Votre secret

*Oyé Oyé !! La musique m'a entièrement inspiré la nouvelle, je vous recommande donc un millard de fois de la mettre durant votre écoute. Bonne lecture !*


Le ciel était noir

Le sang était rouge

La nuit était sombre

Accompagnée des démons de l'obscurité la plus pure, elle s'avança. Sa robe blanche découvrait ses épaules et tombaient jusqu'à ses chevilles. Le sang de sa blessure imbibait sa tenue couleur nuage. L'hémoglobine s'écoulait encore et encore.

Le ciel était noir.

Le sang était rouge

Les larmes étaient salés

L'eau qui dévalait ses joues déformait son visage. Le torrent se fit de plus en plus grand, jusqu'à déclencher le tsunami. Les tremblements, le vertige, l'impossibilité de parler. Les larmes coulaient, mouillaient ses cheveux, sa robe, le papier qu'elle serrait dans sa main.

Le ciel était noir

Le sang était rouge

L'encre était effacée

Elle regarda la feuille une dernière fois. Toute dernière fois. L'encre noire avait coulé, comme les larmes. L'écriture était devenue impossible, mais la date résistait malgré tout. Lui rappelant sans cesse quand est-ce que le péché avait eu lieu. L'erreur qu'elle avait commise. Elle essuya ses yeux et releva la tête. Elle n'était plus faible, et ne le serait plus jamais. Fière. Forte. Elle jeta le vulgaire morceaux de papier.

Le ciel était noir

Le sang était rouge

Le feu était multicolore

Les flammes ardentes l'encerclèrent, ne lui aucune chance aucun répit. Ils avalèrent sa dernière goutte d'espoir, puis se jetèrent dessus avant de la dévorer. Elles rassasient afin leur appétit. Ils ne lâchèrent pas leur victime, la torturant même bien après sa fin. Et enfin, une fois qu'elles furent satisfaites de leur repas, les flammes se redressèrent. Jaune, orange, rouge et même bleu s'appelaient, se cherchaient, se trouvaient, se rencontraient, s'assemblaient. C'était beau d'une certaine manière, toutes ces branches mourantes, ces braises naissantes et ces flammes affamés. Elle aussi avait rassasiée sa faim. Son besoin de spectacle.

Le ciel était noir

Le sang était rouge

Les spectateurs étaient entrés dans la confidence

Elle vous voyait. Elle savait que vous l'observiez, dans votre petit coin d'ombre. Rien ne sert de vous cacher, elle savait que vous étiez là. Elle savait. Elle savait que vous ne comprenez pas pourquoi elle avait allumé un feu, pourquoi elle pleurait, pourquoi elle porte une tunique blanche, pourquoi elle était blessée. Elle savait que la curiosité vous dévorait les entrailles, mais que pourtant, vous n'oseriez pas venir l'aider, préférant être voyeur de la scène. Elle savait que vous aviez peur. Elle savait tout cela, et bien plus encore. Mais elle n'allait pas vous faire de mal, du moins, pas ce soir. Cette nuit, elle avait brûlé un papier, un vestige du passé qu'elle voulait oublier, qui devait disparaître. Elle s'était débarrassée d'une erreur qu'elle ne méritait pas de payer. Vous n'aviez pas à connaître le reste. Juste à savoir que ce soir, dans la pénombre de la nuit, sous la confidence de la lune, elle avait brûlé une partie de son histoire. Elle savait que vous vouliez en savoir plus. Elle savait. Elle savait toujours tout. Elle inclina la tête, puis doucement, sa main bougea, afin d'atteindre son visage. Elle posa un doigt sur ses lèvres. Chut. Elle souriait. Cela était son secret. Votre secret. Pour l'éternité. Chut.

La nuit était noire

Le sang était rouge

Le secret était gardé. Enfin, si tu le décidais.

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