Le plus simple, pour garder des secrets,

C'est de ne pas en connaître.

Mais de toi à moi, dans cette pièce si vide,

Y a trop de secrets qui planent autour.

Trop de secrets comme des vautours.

Alors dis-moi, toi qui demain,

Ne sera plus rien,

Ont-ils raison de toujours se taire ?

Ou faudrait-il tout foutre en l'air ?

Eh toi qui rêvais.
Eh toi sur la chaussée.
Dont le béton chaud colle à la peau.
À quand remonte
La dernière fois,
La dernière larme
Sur tes joues ?

À quand remonte
La dernière fois,
Le dernier cri
Hors de ta gorge.

À quand remonte
La dernière fois,
Le dernier mensonge
Sur tes lèvres ?

Eh toi qui rêva.
Toi qui dans mes bras.
Prend quelques aspirations.
À quand remonte
La dernière fois,
La dernière coupure
Sur tes bras ?

C'est tout simple,

Tu dois seulement parler.

Me raconter toute l'horreur

De ton dernier cauchemar.

On survivra, à tous les maux,

À tous les mots.

Et puis au pire, on arrêtera,

D'oublier de dire,

Quand ça va pas.

Alors dis-moi.

À quand remonte
La dernière fois,
Le dernier silence
Qui cachait ton secret ?

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Il n'est sûrement pas évident de s'en rendre compte, mais tout ce qui est dit plus haut vous est adressé. Vous, très cher lecteur, au cœur capricieux. Vous, dont les heures s'éfilochent comme autant de marguerites servant aux jeux d'amour.

Je m'adresse à toi, à vous, à tous les discrets éclats de folie qui se pressent sous vos paupières.

Je m'adresse au vide, au chaos, aux idées sombres, à la mélancolie de nous autres, êtres de papier.

Je m'adresse à toi. Qui que tu sois.

Raconte moi ton dernier secret.

Et surtout dis-moi comment tu vas.

Sans mettre le masque habituel.

Sans forcément être poli.

Sans forcément être éternels,

Ces minuscules bouts de vie,

Seront les plumes de l'attrape-rêve

Qui dormira au-dessus de ton lit.

On est pas tous des étoiles.
On a pas tous besoin de la fermer, pour préserver les autres de l'explosion.
Et même si on en est.
D'étoile à étoile.
Vivante ou bien fugace,
Chuchote-moi ce qui ne va pas.
Avant que l'aube ne nous efface.