pas, ça se pourrait oui, si j'ai un peu trop bu, dit-elle en riant.
J'explose de rire, ne réussissant pas à reprendre mon sérieux. Elle me dit ça à chaque fois et il finit toujours par partir avec une autre fille. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi elle le veut alors qu'elle voit le comportement qu'il peut avoir avec les femmes. Une chose est sûre, jamais je ne pourrais accepter d'être traitée de la sorte.
— Alors tu sais ou pas ? me questionne-t-elle en me rejoignant dans la salle de bain.
—Non, fais-je, le sourire aux lèvres.
Je sais qu'il sera présent mais je préfère me taire, elle est bien assez surexcitée comme ça. Nous nous mettons en route dix minutes plus tard. Nous ne sommes qu'à un quart d'heure de chez Markos, nous ne devrions pas être trop en retard malgré le temps que nous avons pris pour nous préparer.
Il a l'air d'y avoir pas mal de monde et je n'en connais pas la moitié. A vingt-deux ans, je ne suis pas super sociable. Je suis bien mieux au fond de mon canapé devant une bonne série qu'à des soirées où on ne s'entend même pas penser.
— Ah vous êtes là les filles ! nous crie Markos en nous serrant dans ses bras et nous entraînant vers la cuisine.
Nous le suivons et tandis que j'analyse chaque personne présente, Maria scrute les visages, cherchant Alan.
— Je le vois pas, me murmure-t-elle à l'oreille.
Je souris avant de lui chuchoter à mon tour :
— Il va peut-être arriver ou il est dehors. Arrête de t'exciter comme ça pour un connard de première.
Elle me sourit mais je vois bien que ce que j'ai dit l'a vexée. Pourtant « c'est la vérité toute nue » comme dit ma mère. Il prend les femmes pour des objets et je n'ai pas besoin de le connaître personnellement pour le comprendre.
— Bon alors quoi de nouveau, les gonz' ? questionne notre ami.
— Les gonz' ? Depuis quand tu parles comme ça ? T'as plus quinze ans ! dis-je en rigolant.
— Je ne sais pas, j'ai entendu des gamins dire ça, ça m'a fait rire.
— Du coup tu répètes bêtement un truc tout pourri ? demande Maria toujours en scrutant la salle.
Elle ne se rend même pas compte qu'elle a mal parlé à Markos qui me regarde les sourcils levés.
— C'est rien, elle cherche ton pote, Alan, lui dis-je, répondant à sa question silencieuse.
— Ah, il n'arrivera pas avant une heure ou deux je pense, il bosse là ! fait-il assez fort pour qu'elle entende.
Elle se retourne vivement et prête enfin attention à notre conversation.
— Moi rien de spécial, j'ai commencé le boulot la semaine dernière, laisse tomber comment c'est chiant. Sinon toujours célibataire, j'attends mon prince charmant, répond-elle à la question posée plus de dix minutes plus tôt.
— Et tu crois qu'Alan est un prince ? C'est le plus gros des bâtards, s'esclaffe-t-il.
Elle fronce les sourcils et d'un air dédaigneux, répond :
— Tout le monde peut changer pour le grand amour.
« Peut-être en tout cas pas lui » pensé-je mais ne disant rien ne voulant pas la braquer pour la soirée. Je décide de changer de sujet :
— Bref, moi aussi je suis célibataire et c'est pas la fin du monde, en plus je n'ai pas de boulot.
Elle me remercie silencieusement et Markos nous lance en partant :
— Je reviens, j'ai mon collègue qui vient d'arriver.
Il invite même ses collègues ? Je regarde rapidement pour voir avec qui il travaille. Je le vois saluer un homme qui doit avoir à peu près notre âge. Il est très grand, blond les cheveux lui arrivant aux épaules », que je trouve un peu trop longs, avec une barbe bien entretenue qui le rend incroyablement sexy. Son sourire de Monsieur parfait est en total accord avec le reste de son visage.
Alors que je suis comme hypnotisée par lui, je le vois tourner ses yeux vers moi et me fixer. De loin, je ne peux pas distinguer leur couleur mais je remarque qu'ils sont clairs. Ce regard est un appel à la tentation. Je n'arrive pas à m'en détacher.
Je le vois murmurer quelque chose à Markos puis faire demi-tour. Ai-je imaginé ce contact ? Imaginé ce lien qui semblait se former entre nous ? Je ne sais pas comment il s'appelle et pourtant je n'ai qu'une envie : lui courir après. Je dois vraiment me ressaisir ou je vais devenir comme Maria : la groupie d'un mec dont je ne sais rien.
Je tente de me remettre de mes émotions et remarque que Maria est en pleine discussion avec Alan, enfin je devrais plutôt dire en train de roucouler. Je souris et rejoins Markos, dans l'idée d'en savoir davantage sur ce bel inconnu.
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