Cela faisait longtemps, bien trop longtemps que j'attendais. Il m'avait dit "à demain", mais il n'était jamais revenu. L'avais-je oublié ? Oui. J'avais oublié son visage, sa voix, ses mains, tout, et cela me dégoûtait de savoir que j'avais oublié la personne la plus chère à ma vie. J'étais seul, assis sur un fauteuil, situé sur la terrasse de l'immeuble aux murs grisâtres. Entre mes mains, j'essayais de résoudre un casse-tête chinois pour ne pas me laisser détruire par mes pensées sombres. Seule la caresse du vent me tenait compagnie. À force de la sentir, j'aurais pu croire qu'elle essayait de me réconforter. Mes doigts bougeaient habilement pour défaire les deux bouts de métal, sans résultat. Finalement, je crus que ce jeu stupide allait me faire perdre la tête. Une douce odeur de carotte emplit soudain mes poumons.

"À table, Tadashi !" annoncer ma mère avec un plat entre les mains.

Ni une ni deux, je me redressai et m'assis avec elles : ma sœur et ma mère. Sans prendre le temps de les regarder ni de dire le moindre mot, je me forçai à manger ce qu'il y avait dans mon assiette. L'envie de vomir me rongeait l'estomac, mais je me retins et continuerai sans broncher. Le silence pesant qui régnait autour de la table avait le don de mettre mal à l'aise. Après avoir mangé un peu de légumes, je me levai et partis en direction de ma chambre en vitesse. Sans entendre ma mère m'appeler, je m'affalai sur mon lit et mis en vitesse mon casque sur mes oreilles. D'après elle, elle m'avait pris des séances chez le psy, et si ça ne fonctionnait pas, ce serait l'hôpital psychiatrique. Mon téléphone ne vibrait plus depuis longtemps. Alors c'était comme ça ? Si ce n'était pas moi qui envoyais le premier message, Kei ne le ferait jamais ? Simplement fatigué, j'attrapai mon téléphone sans me de son numéro et je me mets à lire des mangas. Depuis son départ, je me perdais dans ceux-ci, cela me libérait de ce monde de f

Après une heure, j'ai reçu une notification de ma mère. Je regarde le message en poussant un petit soupir d'ennui. Celui-ci disait : "La mère de Tsukishima m'a dit qu'il a eu un accident de voiture et qu'il est dans le coma depuis un mois." Je me figeai en poussant un petit : "Quoi... ?" étranglé. C'est ainsi que la vie me pourrissait, en enchaînant les mauvaises nouvelles. Il n'y avait même pas un an, mon grand frère s'était fait mordre par un serpent en Australie et mourut sur le coup. Je jetai mon téléphone et me roulai sous ma couette. J'étais tellement fatigué que je n'arrivais même plus à pleurer. Je haïssais ma vie.

Mon visage pâle et cerné sous mes yeux, maintenant gonflés à cause des larmes que j'avais versées dans mon sommeil, ne manifestaient plus à rien. Je n'étais plus qu'une brindille que l'on pouvait tordre autant de fois que l'on voulait, ou plutôt... une branche déjà brisée sous le poids de la vie. "Sois heureux d'être en vie", m'avait-on dit en me jetant un eau d'eau dessus. De quoi devrais-je profiter ? Ce n'est plus une vie que j'ai là... Je ne peux même plus respirer, je me sentais compressé

"Grand frère, tu viens jouer avec moi ?" demanda ma petite sœur en entrant

"Bouge..." murmurai-je sous ma couette dans un simple souffle.

Je sens son regard triste me scruter avant de partir. Maintenant je parle mal... De mieux en mieux, Tadashi. Le monde te déteste, alors tu cherches à ce que tout le monde te déteste aussi ? Mon cœur se serra, je n'aurais jamais dû lui parler ainsi. Par pur réflexe, je me roulai en boule et m'insultai mentalement. La seule personne que je ne pouvais pas supporter dans ce monde, c'était moi, moi et personne d'autre.

Kei, m'entends-tu ? Entend-tu mes SOS ? Tu décides de me lâcher toi aussi...? Tu m'avais promis que tu resterais, tu m'avais dit que tu reviendrais. Et maintenant, tu pars deux ans sans me dire le moindre mot. Tu m'as parlé un an. T'es-tu lassé de moi ? Je comprendrais bien pourquoi. Je suis une personne ennuyeuse et triste, sans confiance en moi. Kei, je t'aime, alors pourquoi ne reviens-tu pas... Pourquoi n'es-tu pas

Ma respiration devenait saccadée et des larmes se formèrent sous mes yeux. Il ne va pas mourir, si ?... Mon cœur me faisait mal et mes mains commençaient à trembler. Cela devenait presque un rituel pour moi, je vivais ça tous les jours depuis bien six ou sept ans. Mes membres tout entiers étaient crispés. J'en pourrais plus. Qu'on me marre. Ma tête

Crise d'angoisse. Voilà ce que je faisais tous les soirs sans vraiment savoir pourquoi. Le soir, tout s'accumulait. Le soir, quand je m'allongeais, tout tombait de mes épaules pour me retomber directement dessus alors que j'étais sans force et fatigué. Je finis par m'endormir à cause de mon manque de force.

« BIP BI BI BI PIIIP »

Le bruit affreux de mon réveil résonna près de mon oreille. En poussant un long soupir agacé, je me redressai pour passer sous la douche chaude. Pendant que l'eau coulait sur ma peau pâle, je regardais dans le vide. Après cela, j'enfilai un jean assez large et une chemise blanche. Dehors, je rejoignis Hinata, qui m'attendait assis sur le banc devant chez moi. Sans surprise, il y avait Kageyama à ses côtés, en train de l'embêter, ou plutôt, ils s'embêtaient mutuellement. Nous avions pris la même

"Tadashi ! Bien dormi ?

"Ouais ça va, pour une fois...

Kageyama et Hinata haussèrent leurs sourcils, sachant que ce que je disais était faux. Cependant, ils savaient que parler de mes problèmes le matin ne faisait qu'empirer les choses, alors ils se turent et partent avec moi vers l'université. J'essayais de les suivre dans leurs avancées, mais j'étais bien loin, trop loin pour sortir du banc.


Désolé si c'est nul TwT
J'essaie de faire mieux la prochaine fois..

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