21. Un Pacte Avec Le Diable
Je me réveille doucement dans mon lit. Je regarde l'heure. 8:07.
Je me lève et prends des affaires dans mon armoire. Mon uniforme et mes sous-vêtements. Je me dirige vers les douches, j'ouvre mon casier et prends ma serviette et mes gels douche. J'entre dans une cabine et allume l'eau. Elle dévale le long de mes courbes, j'ouvre la bouteille et mets la substance dans le creux de mains puis l'applique sur mon corps. Je lave aussi mes cheveux bruns et me rince. J'enroule ensuite tout mon corps dans ma serviette bordeaux puis sors. J'ouvre une nouvelle fois mon casier, y récupère mes affaires que j'avais déposées et y dépose mes produits puis m'habille. Je range puis prends une deuxième serviette pour mes cheveux. J'étends l'autre sur le radiateur des vestiaires déjà vide, puis sèche mes mèches brunes. Quand j'ai fini, je répète l'étape de la serviette précédente.
Je sors des douches puis retourne dans ma chambre en attendant Sœur Agatha. Elle ne tarde pas et vient avec un brosse comme chaque matin maintenant. Je me place devant le miroir et la laisse faire. Elle tire tous mes cheveux en arrière pour faire une couette basse sans aucune bosse.
Quand elle finit, je la remercie et me dirige vers la salle de repas. Tout le monde à une place attitrée sur une des trois longues tables. Je suis assise entre Maria, une jeune fille de 14 ans à peine et Samantha une fille de mon âge à qui je ne parle absolument pas. Je déjeune rapidement et pars dans mon dortoir.
Je m'assois sur mon lit et ouvre le tiroir qui est fermé à l'aide d'une serrure. À cette heure, personne n'est présent et c'est tant mieux, je préfère être seule maintenant. Je prends dans ce petit tiroir un livre noir. C'est mon livre. J'ouvre aux pages marquées d'un post-it puis regarde les images. Je soupire.
- Vous me manquez tellement... susurre-je.
Le premier post-it m'indique une photo de moi et Tae, comme il l'avait si bien dit à notre première rencontre, il est mon meilleur ami. Je change de page et cette fois, c'est une photo de Tae, Aaron, James et moi. On était vraiment proche, en plus, Aaron sourit sur celle-ci et c'est rare qu'il sorte de son air intello et supérieur. James n'est pas vraiment sur la photo, il passait juste derrière.
Je tourne les pages jusqu'à l'image suivante puis tombe sur une autre photo prise en cachette. Liam et Jaylen. Ils rigolaient dans la cuisine comme deux frères, quand je les ai vu, Jaylen m'a paru totalement banal et ça m'a fait du bien de le voir comme ça. Liam était aussi très différent avec moi, il avait toujours ce regard de haine ou de pitié alors que pour Jay, c'était vraiment de l'amitié. Je change d'image et vois une photo de Savannah et moi, elle aussi me manque énormément.
Je laisse une goutte dévaler ma joue et tomber sur la page du livre, le papier aspire la goutte. Je le ferme fortement, puis essuie du revers de ma main toutes les larmes qui veulent couler. Je ne dois plus pleurer, ils ne doivent pas en subir les conséquences. Je le repose dans son tiroir puis le reverrouille et cache à nouveau la clé entre les draps de mon lit. Je sors de la chambre puis vais dehors avec les autres.
Je m'assois sur un banc sous le sol-pleureur puis me détends et me calme.
Soudain, un cri strident retentit dans la cours. Je me retourne et vois Sœur Agatha emmener une jeune fille de 10 ans environ. Comme chaque fois, je me pose cette question : dois-je l'aider ? La réponse a toujours été non depuis ces deux semaines bientôt, mon esprit ne cesse de me dire de ne rien faire sinon tout reviendra comme avant, mais j'ai réellement besoin de l'aider. Je me lève précipitamment et cours jusqu'à l'intérieur. Je me dirige vers le sous-sol, mais deux gardes baraqués bloque l'entrée.
Mon Dieu !
Je m'approche d'eux.
- Je dois passer, proclame-je avec le sourire.
- Tu te crois où, Ava ? Tu n'as pas le droit depuis les autres fois, affirme celui de gauche.
Je souffle.
- Tu sais ce qu'elle fait à cette gamine ?
Il hoche la tête.
- Tu aimerais qu'une de tes amies ou même ta fille soit à sa place ? insiste-je.
- Ne cherche pas Ava, tu ne passeras pas.
- Mais par pitié laissez moi passer ! les supplie-je en me mettant genou.
Ils croisent les bras, alors je me relève en serrant les dents.
- Écoutez-moi, j'ai réussi deux fois à partir alors laisse moi !
- Tu crois que tu me fais peur ? rit l'un.
- Non, mais quand tu vas me voir énerver là, tu vas avoir peur. Je te connais plus que tu ne le crois. PETER.
Il me regarde un peu perdu, ces hommes sont vraiment bêtes, j'ai juste lu la fiche des gardes en début de semaine. Et oui, l'envie de partir est toujours présente.
- Tu veux en savoir plus ? lui demande-je en arquant un sourcil.
- Non passes, tu commences vraiment à être bizarre.
Il s'écarte de la porte et je cours dans les couloirs pour arriver à la pièce principale. La fille est à genoux, la bouche remplie de sang. Je m'avance dans la pièce calmement.
- Tu as commencé à me frapper à quel âge ma sœur ? demande-je en m'approchant pendant qu'elles tournent leurs visages vers le mien.
Les mains dans le dos, je marche lentement comme si tout allait bien se passer sauf que je sais quelle sera ma punition et dès lors, je m'en veux, mais c'est trop tard à présent. Je dois aider cette gamine.
- Vers mes douze ans ? C'est ça ?
- Qu'est-ce que tu fais là, Ava !? s'énerve-t-elle.
- Calme-toi ma sœur, je suis juste venue voir cette jeune fille, lui dis-je calmement.
- Tu veux quoi, Ava ?
- Juste que tu laisses cette gamine, affirme-je les mains toujours dans le dos.
- Tu veux revoir son visage ensanglanté juste parce que tu me cherches ? crache-t-elle en lâchant le menton de cette petite.
Ses mots me font vite redescendre sur Terre, il a dû tellement souffrir par ma faute et en faisant ça, je recommence. Débile...
- Pourquoi lui faire du mal ? Vous m'avez moi ? affirme-je.
- C'est toi qui a choisi en faisant ce pacte et faire un pacte avec toi, c'est comme avec le diable. Il faut le tuer pour le rompre.
- Je n'ai pas demandé à ce qu'il reçoive des coups.
- Tu n'as pas spécifié qu'il ne pouvait pas en avoir.
Je baisse les yeux ne sachant plus quoi répondre. Elle s'approche de moi et relève mon visage.
- Tu veux prendre sa place ?
Je secoue la tête. Je suis une égoïste...
- Tu as fauté ?
Je hoche la tête en laissant une des larmes qui bordaient mes yeux, couler le long de ma joue.
- On va l'appeler dans ce cas.
Mes jambes faiblissent, je me laisse tomber à genoux.
Mon Dieu, pas ça.
Elle dit à la jeune fille de partir puis elle ouvre un placard assez vieux et y récupère une clé puis elle monte les escaliers en me laissant seule ici.
Je m'effondre...
Je ne veux pas le revoir ainsi, ça me brise le cœur.
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