Chapitre 1 : Helicopter Fall

Chapitre 1 – Helicopter Fall

1.

Ouais. Peter allait définitivement rater son examen d'Espagnol.

Il aurait dû être à la maison, sa tête plongée dans son manuel, quelques heures plus tôt. Au lieu de quoi, il avait préféré patrouiller tous les soirs, cette semaine, au lieu d'étudier – en se convaincant lui-même qu'il pourrait travailler le lendemain. Et bien, le lendemain était arrivé.

Et Peter était cramponné de toutes ses forces sous un hélicoptère, à des centaines de mètres au-dessus du Queens.

Pas vraiment ce qu'il avait prévu pour la soirée – mais après avoir trouvé un groupe d'hommes portant-des-lunettes-de-ski, armés-en-plus-de-ça, en train de s'enfuir d'une bijouterie juste après minuit, Peter avait difficilement pu faire demi-tour – même si ça voulait dire rater un autre examen d'Espagnol.

MJ allait le tuer – si ces gars ne le faisaient pas avant.

- Engedje meg a szörnyeteget !

Un des homme-vêtu-des-lunettes-de-ski susmentionné se pencha à l'extérieur de la cabine de l'hélicoptère et tira plusieurs balles en direction de Peter.

- Ouais. Mec. Je comprends toujours pas ce que tu dis, s'écria Peter, en remontant vers la porte de la cabine de l'hélicoptère, pour éviter ces balles déchaînées. Mais si tu poses ce truc, je serai ravi d'essayer et –

Plusieurs autres tirs le coupèrent.

L'air glacial de Novembre frigorifiait Peter jusqu'aux os, alors que l'hélicoptère s'élevait encore plus haut. Ils étaient en vol stationnaire bien au-dessus de n'importe quel building de toute la zone, maintenant, et ils se balançaient fortement d'un côté à l'autre à cause des hommes qui se penchaient de manière répétitive hors de la cabine, tirant dans la direction de Peter. Et ça commençait à devenir un problème.

Peter faisait tout ce qu'il pouvait pour rester accroché à l'hélicoptère. Le froid lui donnait des crampes, et ses doigts raidis ne l'aidaient pas, et glisser commençait à devenir une réelle possibilité. Et un problème. Les buildings en-dessous d'eux étaient beaucoup trop loin, et il avait utilisé son parachute la semaine passée quand il avait été jeté en plein ciel par un mégalomane équipé d'un propulseur autonome.

- Lődd le !

Les tirs reprirent – un homme se penchait presque entièrement hors de la cabine pour mieux viser Peter.

- Écoutez, si c'était une reddition, j'accepte, cria Peter.

La pluie de balles continua. Les doigts de Peter glissèrent un peu. Il paniqua légèrement, se plaquant douloureusement contre le dessous de l'hélicoptère. Une balle effleura sa jambe gauche.

Ouais. Ça pourrait ne pas se terminer si bien que ça.

- Puis-je suggérer un autre plan d'action ?

La voix de Karen coupa Peter dans ses pensées paniquées.

- OUI ! hurla presque Peter, se déplaçant légèrement pour éviter une autre balle. Oui ! S'il-te-plait, fais –

- Tu atteins une altitude trop élevée, l'interrompit Karen.

L'hélicoptère continuait à monter en décrivant des cercles.

- L'altitude limite autorisée est de deux mille pieds – elle est fixée par le protocole Baby-Proof.

- LE QUOI ?!

C'était littéralement un hurlement, cette fois. Peter secoua frénétiquement la tête, se collant désespérément au métal froid de l'hélicoptère qui se balançait d'un côté à l'autre.

- Bon, écoute, peu importe – Karen, j'ai besoin –

Une autre série de tirs retentit, sauf que cette fois, une balle heurta bien quelque chose.

Ce n'était juste pas Peter.

Un bruit assourdissant se fit entendre quand une des balles entra en collision avec le rotor principal situé au-dessus de l'hélicoptère – le rotor se cassa net, se repliant sur lui-même et en effectuant des saccades furieuses.

Une autre secousse et l'hélicoptère ne s'élevait plus en décrivant des cercles.

Il était catapulté vers le bas.

- Merde. Merde. MERDE ! s'écria Peter, en se traînant jusqu'à la cabine alors que l'hélicoptère tournait sur lui-même en plein vol – les rotateurs tirant l'ensemble vers le bas.

Un coup de pied au visage envoya presque valdinguer Peter en plein air.

Il réussit tout juste à poser ses doigts sur le côté de la cabine et à se hisser à l'intérieur. Un des hommes masqués lui donna un nouveau coup de pied, mais Peter attrapa le pied avant qu'il n'atteigne son visage et repoussa l'homme de l'autre côté de la cabine.

- Sérieusement ! s'exclama Peter. J'essaie d'aider, là !

L'homme s'avança de nouveau, mais fut retenu par un autre des voleurs masqués.

- Felejtsd el ! Gyerünk ! cria le deuxième homme en attachant quelque chose autour de lui et de son partenaire – avant de se jeter tous les deux de l'hélicoptère.

Peter se précipita jusqu'au bord de la cabine et regarda les parachutes s'ouvrir juste avant qu'ils ne disparaissent de sa vue. En se retournant, Peter réalise que les autres avaient dû sauter pendant qu'il essayait de se hisser dans la cabine – parce qu'il se retrouva soudainement seul à bord de l'hélicoptère qui chutait. Merde.

- Ah, Karen. Une idée. Maintenant, balbutia Peter, en passant par-dessus les sièges pour s'asseoir dans celui du pilote, et de se saisir des manches.

Il les tira vers le haut, et la cabine roula brusquement sur la droite, mais continua à tomber.

- Plan d'action suggéré : évacuation, dit Karen.

- Super. Très utile, siffla Peter entre ses dents alors qu'il poussait le manche dans l'autre sens, en commençant à appuyer furieusement sur tous les boutons qu'il pouvait toucher.

L'hélicoptère continua à tourner. La nausée commençait à naître dans l'estomac de Peter.

- Une idée sur comment je pourrais faire ça sans parachute !

- Tes chances de survie sont minces.

- JE SUIS AU COURANT ! cria Peter.

La ville se rapprochait au-dessous de lui.

- J'ai besoin de plus que –

- Tu as atteint l'altitude maximale autorisée. Protocole « Baby-Moniteur » activé. Appel à Tony Stark en cours –

- QUOI ?! NON NE FAIS PAS CA –

Peter n'entendit pas sa réponse. Il donna un dernier coup sec sur le manche et les rotors recommencèrent à tourner à pleine vitesse – sauf que pleine vitesse avec un rotor tordu voulait dire tourner encore et non pas ne plus chuter. Les secondes suivantes passèrent dans un méli-mélo de cris et de nombreuses et douloureuses collisions contre les bords de la cabine.

Au moment où Peter essayait de s'agripper à un des sièges – et de trouver une solution pour faire remonter l'appareil – il remarqua que la ville se rapprochait beaucoup trop vite.

- Karen !

Peter prit une brusque inspiration, abandonnant la cabine de pilotage pour regagner la cabine principale.

- J'ai besoin d'un endroit où poser ce truc !

Il jeta un regard paniqué autour de lui.

- Et une manière de le faire atterrir – en douceur, de préférence.

La rotation commençait à le rendre malade. Sa précédente nausée s'était accentuée, et il était sur le point de vomir. Ou peut-être était-ce la panique – parce qu'il était définitivement en train de paniquer, à présent.

L'hélicoptère était toujours piégé dans une rotation infernale et mortelle, et Peter n'avait plus d'idée. Il pouvait peut-être lancer des toiles sur le côté de deux immeubles et essayer de retenir l'hélicoptère avec ses jambes ? Mais rien ne lui garantissait qu'il pourrait le retenir. Ou que l'hélicoptère n'allait pas tomber entre les deux buildings. Il s'écraserait sans doute droit sur quelque chose avant même qu'il ait la chance de le ralentir. Et s'il y avait une chose dont il était certain, c'était que si l'hélicoptère heurtait le sol, des gens allaient mourir. Il était trop gros, et tombait trop vite. C'était pour ça qu'il ne le laissait pas simplement s'écraser. Il devait d'abord le faire ralentir – sinon, il pourrait sans doute faire s'effondrer un immeuble, avec ça.

- Le rétablissement de l'équilibre du rotor, et le déplacement du vent qui en résulterait, peut rétablir les fonctions suffisamment longtemps pour te permettre de manœuvrer un atterrissage non-mortel.

- Non-mortel, souffla Peter d'une voix tremblante, en escaladant les sièges et la cabine pour regarder par-dessus le rebord. O-ouais. Je – bon.

A peine eut-il sorti sa tête hors de la cabine, que le rotor tordu se recourba juste derrière lui et manqua de le décapiter.

Sa respiration déjà laborieuse se changea directement en hyperventilation.

- Ok ! inspira Peter, rentrant de nouveau dans la cabine pour avoir une meilleure vue du rotor.

Et les immeubles se rapprochaient désagréablement.

- Redresser le rotor. Absolument. Bien. Comment je peux faire ça, exactement ?

Le rotor se recourba à nouveau – mais loin de la tête de Peter, cette fois.

Le silence de Karen était assourdissant.

- Okay. Très bien. Je peux le faire. Je gère. Je veux dire, en quoi c'est compliqué ? C'est comme redresser un cintre, dit Peter.

Le rotor endommagé tressauta de nouveau.

- Juste un cintre très gros et très tranchant.

Peter lança une toile sur le côté de la cabine pour s'accrocher lui-même, avant de se pencher légèrement – prêt à lancer une toile sur le rotor cassé.

- Touche le cintre, gamin, et je t'éjecterai de cette boite de conserve moi-même.

Peter re-rentra dans la cabine juste à temps. Quelques instants plus tard, une armure d'Iron Man s'accrocha sur le côté de l'hélicoptère. Et une autre s'y accrocha juste après. Ils secouèrent la petite cabine, mais Peter se cramponna fermement. Une des armures d'Iron Man percuta la cabine ouverte dans laquelle il s'était trouvé à peine quelques secondes auparavant – elle agrippa sa main de fer au rebord et saisit le rotor furieux avec l'autre. Le moteur de l'hélicoptère crachota, avant de mourir sous la pression. Les rotors ralentirent.

- M. Stark ?! s'écria Peter, rampant jusqu'à ce qu'il soit accroupi juste devant l'armure d'Iron Man, dans l'embrasure de la porte.

- Tu te rappelles de cette zone grise dont je t'avais parlé, gamin ?

La voix de Tony sortit du casque.

- Ce n'est pas ça. Ça, ce n'est même pas dans le spectre du gris. Ça c'est fluorescent. Brillant, moche et horrible, et sur le point de creuser un cratère au beau milieu du Queens –

Le sermon dura un moment – mais pour être totalement honnête, Peter n'en écouta pas grand-chose. Après quelques secondes, l'hélicoptère ralentit déjà. L'armure d'Iron Man s'y était accrochée, et commençait à le faire remonter dans le ciel.

Si Peter n'avait pas été si conscient du fait que l'armure d'Iron Man – et sa panoplie de caméras – était si proche, il aurait pleuré de soulagement.

- ... gamin. Gamin ? t'es avec moi ?

- Ouais, exhala Peter, en se penchant légèrement par-dessus bord pour reprendre un minimum de contrôle sur sa respiration.

Maintenant qu'il savait que tout irait bien, sa panique commençait à devenir embarrassante.

- Ouais, je vais bien. Juré63. M-m-merci d'être venu, je, ugh, ouais. Merci.

Ouais. Tranquille. L'étoffe d'un véritable Avenger.

- C'est ça, résonna la voix de Tony à travers l'armure.

Quelques instants plus tard, le casque s'ouvrit pour révéler – rien du tout. L'armure était vide.

Bien, pensa Peter. Au moins, il n'est pas là en personne pour me voir échouer complètement. La pensée était fugace, mais Peter s'y accrocha. Déterminé à enterrer le sentiment qui avait grandi dans sa poitrine à la vue du casque vide.

- F.R.I.D.A.Y., donne-moi ses constantes.

Un rayon rouge jaillit du casque et scanna rapidement le corps de Peter. Peter se recroquevilla sur lui-même pendant juste une fraction de secondes. Comme si un Peter Parker roulé en boule pouvait rendre sa jambe blessée par une balle et ses côtes cassées plus difficiles à détecter.

L'hélicoptère se déplaçait à travers la ville, à présent – se dirigeant vers le Queens, en passant par Manhattan. C'était curieusement paisible. Avec les sens surdéveloppés de Peter, ça n'était plus jamais silencieux. Il arrivait toujours quelque chose dans le Queens – il y avait toujours quelqu'un ou quelque chose dans le coin. Mais à cette hauteur, et sans aucun bruit provenant des moteurs, la nuit était presque silencieuse. Le doux ronronnement des propulseurs de l'armure était la seule chose qui brisait le silence, et Peter se rendit compte qu'il s'en fichait un peu. C'était presque apaisant.

- Très bien, résonna la voix de Tony à travers le casque. Tout d'abord : où est-ce qu'ils ont pu trouver cette camelote. Sérieusement. Ce truc est une honte pour l'ingénierie aérospatiale.

Un crack bruyant retentit soudainement – et alors, Peter chuta.

Le toit de l'hélicoptère, qu'une des armures d'Iron Man tenait pour aider à maintenir l'appareil en vol, grinça avant de s'arracher. Le fin métal se déchira à l'endroit où les mains de l'armure étaient serrées, jusqu'à la base du rotor. Heureusement, l'entièreté de l'hélicoptère ne partit pas avec – les autres armures avaient été assez rapides pour réajuster leur prise.

Peter n'était pas aussi rapide. Ou assez chanceux.

La base de la cabine s'inclina considérablement quand le toit se déchira, et avant qu'il ait pu s'accrocher à quoi que ce soit, Peter glissa et se retrouva dans le vide. Chutant vers sa mort.

Il paniquait définitivement à nouveau.

- PETER !

Quand il avait fabriqué ses lances-toiles, la première fois, et qu'il les avait testés, Peter avait juré que la sensation qu'il ressentait en chutant à travers New-York était la meilleure de toute sa vie. L'excitation de chaque descente était, en quelque sorte, toujours meilleure que la précédente.

Il était prêt à remettre en question cette hypothèse, désormais.

Tomber à travers New-York cette fois était terrifiant, et mortel. Peut-être parce qu'il ne se laissait pas tomber à travers la ville en tant que Spider-Man – en se fiant aux immeubles et aux édifices qu'il connaissait si bien – il tombait vers la ville. Et beaucoup trop vite.

La nuit autour de lui était un ensemble étourdissant de lumières, d'obscurité, et lui faisait prendre conscience d'à quel point il était proche du sol. Tony avait intérêt à se dépêcher de déposer l'hélicoptère, parce qu'après seulement quelques secondes de chute, Peter était sur le point de faire connaissance avec l'un des plus hauts bâtiments de Manhattan.

Bon sang. Être empalé sur l'Empire State Building n'était pas la façon dont il voulait mourir.

Oh mon Dieu. Il allait mourir.

Quelque part, dans une partie de son esprit, Peter savait qu'il était en train de crier – des cris gutturaux, animaux – mais il tombait si rapidement que le son passait par-dessus ses oreilles avant même qu'il ait le temps de l'entendre.

Oh. Mon Dieu.

MonDieumonDieumonDieumonDieumonDieumonDieumonDieumonDieu.

Il lança une toile vers l'immeuble le plus proche – mais elle fut tirée si rapidement qu'elle se déchira. L'épaule de Peter se tordit et sembla se déchirer de la même manière. L'os sortit de sa cavité sous la pression.

Il essaya à nouveau. La toile se déchira. Les tendons de son épaule se déchirèrent aussi.

Il pouvait voir les voitures dans la rue juste en-dessous de lui. Les gens. Le béton.

Oh, mon Dieu ! Non !

Qu'arriverait-il à May ? Ned ? Mon Dieu, que leur dirait Tony ? Tony. Qu'arriverait-il à Tony ?

NON !

Quelque chose de dur, de froid et de fort agrippa ses bras et tira d'un coup sec. Peter laissa échapper un glapissement de douleur – qui se changea rapidement en soupir de soulagement. L'armure d'Iron Man derrière lui le rapprocha de lui – passant ses bras de métal autour de sa taille pour le serrer contre sa poitrine – avant de faire vrombir ses propulseurs.

Le soudain changement de direction donna de nouveau la nausée à Peter. Ses yeux se brouillèrent.

L'image du béton à seulement quelques mètres en-dessous de lui allait le hanter pour le reste de sa vie.

- Peter ?

La voix de Tony continuait à résonner dans la tête de Peter.

- Gamin ?!

Logiquement, Peter savait qu'il ne pouvait pas avoir perdu connaissance pendant longtemps – le cliquetis du métal sur le trottoir et la sensation de la terre ferme sous ses propres pieds lui faisaient dire que ça ne faisait que quelques secondes. Mais il eut l'impression que ça faisait des heures.

Tout son corps lui faisait mal. Et l'épuisement avait pris possession de lui pendant ces quelques secondes. Il avait à peine la force de respirer – et encore moins d'ouvrir ses yeux. Ouais. Il devait se reposer un peu. Juste un tout petit peu. Juste une petite sieste de quatorze heures. Ça lui ferait du bien.

Il pouvait sentir qu'on le déposait sur le béton, des bras forts toujours serrés autour de son torse.

- Gamin ?!

La voix de Tony continuait à résonner derrière sa tête. Ou peut-être que c'était devant lui. Peter n'était pas très sûr. Ce n'était peut-être même pas la voix de Tony, d'ailleurs. Peter ne l'avait jamais entendu aussi paniqué – et celui qui l'allongeait sur le sol était terrifié.

- Il est temps de te réveiller, dit la voix, en se brisant légèrement sur la fin.

Peter entendit les mots, mais ils n'avaient aucun sens. Bon sang, il était tellement fatigué.

- F.R.I.D.A.Y., donne-moi ses constantes, retentit la voix au moment où sa tête touchait le béton. Le pouls ? Est-ce qu'il a un pouls ? Bordel – enlève ce truc de moi. Enlève-le !

Le métal froid libéra Peter. Le trottoir n'était pas du tout confortable, mais en cet instant, Peter aurait pu l'embrasser. C'était si ferme. Pas comme quand il tombait. Mon Dieu. Il voulait rester allongé ici pour le rester de sa vie. Même l'idée de se tenir debout lui donnait l'impression qu'il serait trop loin du sol. Ouais. Il allait rester là. Dormir un peu et –

Quelque chose de chaud s'accroupit soudainement à côté de lui. Des mains parcouraient son torse. Elles attrapèrent le bord de son masque et le relevèrent au-dessus de sa bouche.

Deux doigts tremblants se posèrent sur le côté de son cou.

Les yeux de Peter s'entrouvrirent.

- M. Stark ?

La ville apparut lentement devant lui – tout comme l'homme qui était penché au-dessus de lui.

- Gamin ?!

Tony était penché sur lui, son visage pâle et ses yeux écarquillés. Quand les yeux de Peter s'ouvrirent, il laissa échapper une exclamation surprise et brisée. La main qui était douloureusement pressée contre sa gorge se déplaça pour reposer sur sa poitrine. Montant et descendant au rythme de la respiration de Peter.

Pendant un long moment, tout ce qu'ils firent tous les deux était de respirer.

Finalement, Tony parla.

- Tu vas bien, petit ?

Quand Peter ne répondit pas, la panique réapparut dans les yeux de Tony. Ses mains agrippèrent les épaules de Peter.

- Peter ? Tu vas bien ? Tu as mal quelque part ? Tu as quelque chose de cassé ?

Peter leva les yeux vers l'homme plus vieux – l'homme en chair et en os, pas cette armure vide – avec incompréhension.

- Vous êtes là, balbutia Peter. Vous êtes vraiment là.

Un grand soupir passa la barrière des lèvres de Tony quand il entendit la voix de Peter.

- Ouais, je suis là, gamin, murmura-t-il.

Ses mains quittèrent ses épaules pour se poser sur sa jambe blessée. Peter pouvait déjà sentir que ça guérissait.

- M-mais... quoi ? bégaya Peter, en essayant de se rappeler les quelques dernières minutes de sa vie.

Et ça n'avait vraiment été que quelques minutes. L'hélicoptère. Les balles. Les armures d'Iron Man.

La chute.

Mon Dieu, il avait l'impression qu'il s'était passé une décennie.

- Ouais, moi aussi, gamin.

Oh merde. Avait-il dit ça à voix haute ?

Le ton de Tony était sec, mais ça cachait quelque chose. La main qui avait été sur sa poitrine avant ça, revint. Elle se posa juste à côté de son cœur, montant et descendant quand Peter essaya, et échoua, de prendre plusieurs inspirations.

Le pression de la main sur sa poitrine était réconfortante.

- C-comment, j-je – essaya Peter en regardant rapidement autour de lui.

Il était allongé sur un trottoir désert dans une petite rue.

- Quoi ?

Tony, manifestement mécontent, mais malgré tout satisfait de l'état de la jambe de Peter, se redressa pour se pencher vers lui. Son inquiétude grandissait à chaque balbutiement incompréhensible.

- F.R.I.D.A.Y., fais un scan pour détecter d'éventuels dommages du crâne et de la colonne vertébrale.

Cela sortit Peter de sa stupeur.

- Quoi ? Non, je vais bien. Promis.

Peter se mit en position assise – et donna presque un coup de tête à Tony.

- Bien. Je vais bien. J-Juste, euh, c'était... haut. C'était haut.

Tony se redressa légèrement, en le regardant avec circonspection. La main qu'il avait posée sur la poitrine de Peter ne bougea pas.

- Ouais, acquiesça doucement Tony, en regardant l'adolescent prendre de grandes inspirations. Un peu trop haut. Je pense qu'on est d'accord sur le fait que la petite araignée sympa du quartier reste dans les quartiers – pas à deux mille mètres au-dessus.

- Ouais, ouais. T-totalement d'accord.

Maintenant qu'il était assis, Peter commençait à ressentir la douleur dans ses épaules. Et dans tout le reste de son corps, en fait.

- F.R.I.D.A.Y. ? demanda Tony, toujours concentré sur Peter.

- Aucun dommage significatif de la colonne vertébrale ou du crâne, répondit la voix de F.R.I.D.A.Y. depuis l'armure désormais vide qui était debout à côté d'eux. La clavicule gauche est actuellement disloquée, et les tendons se sont déchirés tout autour. Grâce à la régénération rapide des cellules, les déchirures guériront en quelques heures une fois que la clavicule sera remise en place. Les scans révèlent une hypotension, une respiration laborieuse et un rythme cardiaque élevé.

- Non. Vraiment. Je vais bien, insista Peter.

L'autre main de Tony se posa sur l'épaule valide de Peter, pour le maintenir en place quand un vertige le prit.

- Ça va, gamin. Tu es simplement sous le choc. Ça passera d'ici quelques minutes, dit Tony en se déplaçant pour être assis juste en face de Peter, avec une main sur son épaule et l'autre reposant toujours sur la poitrine de Peter.

Ils restèrent comme ça pendant quelques minutes, et finalement le monde redevint net pour Peter. Tony pouvait sûrement sentir les battements du cœur de Peter sous sa main, parce qu'il attendit qu'il se calme pour parler.

- Ne me refais plus ça, hein ?

Peter laissa échapper un petit rire dans un souffle.

- Vous inquiétez pas, je compte pas tomber d'un hélicoptère à nouveau – oh merde ! Où est passé l'hélicoptère ?! Et les voleurs ?!

Il se mit sur ses pieds et scanna le ciel.

- Hé, calme-toi !

Tony se releva et agrippa de nouveau l'épaule de Peter. Mais cette fois, sa prise était plus ferme, pour le maintenir en place.

- L'hélico est à la Tour, et ceux qui étaient à l'intérieur ont disparu depuis longtemps. Tous leurs sacs sont toujours dans la cabine, quoi qu'ils aient volé, ils ne l'ont pas pris avec eux.

- Mais ils se sont enfuis !

- Ouais, et tu t'es presque transformé en un pancake rouge et bleu ! siffla Tony, ses yeux brillant.

La panique que Peter y avait vu plus tôt se transformait lentement en colère et frustration.

- Alors rangeons cette soirée dans « l'épisode 904 de Peter qui se met dans le pétrin » et soyons satisfaits du fait que nous n'ayons personne à nettoyer sur le trottoir.

- M-mais –

- Non, le coupa Tony.

Son ton était ferme.

- Tu vois cet édifice, là.

Avec la main qui n'était pas actuellement sur l'épaule valide de Peter, il pointa l'Empire State Building – qui était visible à quelques blocs de là.

- Ouais, et ben c'est ta nouvelle limite, gamin.

- Quoi ! Non ! Sérieux –

Tony le coupa à nouveau.

- A chaque seconde qui passe pendant laquelle tu argumentes avec moi, tu perds quelques mètres.

- M. Stark –

- - 1 mètres.

- Mais M. Sta –

- - 1 mètre.

Peter regarda l'homme, bouche bée, mais ne dit rien de plus. Bon sang. Ce n'était pas du tout comme ça qu'il avait voulu que sa soirée se passe.

Une voiture noire et brillante s'arrêta à côté du trottoir.

- Viens, dit Tony, en lâchant Peter juste une seconde pour se retourner vers l'armure.

Avec un mouvement de la main, Tony la fit se refermer et la renvoya. Il retourna ensuite vers Peter.

- Il faut qu'on retourne à la Tour pour arranger cette épaule avant que ça ne guérisse comme ça.

- Je peux le faire –

Tony posa sa main libre sur le bras de Peter qui se plaçait sur son épaule blessée.

- Ne remets pas ton épaule sur le trottoir, siffla Tony, en secouant la tête avec incrédulité.

Il poussa Peter vers la voiture en marmonnant « Jésus Christ ».

Faisant rentrer Peter en premier, Tony se glissa ensuite dans la voiture et ferma la portière. La voiture démarra et se faufila entre les voitures pour les conduire à la Tour.

- Hey, M. Stark ? murmura Peter après quelques minutes de silence.

- Ouais ?

- Joli sauvetage.

- Oh non, on ne va pas faire de ça un sport, gamin. 

**

Hello tout le monde ! 

Voilà pour le premier chapitre de cette histoire composée de deux tomes absolument géniaux. La relation entre Peter et Tony va considérablement grandir et s'approfondir sous vos yeux, et vous verrez, vous allez adorer ça autant que moi. 

Qu'avez-vous pensé de ce premier chapitre ? 

J'espère que ça vous a plu ! Prochain chapitre : la semaine prochaine, assurément ! :D

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