21 Croutard

L'état d'euphorie dans lequel la victoire de la coupe de Quidditch avait plongé les Gryffondor  dura une
bonne semaine. Même le temps semblait participer à la fête: à l'approche des premiers jours de juin, le ciel se dégageait de ses nuages, la température augmentait, et les élèves n'avaient plus d'autre envie que de s'allonger dans l'herbe avec quelques pintes de jus de citrouille bien frais à portée de main, ou de faire une partie de Bavboules ou encore de regarder le calmar
géant émerge paresseusement à la surface du lac.

Mais c'était malheureusement impossible. Les examens étaient imminents et, au lieu de paresser au soleil, tout le monde était forcé de rester dans le château à se concentrer sur de gros volumes, sans céder aux appels de la brise printanière qui s'insinuait par les fenêtres.

Même Fred et George Weasley avaient été surpris à travailler. Ils devaient passer leur BUSE
(Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire). Percy, lui, préparait son ASPIC (Accumulation
de Sorcellerie Particulièrement Intensive et Contraignante), le plus haut diplôme délivré à
Poudlard. Comme il avait l'intention d'entrer au ministère de la Magie, il lui fallait figurer en tête du classement. Il devenait donc de plus en plus irritable et distribuait de sévères punitions à quiconque troublait la tranquillité de la salle commune.
La seule personne qui semblait
encore plus anxieuse que Percy, c'était Hermione.

James et Sirius passaient presque tout leur temps dehors.
Assis dans l'herbe, à l'ombre d'un hêtre, ils observaient le lac et l'évolution du calamar, dont les tentacules semblaient jouer avec l'eau, à la surface.

James se remémoraient des souvenirs de jeunesse, lorsque les maraudeurs se réunissaient sous ce même arbre.
Sirius l'écoutait d'une oreille discrète.

Ils se rendaient chez Hagrid, et lui tinrent compagnie, lorsqu'il apprit que l'appel qu'il avait déposé pour la sauvegarde de Buck arrivait à terme.
Le ministre de la magie, Fudge, serait présent, ainsi que le bourreau.

- Ça n'augure rien de bon, soupira James.
- Mouais, ce cafard de Malefoy a du tellement terroriser les membres de la commission, qu'ils ont tous tranché en sa faveur.
- Sans compter que Fudge lui mange dans la main. Répliqua James.

James et Sirius étaient dans le hall, lorsque Harry, visiblement très content de lui, ainsi que Ron, sortirent de la classe de défense contre les forces du mal.
Tous deux tentaient de calmer Hermione Granger, qui semblait en panique.

- Que se passe-t-il ? Demanda James.
- C'est l'épouvantard, expliqua Ron, tout en tentant d'étouffer son hilarité. Elle a pris l'apparence de la Macgo...enfin... le professeur Macgonagall, elle lui a dit..
- Non ! Ne le dis pas. Coupa Hermione en frissonnant au souvenir de l'épouvantard.
- Qu'elle avait raté tous ses examens. Poursuivit Ron.
- Oh, je vois. Répondit James en souriant.
- C'était Horrible. Reprit Hermione, ça paraissait tellement vrai ...

Ils n'eurent pas le temps d'en débattre, l'arrivée d'un visiteur inattendu les interrompirent.

Vêtu de son habituelle cape à rayures, Cornélius Fudge transpirait légèrement, le regard fixé sur le parc. Il sursauta en reconnaissant Harry.

— Bonjour, Harry, lança-t-il. J'imagine que tu viens de passer un examen ? C'est presque fini ?
— Oui, répondit Harry.
Hermione et Ron, qui refusaient d'adresser la parole au ministre de la Magie, restèrent en
arrière, l'air mal à l'aise.

- Black, Potter, je suis content que vous soyez là.
- Monsieur le ministre, le salua sèchement James.

— Belle journée, dit Fudge, sans prêter attention au ton peu aimable de l' Auror. Il  jeta un coup d'oeil au lac. Dommage... Dommage...
Il poussa un profond soupir et regarda à nouveau James et Sirius.

— Je suis venu remplir une mission bien désagréable... La Commission d'Examen des
Créatures dangereuses a demandé un témoin pour assister à la mise à mort d'un hippogriffe atteint de folie. Comme je devais me rendre à Poudlard pour voir où en est l'affaire Lestrange,  c'est moi qui ai hérité de la corvée.

L'audience en appel a déjà eu lieu ? intervint Ron en s'avançant vers le ministre.
— Non, elle est prévue cet après-midi, répondit Fudge qui regarda Ron d'un air intrigué.
— Dans ce cas, il n'y aura peut-être pas du tout de mise à mort, dit Ron d'un ton décidé. L'hippogriffe sera peut-être épargné ?

Mais avant que Fudge ait eu le temps de répondre, deux sorciers sortirent du château, derrière lui. L'un d'eux était si âgé qu'il donnait l'impression de se ratatiner à vue d'œil, l'autre était grand et robuste, avec une fine moustache noire.
Sirius devina qu'il s'agissait des représentants
de la Commission car le vieux sorcier plissa les yeux en regardant la cabane de Hagrid et dit d'une voix faible:
— Mon dieu, mon dieu, je me fais trop vieux pour ce genre de choses... C'est prévu à quatorze heures, n'est-ce pas, Fudge ?

L'homme à la moustache noire tripotait quelque chose accroché à sa ceinture. Sirius  regarda attentivement et vit qu'il passait son large pouce sur le tranchant d'une hache à la lame étincelante.

Sirius et James s'entretinrent un long moment avec Fudge, au sujet de leur enquête, mais à vrai dire, ils n'avaient pas grand chose à en dire. Elle était au point mort.

Sirius et James étaient présents, lorsque la commission rendit son verdict. Ça n'avait pris que quelques minutes, la décision ayant été prise en amont.
Dumbledore, avait bien tenté de leur dire, que Buck n'était pas dangereux, mais rien n'y avait fait. Et l'hypogriffe serait mis à mort à minuit.
James et Sirius passèrent le reste de l'après midi avec Hagrid.

Ils se rendirent à pré au lard. Ils avaient besoin d'un peu d'évasion.

Un peu avant minuit, ils retournèrent au château.
Ils aperçurent  Dumbledore,  Fudge et le bourreau, qui se rendaient chez Hagrid.

- On ira le voir plus tard. Dit Sirius.
- oui, c'est pas le moment là.
Ils poursuivirent leur chemin, en bavardant. Sirius barra soudain le chemin à James.
- Regarde, lui dit.

Ron Weasley venait brusquement d'apparaître, et courait en direction du saule cogneur. Il semblait poursuivre un gros chat roux et  poussait des cris dans sa direction.

Les sourcils froncés, James et Sirius aperçurent soudain Harry et Hermione, qui se lançaient à la poursuite de Ron.

- Mais qu'est ce qui se passe ? Demanda James. Qu'est ce qu'ils font là ?
- Aucune idée, mais on va vite le savoir. Répondit Sirius.

Ils se dirigèrent  vers le petit groupe, mais s'arrêtèrent soudain.
Un loup à l'épaisse fourrure noire surgit soudain, Harry essaya de sortir sa baguette magique, mais trop tard... Le loup fit un bond gigantesque et atterrit sur sa poitrine.

- James hurla.

Harry fut projeté en arrière dans un tourbillon de poils. Il sentit le souffle brûlant de l'animal, aperçut ses longues canines...
Mais la puissance de son élan emporta le chien trop loin et il roula sur lui-même à plusieurs mètres de Harry. Étourdi, les côtes douloureuses, Harry s'efforça de se relever. Il entendit le
chien grogner en faisant demi-tour pour repartir à l'assaut.
Ron était debout, à présent. Il tendit la main pour écarter Harry de la trajectoire du chien et, lorsque celui-ci bondit à nouveau, ses mâchoires se refermèrent sur le bras de Ron. Harry
plongea sur l'animal et saisit une touffe de poils, mais le chien emporta Ron aussi facilement
que s'il avait traîné une poupée de chiffon.

James et Sirius poussèrent tous deux un cri, et sortirent leur baguette.

Harry et Hermione se ruèrent au secours, de Ron, mais furent brutalement arrêtés par les branches de l'arbre, qui s'abattirent avec violence sur les enfants.

- Merde ! S'exclama James.
Ils se ruèrent au secours des adolescents.

Ces derniers tentaient, en vain, de se frayer un chemin à travers les branches qui heurtaient le sol, tout près d'eux.
Ils désespéraient d'y parvenir.
Les visages ensanglantés, Ils tentaient d'échapper à la vindicte de l'arbre, sans perdre de vue le trou, par lequel le loup avait entraîné Ron.

— Au secours, au secours... murmura précipitamment Hermione en dansant sur place, sans savoir quoi faire. S'il vous plaît...

Le gros chat roux se précipita alors vers l'arbre. Il ondula entre les branches comme un serpent et posa ses pattes avant sur le nœud d'une racine à la base du tronc.
Soudain, l'arbre s'immobilisa, comme pétrifié. Plus une seule feuille ne remuait.

Les enfants disparurent à leur tour dans le passage.

James et Sirius leur emboitèrent le pas.
Ce passage, ils le connaissaient bien. Ils l'avaient si souvent emprunté lorsqu'ils étaient étudiants. A chaque pleine lune, ils venaient tenir compagnie a leur ami Remus, transformé en animagus.

Ils débouchèrent dans la cabane hurlante, et montèrent discrètement l'escalier de bois, menant a l'étage.

Des bruits de voix retentissaient.
- Ron ? Demanda Harry, ou es le loup ?
- C'est pas un loup. Répondit Ron, c'est un animagus. Il est avec elle.

James et Sirius s'adressèrent un regard entendu, et surgirent à leur tour dans la pièce, baguettes tendues.

- Bonsoir messieurs, dit une voix féminine. Nous n'attendions plus que vous.
- Experlliarmus ! Dit une voix masculine.

Les baguettes de James et Sirius leur échappèrent des mains.

Derrière leur dos, se tenait un homme à l'air patibulaire.
La mâchoire carrée, grand et mince, une chevelure noire, hirsute et sale, il tenait dans ses mains rougeaudes les baguettes des enfants et celles des deux Auror.

En face de ces derniers, se tenaient le sosie de Meredith.
Vêtue de cuir noir, un long manteau, ses cheveux longs et  epaix tombant sur le bas de son dos, elle dardait sur les deux hommes un regard glacial et dur.

- Laissez partir les gosses. Dit James.
- Pas tout de suite, tout d'abord ..
- Quelqu'un vient. Coupa l'homme.
- Encore ? Cette cabane est un hall de gare ma parole.
Occupe t'en tu veux.

L'homme sortit et referma la porte derrière lui.

- Je disais donc, reprit elle.
- Pourquoi voulez vous tuer mon fils ? Demanda abruptement James. Ce n'est qu'un enfant.
- je vous serez gré de ne plus m'interrompre monsieur Potter.

La porte s'ouvrit brutalement et un homme fut jeté brutalement au sol.
James poussa un cri.
- Remus !

Remus Lupin se releva difficilement.
- Je suis désolé, j'ai vu sur la carte...mais...il m'a coincé.
- ça y est ? Demanda Mélissandre avec agacement, je peux poursuivre ?
- Allez y, répondit Sirius, qu'on en finisse.
- Bien, toi, dit elle en s'adressant à Ron
- Moi ? Demanda le jeune garçon, en tremblant.
- Oui, toi. Donne moi ton rat.
- Mon rat ? Mais ...pourquoi ? Qu'allez vous lui faire ?

- Rien, enfin sauf si ce n'est pas un rat. Répondit elle.
- Pas un rat ? Mais...elle est folle. Bien sûr que c'est un rat.
- vraiment ? Dis moi, depuis combien de temps est il dans ta famille ?
- Douze ans, pourquoi ?
- c'est étrangement long, pour un rat des champs ordinaire, non ?

James soupira.
- Ou voulez vous en venir ? Demanda t'il avec une pointe d'agacement.
- je vous trouve plutôt long à la détente, Messieurs. Un rat des champs, de plus de douze ans, avec un doigt en moins à une patte ?
- C'est Peter, déclara Remus.
-  QUOI ? S'exclama James.
- J'ai vu son nom sur la carte.

Tous les regards convergèrent vers  Ron.
- Qui c'est ce Peter ? Demanda t'il.

Sirius s'avança d'un pas vif.
- Donne moi ton rat. Dit il d'un ton péremptoire.
- Non ! Ron s'accrochait à l'animal qui s'agitait convulsivement entre ses doigts serrés contre sa poitrine.

Sirius le lui arracha des mains. Ron hurla.
- Qu'est ce que vous allez lui faire ? Glapit il.

Sirius posa le rat sur la table branlante. Il tenta de s'enfuir, mais l'homme pointa sa baguette sur lui. Il y eut un éclair, et l'animal amorça une transformation.

Sous les yeux ahuris de Ron, il prit l'apparence d'un homme  chauve, et ventripotent, dont le visage ressemblait à celui d'un rongeur.

- Peter ! S'exclama James.
- mes amis. Couina celui ci.
- Amis ? Répliqua James. Tu crois vraiment que nous sommes toujours amis ?
- Je n'ai pas eu le choix. Ils m'ont attrapés, ils m'auraient tués.
- Tu as préfèré qu'il tue Lily et Harry. Répliqua James.
- Qu'auriez vous fait à ma place ?
- Jamais je n'aurais trahi mes amis. J'aurais préféré mourir. Renchérit Sirius.
- Mais je n'ai jamais eu votre courage.
- C'est bien dommage. Répliqua Sirius. Donnez moi une baguette qu'on en finisse.

- Pas tout de suite ! S'exclama Mélissandre.
Elle s'approcha de Peter, qui recula.
- Tu n'as pas fait que trahir tes amis. Tu te souviens de Loretta Wilson ?

Peter était livide.
- Non.
- Non ? C'était une jeune Auror. Elle travaillait pour moi, c'était mon agent de liaison. Tu l'as trahi, elle a été tuée, ainsi que toute sa famille, et j'ai été accusée de trahison et conduite à Azkaban, à cause de toi.
- Non, non, je ...c'est faux, je la connaissais pas, et vous non plus.
- bien sûr.

Elle posa ses mains sur ses tempes.

Peter gémissait, suppliait. Il s'urina dessus.
James détourna le regard.
- Attendez !
Mélissandre se tourna vers Sirius.
- je comprends pas ce que vous venez faire dans cette histoire.
- C'est pourtant simple. Cette vermine m'a fait accuser à sa place. Il s'est arrangé pour qu'on me croit coupable de trahison, et de la dénonciation de Loretta aux Lestrange. J'ai été enfermée a Azkaban, sans avoir une seule occasion de me disculper.

- Raison de plus pour le tuer. Gronda Sirius.
- Non. Répliqua t'elle. J'ai besoin de lui vivant, pour prouver mon innocence. Ça m'a pris pas mal de temps, pour comprendre ce qui c'était passé. Mais petit à petit, j'ai rassemblé les fils, et tout tournait autour de toi.

- Comment avez vous su qu'il était là ?
- J'ai vu la photo, j'ai compris. 

Elle jeta une feuille de papier journal froissé.
Sirius la saisit, et la dèplia.
La famille Weasley posait, devant les pyramides égyptienne. Un gros titre indiquait qu'ils avaient gagné à la loterie. L'article précisait que Ron retournerait à Poudlard à la rentrée. Sur l'épaule du garçon, Croutard posait, et si on regardait bien, on pouvait voir qu'il lui manquait un doigt à la patte avant droite.

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