- Chapitre 4 : Liberté en vue ! -

    – Impossible, fit Maya en secouant tristement la tête. Je suis ici depuis quatorze ans. On ne peut pas sortir de cette grotte.

    – Pourquoi ?

    – Parce que... parce qu'elles s'en prendraient aux enfants. Et à Ray. Tu serais prête à mettre la vie de Jay, Laya et Ayden en danger pour ta liberté ? Tes enfants et ton mari ? Moi, jamais.

    – Mais nos enfants sont des Maîtres Elémentaire. Bien entouré, en plus de ça. Et je sais que tu t'inquiètes pour Ray. C'est tout à fait normal. Mais lui, il ne voudrait pas que tu sautes sur l'occasion ? Elles sont bien trop occupées avec lui pour nous surveiller suffisamment. C'est peut-être la dernière chance de nous enfuir !

    Voyant son amie hésiter, Lia lâcha son ultime argument :

    – Tu ne veux pas revoir Kai et Nya ?

    Un début de sourire se forma sur le visage de la maîtresse de l'eau, avant de s'évanouir aussitôt.

    – Et Ray ? demanda-t-elle d'une petite voix. Je ne peux pas l'abandonner. Il pourrait mourir.

    Lia se mit à réfléchir à toute vitesse. Une idée surgit d'un coup dans son esprit.

    – Du renfort. On reviendra libérer Ray avec du renfort. Tu as bien reliée la grotte au ruisseau ?

    Maya acquiesça.

    – Mais l'ouverture est minuscule. C'était juste pour récupérer les lettres de Nya. Et le ruisseau est lui aussi dans une grotte. On n'y arrivera jamais.

    Mais les yeux de Lia pétillaient déjà d'excitation. Elle avait un plan en tête et, la connaissant, la maîtresse de la foudre n'allait pas abandonner avant d'avoir réussi.

    – Comment tu as créé l'ouverture ? Avec ton élément, c'est ça ? L'eau creuse la pierre !

    Elle marchait de long en large de la grotte, se triturant les mains ou se tripotant les cheveux, et parlait à toute vitesse, un grand sourire sur le visage, ses yeux bleus pleins d'étoiles. On aurait dit une petite fille le jour de Noël. Difficile d'imaginer là une femme de trente-six ans.

    – Oui, avec mon élément... mais c'était il y a longtemps et...

    – Tu vas arrêter de trouver des excuses, oui ? Bon. Imaginons que, toutes les deux, nous arrivons à agrandir cette ouverture. Il nous suffirait de longer le ruisseau !

    – Mais on va mettre longtemps ! Et je suis un peu rouillée, à vrai dire.

    – Non, en quelques heures ça sera fait. Et la maîtrise d'un élément, c'est comme le vélo ; ça ne s'oublie pas. Ramènes-toi. On va sortir d'ici. Aujourd'hui.

*****

    Jay fut réveillé par un grand Boum ! qui venait du port, là où il y avait des travaux. Aussitôt, le maître de la foudre se frotta les yeux et s'étira avant de bondir sur ses pieds. Il avait passé la nuit à l'extérieur et revêtait encore ses habits de la veille. Il avait tout intérêt à rejoindre sa chambre fissa s'il ne voulait pas subir les reproches de Cole.

    Il n'eut même pas besoin de faire semblant d'avoir passé la nuit dans son lit ; il fonçait en direction des chambres quand il percuta violemment quelque chose. Il leva les yeux et rencontra le regard surpris de... Cole.

    – Ah hem... salut. Bien dormi ?

    – Ne me dis pas que tu as passé la nuit dehors ?

    – Peut-être. Mais je dois prendre une douche et mon petit déj' donc à plus tard...

    – Hep hep hep attends un peu. Je te jure sur ma part de gâteau qui est dans le frigo que si tu as osé attraper froid je te ferai la peau.

    – No problemo mi amigo. De toute façon, hier Kai a mangé a part avant de se coucher, lâcha Jay en partant, un grand sourire étirant ses lèvres.

   

    Jay nettoyait consciencieusement la table quand Kai débarqua.

    – Qu'est-ce que tu as dit à Cole ! Il me fait la gueule depuis que je suis levé !

    – Rien, rien. Je ne lui ai rien dit du tout.

    – Mouais... et sinon, Nya m'a demander de te dire que tu devais la rejoindre dans sa chambre.

    Jay sentit son cœur s'accélérer.

    – Elle ne t'a pas dit pourquoi ?

    – Nan et je ne veux pas savoir.

    Il sortit de la cuisine juste avant de revenir.

    – Et, en fait. Pas de cochonneries, si tu tiens à vivre.

    Jay se mit à rire.

    – Maintenant que tu le dis... (Kai devint aussi vert qu'un petit pois) Je rigole ! Promis, on discutera juste.

*****

    – Entre, s'exclama Nya quand trois coups furent frappés à la porte.

    Elle se sentait aussi nerveuse que quand elle devait passer à l'oral en cours. Ses mains moites ne faisaient que de se rencontrer l'une l'autre. Son cœur battait nerveusement. Elle avait beaucoup trop chaud.

    Jay ne se fit pas prier. Bientôt, il refermait la porte avant de se planter devant Nya.

    Visiblement, lui aussi n'était pas à l'aise. Mais Nya ne savait pas s'il elle devait s'en réjouir.

    – Kai m'a dit que tu lui as dit de me dire que tu voulais me parler alors... voilà quoi. Mais si c'est encore l'un de ses coups foireux, je peux m'en aller, si tu veux.

    Nya secoua la tête.

    – C'est vraiment moi qui lui ai demandé. Je voulais te dire, à propos d'hier...

    – Je... je suis vraiment désolé. Je sais que j'ai gaffé. Et puis j'ai été grave lourd c'était vraiment pas cool et... et je comprends que tu m'en veuilles. Moi, je m'en veux à mort. Alors, si tu veux qu'on ne se parle plus ou que j'aille habiter au Groenland je comprendrai et...

    – Non, Jay. C'est à moi de m'excuser. J'étais en colère contre Kai et... et c'est toi qui a tout pris. Tu n'as rien fait, c'est entièrement de ma faute. Et... et je suis tellement désolée pour ce que j'ai dit à propos de tes parents je... je n'ai pas réfléchi et... et...et...

     Et elle fondit en larmes.

    Mais pas les larmes silencieuses comme dans les séries ou les films. Nya se mit à hoqueter, les épaules agitées de tremblement. Son nez se mit à couler et, instantanément, la jeune fille se mit à renifler.

    Jay s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Nya enfouit sa tête dans le cou de son petit-ami, lui détrempant le t-shirt au passage.

    – Tu étais en colère, je ne t'en veux pas, lui murmura-t-il. Je suis juste rassuré : je ne vais pas devoir déménager au Groenland.

    Ces derniers mots suffirent à faire rire Nya.

    – On... on y ira en vacances, si tu veux, hoqueta-t-elle.

    – O.K. mais hors de question qu'on prenne l'avion. Le premier film Destination Finale m'a traumatisé.

    – Le bateau. C'est sur l'eau alors j'ai le contrôle, proposa Nya en se décollant lentement de Jay.

    – Chiche de demander aux autres à midi s'il existe des bateaux qui vont au Groenland ?

    Nya sourit.

    – Pas à midi... je voulais te demander si ça te disait d'aller au parc d'attraction MégaMonstre...

    Les yeux de Jay s'illuminèrent et il se mit à sourire de toutes ses dents.

    Nya prit ça pour un oui.

*****

    – On y est presque ! s'écria Maya.

    Dans un dernier jet d'eau mêlé à la foudre de Lia, l'ouverture atteint la taille espérée.

    – Je t'avais dit qu'on y arriverait ! s'exclama Lia avec un sourire triomphant. Allez, on y va.

    Maya jeta un dernier regard à la grotte avant de s'emparer de son sac contenant les maigres biens qu'elle avait conservé au cours de ces quatorze dernières années.

    – On y va, murmura-t-elle.

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