— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —

𝐒𝐮𝐦𝐦𝐞𝐫 𝐁𝐫𝐞𝐚𝐤 - 𝐏𝐚𝐫𝐭 𝐈𝐈𝐈

𝐅𝐀𝐂𝐓

𝐐𝐮𝐚𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐢𝐧𝐪 𝐦𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐠𝐫𝐨𝐮𝐩𝐞 𝐎𝐧𝐞 𝐃𝐢𝐫𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 : 𝐋𝐨𝐮𝐢𝐬 𝐓𝐨𝐦𝐥𝐢𝐧𝐬𝐨𝐧, 𝐇𝐚𝐫𝐫𝐲 𝐒𝐭𝐲𝐥𝐞𝐬, 𝐋𝐢𝐚𝐦 𝐏𝐚𝐲𝐧𝐞 𝐞𝐭 𝐙𝐚𝐲𝐧 𝐌𝐚𝐥𝐢𝐤 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐚𝐠𝐞𝐧𝐭 𝐮𝐧 𝐭𝐚𝐭𝐨𝐮𝐚𝐠𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐜𝐡𝐞𝐯𝐢𝐥𝐥𝐞. 𝐈𝐥 𝐬'𝐚𝐠𝐢𝐭 𝐝'𝐮𝐧𝐞 𝐩𝐞𝐭𝐢𝐭𝐞 𝐜𝐫𝐨𝐢𝐱, 𝐦𝐨𝐭𝐢𝐟 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐂𝐃 𝐝𝐞 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐚𝐥𝐛𝐮𝐦 𝐌𝐢𝐝𝐧𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐌𝐞𝐦𝐨𝐫𝐢𝐞𝐬. 

𝟐 𝐚𝐨𝐮𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑

𝐐𝐆 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐑𝐨𝐮𝐬𝐬𝐞𝐚𝐮'𝐬 𝐟𝐚𝐦𝐢𝐥𝐲

𝐍𝐨𝐫𝐦𝐚𝐧𝐝𝐢𝐞 – 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞

C'est quelque chose qui ronge Charlie depuis longtemps.

La culpabilité.

Pas vraiment un secret, plutôt comme un tabou qu'elle fait peser sur elle-même et sur sa famille.

Parce que la vérité, c'est que Charlie n'est qu'une idiote, une égoïste, une inconsciente, une ingrate dont les actions immatures ont mené à la mort de l'une des personnes qu'elle chérit le plus au monde, son papa adoré.

Elle se détestera jusqu'à la fin de ses jours pour ça.

Parfois, à la fin de la journée, elle n'arrive même pas à se regarder dans le miroir.

C'est une histoire stupide, presque cliché quand on y pense, une mauvaise blague qui laisse un goût amer dans la bouche.

Comment la gamine irréfléchie et imprudente qu'elle était il y a encore un an, a brisé leur famille d'une manière si irréparable, profondément, si douloureusement, qu'ils ne seront plus jamais ceux qu'ils étaient avant.

Avant qu'elle ne tue son père.

Le début du reste de sa vie commence par une interdiction de sortie et une dispute parce que des parents inquiets interdisent à leur fille d'aller à une soirée.

Évidemment, Charlie a fait le mur, ils l'ont tous fait, c'est tellement facile de s'éclipser par les petites fenêtres de leur pavillon, de se laisser glisser le long de la pergola et de disparaître dans la pénombre du jardin. Adam a découvert la voie à l'adolescence, puis l'a apprise à Basile et Benjamin qui à leur tour ont initié leur petite sœur, un secret de fratrie bien gardé.

La soirée en question n'était même pas si intéressante, le garçon pour qui elle avait un crush n'était même pas venu et la musique était de mauvais goût. Pas le genre de soirée qui mérite que l'on sacrifie autant.

Charlie était rentrée chez elle, dans l'obscurité de sa chambre et la chaleur de ses draps, bien avant le lever du soleil, frustrée d'avoir perdu son temps pour quelques bières chaudes et un joint mal dosé, mais fière d'avoir échappé à la vigilance de ses parents, d'avoir été une rebelle et de ne pas s'être faite prendre.

C'est grisant, cette sensation d'avoir échappé à l'autorité parentale, de savoir quelque chose qu'ils ne savent pas. Un sentiment de liberté qui bouillonne dans les tripes et réchauffe les joues au petit-déjeuner quand on lui demande comment s'est passé sa nuit.

Comme un bébé maman, avec un petit sourire d'ange qui lui permet de se sortir de chaque bêtise. Il aurait été tellement facile que les choses s'arrêtent là, que la vie reprenne son cours normal, comme si de rien n'était.

Mais les choses ne se déroulent jamais comme elles le devraient, Charlie est bien placé pour le savoir.

C'est lorsque l'on s'y attend le moins que frappe le destin.

Il n'est pas question d'accident malheureux, de maladie incurable ou de fatalité, la fin du monde a commencé par un éternuement, rien de plus qu'un virus que tout le monde croyait devenu inoffensif.

Charlie avait commencé par tousser, le nez bouché, maudissant un rhume qui n'en était pas un. Puis la perte du goût, des courbatures et un test positif pour mettre des mots sur cette grippe soudaine.

Coronavirus.

Mais ce n'est pas grave, n'est-ce pas ? Qui n'a jamais eu le covid au moins une fois ? La planète entière n'a pas passé des mois complets à tester et retester jusqu'à mettre au point un vaccin pour que Charlie panique en voyant la deuxième barre rougir sur son dépistage.

Quelques antibiotiques et un peu de temps auraient dû faire l'affaire, un inconvénient rapidement oublié, un vague souvenir appartenant au passé.

C'est risible, n'est-ce pas ? Il n'y a rien d'héroïque, rien d'extraordinaire, le suspense n'en aura même pas valu la peine. C'est pathétique.

Il n'aura suffi que d'une seule fois.

Charlie fait le mur un soir, rien qu'un soir, une petite fête de rien du tout et en rentrant chez elle ce matin-là, elle a ramené avec elle le virus qui tuerait son père quelques semaines plus tard.

La souffrance s'écoule de ses lèvres comme un torrent douloureux sous le regard désemparé de Lando qui ne sait pas trouver les bons mots. Maladroitement, il la presse un peu plus fort contre lui, enroulant des bras protecteurs autour de la petite silhouette recroquevillée et fluette.

Le regard de la jolie blonde est hanté, vitreux d'avoir trop pleuré, ses prunelles fixées dans le vide, revivant encore et encore les pires moments de son passé.

C'est tellement énorme, Lando ne peut s'empêcher de se demander comment cela a pu lui échapper, comment il a pu être aussi aveugle à la détresse de la femme qu'il se vantait de connaître sur le bout des doigts.

- Je suis désolé, Charlie, il embrasse doucement son front, comme s'il craignait qu'elle ne se brise entre ses doigts. Je suis tellement désolé.

Un rire sans joie échappe à la Normande qui ne le regarde toujours pas.

- C'est ridicule, pas vrai ? Elle ricane tristement. Même moi, ça me fait rire quand j'y pense. Plus personne ne meurt du Covid en 2022.

Dans la poitrine de l'Anglais, son cœur tressaille, il peut clairement sentir le venin dans les paroles de sa petite amie. Un poison dirigé contre elle-même, teinté de rancœur et de dépréciation.

- Bien sûr que si, il murmure dans ses cheveux. Ce n'est pas quelque chose que l'on peut maîtriser, Charlie, tu n'y es pour rien.

Contre lui, la blonde secoue la tête lentement, une grimace de dépit vient étirer les bords de ses lèvres.

- Tu ne comprends pas, elle chuchote. C'est ma faute, c'est moi qui ai attrapé le covid la première. Je lui ai transmis et il en est mort.

Une part de Lando a envie de hurler à quel point c'est faux, à quel point elle se trompe, parce qu'il en est persuadé. Il sait qu'il a raison et que n'importe quelle autre personne extérieure à la famille Rousseau s'empresserait d'abonder dans son sens. Personne ne sait comment ce type de maladie réagit en fonction des personnes, pourquoi certains peuvent l'attraper plusieurs fois et ne jamais rien ressentir, pourquoi d'autres développe immédiatement des formes graves, pourquoi parfois, il ne s'agit que d'une fois.

Il sait que jamais Charlie n'aurait intentionnellement transmis la maladie à un membre de sa famille, il sait qu'elle préférerait mourir que de leur faire le moindre mal, il sait, au plus profond de lui que tout cela n'est qu'un malheureux concours de circonstances. Au mauvais endroit, au mauvais moment.

Mais parce qu'il connaît si bien Charlie, parce qu'il se soucie si profondément d'elle et de son bonheur et parce que Lando passe chaque seconde du temps qu'ils ont passés ensemble depuis leur rencontre à mémoriser chaque détail de la personne merveilleuse dont il est tombé éperdument amoureux, il comprend la culpabilité qui consume Charlie.

Même s'il ne peut pas saisir totalement l'ampleur de sa douleur, la souffrance infinie que cela doit être de se sentir responsable de la mort de l'un de ses parents, il sait que la seule chose qu'il puisse faire, c'est être à ses côtés et répéter encore et encore, sans fin, ses mots qu'elle n'est pas encore prête à écouter.

En attendant patiemment le jour où elle parviendra à l'entendre.

- Ce n'est pas ta faute Charlie, il la berce doucement. Je suis sûr que personne ne t'en veux, je suis certain que personne ne t'en veux.

Pressée contre lui, la silhouette fluette de Charlie tremble piteusement, brisant un peu plus le cœur du garçon qui l'emprisonne dans l'éteinte de ses bras.

De longues minutes s'écoulent ainsi, le silence uniquement brisé par les sanglots longs et douloureux de la jeune fille.

Lando n'ajoute rien, préférant la tendresse de ses lèvres dans ses cheveux blonds et sur sa peau de pêche à des paroles vides de sens. Il la berce doucement, laissant sa chemise aspirer chaque larme, les unes après les autres, fredonne l'air d'une musique quelconque contre son oreille, frotte du bout des doigts la peau de son dos par-dessus le tissu de sa robe.

Charlie et Lando ont toujours été faits de contacts et de caresses, lorsqu'ils ne savaient pas se dire qu'ils s'aiment, ils remplaçaient la parole par des regards, des sourires et des étreintes. Aujourd'hui, alors que Charlie ne sait pas dire à quel point elle a mal, elle se presse contre lui, les mains agrippées à ses vêtements pour lui dire silencieusement qu'elle a peur que lui aussi ne s'en aille.

Et Lando, qui sait pour avoir si longtemps baigné dans la lumière des projecteurs, à quel point les mots peuvent sonner faux, lui rend chaque toucher, chaque contact au centuple, répétant encore et encore, dans une langue qui n'appartient qu'à eux deux, qu'il n'ira nulle part, jamais.

Au bout d'un moment, plusieurs minutes ou plusieurs heures après qu'ils se sont pelotonnés l'un contre l'autre pour panser la plaie à vif du cœur de Charlie, une lente inspiration plus calme que les autres finit par percer dans le silence de la chambrée.

- Ils ne savent pas, la Normande laisse échapper d'une voix chevrotante.

- Qui ne sait pas quoi ? Demande Lando sans pousser.

La blonde semble peser ses mots, chercher comment se décharger de son secret inavouable sans s'effondrer à nouveau.

- Ma famille, elle souffle. Ils ne savent pas que j'ai fait le mur pour aller à cette soirée et que c'est moi qui aie attrapé le Covid en premier.

L'Anglais dégluti, atterré par l'idée qu'elle ait pu vivre avec ce secret si longtemps, qu'elle l'ait laissé la ronger dans rien dire, souffrant en silence sans personne à qui parler, en ayant peur de perdre l'amour de la famille qui lui reste et qui compte plus que tout au monde à ses yeux.

- Qu'est-ce qu'ils croient alors ?

- Je ne sais pas. Je...Charlie pince les lèvres avec culpabilité. Après l'enterrement, j'étais... je me suis renfermée, je ne supportais pas d'en parler, je ne pouvais pas...

Sous le regard perdu du pilote McLaren, la respiration de la jeune fille s'emballe de nouveau, ses yeux s'emplissent de larmes de remords avant qu'elle ne détourne les yeux, fuyant son regard, si bien qu'il est obligé de saisir son visage à deux mains pour l'empêcher de se défiler.

Délicatement, il brosse la pulpe de ses doigts contre les joues rougies de la Française, lui intimant implicitement à prendre de grandes respirations.

- Respire avec moi Charlie, il souffle d'un ton apaisant. Il faut que tu me parles, love, parle-moi.

Le brun continu de lui souffler des paroles réconfortantes jusqu'à ce qu'elle se sente capable de parler sans fondre en larmes immédiatement.

Pour se donner du courage, les doigts de Charlie agrippent ceux de son pilote, les entrelaçant étroitement avant de plonger son regard dans le sien.

- Après l'enterrement, j'avais tellement mal et je m'en voulais tellement, les mots lui échappent laborieusement. C'était trop dur d'y penser, je ne savais plus quoi faire, quoi dire, comment vivre normalement. J'ai juste arrêté de parler.

Lando hoche la tête lentement, accablé par les parents de la jeune fille qui semble ne plus pouvoir retenir le flot de paroles libératrices qui s'échappe de ses lèvres.

- Les médecins ont dit à maman que c'était à cause de traumatisme, que ça finirait par revenir avec le temps et qu'il ne fallait pas s'en faire, elle gémit misérablement. Mais même quand c'est revenu, c'était trop dur, je ne pouvais pas parler de lui, Lando, je ne pouvais pas leur dire.

- Ce n'est pas grave Charlie, il souffle avec douceur. Je suis sûr qu'ils comprennent à quel point c'est dur pour toi et qu'ils ne t'en veulent pas.

La blonde secoue la tête avec véhémence, une expression torturée plaquée sur le visage.

- Tu ne comprends pas, elle pleure. Je les ai obligés à se taire, à ne pas parler de lui, ils n'osent même pas prononcer son nom quand je suis dans la même pièce. Tu es la première personne à qui je parle de lui.

- Tout le monde gère son deuil différemment, tente le brun. Je suis sûr qu'ils comprennent.

- Mais ils ne devraient pas, elle contredit. Ils ne devraient pas prendre des pincettes avec moi, ils devraient m'en vouloir pour ce que j'ai fait, ils devraient me détester d'avoir tué papa !

Douche bée, le cœur douloureux, Lando contemple de ses yeux brillants de larmes de tristesse l'étendue de la souffrance de Charlie. Les ravages de la culpabilité et du dégoût de soi sur la personnalité si ouverte et chaleureuse.

Charlie qui n'arrive pas à se pardonner quelque chose dont elle n'est pas responsable et qui refuse que l'on continue à l'aimer après ce qu'elle croit avoir fait.

C'est la compassion qui brûle dans le cœur de l'Anglais alors qu'il découvre la profondeur des blessures qui parsèment la vie et la personnalité de la fille dont il est tombé amoureux.

Personne ne mérite de souffrir ainsi, pas même Charlie, peu importe qu'elle accepte d'y croire ou non.

En son for intérieur, Lando se fait la promesse en cet instant, de faire tout ce qu'il est humainement possible de faire pour aider Charlie à faire la paix avec son passé, peu importe le temps ou l'énergie que cela prendra, il est prêt à être patient.

Tranquillement, il s'avance, réduisant l'écart entre leurs visages jusqu'à coller leurs fronts l'un contre l'autre. Le Britannique esquisse un petit sourire ému lorsque dans le processus, Charlie se laisse complètement aller, allant même jusqu'à fermer les yeux et se laisser guider.

- Tu n'as pas tué ton père Charlie, il affirme de nouveau d'une voix claire et assurée. Ce n'est pas grave si tu n'arrives pas encore à le croire, parce que moi, j'y crois, j'y croirais pour nous deux aussi longtemps qu'il le faudra.

Il ajoute un peu plus de force dans ses mains pour l'empêcher de se reculer et de se soustraire à sa prise, pas encore.

- Et même si tu n'acceptes jamais d'y croire, ce n'est pas grave, ça ne me fait pas t'aimer moins Charlie. Ta famille, nos amis, ils t'aiment pour ce que tu es, la fille plus drôle du paddock, la meilleure amie dont n'importe qui pourrait rêver et la fan la plus incroyable de tous les temps. Même avec tes failles et tes blessures, personne n'arrêtera de voir ça en toi. Tu n'as pas besoin de te cacher ou de faire semblant que tout va bien, tu n'as pas besoin de nous protéger ou de donner le change, laisse-moi t'aider à porter ce poids avec toi.

La jolie blonde ne répond rien, mais ses bras viennent délicatement s'enrouler autour des épaules du pilote qui la serre un peu plus fort contre lui.

- Je vais te faire passer la meilleure année de ta vie Charlie, il affirme contre son épaule. Ce que tu m'as dit aujourd'hui n'y changera absolument rien.

- Merci, elle souffle simplement.

Lando sait que ce mot englobe tellement plus qu'un simple remerciement, il le sent dans son cœur et dans l'intonation émue de la voix de Charlie alors il l'accepte, sans rien ajouter de plus.

Ils se câlinent longtemps, à même le sol de la chambre, profitant de la chaleur de l'autre jusqu'à ce que la dernière larme ne soit plus qu'un vilain souvenir. Lando ne cesse de chuchoter des encouragements aux oreilles de Charlie qui se laisse convaincre petit à petit.

- Désolé d'avoir gâché le repas, elle déclare au bout d'un moment avant de renifler. Et d'avoir sali ta belle chemise.

- Tu n'as rien gâché du tout, il rassure. J'adore tes frères et ta maman à l'air incroyable et puis, ne t'en fais pas pour la chemise, je n'ai qu'à la laisser aux jumeaux, s'ils la vendent sur EBay, ils devraient faire une affaire.

Un rire enroué échappe à la blonde qui lui tape l'épaule pour l'obliger à reculer.

- T'es nul, elle ricane.

- J'ai appris de la meilleure, il lui offre un sourire triomphant.

Charlie secoue la tête et essuie son nez fort peu gracieusement.

- Moque-toi, elle râle.

Lando profite de l'atmosphère plus légère depuis quelques instants pour poser une question qui lui brûle les lèvres :

- Tu n'en as vraiment parlé à personne ?

- Non, elle secoue la tête. Mais je crois que Charles se doute de quelque chose.

Le brun penche la tête sur le côté, incertain.

- Comment ça ?

- Je ne sais pas trop, elle hausse les épaules. Ce n'est pas comme si on en avait franchement discuté, mais peut-être qu'il a capté des signes implicites. Un peu comme un Spider Sense, mais version orphelins ?

L'Anglais étouffe un rire, sa Charlie est définitivement de retour.

Elle en profite d'ailleurs pour étirer ses jambes courbaturées avoir été assise trop longtemps sur le sol et laisse échapper un grognement d'inconfort avant de reprendre :

- Je suis dégoûté, elle souffle. On n'a même pas réussi à tenir sans se disputer jusqu'au désert alors que maman à fait sa légendaire tarte aux citrons meringuée. Je suis sûre qu'Adam l'a fait exprès pour pouvoir tout bouffer tout seul.

- Si c'est tout ce qui t'inquiète, il ricane. Je suis sûr que l'on peut convaincre ta mère de nous emballer une part pour le retour.

Surprise, elle lève les yeux dans la direction du pilote, les yeux pleins d'interrogation.

- Tu veux que l'on s'en aille ? Elle demande.

Lando n'y a pas vraiment réfléchi, il hausse simplement les épaules.

- On est chez toi Charlie, j'irai où tu iras. Si tu veux rester, on reste, mais si tu veux partir, on s'en va, c'est toi qui décides ce qui est le mieux pour toi.

Une drôle de petite étincelle pétille dans le regard de la Normande tandis qu'elle examine le visage de son amoureux avant qu'un délicat sourire ne vienne prendre place sur ses lèvres.

- Je veux qu'on s'échappe, elle chuchote sur le ton de la confidence. Mais je veux bien faire les choses. J'irai m'excuser auprès de maman avant.

- C'est toi le chef, chef, sourit Lando.

Plus tard, le pilote britannique quitte la petite chambre et referme la porte derrière lui, laissant à Charlie quelques minutes pour récupérer plus d'affaires à emmener pour la suite de leur voyage.

Un sourire rassuré sur les lèvres, il se détourne pour prendre le chemin de l'escalier et tombe immédiatement sur Adam, adossé au mur du couloir, les bras croisés sur son torse et le visage sombre.

Le sourire retombe sur les lèvres de Lando.

- Tu nous as entendus.

Ce n'est pas une question, avec la porte ouverte et sa présence volontairement discrète, il est certain que le grand frère de Charlie était en train de les épier. Le visage de Lando s'assombrit à son tour, fâché et déçu.

Adam, lui, a au moins le mérite de ne pas chercher à mentir, il se contente de hocher sèchement la tête, le visage crispé et les épaules tendues.

Les deux hommes s'affrontent du regard pendant une longue minute, refusant de baisser les yeux, jusqu'à ce qu'un détail ne saute aux yeux de Lando qui hausse les sourcils très haut sans trop oser croire à ses propres déductions :

- Tu savais ? Il souffle, perturbé. Ce qu'elle m'a dit, tu le savais déjà.

À la manière dont Adam détourne le regard, le visage défiguré par une grimace coupable, l'Anglais sait qu'il a visé juste et ça lui donne envie de vomir. Toute couleur semble déserter son visage alors qu'il avale difficilement sa salive et ouvre la bouche.

- Est-ce qu'il n'y a que toi ? Il chuchote pour être certain que Charlie ne puisse pas l'entendre. Ou, est-ce que tout le monde sait pourquoi elle se torture toute seule depuis des mois et personne ne fait rien ?!

Le visage d'Adam se crispe encore un peu plus si cela est possible et Lando passe une main désespérée sur le sien horrifié de découvrir les conséquences terribles de ce secret de famille.

- Désolé, ce n'est pas...j'ai promis à papa que...

Le grand frère si solide et déterminé que Lando a rencontré quelques heures plus tôt semble avoir totalement disparu au profit d'un enfant misérable.

- Non, le brun stoppe net. Ce n'est pas moi qui dois recevoir des excuses, c'est Charlie. Elle a le droit de connaître la vérité.

L'ainé des Rousseau secoue la tête, défait et Lando se pince l'arête du nez, agacé.

- Je ne peux pas, souffle Adam. J'ai promis.

- Ce n'est pas une enfant, elle a le droit de savoir. Pose-toi les bonnes questions, qu'est-ce qui est le plus important ? Une promesse faite à un mort ou le bien-être des vivants ?

Tout en terminant sa phrase, Lando contourne l'autre homme pour s'engager dans l'escalier et rejoindre la porte d'entrée, mais il est retenu par la main d'Adam sur son bras.

- Tu ne vas pas lui dire ? Questionne l'aîné, presque surpris.

Le pilote McLaren secoue la tête, désabusé.

- Ce n'est pas à moi de le faire, mais si tu ne veux pas être honnête avec elle, essaie au moins de te réjouir de son bonheur au lieu de lui faire des reproches.

Furieux, le pilote McLaren dévale les escaliers, prend une grande inspiration pour se calmer un peu, retourne sur la terrasse pour expliquer la situation à la mère de Charlie et s'excuse pour leur départ précipité.

Une fois fait, il salue rapidement Basile et Benjamin qui lui font promettre de revenir et de glisser un mot de leur part à Lewis Hamilton.

Adossé à la portière de sa McLaren, en attendant que Charlie ne termine de faire son sac et ne dise au revoir à sa famille, Lando est occupé à pianoter frénétiquement sur l'écran de son téléphone.

Après avoir sélectionné un nom dans la liste de ses constats favoris, il porte le combiné à son oreille et n'a pas à attendre plus de quelques secondes et trois tonalités avant qu'une voix ensommeillée ne lui réponde.

- Osc ? Il parle d'un ton pressé. J'ai besoin que tu me fasses entrer, c'est une question de vie ou de mort.

Il attend quelques secondes et la réponse de son coéquipier avant de hausser un sourcil.

- Je sais que tu sais que je sais de quoi je parle. Je suis au courant pour le groupe et je ne te demanderais pas ça si ce n'était pas vraiment important.

Nouvelle réponse de l'Australien et le plus âgé plisse les yeux.

- Merci Osc, je te revaudrais ça.

À peine une minute plus tard, une notification apparaît sur l'écran et il ne perd pas une seconde.

" Charlando 4Ever <3 "

Mercredi, 14:46

MAXICRUSH

Qu'est-ce qu'il fout là ??

CHARLOVER

Le but d'une conversation secrète

Est qu'elle reste secrète 🤦‍♂️​

MEOWSCAR

Il a dit que c'était

Une question de vie

Ou de mort

MAXICRUSH

Ouais

Notre vie et ta mort 🤝​

CHARLOVER

Max...

Tu te donnes en spectacle

C'est quoi le problème Lando ?

MAXICRUSH

LANDO NORRIZZ

Les mecs

Je peux pas entrer dans les détails

Mais j'ai besoin de vous

MAXICRUSH

On est quoi ?

Le Winx Club ??

LANDO NORRIZZ

MEOWSCAR

Fais pas attention à lui Lando

On t'écoute

CHARLOVER

Je peux être Flora ? 🧚‍♀️​

LANDO NORRIZZ

C'est Charlie

Je me disais que l'on

Pouvais peut-être se la partager

Pendant les vacances ? 👉​👈​

MAXICRUSH

Attends attends

Que je comprenne bien

Tu veux que l'on s'occupe de ta copine

A ta place ?? 

LANDO NORRIZZ

J'imagine plutôt ça

Comme une garde alternée ? 🙃

CHARLOVER

​🚩​🚩​🚩​

C'est quoi le piège ?

LANDO NORRIZZ

Pourquoi il devrait forcément

Y avoir un piège ??

MEOWSCAR

C'est quand même

De Charlie que l'on parle 🤨​

LANDO NORRIZZ

Vous faites chier ok

Je croyais qu'on était potes 💔

MAXICRUSH

MAXICRUSH

Qui t'a dit ça ?

CHARLOVER

C'est vrai que

D'un point de vue technique

On est quand même rivaux 👀

LANDO NORRIZZ

Sérieusement ??

CHARLOVER

Elle a vomi sur mes chaussures

Et assommé avec une télécommande 

MAXICRUSH

Elle a fait une poupée Voodoo

Avec ma tête dessus ! 💀

LANDO NORRIZZ

Même toi Osc ?

MEOWSCAR

Elle n'arrête pas de m'envoyer

Des Fanfictions

Ou je suis en couple avec Logan

J'aimerai qu'elle arrête 😞​

LANDO NORRIZZ

Les gars

Je vous jure que

Si ce n'était pas important

Je ne vous demanderais pas

MEOWSCAR

Il s'est passé quelque chose ?

MAXICRUSH

Charlie va bien ?

LANDO NORRIZZ

Oui et non

C'est juste que

J'ai envie qu'elle soit heureuse

CHARLOVER

MAXICRUSH

Tss

C'est quoi le plan ?

LANDO NORRIZZ

Merci les copains 🧡​

LANDO NORRIZZ

CHARLOVER

Ah ouais carrément

Je dois bien dire

Que je suis fan

MAXICRUSH

C'est tellement mignon

J'ai envie de vomir 🤢​

Mais j'en suis

MEOWSCAR

Tu peux compter sur moi aussi Lando

On va s'arranger pour les détails

LANDO NORRIZZ

J'étais sûr que vous n'étiez

Pas que des énormes connards

Dans le fond 🫶

MAXICRUSH

Doucement sur les compliments

Tu vas me faire pleurer 😒

LANDO NORRIZZ

Je dois y aller

Charlie arrive

Je vous renvoie un message plus tard

MEOWSCAR

Bye Lando ! 👋

CHARLOVER

Je vais avoir

La chanson dans la tête

Toute la journée 💀💀

MAXICRUSH

Bisous à blondie

LANDO NORRIZZ

👋

LEKISS HAMILTON

Vous croyez

Qu'il nous a vu ?

BOTTASS

🤷‍♂️​

6EOR9E

​🤷‍♀️ 💃

HONEY RIC

🤷‍♂️​

PECHO PEREZ

🤷‍♂️​

MEOWSCAR

Aucune idée

TRIPODE

C'est clair que 

T'es pas une Flora

T'es une Bloom Charles ​😂​🧚‍♀️

CHARLOVER

Et c'est sensé vouloir

Dire quoi ça ?!

CHARLOVER

Les gars ??

Ça veut dire quoi ???

Eh ????

♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡

Je vous avoue que le virage à 180° des larmes au rire n'était absolument pas prévu, mais que voulez-vous, je n'ai aucun contrôle sur cette histoire :')

Alors, comment ça va vous ? Vous datez un peu, non ?

Le secret de Charlie est enfin révélé, la raison de son road trip des Grand Prix, c'est de rendre hommage à son papa et de réaliser leur rêve, mais rien n'est aussi simple que ça et elle ne sait pas se défaire de la culpabilité qu'elle traîne comme un boulet au pied alors que personne ne lui reproche le décès de son père. :(

C'est un sujet compliqué à aborder et encore plus à écrire sans tomber dans le sentimentalisme malaisant, mais j'avais vraiment à cœur de l'écrire parce que cet aspect du passé de Charlie fait partie des premières choses que j'ai imaginées à son sujet et qu'il a beaucoup orienté la façon dont j'ai écrit le personnage et ses aventures, j'espère que ça vous plaît même si ce n'est pas très heureux et que cela ne donne pas l'impression d'être de trop.

Et puis bon, enfin un aperçu de la conversation « Charlando 4Ever <3 » je sais que vous l'attendiez depuis longtemps alors la voilà ! Je ne sais pas vraiment comment les mêmes vont ressortir, Wattpad est vraiment pourri dès qu'il faut insérer des images, désolé d'avance si c'est moche, sachez que RedBoulette a fait de son mieux pour les monter et rien que pour ça, cœur sur elle <3

Mais du coup, selon vous, quel est le fameux plan de Lando et quel rôle le Winx Club a à jouer là-dedans ?? ;)

Dans le prochain chapitre : Road Trip 2.0 partie 1, le nom de code de Charlie est « Le paquet » et les débiles sont de sortie !

Bye les copains ♡