Chapitre 4
Mais cela était impossible. Ils ne pouvaient être plongés dans Very Bad Trip. Alors dans American Sniper... aucune chance.
— Bon, soupira Bradley en passant deux doigts crispés sur ses paupières. Donc, personne n’a de téléphone ?
Ils secouèrent négativement le menton.
— Vous savez ce que j’en pense ? gronda Brad avec une grimace. On est dans une belle merde, les gars, on est vraiment foutus. Mais vous savez qui le sont encore plus que nous ?
— Les trois autres, souffla Steve, les lèvres pincées.
— Mais c’est pas à nous de faire ça ! tempêta Johnny en exagérant sa gestuelle à la manière de Jack Sparrow. On n’est pas flics, bordel !
— Bradley l’est presque, avec sa tenue, s’amusa Jack.
Ils lui décrochèrent un regard mauvais, qui le dissuada de refaire la moindre blague à l’avenir.
— Alors, on fait quoi ? grogna Chris, dont le veston de cuir rouge était trop serré pour ses larges épaules.
— On peut commencer par sortir d’ici, proposa Hugh en réajustant son haut de forme. Demander à l’acceuil de l’hôtel s’ils ont pas un téléphone.
Bradley fronça les sourcils. Un souvenir tentait de remonter à la surface, mais il ne semblait pas bien savoir nager et créait ainsi de petites bulles de frustrations. Hugh suivait un résonnement parfaitement logique. Mais quelque chose lui disait qu’il ne valait mieux pas commencer par là...
— Le toit, murmura-t-il, comme pour lui même.
Les six autres, qui s’en étaient allés vers la sortie, pivotèrent dans sa direction. Bradley redressa le menton, le regard brillant. Le souvenir avait enfin emergé.
— Si on est vraiment dans Very Bad Trip, poursuivit-il d’une voix distincte, soudain excité, alors l’un des gars devrait être sur le toit !
— Comme dans le film ! compléta Jack, qui venait decomprendre. Mais du coup, le deuxième devrait être dans le bac à glaçon ?
Ryan laissa échapper un rire :
— Un bac à glaçon ?
Bradley et Jack le dévisagèrent, une grimace exaspérée au visage.
— Bah c’est un peu chelou en même temps, compléta-t-il, tandis que ses collèges lui passaient sous le menton pour aller prendre la porte.
Hugh plaqua une main amusée sur l’épaule de son ami et le força à les suivre.
— Rappelle moi un truc, lui souffla-t-il à l’oreille alors qu’il fermait la porte derrière le groupe.
— Quoi donc ?
— Ne me laisse plus jamais te laisser prendre de l’alcool à grande quantité, hum ?
Bradley, qui les devançait, eut grande peine à retenir un rire. Ces deux là formaient un duo iconique, qui le faisait rire même malgré leur situation.
Ils se précipitèrent dans le couloir, et Bradley remarqua que Johnny zigzaguait d’une drôle de manière. À priori, lui non plus ne tenait pas bien l’alcool. Le voir courir de la sorte le faisait ressembler davantage à son personnage pirate.
Brad, qui menait la danse, s’écrasa contre les portes de l’ascenseur lorsqu’elles se fermèrent sous son nez plissé de frustration.
— Prenons les escaliers, rabâcha-t-il finalement.
— On peut attendre l’ascenseur, sinon, s’étouffa Jack, qui peinait à reprendre son souffle.
— J’avoue que je ne serais pas contre, sourit Steve, à ses côtés, mains sur les genoux. J’ai la tête qui tourne drôlement.
Les sept hommes demeurèrent ainsi au pied de la cage métallique, où seuls leur souffle haché se faisait entendre le long du couloir. Nulle vie humaine ne prospérait là. Bradley se demanda alors qui pouvait bien être l’individu dans l’ascenseur si l’endroit était aussi inhabité. On n’y voyait aucune porte de chambre. Comme si l’endroit avait été aménagé de sorte à ce qu’il n’y en ait qu’une, à savoir la leur.
— Eh, Steve, lança Ryan, une grimace essouflée au visage.
— Oui ?
— J’aimerai que tu saches que j’adore ce que tu fais. Tu es l’homme le plus drôle du cinéma.
Un sourire flatté gagna le visage de Steve. Chris lui lança une tape dans le dos et approuva d’un léger signe de tête :
— Ouais, entièrement d’accord.
L’intéressé se pinça les lèvres, ému, et haussa les épaules :
— Ça me touche. Merci.
— C’est absolument dingue de te voir en vrai, ajouta Hugh. J’aurais jamais cru ça un jour.
— Les mecs, l’ascenseur marche pas je crois, intervint Bradley, qui arquait un sourcil agacé face à leur situation.
— Prenons les escaliers, insista Brad. Je vous l’avais dit.
Personne ne trouva la force de répliquer. Créer une embrouille à ce stade n’aiderait en rien, sinon provoquer la disparition d’un autre de leurs membres.
Le meneur leur fit signe de les suivre, et Bradley obéit sans discuter. Ils trouvèrent les portes battantes des escaliers et s’y engouffrèrent dans le plus grand des silences. Le tumulte de leur pas sur les marches couvrit la respiration saccadée de Jack et les murmures de Hugh et Ryan. Bradley tendit l’oreille, mais ne perçut rien d’autre.
S’ils étaient vraiment seuls, alors la chose était encore plus alarmante qu’il ne s’était imaginé.
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