𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟹

« Être aimable ne veut pas dire tout laisser faire. »

Je remonte dans ma voiture après avoir déposé Paxton chez la nounou puis me dirige en direction du restaurant-bar auquel je travaille depuis peu.

En arrivant assez rapidement, j'attache mes cheveux en un chignon désordonné puis entre dans les vestiaires où je prends mon tablier bordeaux. Je le noue dans mon dos et récupère mon petit calepin ainsi qu'un stylo avant de ressortir et d'aller en cuisine pour saluer tout le monde.

J'embrasse la joue de mes amis puis m'appuie contre l'évier en métal tout en croisant les bras sur ma poitrine.

J'essaye de comprendre leur discussion qui tourne autour de leur salaire quand notre patron rentre dans la cuisine.

- C'est comme ça que vous bossez ? nous réprimande-t-il.

Je soupire puis sors de la cuisine en suivant mes collègues mais mon patron me retient par le bras. Il s'abaisse vers mon oreille et dit :

- On discutera de ton salaire.

Je m'éloigne de lui et fronce les sourcils.

- Je n'ai pas besoin de ton aide, affirme-je en essayant de contenir ma colère envers lui.

Je ne veux la pitié de personne et encore moins de mon patron. Je ne suis pas faible sinon, je me serais déjà foutue en l'air.

- J'ai jamais dit que je voulais t'aider, tu bosses bien. Je veux juste t'augmenter.

- Pardon, j'suis à cran depuis ce matin.

- T'en fais pas Gretchen, si tu veux je t'invite à sortir un de ces soirs ? me propose-t-il.

- Pourquoi pas, je te redis.

Mon patron, soit Devon me sourit puis m'incite à aller travailler.

Devon a toujours été plutôt sympa avec moi quand nous étions plus ou moins seuls. Il a beau être mon patron, Devon est très beau selon moi. Il pourrait me permettre de changer d'air alors je pense que je vais accepter sa proposition.

Je m'approche d'une table où deux personnes d'un certain âge sont assises alors je prépare mon plus beau sourire tout en m'avançant jusqu'à celle-ci.

- Bonjour, je peux prendre votre commande ? les interroge-je.

- Bien entendu si c'est avec un si jolie sourire que nous sommes accueilli ici, remarque l'homme d'un ton gentil.

Il me dit ce qu'il veut puis je me tourne vers sa femme et écrit ce qu'elle me demande aussi.

- Super, je reviens dans pas longtemps.

Je me tourne et puis me dirige d'un pas rapide vers la cuisine. Devon est entrain de sermonner un des cuisiniers tandis que je dépose mon papier à la suite des autres.

Je retourne en salle puis remarque deux hommes assez jeunes, vêtus de noirs entrain de regarder la carte. Je m'approche d'eux en essayant de paraître le plus décontractée possible.

- Messieurs ?

- Ouais, on voudrait un table pour déjeuner, dit l'un d'un ton glacial.

Je prends une grande inspiration puis leur demande me suivre. Je les assois à une table en leur tendant la carte qu'ils m'arrachent presque des mains.

- On peut avoir de l'eau s'te plaît, demande le second.

Je souris faussement puis me tourne d'un pas décidé vers le comptoir pour leur apporter ce qu'ils veulent.

- Et de l'amabilité aussi non ? marmonne-je inaudiblement.

Je retourne vers eux puis dépose la pot d'eau sur la table. Sans aucune attente d'un merci, je vais chercher les plats des personnes que j'avais juste avant - malheureusement, ils sont à côté de ces deux cons.

J'apporte leurs plats aux personnes âgées et sursaute lorsqu'une main agrippe mes fesses. D'un geste réactif, j'envoie la dernière assiette que je tenais en main sur le crâne du brun que je servais juste avant.

L'homme âgé me demande si je vais bien alors que je reste sous le choc. Tous les regards sont braqués sur moi et le jeune homme que j'ai assommé d'une assiette.

Devon surgit dans mon champ de vision puis me prend par les épaules pour m'éloigner de cette scène. Il m'emmène dans les vestiaires et m'assois sur l'un des bancs.

- Ça va aller ? me demande-t-il en s'accroupissant devant moi.

Ses mains caressent doucement les miennes alors que son regard se fait bienveillant.

- Ouais, je suis désolée.

- T'en fais pas, j'ai vu ce que ce con a fait. T'as juste été plus réactive que moi, proclame-t-il avec un peu de sarcasme.

Je laisse un petit rire m'échapper en abaissant ma tête. Je sens alors des mains prendre mon visage en coupe afin de me le relever. Devon me fixe étrangement puis penche son visage vers moi. Je pose mes mains sur ses épaules en secouant la tête.

- Je suis désolée mais non. Je n'ai pas vraiment la tête à penser à... à refaire ma vie. Je dois m'occuper de mon fils et de ma soeur, affirme-je.

- Tu as raison excuse-moi Gretchen.

Je soupire en me redressant afin de sortir de ces vestiaires.

Au fond de toi, tu sais très bien pourquoi tu ne veux pas l'embrasser ; Daewin.

Ou peut-être que j'ai juste dit la vérité.

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